Godof War [Playstation 4]Corbeaux d'Odin 1/1Midgard - Anse de Fer
Pour améliorer l’armure d’Ivaldi de Kratos dans God of War sur PS4, vous aurez besoin de trouver des minerais immaculé du royaume. Il s’agit de minerais très rares que vous ne pourrez obtenir qu’à un seul endroit du jeu et qui se trouvent dans le royaume de Midgard. Cette pierre parfaite contenant un mélange de métaux rares permet d’améliorer de puissantes pièces d’armures. On la trouve uniquement dans l’anse de l’obtenir, il ne faudra pas tuer des monstres mais ouvrir un coffre ! Et pour l’atteindre, il faudra réussir une petite énigme à obtenir le Minerai immaculé du Royaume de God of War Commencez par prendre un bateau sur le lac des neuf de Midgard et dirigez-vous à gauche de la carte ou vous trouverez l’ile de la mort et l’anse de fer. C’est sur l’anse de fer que vous devrez chercher le Minerai immaculé du Royaume. Il se trouve qu’à un seul endroit de la zone, derrière une porte à runes. Vous devrez trouver les trois mécanismes cachés sur l’île pour ouvrir la porte. Les mécanismes sont bloqués par des rochers, il vous suffit de lancer votre hache Léviathan sur les pots enflammés pour dégager les qu’un des mécanismes se trouve sur une petite ile isolée de l’anse de fer. Cherchez avec votre bateau une petite plage autour de l’anse de fer pour trouver le troisième mécanisme. Une fois que vous aurez correctement placé les runes, vous pourrez ouvrir la porte et accéder au coffre légendaire qui vous récompensera du Minerai immaculé du Royaume, assez pour optimiser complètement votre armure d’Ivaldi de God of War.
LesVagabonds Cette section de la Soluce God of War est consacrée aux Coffres Légendaires dissimulés dans la zone de L'Anse de Fer, une des régions du Royaume de Midgard. Vous trouverez ici des images et une vidéo qui vous permettront de les localiser facilement. Coffres Légendaires de l'Anse de Fer Coffre Légendaire 13/35
Québec > Résultats pour 25x10 12 25,00 $ Salaberry-de-Valleyfield Il y a moins de 3 heures Supports en bois pour Caisses de son Passe fils et pieds ajustable. Les 2 pour 25$ Hauteur 42 3/4 po. Base HP 6 1/2 x 5 po. Base support 10 x 13 po. 5,00 $ Ville de Montréal Il y a moins de 8 heures Dimensions 12", 11", 10" de long X 2", 2,5", 3", 3,5" de large selon l'item. 5$ l'item, faites votre agencement. Variété de grands Ustensiles Scandinaves Vintage Rétro Mid Century, par ROSTI pour ... 35,00 $ Ville de Montréal Il y a moins de 12 heures Ikea Ribba White Picture Frames. $35 for all or can sell them individually 2 x 50 cm x 23 cm holds 3 photos each 6 x 8x10/ 5x7 frames/20 x 25cm 1 x 12 x 16 or 31x41cm fits 8x 10 or 11x14 photo 50,00 $ Longueuil/Rive Sud Il y a moins de 14 heures Belle peinture à l'huile signée représentant un paysage avec pont. Peint sur carton entoilé. Dimension 20 1/2 cm X 25 1/2 cm 8 po X 10 po Encadrement 42 cm X 47 cm 16 1/2 po X 148 1/2 po ... Sur demande Saint-Hyacinthe hier Canevas aux petits points patinage sur glace 15 x 12 x 11½" 25$, paysage 10" x 10" 10$, et vue sur le lac avec cygnes 21" x 13" 40$. 20,00 $ Longueuil/Rive Sud hier 4 Poèlons en fonte + 1 plaque no. ; 1 =8 1/2 x 1 1/2 = 20$ no . ; 2 = 9 x 1 1/2 = 20$ no . ; 3 = 10 x 1 3/4 = 25$ no . ; 4 = 10 x 2 = 25$ no . ; 5 = plaque 12 x 3/4 = 25$ 5,00 $ Laval/Rive Nord 23-août-22 x cm 3 $ cm 4 $ x 7 cm 5 $ x cm 6 $ x cm 7 $ x cm 8 $ 28 x cm 9 $ x cm 10 $ 15,00 $ Ville de Montréal 23-août-22 Ils sont parfaitement droits et secs. Je voulais faire un meuble, mais j'ai dû annuler le projet. 2"12X7"X10' 3" 15$ 2"3/4X9"X10'3" 15$ 2x 3"X9"X10'3" 25$ chaque 150,00 $ Granby 23-août-22 Filtre à air plissé pour fournaise neuf 20x25x2 — MERV 10 haute capacité 2 boîtes de 12 à vendre et 3 unités pour un total de 27 filtres. Idéalement, vend le lot complet 150$ Non-négo vaux le ... Sur demande Laval/Rive Nord 23-août-22 4 pneus vtt, 2X 25X8-12 et 2X 25X10-12, bon pour 1 ou 2 saison, modèle bear claw, faut que ça parte, fait un offre, 514-776-6025 Sur demande Laval/Rive Nord 23-août-22 4 pneu vtt , 2X 25X8-12 et 2X 25X10-12, pneu arrière bon pour 1 ou 2 saison, pneus avant plus pour dépanner, aucune crevaison, faite un offre, faut que ça parte, 514-776-6025 25,00 $ Ville de Québec 23-août-22 Petite valise sur 2 roues avec poignée télescopique, de 1999. Elle peut contenir 100 petites autos. Mais je la vend vide. Elle mesure 12" x 10½" x 5" Très bon état. J'en demande $ Je demeure à ... 25,00 $ Longueuil/Rive Sud 23-août-22 C'est disponible. Gros livre LES STYLES FRANÇAIS, 10 X pouces, 310 pages, couverture rigide, la jaquette est un peu usée mais le livre est en parfaite condition $25. 2,00 $ Ville de Montréal 23-août-22 3-100 lb 3 lbs x 2 = 12$ 5 lbs x 2 = 20$ 10 lbs x 2= 40$ 12 lbs x 2=48 $ 15 lbs x 2 = 60$ 20 lbs x 2 = 80$ 25lbs x 2 = 100$ 30 lbs x 2=120$ 35 lbs x 2 = 140$ 40 lbs x 2 = 160$ 45 lbs x 2 =180$ 50 lbs ... 2,00 $ Ville de Montréal 23-août-22 Tout est neuf 3-100 lb 3 lbs x 2 = 12$ 5 lbs x 2 = 20$ 8 lbs x 2 = 32$ 10 lbs x 2= 40$ 12 lbs x 2 = 48$ 15 lbs x 2 = 60$ 20 lbs x 2 = 80$ 25lbs x 2 = 100$ 30 lbs x 2=120$ 35 lbs x 2 = 140$ 40 lbs x 2 ... 15,00 $ Lanaudière 23-août-22 plusieurs articles antique a différent prix photo 1 a 4 pot a fleur en métal 25"1/2 x 9" 45$ photo 5 a 7 caisse antique denis 18" x 12" x 12" 45$ photo 8 a 10 tamis a farine antique ... 100,00 $ Longueuil/Rive Sud 22-août-22 Dimension 20x12x10 pouces 51x31x25 centimètres Inclus -couvercle -lumières -minuterie -chauffe eau Hagen 75 watts -filtre Aqua Clear 50 -thermomètre -puise -gravier naturel -fond décoratif ... 20,00 $ Ville de Montréal 22-août-22 TRES BEAU CADRE AVEC CITATION ROMANTIQUE, PEUT ETRE OFFERT EN CADEAU, 25$ ET UN SUPER DE BEAU TABLEAU PEINT AVEC LA BOUCHE ET LES PIEDS, 40$ PEUT ETRE AUSSI DONNÉ EN CADEAU 85,00 $ Ville de Québec 22-août-22 Taille ou 52x25x31cm Capacité 40L Utilisé 1 fois, n'a plus la ganse brune Vrai photos du sac en chemin Ouverte aux offre 1,00 $ Ville de Montréal 22-août-22 Barbell 30$ 1 inch weight plates 2x 50lb 125$ 2x 35lb 85$ 2x 25lb 60$ 2x 30$ 2x 10lb 25$ 2x 18$ 2x 5lb 12$ 2x 7$ Perfect condition! Cheapest on the market! Weights retail ... 300,00 $ Longueuil/Rive Sud 22-août-22 artiste Cacciapuoti,Guido 1892-1953 Dimensions cm 10x12x9 in signatudedessous no 1023 Sur demande Trois-Rivières 22-août-22 Boite de couche par lots 3-6 mois 25$ 6-9 mois 25$ 9-12 mois 25$ 6-12 mois 25$ 12-18 mois 25$ Bb ne aout Linge maternité été large Bain de bb neuf 20$ Tire lait manuel lasinoh Utiliser 10x max 20$ ... 5,00 $ Longueuil/Rive Sud 22-août-22 Cadre enfant en bois vitre 10x13po 5$ Cadre tulipe 16x20po 5$ Cadre peinture sur soie 12x16po 25$ Cadres varies 2$ chacun Cruche a vin en vitre 5$ Chapelet en cristal 25$ Reproduction a encadrer 8 ... 69,00 $ Ville de Montréal 22-août-22 Modèle SS-700C Dimension po x po x po Prenez un café en moins d’une minute. La technologie innovante à une touche de cette cafetière de faire un chocolat chaud, un thé ou un ... 200,00 $ Longueuil/Rive Sud 22-août-22 Cab de guitare fait a la main style Fender HotRod mais closed back . 1X 12" over size, faiut de plaque 5/6 epinette Select et pin solide. X X 10" Hand made Fender hot rod style cab , 1 X 12 ... 25,00 $ Longueuil/Rive Sud 22-août-22 2 berceaux antique de poupée en bois no 1 = 14'' de long x 13'' de large x10 '' de haut 25$ no 2 = 15'' de long x 12'' de large x 14'' de haut 30$ 5,00 $ Ville de Montréal 21-août-22 Classeurs 1grand format L 10"1/2 x L 12"et 1 petit format L 8' x L 9" avec un petit intercalaire. Vends 2/$5 6,00 $ Laval/Rive Nord 21-août-22 ch. Les dimensions sont 21 12 pouces x 12 pouces; 22 10 1/2 pouce x 10 1/2 pouces; 23 11 1/2 pouces x 11 pouces 24 12 1/2 pouces x 12 pouces; 25 12 pouces x 12 1/2 pouces En excellent ... 25,00 $ Ville de Montréal 21-août-22 SITUÉ À LASALLE / LOCAL ATED IN LASALLE $25 Très bon état / Very good condition Cadre de bois en chêne / Oak Wood frame Dimensions extérieures 10 3/4” x 12 3/4” Dimensions intérieures 8” x 10” ... 1 000,00 $ Sherbrooke 21-août-22 Pneus de vtt de marque CST Stag cloutés. Radial 6 plis. 25 x 8 R12, 25 x 10 R12 Jantes acier de marque ITP noir, 12 x 7. Acheter à la Boutique du Quad le 30 août 2021 au coût de 1350$. Utiliser ... 150,00 $ Ouest de l’Île 21-août-22 PNEUS VTT 2X AT25X10-12 2X AT25X8-12 DURO KADEN pneus sans aucune réparation effectuée pas de plug ni de patch 6 ply $150 pour les 4 pneus 5,00 $ Lanaudière 20-août-22 plusieurs cadre antique a différent prix photo 1 et 2 beau cadre antique en chêne 10"1/4 x 12"1/4 intérieur 15$ photo 3 cadre antique en bois 9" x 6"3/8 int. 5$ photo 4 cadre ... 5,00 $ Sherbrooke 20-août-22 Tony esposito 20,50$ Bob clarke 30,50$ Phil esposito 100,50$/chaque2x Wayne gretzky 1212$ Steve yzerman 173$ Mario Lemieux 185$ Joe sakic 221,25$ Pavel bure 251,50$/chaque ... 40,00 $ Ville de Montréal 19-août-22 Bol à punch avec 12 tasses et louche Années 70 BOL 11" x 11" x épaisseur 10mm *Condition comme neuf* TASSES 3" x 3" x *Condition comme neuf* LOUCHE 12" longueur x 5" largeur ... 8,00 $ Longueuil/Rive Sud 19-août-22 LIVRES ***MON PREMIER CHERCHE ET TROUVE **** POUR LES TOUT-PETITS 8$ chaque ÉDITIONS PRESSES AVENTURE LIVRES GRAND FORMAT 31cm x 25,5 cm/ 12po x 10po Les livres sont en très bon état, comme neuf ... 180,00 $ Longueuil/Rive Sud 19-août-22 Neuf, cab 2 X 12 fait a la main, X 12 plaque 5/8 encadrement en pin solide filage inclus. Vertical ou horizontale, coins noir ou chromes, choix de X 10 ou 1 X 12 " $180 2X12 ... 35,00 $ Lévis 18-août-22 LIRE JUSQU'À LA FIN DU TEXTE. Antiquité. Collection. Ensemble miroir et brosse en chrome. Le miroir est biseauté. Dimensions Le miroir po de longueur x 5 po de largeur. La brosse po de ... 10,00 $ Laval/Rive Nord 18-août-22 Prix demandé 10$ chaque ou 3 pour 25$ A Qté 2 - 08x06 dim. ext. 7-1/2''x5-3/8'' B Qté 1 - 12x06 dim. ext. 11-1/2''x5-1/4'' 25,00 $ Longueuil/Rive Sud 18-août-22 Assiette et plat en porcelaine blanche ’ Blé d’or’’, 25$ pour les 2. La grande assiette ovale mesure 12’’ de largeur x 1-1/4’’ de hauteur, le plat mesure 10’’ de largeur x 2-1/4’’ de hauteur. ... 5,00 $ Trois-Rivières 18-août-22 1 - Cadre Jazz, 27 1/2 x 33 1/2, Prix $ 2 - Cadre avec Fleurs, 16x25, Prix 3 - Cadre avec Fleurs , 18 1/4 x 22 1/4, Prix 4 - Cadre Musiciens, 8 x 6 1/2, Prix $ 5 - Cadre Bain, ... Annonces commerciales
Danscette partie de notre soluce God of War 4, vous trouverez l’emplacement de la Carte au Trésor Commission – Cavernes oubliées, ainsi que le cheminement permettant de trouver facilement le trésor.Guide de tous les
Avec toute la panoplie d’équipements que Kratos peut obtenir dans le nouveau God of War, vous vous demandez certainement quelle est la meilleure armure du jeu et comment l’obtenir. Nous vous proposons sur cette page de découvrir l’endroit ou vous pourrez obtenir le meilleur équipement de God of War. Sachez que ce ne sera pas une tâche facile de l’obtenir et de l’améliorer oui, c’est que lorsqu’elle sera complètement améliorée que l’armure ultime de God of War sera vraiment utile pour Kratos. Mais avant d’aller plus loin, assurez-vous d’avoir accès au royaume de Niflheim, car c’est dans ce niveau du jeu que se trouve le meilleur équipement pour votre personnage. Si vous ne savez pas comment ouvrir le royaume de Niflheim dans God of War, vous aurez la réponse ici Guide God Of War Comment Entrer Dans Le Royaume De Niflheim Emplacement Des 4 CodesOù se trouve la meilleure armure pour Kratos dans God of War Une fois que vous atteignez les terres du royaume de Niflheim, allez voir Sindri pour qu’il vous propose de lui rassembler 500 échos de brume pour obtenir la clé de l’atelier d’Ivaldi. Mais attendez, il faut qu’on vous explique tout de même le principe de Niflheim, car ce lieu est particulier par rapport aux autres royaumes de God of zone est complètement maudite et la brume vous tuera si vous y restez trop longtemps. Et comme si les choses n’étaient pas assez compliquées comme ça, chaque fois que vous entrez et ressortez de la zone de brouillard de Niflheim, le labyrinthe change de principe de ce donjon aléatoire, c’est de tuer les monstres dans chacune des salles pour ensuite ouvrir les coffres. Chaque fois que vous ouvrez un coffre, vous récupérez une partie du temps sur votre barre anti-brume de Niflheim en plus de récolter des échos de par collecter 500 échos de brume dans les coffres et ramenez-les à Sindri. Une fois en possession de la clé de l’atelier d’Ivaldi, allez dans la salle qui se trouve dans le donjon de brume à l’entrée. À l’intérieur de l’atelier d’Ivaldi, vous y trouverez neuf pièces de l’armure rouillée d’Ivaldi trois pièces pour le torse, trois pièces pour la taille et trois pièces pour les pièces d’armure rouillées vous permettront de fabriquer chez les frères nains Sindri et Brok les sets d’armures suivants Armure de brume éternelle d’IvaldiArmure de brume maudite d’IvaldiArmure de brume mortelle d’IvaldiChacun des trois ensembles offre ses propres caractéristiques et statistiques. À vous de choisir en fonction du design que vous préférez et de votre affinité avec le type d’armure. En outre, en équipant ces armures, vous bénéficiez d’une régénération de santé qui se cumule jusqu’à 5 fois. Vous profitez aussi d’une meilleure protection contre la brume de Niflheim, ce qui vous permettra de rester plus longtemps dans les qu’il vous faudra de nombreux objets pour améliorer l’armure ultime de Kratos, comme des échos de brume, de l’alliage de Niflheim, des fléau ase et bien d’autres. La plupart des matériaux pourront être obtenus dans les coffres du donjon de Niflheim, d’autres comme le cimier enflammé supérieur et le minerai immaculé du royaume pourront être obtenus à Midgard sur l’ile de l’anse de fer et dans les défis de Muspellheim. Il est bon de préciser que l’armure d’ivaldi sera essentielle si vous voulez entreprendre la quête des 9 Valkyries de God of War ou vous pourrez combattre le boss le plus puissant du jeu.
S'agissant de la basse lisse, il existe tout d'abord cinq ateliers, dirigés par plusieurs membres des familles de La Croix, Souet, de La Fraye, Le Blond, peu à peu réunis sous la direction de Pierre François Cozette (de 1737 à 1749), puis de Jacques Neilson (de 1749 à 1788), entrepreneur d'origine écossaise, qui obtient en 1751 la réunion des deux derniers ateliers."
DescriptionCirculation sous réserve de bonnes conditions météorologiques. Ce Chemin de Fer Touristique a été imaginé et construit dès 1968 par les membres de "l'Association de la Voie 38" devenue le Chemin de Fer Touristique d'Anse. Embarquez pour une balade de 30 mn en pleine nature à bord d'un train unique en France, réplique exacte de véhicules SNCF à l'écartement de voies de 38 cm. Son parcours de 6 km aller-retour vous conduira de la gare du Chemin de Fer Touristique située avenue Jean Vacher à une base de loisirs, le plan d'eau du Colombier, en passant par le camping des Portes du Beaujolais. Possibilité de pique-nique au plan d'eau. Manifestations 2022 autour du train - Samedi 16 avril Chasse aux oeufs départ du dépôt - Samedi 11 juin Fête du train au dépôt - Samedi 17 septembre Journées du Patrimoine départ du dépôt - Samedi 29 octobre Halloween départ du dépôt OuvertureDu 01/07 au 31/08/2022, tous les mardis, jeudis, samedis et dimanches de 14h à 17h. Ouvert les jours fériés. Du 01/09 au 31/10/2022, tous les samedis et dimanches de 14h à 18h. Ouvert les jours fériés. TarifsAdulte 6 € Enfant 4 € Groupe adultes 5,50 € Groupe enfants 3 €. Gratuit pour les moins de 2 ans. Tarif enfant accordé aux 2 - 10 ans. Tarif groupe à partir de 15 personnes. Les tarifs correspondent à un aller/retour. Réservation obligatoire pour les groupes auprès de l'Office du Tourisme 04 74 07 27 40 ; contact complémentaires
- Je l'espère, monsieur Fix. Vous comprenez bien qu'il n'est pas permis à un homme sain d'esprit de passer sa vie à sauter d'un paquebot dans un chemin de fer et d'un chemin de fer dans un paquebot, sous prétexte de faire le tour du monde en quatre-vingts jours ! Non. Toute cette gymnastique cessera à Bombay, n'en doutez pas.
Voici le guide des trophées de God of War sur Playstation 4 qui vous permettra d’obtenir le platine du jeu. 37 / 22 / 9 / 5 / 14 / 0 / 1 Indication sur le platine ▪️ Difficulté du platine 4/10 ▪️ Temps estimé Environ 40h ▪️ Nombre de parties 1 ▪️ Trophées manquables Non Quelques conseils God of War ne possède aucun trophée lié à la difficulté, donc libre à vous de jouer comme bon vous semble. Aucun trophée n’est manquable, vous pourrez continuer d’explorer le monde après avoir terminé l’histoire afin de récupérer les collectibles qu’il vous manquerait. Certains ne pourront d’ailleurs pas être récupérable avant d’avoir avancé dans l’histoire, donc contentez-vous de profiter du jeu au maximum. Je vous recommande de faire le trophée Celles qui choisissent les morts en dernier pour plus de facilité car vous pourrez vous procurer les armures les plus puissantes et améliorer vos armes au maximum Digne et Pourquoi lutter ?. Père et fils Obtenir tous les autres trophées Félicitations pour votre platine ! L’aventure commence Défendre sa maison contre l’étranger Trophée lié à l’histoire, ne peut être manqué. Vous devez terminer la quête principale Les arbres marqués » qui commence automatiquement en débutant le jeu. Suivez les objectifs suivants pour venir à bout de cette quête Descendre la rivière Chasser avec Atreus Vaincre le troll Retourner à la maison Vaincre l’étranger Retourner à la maison Nouvelle amie Survivre dans les bois de la sorcière Trophée lié à l’histoire, ne peut être manqué. Vous devez suivre la quête principale Le chemin de la montagne » qui vous emmènera à la rencontre de la sorcière. Suivez les objectifs suivants pour obtenir le trophée Départ pour la montagne Continuer en direction de la montagne Quitter les ruines Combattre les pillards Lancer la hache dans les arbres Passer la porte menant à la montagne Chasser avec Atreus Trouver Atreus Suivre la sorcière Cueillir la fleur aux pétales blancs Rejoindre Atreus Rejoindre la sorcière Retour au bercail Permettre aux elfes blancs de rentrer chez eux Trophée lié à l’histoire, ne peut être manqué. Vous devez suivre la quête principale La lumière d’Alfheim » qui vous conduira au Royaume d’Alfheim. Suivez les objectifs suivants pour obtenir le trophée Accéder à la Lumière Dégager le bateau Accéder au temple-anneau Réussir à entrer dans le temple Réactiver le pont du temple-anneau Entrer dans le temple Trouver un autre accès au temple S’introduire dans la colonie Détruire la colonie et obtenir la Lumière Réussir à sortir du temple Tueur de dragon Vaincre le dragon de la montagne Trophée lié à l’histoire, ne peut être manqué. Vous rencontrerez ce dragon durant la quête principale Au cœur de la montagne » . Vous ferez sa connaissance une première fois, lors de l’ascension de la mine grâce à la pince. Vous le retrouverez en suivant son sillage qui vous mènera vers l’extérieur de la montagne et ainsi débuter l’affrontement. Pour pouvoir le blesser, il faudra frapper ses pattes lorsqu’elles seront sur le terrain, et en lui lançant des pierres rouges lorsqu’il chargera son électricité pour qu’elle explose à son contact. Vers la fin de l’affrontement, pressez lorsque le dragon est sonné et que la touche apparaît à l’écran pour qu’Atreus tire une flèche sur la pince que Kratos utilisera pour vaincre le dragon. Fâcheuses conséquences Battre Magni et Modi Trophée lié à l’histoire, ne peut être manqué. Vous devez suivre la quête principale Le burin magique » qui vous mènera à la rencontre des deux frères sur votre chemin. Suivez les objectifs suivants pour obtenir le trophée Suivre les indications de Mimir jusqu’au burin Examiner le corps du géant Récupérer un morceau de burin Trouver un moyen de briser la glace Parler à Sindri Trouver un accès au marteau Grimper jusqu’au marteau Libérer la sangle Pousser le marteau Accéder au burin Retrouvailles Récupérer les Lames du Chaos Trophée lié à l’histoire, ne peut être manqué. Vous devez suivre la quête principale La maladie » qui ramènera Kratos chez lui, pour récupérer les Lames du Chaos. Suivez les objectifs suivants pour obtenir le trophée Demander de l’aide à Freya Utiliser le bateau de Freya pour rentrer Promesse tenue Soigner Atreus Trophée lié à l’histoire, ne peut être manqué. Vous devez terminer la quête principale La maladie » qui vous a déjà octroyé le trophée précédent en la débutant. Suivez les objectifs suivants pour venir à bout de cette quête Demander de l’aide à Freya Utiliser le bateau de Freya pour rentrer Retourner à la salle de passage de Tyr Passer au royaume de Helheim Trouver le gardien du pont Vaincre le gardien du pont Retourner à la salle de passage de Tyr Repasser au royaume de Midgard Remettre le cœur à Freya Deuxième round Sauver Atreus Trophée lié à l’histoire, ne peut être manqué. Vous devez terminer la quête principale Retourner au sommet » qui vous conduira de nouveau dans la région de la montagne. Suivez les objectifs suivants pour venir à bout de cette quête Repasser par la tour Retourner à la montagne Trouver un autre accès au sommet Continuer à monter au sommet Ouvrir le pont vers Jotunheim Attraper Baldur Fantômes du passé Naviguer hors de Helheim Trophée lié à l’histoire, ne peut être manqué. Vous devez suivre la quête principale Quitter Helheim » qui vous emmènera à bord d’un bateau où il faudra vaincre une série d’ennemis. Suivez les objectifs suivants pour obtenir le trophée Réussir à sortir de Helheim Utiliser le bateau L’appel du crépuscule Vaincre Baldur Trophée lié à l’histoire, ne peut être manqué. Vous devez terminer la quête principale Aux portes de Jötunheim » qui se terminera par un affrontement épique. Suivez les objectifs suivants pour obtenir le trophée Retourner à la salle du passage de Tyr Passer au royaume de Jötunheim Parler à Brok et Sindri Retourner à la corne du serpent à Midgard Naviguer dans la gueule du serpent Trouver l’œil de Mimir Retourner à la salle du passage de Tyr Vaincre Baldur Dernière volonté Répandre les cendres Trophée lié à l’histoire, ne peut être manqué. Vous devez terminer la quête principale Les cendres de mère » qui se terminera par un affrontement épique. Suivez les objectifs suivants pour obtenir le trophée Retourner à la salle du passage de Tyr Ouvrir un passage vers Jötunheim Trouver le plus haut sommet de Jotunheim Répandre les cendres Sous la surface Découvrir tout ce que peut offrir le lac des Neuf Le lac des Neuf est la région centrale de Midgard. Vous devez découvrir entièrement cette région en visitant les différentes îles et lieux pour retirer le brouillard de la carte. Pour cela, vous devrez attendre que le niveau de l’eau soit au plus bas, chose qui se produira en suivant l’histoire. Vous n’avez pas besoin de terminer les îles à 100% pour ce trophée, mais simplement les visiter. Voici la liste des lieux à découvrir Chenal du tailleur de pierre Avant-poste des Elfes Blancs Chute de pierre Réserve de Bùri Veirrgard Falaises du corbeau Tour de guet Anse de fer Île de la mort Cavernes oubliées Ruines des Anciens La mort est passée par là Explorer entièrement Veirrgard Veirrgard est une région à l’est du lac des Neufs, qui ne peut être exploré que lorsque le niveau de l’eau est plus bas, chose qui se produit en suivant l’histoire. Ensuite, pour pouvoir y accéder, vous devez tout d’abord ouvrir la grande porte grâce au levier qui se trouve au sommet de l’île des Chutes de pierre suivez la grosse chaîne qui relie la porte. Maintenant la voie libre, vous pouvez partir explorer entièrement Veirrgard. Pour cela, il faudra récolter tous les collectibles de la région 1 accès mystique, 1 atelier, 1 coffre légendaire, 1 coffre des Nornes 6 inscriptions runiques Polyglotte Apprendre les langages de Muspellheim et de Niflheim Pour pouvoir apprendre ces deux langages qui vous permettront d’accéder aux royaumes de Muspellheim et Niflheim, vous devrez récupérer les codes répartis dans des coffres. Ces coffres sont reconnaissables à leur couleur violette et protégés par une tête flottante qu’Atreus déverrouille avec son couteau. Il existe un total de 13 coffres de ce type, mais seulement 8 sont nécessaires pour la reconstitution des deux codes 4 fragments par royaume. Les 8 premiers coffres que vous ouvriraient seront obligatoirement un fragment de code, le reste vous octroiera des ressources. Voici la localisation des 13 coffres violets Afficher les coffres La rivière La montagne La montagne Dans la grotte de la sorcière, situé sous sa maison, il faudra dégager l’accès à gauche avec des flèches électriques. [Afficher sur la carte] En arrivant par l’accès mystique du sommet de la montagne, remonter le sentier pour tomber sur le coffre. [Afficher sur la carte] En arrivant par l’accès mystique du sommet de la montagne, remonter en direction de la montagne, mais bifurquez à gauche pour trouver une zone d’accroche qui vous permettra de descendre dans une zone avec ce coffre. [Afficher sur la carte] Falaises du corbeau Tour de guet Cavernes oubliées Sur les hauteurs accessibles par une chaîne qu’Atreus devra faire tomber via le trou juste à côté. [Afficher sur la carte] Juste sur la droite en arrivant sur l’île.[Afficher sur la carte] Tout en haut des cavernes oubliées. Escaladez pour le trouver sur les hauteurs. [Afficher sur la carte] Ruines des Anciens Temple de Tyr Temple de Tyr Repose sur la plage des Ruines des anciens. [Afficher sur la carte] Sous le temple de Tyr, la zone que vous visitez pendant la quête Derrière le verrou » . Le coffre est dans une allée avec des pièges.[Afficher sur la carte] Dans la même zone que le coffre précédent, dans un autre couloir de pièges. [Afficher sur la carte] Lac des Neufs Lac des Neufs Conseil des Valkyries En empruntant la tour de Vanaheim qui mène au contre-fort, le coffre est sur le chemin. [Afficher sur la carte] Juste derrière la grande porte de la tour de Muspelheim, accessible via une tyrolienne au sommet de la Tour de guet.[Afficher sur la carte] Juste en arrivant dans la zone, explosez les rochers qui bloque le passage de droite pour pouvoir accéder au coffre. [Afficher sur la carte] Serpent-monde Seul coffre manquable car il se situe dans le ventre du serpent-monde que vous ne visiterez qu’une seule fois. Il repose sur un bloc juste à côté du coffre contenant l’œil de Mimir L’art des nains Améliorer une pièce d’armure Lorsque vous vous rendez dans un atelier de Brok ou de Sindri, vous avez la possibilité d’améliorer de vos équipements, en vous rendant l’onglet améliorer » . Choisissez une pièce d’armure et maintenez la touche pour l’améliorer si vous possédez l’argent et les ressources requis. Joli coup Obtenir une gemme d’attaque runique Trophée lié à l’histoire, ne peut être manqué. Durant la quête principale intitulée Le chemin de la montagne » , Atreus vous fera remarqué un coffre qu’il vous faudra ouvrir afin d’y découvrir une gemme d’attaque runique. En l’obtenant, le jeu vous initiera à l’apprentissage des gemmes et leurs effets sur vos armes à travers un tutoriel. Suivez-le et vous obtiendrez ce trophée. Verger d’Iunn Augmenter sa santé au maximum Pour pouvoir augmenter la barre de santé de Kratos, vous devez trouver des pommes d’Idunn qui se trouvent dans des coffres de Nornes. Ces coffres sont scellés par 3 runes qu’ils faut retrouver et détruire ou quand ce sont des cloches, les faire sonner en même temps. Elles sont généralement dans la zone qui entoure le coffre et remarquable par leur couleur bleue brillante. Pour augmenter la santé de Kratos au maximum, il faudra ouvrir 9 coffres sur les 21 présents dans le jeu. Les coffres de Nornes sont indiqués dans le pourcentage de progression de chaque zone, ainsi, vous savez où les chercher. Voici l’emplacement des 21 coffres de Norne Afficher les coffres de Norne Fauvebois La rivière La rivière Les runes se trouvent dans la petite cave avec le coffre. [Afficher sur la carte] La première rune est juste à côté du coffre, la seconde sur une roche visible depuis le pont, et la dernière à travers une alcove au bout du pont. [Afficher sur la carte] Les runes sont autour, utilisez les leviers pour faire monter le piège afin de les voir. [Afficher sur la carte] La rivière La rivière La rivière Faites sonner les runes, deux sont de chaque côté du coffre, la troisième près des demi arcs brisé où se tient un corbeau. [Afficher sur la carte] Une rune se trouve à côté de la chambre cachée, une seconde vers la sortie où il faut grimper et la dernière depuis un des ponts de lumière. [Afficher sur la carte] Il faudra vous servir de l’énergie des vents de Hel qui se tient sur l’arche reconstitué pour un coffre légendaire. Vous pourrez ainsi tourner les runes pour ouvrir le coffre. [Afficher sur la carte] Confreforts La montagne La montagne Utilisez les leviers pour faire apparaître les bonnes runes qui se trouvent autour du coffre. [Afficher sur la carte] Utilisez les flèches de lumières sur le cristal juste à côté pour connaitre les runes qui vérouille le coffre. Les leviers pour le déverrouiller depuis le pont et le pont de lumière. [Afficher sur la carte] La première rune à détruire se trouve en haut du pont, la seconde l’étage suivant en utilisant le pont, et la dernière près de la fresque derrière un mur à détruire avec des flèches électriques. [Afficher sur la carte] Réserve de Fàfnir Konùnsgard Les falaises du corbeau Sonnez les cloches dont deux se trouvent juste au-dessus et la dernière non loin sur la gauche. [Afficher sur la carte] Il faut utiliser l’énergie des vents de Hel pour faire tourner les runes juste derrière, puis sonnez-les. [Afficher sur la carte] Utilisez l’énergie des vents de Hel pour faire tourner les bonnes runes sur les réceptacles dispersés dans la région. [Afficher sur la carte] Tour de guet Cavernes oubliées Avant-poste des elfes blancs Sonnez les cloches qui sont de chaque côté du coffre. [Afficher sur la carte] Sonnez les trois cloches où repose un cobeau. Ele tourne au contact de la hache. [Afficher sur la carte] Brisez la première rune qui se trouve sur une des ruines au loin, la seconde se trouve sous un des ponts de lumière et la dernière sur un rebord, visible depuis une chaîne à escalader. [Afficher sur la carte] Veirrgard Temple de Tyr Alfheim Deux runes se trouve sur la gauche, au loin. La dernière est juste derrière la grille mais ne s’ouvre que de l’autre côté. Faites tout le tour. [Afficher sur la carte] La première rune se trouve derrière un des piège, la seconde dans la pièce précédente et la dernière en haut d’un des pièges précédents. [Afficher sur la carte] Sonnez les trois runes correspondantes qui se trouvent tout autour du coffre. [Afficher sur la carte] Alfheim Alfheim Alfheim Utilisez le levier pour révéler les 3 runes à détruire. [Afficher sur la carte] La première rune se trouve derrière un des piège, la seconde dans la pièce précédente et la dernière en haut d’un des pièges précédents. [Afficher sur la carte] Une des runes se trouvent au dessus du coffre et les deux autres de chaque extrémité visible par les trous des murs. [Afficher sur la carte] Irascible Augmenter sa rage au maximum Pour pouvoir augmenter la barre de rage de Kratos, vous devez trouver des cornes d’hydromel sanglant qui se trouvent dans des coffres de Nornes. Ces coffres sont scellés par 3 runes qu’ils faut retrouver et détruire ou quand ce sont des cloches, les faire sonner en même temps. Elles sont généralement dans la zone qui entoure le coffre et remarquable par leur couleur bleue brillante. Pour augmenter la rage de Kratos au maximum, il faudra ouvrir 9 coffres sur les 21 présents dans le jeu. Les coffres de Nornes sont indiqués dans le pourcentage de progression de chaque zone, ainsi, vous savez où les chercher. Référez-vous au trophée Verger d’Iunn pour la localisation des coffres. Tenue correcte Fabriquer une tenue pour Atreus Lorsque vous vous rendez dans un atelier de Brok ou de Sindri, vous avez la possibilité de fabriquer de nouvelles tenues pour Kratos et Atreus. Sélectionnez la ligne armure d’Atreus » pour choisir une nouvelle tenue pour le garçon contre l’argent et les ressources requis. Enchantée Insérer un enchantement dans l’armure Vous devez tout d’abord posséder une pièce d’armure contenant un emplacement d’enchantement, obtenable en en améliorant une L’art des nains. Pour insérer un enchantement, rendez-vous dans le menu armure » puis appuyez sur sur l’armure possédant un emplacement et choisissez l’enchantement que vous souhaitez pour l’insérer et obtenir ce trophée. Pas de quartier Tuer 1 000 ennemis Vous obtiendrez ce trophée naturellement au cours de votre partie, le jeu comportant bien plus d’ennemis demandé et les combats étant nombreux. Vous pouvez avoir un aperçu de vos éliminations en vous rendant dans le menu Objectifs » puis Travaux » et la rubrique Élimination » qui apportent un suivi sur les différents ennemis tués. Ciel menaçant Libérer tous les dragons Il y a 3 dragons à libérer de leurs chaînes, se trouvant dans 3 zones annexes du jeu. Lorsque vous vous approchez d’eux, une quête annexe se déclenche afin d’entamer leur libération. Pour cela, vous devrez briser 3 autels de dragons qui désactivera les runes qui les retiennent prisonnier. Méfiez-vous, car ils lanceront des attaques lorsqu’ils vous aperçoivent. Libérez les 3 dragons pour obtenir ce trophée Le feu de Regin Konùnsgard La captivité d’Otr Veirrgard L’envol de Fàfnir Conseil des Valkyries [Afficher sur la carte] [Afficher sur la carte] [Afficher sur la carte] Comme chien et chat Rendre tous les services à Brok et Sindri Il y a un total de 5 services à rendre aux nains Brok et Sindri à travers leur atelier. Lorsqu’un service est disponible, un icon avec la touche apparaîtra à un des ateliers. Les services sont disponibles au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire et le dernier sera présent au Temple de Tyr lorsque les deux frères seront réunis. Voici la liste des services à rendre Ame de seconde main Brok – Avoir atteint le Lac des Neufs Le magot de Fàfnir Sindri – Après avoir obtenu les flèches de lumière Affaire de famille Sindri – Après la quête principale Nouvelle destination » Deux Ex Malachite Brok – Après la quête principale Nouvelle destination » Vive le roi Brok et Sindri – Avoir terminé les services précédents et après Helheim Une fois tous les services accomplis, vous pourrez fabriquer l’armure royale des nains de Brok et l’armure royale des nains de Sindri qui sont de niveau 6. Conservateur Collecter tous les artefacts Il y a un total de 45 artefacts répartis en 7 groupes, chacun d’eux dans une région précise du jeu. Vous pouvez voir sur la carte, le nombre d’artefacts ramassés par région, afin de suivre progression. Ces artefacts en plus de l’xp obtenu en les ramassant, vous permettront de gagner de l’argent en les revendant dans un atelier des nains. Voici la localisation de tous les artefacts par région Le Père de tout aveuglé Tuer tous les corbeaux d’Odin Il y a un total de 51 corbeaux d’Odin à trouver dans le jeu. Ces oiseaux sont généralement au loin et il vous faudra lancer la hache de Kratos pour les tuer. Vous les reconnaîtrez par leur couleur spectral mais ils sont particulièrement bien caché pour être vraiment visibles. Vous pouvez connaître les régions où les trouver en vous référant à la carte qui affiche le nombre de collectibles par zone. Voici leur localisation pour plus de facilité Maîtrise parfaite Améliorer une attaque runique au maximum Vous obtiendrez votre première gemme d’attaque runique au début du jeu, en suivant l’histoire Joli coup. Vous pourrez ensuite l’améliorer en vous rendant dans le menu armes » puis sélectionnez la gemme avec et maintenez pour améliorer en échange d’XP. Vous devez passer les deux niveaux d’amélioration pour obtenir ce trophée. Digne Améliorer la hache Léviathan au maximum Vous ne pourrez améliorer la hache Léviathan au maximum qu’après avoir terminé l’histoire. Chaque amélioration vous coûtera une Flamme de glace. Ces ressources s’obtiennent en récompenses lors d’affrontements de boss durant l’histoire principale. Si jamais vous oubliez de les ramasser, vous les retrouverez dans la section objets perdus » de l’atelier des nains. Pour la dernière amélioration, vous aurez besoin d’une brume glaciale de Niflheim que vous obtiendrez en ouvrant un des coffres de la csalle centrale de l’atelier de Niflheim voir Un Spartiate dans la brume. Lorsque vous possédez la ressource nécessaire pour une amélioration, allez dans un atelier de nain, puis choisissez l’onglet améliorer » et sélectionnez la hache Léviathan. Maintenez ensuite la touche pour passez un niveau. Une fois le niveau 6 atteint, vous obtiendrez le trophée. Pourquoi lutter ? Améliorer les Lames du Chaos au maximum Vous ne pourrez améliorer les Lames du Chaos au maximum qu’après avoir terminé l’histoire. Chaque amélioration vous coûtera une Flamme de Chaos. Ces ressources s’obtiennent en récompenses lors d’affrontements de boss durant l’histoire principale. Si jamais vous oubliez de les ramasser, vous les retrouverez dans la section objets perdus » de l’atelier des nains. Pour la dernière amélioration, vous aurez besoin d’une fureur infernale de Muspellheim que vous obtiendrez en affrontant la Valkyrie lors de la dernière épreuve de Muspellheim voir Tout feu, tout flamme. Lorsque vous possédez la ressource nécessaire pour une amélioration, allez dans un atelier de nain, puis choisissez l’onglet améliorer » et sélectionnez les Lames du Chaos. Maintenez ensuite la touche pour passez un niveau. Une fois le niveau 6 atteint, vous obtiendrez le trophée. Le chemin des pieux Obtenir l’armure du vagabond Pour obtenir l’armure du vagabond, vous devrez fabriquer les trois pièces d’équipement, qui deviennent disponibles dans les ateliers de Brok et Sindri, une fois des ennemis vagabonds battus chevaliers en armure. Pour pouvoir les fabriquer, il vous faut des ressources lâchées par ce type d’ennemis. Vous en rencontrerez obligatoirement en suivant le jeu, et même si vous oubliez de ramasser les ressources, elles seront rajoutées dans les objets perdus » dans les ateliers des nains. Plastron de vagabond – 16 400 d’argent / 5 fragments d’armure de vagabond Gantelets de vagabond – 12 800 d’argent / 18 trophées macabre de vagabond / 3 fragments d’armure de vagabond Ceinturon du vagabond – 12 800 d’argent / 12 trophées macabre de vagabond Primordial Obtenir l’armure de l’Ancien Pour obtenir l’armure de l’Ancien, vous devrez fabriquer les trois pièces d’équipement, qui deviennent disponibles dans les ateliers de Brok et Sindri, une fois des ennemis Anciens battus monstres de pierre. Pour pouvoir les fabriquer, il vous faut des ressources lâchées par ce type d’ennemis. Vous en rencontrerez obligatoirement en suivant le jeu, et même si vous oubliez de ramasser les ressources, elles seront rajoutées dans les objets perdus » dans les ateliers des nains. Épaulières des Anciens – 12 800 d’argent / 3 cœurs d’Ancien Gantelet des Anciens – 9 600 d’argent / 8 gravats d’Ancien Ceinture des Anciens – 9 600 d’argent / 8 gravats d’Ancien Affaires inachevées Aider tous les esprits récalcitrants Il y a 5 services à rendre aux esprits récalcitrants. Vous les trouverez dispersés dans les régions du Lac des Neufs et vous pourrez suivre les objectifs en les marquants sur le carte pour plus de facilité face à leurs demandes L’anatomie de l’espoir Poids mort Affaires inachevées L’esprit se trouve au chenal du tailleur de pierre, juste en face du quai. Il vous demandera de ramasser 3 os aux lieux indiqués sur la carte. [Afficher sur la carte] Situé dans les cavernes oubliées, l’esprit aura pour requête que vous éliminiez son équipage traçables avec les marqueurs sur la carte. [Afficher sur la carte] Lorsque vous allumez un des brasiers, en lisant l’inscription runique, situé sur l’île de la mort, l’anse de fer, les cavernes oubliées ou les falaises du corbeau, la quête se déclenchera. Il suffira ensuite d’allumer les 4 brasiers. [Afficher sur la carte] Le temps guérit les plaies Coup de marteau Vous rencontrerez cet esprit pour la première fois dans la réserve de Fàfnir pendant le service Affaire de famille » de Sindri, mais il faudra aller ramasser le parchemin situé à la forteresse de Northri pour initier le service. [Afficher sur la carte] Cet esprit est juste à coté du levier qui ouvre la grande porte menant à Veirrgard, sur l’île de chute de pierre. Allez détruire la statue de Thor dans cette zone en lançant la hache sur les chaînes brillantes. [Afficher sur la carte] Chasseur de trésors Utiliser les cartes pour trouver tous les trésors enfouis Il y a un total de 12 trésors enfouis à trouver dans le jeu. Vous devez au préalable récupérer les cartes aux trésors avant de pouvoir les récupérer. Voici la localisation des cartes et des trésors Afficher les cartes Tribut de la tortue – La rivière Repose juste à côté de la chambre cachée d’Odin, située dans la caverne de la sorcière. [Afficher sur la carte] Le trésor se trouve près des rochers au pied de la tortue qui sert de maison à la sorcière. [Afficher sur la carte] Île de lumière – Avant-poste des elfes blancs Il gît sur la plage du chenal du tailleur de pierre, près du quai. [Afficher sur la carte] Le trésor repose juste derrière la grille qui vous fait face lorsque vous passez le premier pont de lumière. [Afficher sur la carte] Aux yeux de toutes – Conseil des Valkyries Le parchemin se trouve dans une zone du sommet de la montagne. En vous dirigeant vers la montagne, vous pouvez descendre par un côté du sentier qui mène vers une porte où se trouve un atelier de nain. Continuez le chemin pour le trouver. [Afficher sur la carte] Vous trouverez ce trésor juste à côté des trônes des Valkyries. [Afficher sur la carte] Commission – Forteresse de Northri Le parchemin se situe près d’un coffre dans les cavernes oubliées, proche d’un accès mystique. [Afficher sur la carte] Le trésor vous attends dans la forteresse de Northri, au niveau de la grande roue à eau. Grimpez en haut d’une structure de bois non loin de là. [Afficher sur la carte] Sans fermer l’œil – La montagne Le parchemin est sur votre chemin lors de votre visite de la réserve de Fàfnir. [Afficher sur la carte] Vous trouverez le trésor au sommet de la Montagne, sur un sentier menant vers l’intérieur. [Afficher sur la carte] L’historien – Réserve de Fàfnir Le parchemin repose sur la plage des Ruines des Anciens. [Afficher sur la carte] Le trésor se situe dans la réserve de Fàfnir, près d’une porte aux symboles runiques. [Afficher sur la carte] Les rameurs de Njörd – Chenal du tailleur de pierre Le parchemin vous attends dans la forteresse de Northri, à l’intérieur d’une épave de bateau. [Afficher sur la carte] Le trésor vous attends au chenal du tailleur de pierre, en direction du conseil des Valkyrie, vous verrez les deux grandes statues. [Afficher sur la carte] Île de la création – Réserve de Bùri Le parchemin se trouve au sud de la plage de l’île anse de fer. [Afficher sur la carte] Le trésor se situe dans la réserve de Bûri, repose sur la plage de sable face à la grande porte. [Afficher sur la carte] La clé du capitaine – Île de la Mort Le parchemin vous attends tout en haut de la région des chutes de pierre. [Afficher sur la carte] Le trésor repose sur l’île de la Mort, sous l’épave du bateau de la zone. [Afficher sur la carte] Mort et boursouflé – Falaises du corbeau Le parchemin est aux mines de Völund, près d’un coffre sur le chemin menant au boss de la zone. [Afficher sur la carte] Le trésor se trouve aux falaises du corbeau, tout près de la statue de pierre géante. [Afficher sur la carte] A genoux devant Thor ! – Tour Muspelheim Le parchemin se trouve aux mines de Landstrud, en descendant par le trou au sol, prenant l’ascenseur qui mène à un coffre et au parchemin. [Afficher sur la carte] Le trésor est à récupérer sur la tour Muspelheim, juste à côté d’une fresque. [Afficher sur la carte] Le royaume de la chasse – Veirrgard Le parchemin se situe en haut de la tour de guet, tout proche du coffre de Norne. [Afficher sur la carte] Dans la région de Veirrgard , le trésor se trouve juste à côté de la grande porte en runes. [Afficher sur la carte] La vérité Découvrir toutes les fresques des Jötnar Il y a un total de 11 fresques des Jötnar dispersés dans le jeu. Elles sont contenues derrière des grosses portes en bois qu’Atreus peut lire afin de conter les légendes. Voici la liste des fresques à trouver Tout feu, tout flamme Terminer toutes les épreuves de Muspellheim Pour pouvoir accéder au royaume de Muspellheim, vous devez récupérer les 4 fragments du code nécessaire à son ouverture depuis la tour de Tyr voir Polyglotte. Une fois à Muspellheim, vous pourrez participer à une série d’épreuves en interagissant avec la grosse épée présente dans chaque salle. Pour ce trophée, vous devez terminer les 6 épreuves normales et difficiles, sachant que la sixième vous oppose à une Valkyrie Celles qui choisissent les morts. Après avoir vaincu la Valkyrie, vous pourrez participer à une épreuve cachée qui se débloque en récupérant 3 fragments de clé. Ces fragments s’obtiennent en terminant 3 épreuves en mode impossible. Voici la liste des épreuves Épreuve I Épreuve II Épreuve III Normal Tuer les ennemis avant la fn du temps imparti Difficile Enchaîner les éliminations Impossible Évitez de subir des dégâts Normal Survivre 5 minutes Difficile L’ennemi régénère rapidement sa santé Impossible Tuer les ennemis avant la fin du temps imparti Normal Tuer les soldats pour briser le bouclier de l’élite Difficile Tuer les ennemis à l’intérieur des anneaux dorés Impossible Tuer les ennemis à l’intérieur des anneaux dorés Épreuve IV Épreuve V Épreuve VI Normal Vaincre 100 ennemis Difficile Empêcher les ennemis de capturer Atreus Impossible L’ennemi régénère rapidement sa santé Normal Tuer les ennemis pour prolonger le temps Difficile Eviter de subit des dégâts Impossible Tuer les ennemis pour prolonger le temps Tuer la Valkyrie Épreuve de Surt Or 50 ennemis vaincus Argent 35 ennemis vaincus Bronze 20 ennemis vaincus Un Spartiate dans la brume Récupérer tous les trésors de la salle centrale de l’atelier Ce trophée est à réaliser dans le royaume de Niflheim. Pour pouvoir y accéder, vous devez récupérer les 4 fragments du code nécessaire à son ouverture depuis la tour de Tyr voir Polyglotte. Une fois à Niflheim, vous serez dans une zone spéciale où le but est de récolter un maximum d’échos de brume sur les ennemis et dans des coffres avant que la brume ne vous étouffe. La zone se compose d’un labyrinthe remplit de piège généré aléatoirement. En entrant dans la première zone après l’atelier du nain, vous aurez un chemin menant vers la salle centrale où repose tous les coffres et les brèches de royaume qu’il faudra récupérer pour ce trophée. Il y a un total de 68 500 échos de brume pour tout récupérer. Gérez bien votre timing une fois dans la brume, car si vous mourrez, vous perdrez tout ce que vous aviez ramassez. Il faut donc retournez à la salle centrale ou à l’atelier du nain pour sauvegarder votre progression. Pensez également à récupérer les ressources utiles pour fabriquer les pièces d’armure de brume maudite d’Ivaldi, qui en plus de vous permettre de rester plus longtemps dans la brume, vous sera grandement utile contre les Valkyrie Celles qui choisissent les morts. Ces ressources peuvent être également vendues contre des échos de brume. Celles qui choisissent les morts Vaincre les neuf Valkyries Il y a 8 Valkyries à vaincre avant de pouvoir affronter la Reine. Je vous recommande de faire ce trophée en dernier afin d’avoir votre personnage au niveau 7 minimum et équipez-vous de l’armure de brume maudite d’Ivaldi Celles qui choisissent les morts. Après avoir terminé l’histoire, le jeu vous indiquera l’emplacement des 6 Valkyries présentes dans Midgard, retenues dans les chambres cachées d’Odin. Les deux autres se situent dans les royaume de Muspellheim et Niflheim Polyglotte. Une fois les 8 Valkyries vaincues, rendez-vous au Conseil des Valkyries, situé au nord du Temple de Tyr, pour interagir avec les 8 trônes. Une brèche de royaume apparaîtra au centre et la Reine en sortira pour vous affronter. Utilisez au maximum vos attaques runiques dont la Valkyrie est particulièrement sensible. Lorsque votre jauge de santé est réduite de moitié, utilisez votre rage pour la restaurer. Pensez également à avoir sur vous une pierre de résurrection de Bersek car en cas de mort, vous serez réanimé avec l’intégralité de votre jauge de rage à utiliser aussitôt pour restaurer la santé. Esquivez au maximum les attaques de la Valkyrie et utilisez les flèches électriques d’Atreus ainsi que son attaque spéciale de corbeaux améliorée au maximum. C’est le combat le plus difficile du jeu mais en étant équipé correctement et en mettant la difficulté du jeu en facile, vous devriez vous en sortir facilement. Acheter God of War sur Amazon
Ач θթጤζևслαկоОшበкаዖըζу цеփиኙоգеπ хрιд ሐбедኢжωզиս Опрያδխձ апсиሆедр Стօդուጻ μուкИթитвጏፉ τ Աτеլоթеչ γуп ኗςе и Ըρ ыթոΟղактխχա ጄ ςиշθδωհ Кኆвуጵաщи զαջ ahmozan nacah , je ne suis pas n'importe qui. in acah ahtle īcōn monemachtih , si quelqu'un ne s'est pas préparé de marmite.Sah2,96. ahzo acah amehhuān ou ahzo acah cēmeh in amehhuāntin quittaqueh in tlein tāltepēpan mochīhuaz, peut-être quelqu’un de vous verra ce qui arrivera à notre pays (Par.). ahcaçomō oc amehhuān in nicān amonoqueh acah cēmeh
Forum Accueil Actus Tests Vidéos Images Soluces Forum Sujet Anse de Fer Leitho MP 23 avril 2018 à 190201 SalutQuelqu'un sait comment débloquer la zone ? enfin comment l'explorer, je comprend rien SpiritSymetry MP 23 avril 2018 à 190916 Laisse l'histoire avancée quand tu te sent bloquer dans ta progression. Leitho MP 24 avril 2018 à 023847 fenix3 MP 24 avril 2018 à 025547 Regardes la soluce sur peut etre que c'est expliqué par contre fais gaffe tu spoil sur ton mess ou tu dis avoir fini le jeu J'n'ai pas lu tout car j'ai pas fini et je sais plus pour ce que tu demandes exactement Victime de harcèlement en ligne comment réagir ? Disponible à l’achat ou en téléchargement sur Playstation Store Amazon PS4 Cdiscount PS4 Cdiscount PS4 Cdiscount PS4 Cdiscount PS4 Cdiscount PS4 Voir toutes les offres
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See other formats Combats franco-angJa '..'... -."' ' - ' Guerre de Trente Ans 618-1648 et de la gue d'Augsbourg 1688-1697 Jean-Claude Castex Les Éditions du Phare-Ouest COMBATS FRANCO-ANGLAIS DE LA GUERRE DE TRENTE ANS ET DE LA GUERRE DE LA LIGUE D f AUGSBOURG 1627 - 1697 Jean-Claude Castex Les Éditions du Phare-Ouest, Vancouver Castex, Jean-Claude, 1941- Combats franco-anglais de la Guerre de Trente Ans et de la Ligue d'Augsbourg / Jean-Claude Castex. — White Rock, Éditions du Phare-Ouest, 2012. ISBN 978-2-921668-11-8 Couverture Le Moyne d'Iberville. Adresser toutes commandes à Marie-France Hautberg, Directrice. Les Éditions du Phare-Ouest, Canada Téléphone 604-542-3645 Courriels mfphareouest Sources iconographiques Archives de l'Université Laval sauf indiqué autrement. Calculées avant l'invention du GPS, les coordonnées géogra- phiques mises à la disposition du lecteur dans ce volume, doivent être considérées comme approximatives. Les Éditions du Phare-Ouest, 2012. ISBN 978-2-921668-11-8 Tous droits réservés pout tous pays, Canada 2012. Dépôt légal 1 er trimestre 2012 Bibliothèque Nationale du Québec, Montréal. Bibliothèque Nationale, Ottawa. INDEX DES BATAILLES » Amblequesne, voir Leuze 303 •Anse-aux-Papillons, 1629 71 •Antigua, du 4 au 10 novembre 1666 121 •Athlone, 19 juin - 2 juillet 1691 261 •Aughrim, 12 juillet 1691 265 • Baie de Bantry, 1 1 mai 1689 179 • Bantry, voir Baie de, 11 mai 1689 179 • Barfleur, 29 mai 1692 1747 319 »Bay Bulls, début octobre 1696 407 » Beachy Head, voir Béveziers 235 • Béveziers, 10 juillet 1690 235 »Boyne, 11 juillet 1690 243 • Cabesterre, avril 1666 103 • Camaret, 18 juin 1694 363 • Cap-DungenesSj sept 1666 119 • Carbonear, début janvier 1697 414 »Casco, 25 mai 1690 223 • Cayenne, 22 septembre 1667 145 • Cayonne, avril 1666 105 • Chandeleur, Massacre de la, voir York 309 • Chef de Baye, 1628 43 • Cherbourg, 1628 41 • Cherbourg, mai -juin 1692 353 • Cinq-Combles, 22 avril 1666 107 • Derry, 20 avril- 1er août 1689 185 • Dieppe, 22-23 juillet 1694 369 » Drogheda, voir Boy ne 243 • Dunes, 3 juin 1658 95 • Dunkerque, 22-26 septembre 1694 371 • Fermeuse, début octobre 1696 408 • Fleuras, 1er juillet 1690 227 • Fort Sainte-Anne, voir Fort-Albany 160 • Fort de La-Hève, août 1654 83 • Fort de La-Hève, mai 1658 93 • Fort Quichichouane, voir Fort-Albany 160 •Fort Albany, 25-26 juillet 1686 160 • Fort Saint- Jean, 6 août 1643 77 •Fort-Bourbon, 29-31 août 1696 405 • Fort-Charles, 1629 51 • Fort-Hayes, voir Fort-Monsoni 154 • Fort-La-Tour, voir Fort-Saint-Jean 11 • Fort-Monsoni 154 • Fort-Nelson, 4-13 septembre 1697 422 ~3 • Fort-Nelson, 24 septembre - 15 octobre 1694 375 » Fort-Pemaquid, 15-17 août 1 696 397 ► Fort-Pentagoët, 1629 49 ► Fort-Rupert, 3 juillet 1686 157 » Fort-Saint-Louis, voir Fort-Monsoni 154 • Fort-Sainte-Anne, 21 septembre 1688 -juin 1689 175 ► Fort-Severn, été 1691 255 ► Hayes, 5 septembre 1697 417 ► Hogue, Battle of The, voir Barfleur 319 • Huy, fin 1694 379 ► Lagos, 27 juin 1693 355 ► Landen, 29 juillet 1693 347 ► Laprairie, 1691 271 ► Leuze, 19 sept. 1691 303 ► Limerick, septembre 1691 293 ► Mille-Morts, voir Leuze 303 ► Mons, 15 mars - 8 avril 1691 257 • Mont-d'Or, voir Leuze 303 ► Montserrat, février 1667 133 ► Moose-Factory, 21 juin 1686 voir Fort-Monsoni 154 ► Mountsbay, 1 3 août 1666 113 ►Namur, 26 mai - 5 juin 1 692 313 ►Namur, 3 juillet - 4 août 1695 389 • Neerwinden, voir Landen 347 •Névis, 20 mai 1667 135 ► Old Bridge, voir Boyne 243 ► Pennibon, 21 avril 1688 169 ► Pennibom, 25 avril 1688 173 ► Petit-Goâve, 23 juin 1687 163 ► Petty-Harbour, 29 octobre 1696 409 ► Pevensy, voir Béveziers 23 5 ► Plaisance, 25 février - 5 avril 1690 214 ► Plaisance, 24-25 août 1691 191 ► Plaisance, automne 1692 345 ► Plaisance, 1692 331 ► Pointe-de-Sable, fin d'avril 1666 108 ► Pont d'Espierre, septembre 1694 373 ► Port-aux-Baleines, 8 septembre 1629 72 ► Port-Graves, 11 février 1697 421 ► Port-Royal, 1629 69 ► Port-Royal, mai 1 690 219 ► Port-Royal, 16 août 1654 90 ► Portugal Cove, 5 décembre 1696 413 ► Québec, 16-25 octobre 1690 249 ► Québec, 19 juillet 1629 57 ► Renews, début octobre 1696 403 • Saint-Christophe, 17 juin 1667 140 • Saint-Domingue, 1695 383 • Saint-Eustache, novembre ou décembre 1666 129 • Saint- Jean naval, 3 août 1696 395 • Saint- John's, 28 novembre - 1er décembre 1696 411 • Saint-Malo, 16 novembre 1693 359 • Saint-Pierre, 3 1 juillet 1666 111 • Saint-Pierre naval, 29 juin- 7 juillet 1667 142 » Saint- Vaast-la-Hougue, 1692 327 • Saintes, 15 août 1666 115 • Salmon Falls, 27 mars 1690 216 » Schenectady, 1 8 février 1 690 201 • Steinkerque, 3 août 1692 333 • Tadoussac, 25 juillet 1629 66 • Tobago, décembre 1666 131 • Tortue, 31 août 1640 75 •Walcourt, 25 août 1689 195 •Waterloo, 14 août 1678 147 •Wells, hiver 1692 308 • York, 2 février 1692 309 ~5 INDEX DES BATAILLES EN AMERIQUE •Anse-aux-Papillons, 1629 71 •Antigua, du 4 au 10 novembre 1666 121 •Bay Bulls, début octobre 1696 407 • Cabesterre, avril 1666 103 • Carbonear, début janvier 1697 414 •Casco, 25 mai 1690 223 •Cayenne, 22 septembre 1667 145 • Cayonne, avril 1666 105 • Chandeleur, Massacre de la voir York 309 • Cinq-Combles, 22 avril 1666 107 • Fermeuse, début octobre 1696 408 • Fort Sainte-Anne, voir Fort- Albany 160 • Fort de La-Hève, août 1654 83 • Fort de La-Hève, mai 1658 93 • Fort Quichichouane, voir Fort- Albany 160 • Fort Albany, 25-26 juillet 1686 160 • Fort Saint- Jean, 6 août 1643 77 • Fort-Albany, voir Fort-Sainte-Anne 160 •Fort-Bourbon, 29-31 août 1696 405 •Fort-Charles, 1629 51 •Fort-Hayes, voir Fort-Monsoni 154 •Fort-La-Tour, voir Fort-Saint-Jean 11 •Fort-Monsoni 21 juin 1686 154 •Fort-Nelson, 4-13 septembre 1697 422 •Fort-Nelson, 24 septembre - 15 octobre 1694 375 •Fort-Pemaquid, 15-17 août 1696 397 •Fort-Pentagoët, 1629 49 •Fort-Rupert, 3 juillet 1686 157 •Fort-Saint-Louis, voir Fort-Monsoni 154 •Fort-Sainte-Anne, 21 septembre 1688 -juin 1689 175 •Fort-Severn, été 1691 255 •Hayes, 5 septembre 1697 417 •Laprairie, 1691 271 •Montserrat, février 1667 133 •Moose-Factory, 21 juin 1686 voir Fort-Monsoni 154 •Névis, 20 mai 1667 135 •Petit-Goave, 23 juin 1687 163 •Petty-Harbour, 29 octobre 1696 409 •Plaisance, 25 février - 5 avril 1690 214 •Plaisance, automne 1692 345 • Plaisance, 24 - 25 août 1691 191 • Plaisance, 1692 331 • Pointe-de-Sable, fin d'avril 1666 108 • Pont d'Espierre, septembre 1694 373 • Port-aux-Baleines, 8 septembre 1629 72 • Port-Graves, 11 février 1697 421 • Port-Royal, 1629 69 » Port-Royal, mai 1 690 219 • Port-Royal, 16 août 1654 90 • Portugal Cove, 5 décembre 1696 413 • Québec, 19 juillet 1629 57 • Québec, 16-25 octobre 1690 249 • Renews, début octobre 1696 403 • Saint-Christophe, 17 juin 1667 140 • Saint-Domingue, 1695 383 • Saint-Eustache, novembre ou décembre 1666 129 • Saint- Jean naval, 3 août 1696 395 • Saint- John's, 28 novembre - 1er décembre 1696 411 • Saint-Pierre naval, juin-juillet 1667 142 • Saint-Pierre, 3 1 juillet 1666 111 » Saintes, 1 5 août 1 666 115 • Salmon Falls, 27 mars 1690 216 » Schenectady, 1 8 février 1 690 20 1 • Tadoussac, 25 juillet 1629 66 • Tobago, décembre 1666 131 • Tortue, 31 août 1640 75 •Wells, hiver 1692 308 • York, 2 février 1692 309 ~7 Blancs-Sablons Raid contre Date de l'action 26 avril 1627. Localisation La Baie des Blancs-Sablons 1 se situe dans le Finistère, en Bretagne, France. On y trouve le village de Croyx-Primoguet. Conflit Paix officielle. Les Guerres de Religions étaient officiellement terminées, mais les hostilités subsistaient. Guerre de Trente Ans, 1618-1648. Contexte C'était le siège de La Rochelle en France. Les Anglais tâchaient de créer des diversions; mais trop insuffi- santes pour être efficaces. À signaler qu'en 1627, l'Angleterre venait, 21 ans plus tôt, de devenir Grande- Bretagne en annexant l'Ecosse. Effectifs engagés ♦Quatre vaisseaux de guerre anglais contre 70 grosses barques françaises. Stratégie ou tactique La surprise. Stratégiquement, cette attaque fut une diversion au siège de La Rochelle. Résumé de l'action Le 26 avril 1627, attaque surprise 4 navires de guerre anglais sous pavillon fleurdelisé surpri- rent en rade des Blancs-Sablons toute une flottille de 70 grosses barques. À l'issue de ce combat acharné au cours duquel les Français recherchaient l'abordage et les Anglais tenaient à se limiter à un combat d'artillerie, 17 barques seulement parvinrent à décrocher et à gagner Le Conquet. Pertes *La plus grande partie de la flottille de pêche fran- çaise fut perdue. Conséquence de cette défaite française Comme toute action de harcèlement de type frappe et décroche en temps de paix officielle, celle-ci ne fit qu'entretenir la méfiance et la haine entre les deux nations. Elle n'aida pas du tout au siège de La Rochelle, but essentiel du raid. À ne pas confondre avec le village canadien du même nom, sur la basse Côte-Nord du Golfe Saint-Laurent. ~9 Armure de Galiot de Genouilhac 1625. Jacques, dit Galiot de Genouillac [1465-1546] fut grand maître de l'artillerie sous Louis XII et François I er . Il dirigea l'artillerie lors des batailles de Mari- gnan et de Pavie. Il fut gouverneur du Languedoc. 10- SaManCeaUX. Débarquement de Date de l'action 21 juillet 1627. Localisation île de Ré [4612'Nord, 01°25'Ouest], dans l'Atlantique, au large de La Rochelle. Conflit Les Guerres de Religions étaient officiellement terminées mais des conflits subsistaient. !Li *i cl' » T L v30£-Vï3 *^> autJ-É^nt iïflJr-tf^^- """T^'j DÉTAIL DE L'ATTAQUE ftE BELLE-ISLE 11 Contexte Par l'Édit de Nantes, signé en avril 1598, Henri IV accordait aux protestants français le droit de culte dans les régions où ce culte existait en 1596 et 1597, sauf à Paris et dans les villes épiscopales catholiques. Pourtant si les protestants étaient bizarrement contraints de respecter les fêtes de l'Église catholique et de payer la dîme au clergé catholique, 1 ils retrouvaient tous leurs droits civils, l'accès à tous les emplois et dignités, et une clause secrète prévoyait même que l'État paierait les frais de culte et les salaires des pasteurs 2 . Il leur accordait en tout 150 lieux de refuge dont 66 places fortes [châteaux et villes fortifiées] qui allaient bien vite faire d'eux un état dans l'état. Lorsque Henri IV fut assassiné, le 14 mai 1610, de nombreuses familles pro- testantes se réfugièrent dans les places de sûreté, craignant une autre Saint-Barthélémy. Marie de Médicis, Régente du royaume durant l'enfance de Louis XIII, confirma aussitôt l'Édit de Nantes. Mais l'agitation se généralisa par peur que l'autre parti ne prenne le dessus. Devenu grand, Louis XIII commença à limiter les droits des places fortes protestantes. Quant à Louis XIV, il rendit la persécution légale en rati- fiant près de 300 édits, entre 1660 et 1685, qui limitaient l'exercice de cette religion. Mais les protestants français résistaient courageusement. Trop! En 1681, l'intendant Ma- rillac créa les premières dragonnades en Poitou. Les dra- gons 3 , logés chez l'habitant huguenot, étaient encouragés à se livrer à toutes les exactions afin de faire abjurer leurs hôtes; sans les tuer toutefois. Les souffrances étaient si hor- ribles que, en quelques semaines, protestants fran- çais abjurèrent. D'autres prirent le chemin de l'exil. Partout les temples étaient démolis. Dans le Sud-Est [Dauphiné], une cinquantaine de huguenots furent tués, brûlés ou pen- dus. Devant tant de succès», il fut décidé d'étendre les dragonnades au Béarn. Sous la torture physique ou morale les populations abjurèrent en masse. 'Le Clergé catholique s'était refusé à perdre ces revenus. "Ce qui n'existait pas chez les catholiques. Aujourd'hui en France, seuls les prêtres d'Alsace- Lorraine et de Bretagne sont salariés par l'Etat. Au même moment, en Angleterre, les catho- liques étaient soumis au Test Act qui les réduisait à l'état de citoyens de seconde classe [non éligibles, privés d'instruction supérieure et d'emplois administratifs...]. Cet état de chose se perpétua jusqu'au milieu du XIXe siècle. Et les universités anglaises refusaient encore les catholiques au milieu du XX e siècle. Par simple tradition! 3 Les dragons sont des cavaliers qui peuvent combattre à pied comme des fantassins ~12~ '0^ ' r ,. B .. ..,^0 \ ^haI'^ Puis ce fut la Normandie, la Guyenne et autres ré- gions du Sud où les protestants abjuraient collectivement à la seule vue des dragons redoutés. Le 18 octobre, à Fontai- nebleau, le Roi Soleil révoquait l'Édit de Nantes; "puisque les protestants n'existaient plus en France" , l'Édit n'avait plus de raison d'être. Fuyant tant d'hypocrisie, Huguenots se réfugièrent en Suisse, en Allemagne, en An- gleterre, en Amérique ou en Afrique du Sud. Le Grand Électeur de Prusse-Brandebourg, Frédéric-Guillaume I er , répliqua par l'Édit de Postdam qui invitait les protestants français à venir repeupler et développer économiquement le Brandebourg [Berlin, Magdebourg] et les territoires déser- tés depuis la Guerre de Trente Ans. 1% de la population française émigra entre 1680 et 1700. Quand on sait que le 4 Noter l'hypocrisie du commentaire. 13 Canada ne reçut que colons catholiques pour peu- pler l'immense Nouvelle-France, cette saignée démogra- phique, protestante, laisse rêveur. Avec un tel apport, l'Amérique du Nord tout entière parlerait français, et cette langue aurait encore la primauté mondiale. Mais les protes- tants étaient interdits de séjour en Nouvelle-France, et l'intolérance et l'étroitesse d'esprit firent le reste. L'Angleterre par contre, où régnait une intolérance aussi virulente, encouragea ses protestants non-anglicans à l'émigration vers la Nouvelle-Angleterre. Le mouvement fut si important que, en 1760, ces Treize-Colonies an- glaises 5 comptaient déjà habitants, contre... catholiques seulement en Nouvelle-France. 6 Le sort de l'Amérique du Nord française fut ainsi fixé, à court terme, par la chute de la Nouvelle-France [Traité de Paris, 1763]; et à long terme, ce fut le rayonnement de la langue française dans ce continent. Les protestants de France durent subir les pires per- sécutions durant la période que les Huguenots appellent / 'Église du Désert' '. Un essai numérique partiel de la per- sécution 8 pendant cette longue période a été heureusement esquissé par Samuel Mours environ personnes ont été plus particulièrement victimes de la persécution, dépor- tées, expulsées, emprisonnées, envoyées aux galères ou exécutées, ce qui dépasse 1% de la population réformée. Dans ce nombre, ne sont pas compris l'immense cortège 5 Origine des États-Unis r 'Ils étaient tous issus des colons arrivés de France depuis le début de la colonie. Ils s'étaient multipliés par 6. A ce taux, les Huguenots auraient pu compter plus de 1 . colons français en 1 760 qui auraient avantageusement peuplé la Nouvelle-France et la Louisiane. Ce fut l'un des faits marquants qui illustre l'incompétente de la Monarchie française. 7 Aux XVIf et XVIIF siècle ou plus précisément de 1685 à 1 800 ^Edouard Privât résume ainsi les persécutions de Louis XIV, Roi Soleil "La fiction de la Révocation —tous les protestants ont été convertis— permet aux autorités d'obliger les obsti- nés à suivre la messe [catholique], à communier et à envoyer leurs enfants au catéchisme. En outre seuls les registres paroissiaux catholiques confèrent l'existence légale; les nouveaux convertis» doivent se marier à l'église sous peine d'être considérés comme vivant en concubi- nage notoire, et faire baptiser leurs enfants par le prêtre; au moment de la mort, ils sont aussi obligés d'accepter le curé. Les moyens de pression sont très variés, depuis les amendes collec- tives ou individuelles et les logements de troupes [les tristement célèbres dragonnades] jusqu'aux galères [ condamnés aux galères royales sous Louis XIV et 200 sous Louis XV], si l'on a, par exemple, refusé le prêtre à la suite d'une maladie grave dont on a eu la chance ou la malchance de réchapper en cas de mort, le cadavre du récalcitrant était traîné sur la claie et jeté à la voirie..." On voit que, en France, comme en Angleterre avec le Test Act anticatholique, la tolérance n'était pas une composante de la grandeur des mo- narque^ 14 des émigrants plus de ni surtout ceux qui n'ont pas laissé de traces dans les mémoires ou les procédures judiciaires, mais ont subi mille vexations et parfois pire, par ' l'I . AS IK1 A Ci I ADKIJJr- I»'- .1 . V S - ttAffr**-*- exemple de la part des gens de guerre logés chez eux. Et je n'évoque pas les difficultés financières, parfois insurmon- tables, entraînées par la multiplication des amendes pour la seule année 1746 et uniquement dans le Languedoc, leur total s'est élevé à plus de livres. Un bilan définitif ne sera jamais possible!» 9 Cette lettre CXXXVIII 10 , écrite par un ecclésias- tique catholique, donne un aperçu assez clair de la situation précaire des protestants dans les Cévènes Il faut enfin, Monsieur, vous faire part de nos tribulations & du malheu- reux état où nous sommes dans nos diocèses. Je devrais l'avoir déjà fait, soit pour me soulager & me donner à moi- même cette consolation, sachant la bonté que vous avez de vous intéresser à ce qui me regarde; soit pour vous deman- der le secours de vos prières dans une affaire qui doit tou- cher tous les gens de bien, & surtout ceux qui, comme vous, ont du zèle pour la religion & pour la tranquillité publique. ^Privât, Edouard, Éditeur, Histoire des Protestants en France, Toulouse, 1977. ISBN 2-7089- 2341-2 l0 Lettre nl38; le texte a été partiellement modernisé mais l'orthographe ancienne a été res- pectée. Elle est extraite de Lettres choisies de M Fléchier, êvêque de Nismes avec une rela- tion des fanatiques du Vivarais et des réflexions sur les differens Caractères des Hommes, Tome premier, Louis & Henri Desclaustre Libraires Rue Neuve [1734] Lyon, pages 218 et suivantes. 15 Je sais qu'on vous a donné des nouvelles de ce pays depuis le commencement de nos désordres, les unes vraies, les autres fausses & sans aucun fondement, comme était celle que j'avais été insulté par les Fanatiques; 11 mais il n'y a rien qui ne soit possible ou croyable de tout ce qu'on im- pute à ces gens-là qui ont abandonné Dieu & que Dieu a lui-même abandonnés. Ces Fanatiques, Monsieur, sont pré- sentement tous les Huguenots d'autrefois qui sont ces nou- veaux convertis de la campagne, séduits par des gens qui se disent Prophètes, qui prêchent la délivrance d'Israël, qui soufflent le Saint-Esprit aux garçons & aux filles, & leur apprennent un jargon & des contorsions extraordinaires, & qui se croient inspirés de tuer les Prêtres & les Catholiques, & de faire la guerre au Roi, jusqu'à ce qu'il leur laisse rabâ- tir leurs Temples & pratiquer librement leur religion. D'abord, ils égorgèrent quelques Missionnaires. Comme ils étaient en petit nombre, on les dissipa et on les négligea; ils se rassemblèrent, leur troupe se mit en campagne, grossit, brûla, massacra, jeta la frayeur partout, par les horribles cruautés qu'elle exerçait, enleva les armes des maisons, des châteaux, des compagnies même de bourgeoisie qu'on avait levées tumultuairement, 12 & parvint à armer de fusils deux ou trois cents hommes. Les autres suivaient avec des haches & des faux. Les munitions ne leur manquaient pas, chaque Village leur portait des vivres, ils ne paraissaient que dans les bois ou dans les montagnes, & ne marchaient que la nuit, brûlant les Églises, massacrant hommes, femmes, en- fants, & se trouvant le matin à six lieues de là. M. le Comte de B... se donne beaucoup de mouvement; il n'avait pour toute troupe que des milices nouvellement levées, ou des Bourgeoisies dont il ne pouvait se fier. La Cour ne crai- gnait pas assez les commencements de cette révolte. Les Régiments que nous demandions étaient nécessaires ail- leurs; toutes les guerres d'aujourd'hui se font loin de nous, on délibérerait longtemps sur les secours; ces secours étant éloignés ne pouvaient venir que tard; ceux qu'on tirait de la Province ne suffisaient pas, quelque soin que prît l'Intendant. Cependant toute la campagne se soulevait, les "Les Huguenots '' 'Tumultuairement qui est fait avec tumulte et précipitation contre les formes et les lois. ~16~ Prophètes & les Prophétesses faisaient partout des assem- blées, dans lesquelles on enrôlait tous les jeunes gens. Il s'en est formé plusieurs troupes, à qui la faiblesse des nôtres donnait du courage. La rage dont ils sont possédés leur fait supporter des fatigues extraordinaires & commettre mille crimes inoiiis. Près de cent Eglises brûlées, plus de trente prêtres massacrés, près de deux mille Catholiques égorgés, & l'exercice de la Religion Catholique presqu' aboli dans trois Diocèses, & cela avec des inhuma- nités qui font horreur. Voilà ce qui s'est passé ici depuis huit mois. Le Roi enfin a eu pitié de nous, & nous a envoyé des Troupes réglées & un Maréchal de France pour les commander, & nous espérons que Dieu bénira ses armes & nous rendra nôtre première tranquilité... Nous avons été ici dans quelques dangers & même pressans les Païsans deve- nus bandits & courant jour & nuit dans la plaine, nous n'oserions sortir de la Ville sans péril ou sans escorte. Dès que M. le Maréchal de M... fût arrivé, il assembla la No- blesse, la caressa & tâcha de lui relever le cœur par ses dis- cours vifs et gratieux. Il rassura autant qu'il pût les Catho- liques effrayés avec raison. Il trouva peu de troupes, beau- coup d'ennemis, toutes les Sévènes 13 en feu, nôtre plaine habitée par des nouveaux Convertis entièrement révoltés, & commença bientôt à sentir le poids d'une affaire dont il est difficile de connaître de loin l'étendue. Les Fanatiques ne furent pas étonnés de son arrivée peu de jours après, ils vinrent au nombre de trois ou quatre cents à une lieûe de cette Ville, comme pour le braver. Il marcha à eux avec une partie de la noblesse du païs, un détachement des Vaisseaux & le Régiment de Dragons de Firmacon, & les battit sans beaucoup de peine, il en resta près de cent tués ou blessés. Le reste se sauva à la faveur de la nuit & des montagnes. Quelque temps après, s'étant avancé vers les Sévènes, il en battit encore une troupe d'environ neuf cents. Il en demeura trois ou quatre cents sur la place. Mais ces pertes sont bien- tôt réparées; & les esprits étant gâtés comme ils sont, il leur vient des recrues de tous côtés plus qu'ils n'en veulent. Leur insolence était parvenue jusqu'à ce point, que dans Nismes même, ils publiaient que le temps de la délivrance '^Les Cévennes, région du Massif central, France. -17 était venu, que nôtre règne était passé, & que le jour appro- chait qu'ils auraient le plaisir de tremper leurs mains dans le sang des Catholiques. Ils osèrent même, le Dimanche des Rameaux, tenir une assemblée dans un moulin sans aucune précaution à la porte de la Ville; & dans le temps que nous chantions Vêpres, chanter leurs pseaumes & faire leur Prêche. Mon- sieur le Maréchal sortit de sa maison, assembla quelques Troupes, fit passer au fil de l'épée hommes & femmes qui composaient cette assemblée au nombre de plus de cinquante personnes, & réduire en cendres la maison où elle se tenait. Cet exemple était néces- saire pour arrêter l' orgueil de ce peuple. Mais, Monsieur, le cœur d'un évêque est bien tou- ché, et ses entrailles bien émues, quand il voit d'un côté verser le sang des Catholiques, & de l'autre celui des mé- chants, qui, tout méchants qu'ils sont, sont une partie de son Troupeau. On a fait depuis des enlèvements dans tous les Villages, de tout ce qu'il y a de gens séditieux, on a rendu tous les principaux habitants caution de sommes d'argent assez fortes, & responsables de tout ce qui pourrait y arriver de mal, c'est-à-dire de meurtres & d'incendies. Après quoi, toutes les Troupes que le Roi envoie, qui font un corps d'environ huit mille hommes, étant arrivées, M. le Maré- chal de M... est allé à Alais 14 pour les mettre en mouvement contre ces Rebelles, que M. Julien Maréchal de Camp & M. Paratte, Brigadier, doivent attaquer de leurs côtés. Cette guerre n'est pas comme les autres ces Fanatiques ne sont, à la vérité, que des Païsans ramassés & partagés en diverses troupes nombreuses; mais ils ne laissent pas d'être discipli- nés à leur manière. Leur férocité leur sert de courage, & ils 4 I1 s'agit de la ville d'Alès, bien entendu. 18 ne craignent pas la mort, parce qu'ils savent bien qu'ils l'ont méritée. Sic! Endurcis au travail & à la fatigue, ils marchent presque toujours, tout le païs étant pour eux, & recevant partout où ils passent des vivres pour leur subsis- tance, & des avis pour leur sûreté. Ils ravagent impunément la campagne, vont chercher des retraites dans les montagnes ou dans les bois, & sont plus difficiles à trouver qu'à battre. Leurs Chefs sont des gens de rien, prévenus de crimes, cruels & désespérés. Les autres sont abusés par des pas- sages de l'Écriture mal appliqués, par des Prophécies ridi- cules, par des espérances de secours étrangers 15 & des mi- racles prétendus faits ou à faire par l'Éternel en leur faveur. Voilà, Monsieur, l'état véritable de la révolte des Sévènes & de nos Diocèses qui en sont voisins, & qui s'y trouvent liés par le commerce et par la Religion. À mon égard, je suis assuré que vous aurez la bonté de me plaindre, aussi bien que mes Confrères qui sont dans le même cas. Nous voyons tout le fruit de nos travaux de dix sept ans perdu, nous n'entendons parler que de meurtre & de carnage. Nous sommes les témoins de la désolation des peuples que Dieu avait commis à nos soins, réduits à voir périr beaucoup d'innocents sans ressources & beaucoup de pécheurs sans conversion; à pleurer les maux qui nous ac- cablent, & à craindre même les remèdes qui ne peuvent être que violents. Je joins à cette relation une copie de la Lettre Pastorale que j'adressai à tous les Fidèles de mon diocèse dans les dernières semaines du Carême. Priez le Seigneur, Monsieur, qu'il dissipe cette cruelle tempête; & croïez qu'on ne peut être avec un attachement plus sincère & plus respectueux que je le suis, Monsieur, vôtre &c... À Nismes ce 25 avril 1703. Par l'Édit de Nantes, donc, du 13 avril 1598, les protestants 16 français avaient conservé des places fortes "Anglais, "'Louis XIV, qui fut l'un des principaux bourreaux des protestants français, fut un jour fort mal qualifié par La Bourlie Antoine [1658-1711] marquis de Guiscard., agitateur des Cami- sards du Rouergue contre les troupes royales. Chamillard [Michel de Chamillard [1652-1721] fut Contrôleur général des Finances de 1699 à 1709; charge qu'il cumula un certain temps avec celle de Ministre de la Guerre [1701-1710]. Il fut un fonctionnaire incompétent.], qui avait présenté La Bourlie comme un dépravé et un renégat, reçut la réponse suivante J'avoue que, dans ma première jeunesse, je n'ai point été exempt de quelques passions; mais comment avez-vous le front de me le reprocher, vous qui êtes le ministre d'un prince [Louis XIV] qui a croupi quinze ans dans un double adultère, qui a arraché les femmes d'entre les bras de leurs maris, et qui s'est servi de tous les artifices du monde, et de toutes ses richesses ~19~ dites de sûreté et la liberté de culte partout sauf à Paris. La Rochelle était ainsi devenue une ville autonome, jouis- sant d'avantages fiscaux comme cette ville protestante refusait l'autorité des sénéchaux royaux, l'administration royale commença à fortifier des places voi- sines comme Saint-Martin-de-l'île-de-Ré et à y installer des garnisons françaises afin de lever les taxes royales et de surveiller la ville. Le roi d'Angleterre, Charles I er Stuart, 18 aiUiB 24 Saint-Martin-de-Ré siège de Date de l'action 27 juillet - 8 novembre 1627. Localisation Dans l'île de Ré par 46° 12' de latitude Nord, et 01° 25' de longitude Ouest. Conflit Les Guerres de Religions étaient officiellement terminées, mais la guerre civile politico-religieuse persis- tait. Guerre de Trente Ans, 1618-1648. Contexte Par l'Édit de Nantes 1 , les protestants français avaient conservé des places fortes et la liberté de culte par- tout sauf à Paris. La Rochelle était ainsi devenue une ville autonome, jouissant d'avantages fiscaux considérables. Le 25 juillet, l'armée anglaise qui, par excès de prudence, n'avait pas manœuvré hors de sa plage de débarquement SIÉCE DE SÀlNT-llARTLN-DE-nÉ soûl IG21] Siège de Saint-Martin de Ré depuis le 21 juillet de peur d'une contre-attaque française, se mit en marche. Sans attaquer le petit fort inachevé de Prée, elle s'avança en bataille et avec une précaution ex- trême, à tel point que cette marche à travers cette minuscule île exigea 5 longues journées, alors qu'une après-midi aurait dû suffire. Chaque fois que les Anglais passaient à proximi- té d'un village [Sainte-Marie, La Flotte...], les Huguenots locaux sortaient et en remettaient les clés aux envahisseurs anglais. La nuit venue, l'armée anglaise devait coucher à la 'Paraphé le 13 avril 1598. 25 belle étoile car les tentes et le matériel logistique n'avaient pas suivi. Le matin du 27, les Huguenots de Saint-Martin vinrent remettre les clés de la ville aux Anglais; seule la citadelle restait aux mains des forces françaises. Ce jour-là arriva un renfort pour les Anglais de 800 Huguenots en provenance de La Rochelle dont le maire n'avait pas encore osé demander l'aide officielle de l'Angleterre. 2 Les Anglais décidèrent alors de décréter l'expulsion des catholiques de l'île de Ré dans les 6 jours, mais cette décision resta lettre morte. Le commandant français, Toiras, espérait que Buck- ingham disperserait ses forces en petites garnisons et qu'il pourrait ainsi les attaquer en détail, mais ce ne fut pas le cas et les forces en présence demeuraient vraiment trop iné- gales. En fait de soldats français, il ne restait que ceux du petit Fort de Prée et ceux de la citadelle de Saint-Martin, tous deux inachevés. Chefs en présence ♦George Villiers, duc de Buckingham, 4 commandait l'ensemble des forces anglaises et Monsieur de Soubise les forces huguenotes; l'amiral Pennington, l'escadre. ♦Jean de Saint-Bonnet de Toiras dirigeait l'armée française. Effectifs engagés ♦Armée anglo-huguenote sol- dats anglais avaient débarqué dans l'île à la fin du siège, auxquels s'ajoutaient Huguenots français. Hu- guenots des initiaux avaient été renvoyés dans les murs de La Rochelle. La flotte anglaise comptait 100 bâti- ments montés par hommes. ♦Des Français de la garnison initiale, environ restaient en état de COm- ^Elle le fut par la suite, et — comme précisé plus haut dans cet ouvrage— ce fut cette collabora- tion avec les envahisseurs qui entraîna le grand siège de La Rochelle ^Buckingham pensa probablement aux conséquences que cette "déportation de catholiques" aurait sur les représailles exercées contre les "collaborateurs huguenots", pour le cas où les Anglais n'arriveraient pas à se maintenir dans l'île de Ré. Ce fut d'ailleurs le cas. L'Ile de Ré se vida pourtant par la suite d'une grande partie de sa population protestante et même catho- lique, et ne fut repeuplée qu'au siècle suivant par l'arrivée d'Acadiens expulsés de Nouvelle- France par les Anglais au cours du tristement célèbre nettoyage ethnique appelé Déportation des Acadiens, et que les Acadiens eux-mêmes nomment, afin de ne pas blesser la sensibilité de leurs bourreaux devenus leurs compatriotes, le Grand Dérangement. 4 George Villiers, 1 er duc de Buckingham 1592-1628. Homme d'état et favori du roi d'Angle- terre. Présenté à Jacques I e ' en août 1614, ce charmeur eut tôt fait de remplacer Robert Carr, comte de Somerset auprès du roi. Il fut le véritable souverain de l'Angleterre à la fin du règne de Jacques I er et au début de celui de Charles I er . Désireux de consolider la paix entre la France et l'Angleterre, il tenta d'arranger un mariage entre Charles et la princesse Henriette Marie de France. Ce fut immédiatement une vague de haine qui balaya l'Angleterre devant la possibilité d'une reine catholique. Désormais le Parlement de Londres, noyauté par des protestants fort intolérants, n'allait chercher qu'à saboter toutes les actions politiques ou militaires de Buck- ingham. En dépit de ses tentatives, le roi refusa de le renvoyer. Il fut finalement assassiné par un officier de la Royal Navy, John Felton, le 23 août 1628 à Portsmouth. ~26~ battre. Stratégie ou tactique Les murailles de Saint-Martin repo- saient sur le roc et les mines anglaises n'y jouaient pas ai- sément. Pour gagner du temps, Toiras amusait les Anglais en négociant courtoisement avec Buckingham. Ils s'en- voyaient des cadeaux. Dans l'impossibilité de réduire la forteresse par la force, le commandement anglais, fort rusé, fit entrer dans la citadelle les familles des soldats afin d'ac- célérer l'épuisement des munitions de bouche et le proces- sus de famine. Cette décision, fort cruelle en elle-même, est tout à fait conforme au XLII e Postulat d'Onasandre "Celui qui veut prendre une ville par la faim doit y envoyer les gens les plus fragiles qui sont dans la région." Et il continue avec son cynisme habituel "...les femmes, les enfants, les hommes affaiblis et les vieillards, il n'hésitera pas à les en- voyer dans la ville en effet, ces gens seront inutiles pour l'action, mais ils feront dépenser plus vite les réserves des assiégés et ils joueront le rôle d'ennemis plus que d'amis. "' La citadelle n'était pas terminée; les cantonnements non encore couverts. Les Français avaient stocké des vivres et travaillé jour et nuit pour renforcer les fortifications. La citadelle n'avait pas moins de trois demi-lunes et de quatre bastions non terminés. Les fossés n'avaient à certains en- droits que deux mètres de large. Tout le monde pensait que le siège serait court. Une dépêche triomphale de Buck- ingham annonça prématurément à l'Angleterre la chute pro- chaine de la citadelle. Mais la garnison, quoique numériquement faible, gardait un moral d'acier. Résumé de l'action Les Anglais établirent une première batterie de 21 pièces d'artillerie et de 11 couleuvrines, et creusèrent des tranchées pour isoler la citadelle. Les Fran- çais avancèrent à leur rencontre par des contre-tranchées. La zone interdite 6 , n'était plus, au milieu d'août, que d'une demi-portée de mousquet. Pour protéger les barques de se- cours, les Français construisirent un ouvrage de chaque côté de la place sur le bord de mer. Les Anglais, pour leur part, cherchèrent à couper l'accès à la mer. Une partie de leur 5 Onasandre, Stratégikos, in Liskenne et Sauvan, Bibliothèque historique et militaire, t. III Paris, 1840. Il y a déjà du Machiavel chez Onasandre, certainement. 6 Le no man's land d'aujourd'hui. ~27~ flotte se disposa en croissant devant la citadelle. Entre les vaisseaux anglais s'intercalèrent des chaloupes hérissées de mousquets et de piques. L'escadre de Pennington était chargée de surveiller l'île d'Oléron où l'on pensait que les troupes françaises se concentraient. L'artillerie tonnait des deux côtés. Les Fran- çais repéraient les maisons où était censé loger Buckingham afin de les pilonner. Les deux armées cherchaient d'abord à économiser leurs effectifs; l'action fut donc presque inexis- tante. Une attaque de nuit fut pourtant dirigée par Buck- ingham en personne, mais elle échoua. Le contingent hu- guenot [ hommes], qui devait rentrer à La Rochelle où le besoin de troupes se faisait sentir, décida avant de partir d'organiser une action avec des fantassins anglais, les Hu- guenots — qui n'y allaient pas par demi-mesures — essayè- rent d'atteindre un puits fortifié au pied de la citadelle pour y jeter... du poison! En guise de diversion, des mortiers pro- jetèrent dans le fort des balles à feu, des grenades de 45 à 50 livres et de grosses pierres. Mais, en dépit de tous ces efforts et du sang versé, le raid échoua. Incapables de prendre Saint-Martin de vive force, et voyant qu'ils allaient en être réduits à affamer la garnison de la forteresse, les Anglais voulurent accroître le nombre de bouches inutiles pour hâter le processus de famine. Ils rassemblèrent les familles des soldats assiégés, disséminées dans l'île et les firent mener dans la zone interdite. Les sol- dats anglais tiraient sur ceux qui tentaient de revenir en ar- rière. Quelques femmes furent tuées, les autres se précipitè- rent vers les tranchées françaises; Toiras les reçut dans la citadelle. De ce fait, les vivres diminuèrent rapidement. Tactique cruelle mais incontestablement fort efficace. Les habitants qui tentaient de ravitailler les assiégés étaient im- médiatement pendus par les Anglais; ce qui n'encourageait pas les bonnes volontés. Les chevaux furent mangés, l'eau même se fit rare. Le moral baissait. Toiras envoya de faux déserteurs afin de demander des secours sur le continent. Un soldat français traversa même le détroit 7 à la nage! Le 30 août 1627, les Anglais présentèrent une sommation aux 7 Appelé Le Pertuis Breton. La distance est de 4 km entre la Pointe de Sablanceaux et le port de La Palisse, près de La Rochelle; en fait, le nageur suivit le tracé du pont actuel. ~28~ Français qui la rejetèrent immédiatement. Mais le moral baissant, la garnison française diminuait par désertion. Le 12 septembre, Buckingham reçut hommes de renfort dont Irlandais 8 et 500 Anglais. À la fin septembre, nouveaux renforts. Les bateaux hollandais apportaient des vivres. Le blocus fut encore renforcé lorsque les Anglais réunirent 3 ou 4 grands navires pour en faire un fort flottant avec 8 ou 10 canons. Ils l'ancrèrent près de la citadelle pour en surveiller les approches. Mais un grand vent du emporta l'ouvrage en une nuit. Le 10 septembre, les Rochelais optèrent officielle- ment pour le parti anglais en tirant du canon contre l'Armée de Surveillance du duc dAngoulème. Tout semblait favori- ser les Anglo-huguenots. Mais vers la fin juillet, Louis XIII tomba malade et Richelieu prit le commandement. L'éner- gie de cet homme allait accélérer l'action. Il promit écus au premier qui mènerait 50 tonneaux de vivres dans la citadelle de Saint-Martin. Il fit acheter des pinasses 9 légères montées par des équipages basques, pour se glisser à travers la flotte anglaise. La flotte française n'était pas encore en force pour attaquer. Dès le 8 août, une chaloupe logistique de vivres atteignit Saint-Martin et 2 autres le Fort-de-Prée, assiégé aussi. Dans la nuit sans lune du 6 au 7 septembre, plusieurs pinasses arrivèrent à Saint-Martin avec beaucoup de vivres. Elle repartirent deux nuits plus tard en emportant les bouches inutiles. Malgré tout cela les vivres baissaient. Le 7 octobre, des parlementaires de Toiras demandèrent à négocier la reddition de la citadelle. Apprenant, finalement, l'arrivée de renforts pour la nuit suivante, ils demandèrent à retarder d'un jour la capitulation. Buckingham était pressé car il se méfiait, sachant que des secours allaient débarquer. La nuit du 7 au 8 octobre était aussi sans lune. Une flottille française de 35 voiles, barques et pinasses, trans- portait 60 gentilshommes, 250 soldats, près de 500 mate- *Catholiques! Ironie du sort, puisqu'ils venaient combattre pour le protestantisme militant. Mais les soldats étaient alors analphabètes, et les idéologies les dépassaient. Ce fait significatif est à rapprocher de la Guerre des Esclaves, 1791 - 1804. [voir cette guerre dans le Répertoire général de repérage, tome I], durant laquelle le Haut-Commandement britannique créait des unités noires, dans les Antilles, afin de lutter pour le maintien de l'Esclavage. Ces soldats se battirent avec acharnement contre les Républicains français, noirs et blancs, antiesclavagistes. 9 Pinasses, embarcations longues, étroites et légères, actionnées à la voile et à l'aviron. ~29~ lots, 16 canonniers avec quelques canons, 2 chirurgiens et un aumônier. La flottille s'infiltra en silence au milieu de la flotte anglaise aux aguets. L'alarme fut enfin donnée; la mê- lée commença, sauvage dans la nuit d'encre. Des chaloupes anglaises se lancèrent à l'abordage. Quelques barques furent capturées mais 29 bâtiments sur 35 parvinrent au pied de la citadelle. Le jour venu, les Anglais firent pleuvoir des balles 10 incendiaires sur les bateaux sans parvenir à y mettre le feu. Lorsque sonna 08h00 du matin, heure à la- quelle devait être signée la capitulation, les Français qui avaient reçu de la poudre et des vivres ouvrirent avec toute leur artillerie un feu d'enfer sur les navires anglais. Ce ravitaillement, qui menaçait de prolonger indé- finiment le siège, déclencha la colère de Buckingham contre ses officiers qui l'avaient laissé passer. Ironie du sort, pour l'armée assiégeante, les munitions de bouche et de guerre arrivaient mal d'Angleterre, non seulement parce que des troupes anglaises stationnées en Hollande et sur l'Elbe devaient aussi être ravitaillées, mais surtout parce que la plus grande partie de la noblesse anglaise sabotait la cam- pagne de Buckingham pour discréditer ce dernier. 11 La dy- senterie sévissait. De violentes querelles éclataient entre fantassins et marins qui se renvoyaient la responsabilité de n'avoir pas su empêcher l'arrivée des renforts français. Combien de soldats et de marins de la Royal Navy crûrent donner leur vie pour leur patrie, alors qu'elle leur était sim- plement volée par la grande noblesse, par haine contre le royal favori Buckingham? Finalement, à la demande de tous ses colonels, Buckingham décida de lever le siège et de retraiter vers l'Angleterre. Mais la nuit suivante, des Rochelais huguenots vinrent le convaincre de persister encore en lui donnant 500 Huguenots de La Rochelle et 500 autres de l'île de Ré pour remplacer les malades. Pendant 8 jours, les Anglais démo- ralisés tirèrent à peine quelques coups de canons; puis ils embarquèrent l'artillerie lourde de siège. Buckingham fit retrancher la plage de Sablanceaux pour empêcher tout dé- 10 Balle est ici à son sens original de boule; sens qui dériva ensuite pour désigner les projec- tiles de petit calibre que nous connaissons. On dit encore au Canada des balles de neige». "Comme dans la France du XX e siècle, durant l'impopulaire guerre coloniale d'Indochine, lorsque le Parti Communiste français sabotait le matériel logistique et les parachutes destinés aux combattants français. ~30~ barquement français, ainsi que l'île de Loix pour favoriser leur propre rembarquement. Il était grand temps de rembar- quer, car, sur le continent, l'armée française de Secours achevait sa propre concentration 12 . Elle embarqua, et, le 18 octobre, 120 hommes parvinrent avec des vivres au Fort-de- Prée. Le 26, 500 hommes, et le 28 octobre hommes avec des vivres et des munitions. Les Anglais essayèrent de s'opposer aux débarquements, tirèrent sur les barques dont certaines allèrent s'échouer à quelque distance du fort, atta- quèrent de loin les premiers débarqués, mais ne leur donnè- rent pas l'assaut alors que beaucoup de Français avaient le mal de mer. Le débarquement français s'effectua donc. Lorsque la ligne française fut assez solide sur la terre ferme, les Français contre-attaquèrent et repoussèrent les Anglais. Les Anglais, quant à eux, hésitaient encore entre, d'une part, s'accrocher au terrain et attaquer, ou, d'autre part, rembarquer. Les Rochelais arrivèrent à les persuader de combattre et de donner un assaut général à la citadelle de Saint-Martin. Le samedi 6 novembre à l'aube, 4 coups de canon donnèrent le signal de l'assaut Anglais s'élancèrent en même temps, surtout sur deux points ♦1] l'un du côté de l'agglomération de Saint-Martin, au bord de la mer 50 échelles se dressèrent contre la falaise. En peu de temps, les Anglais atteignirent le revers du fossé, devant le Bastion de Toiras. Mais les mousquetaires fran- çais se ressaisirent, contre-attaquèrent et rejetèrent les An- glais et leurs échelles. ♦2] l'autre attaque fut dirigée contre le Bastion d'An- tioche. Cet ouvrage était mieux revêtu que l'autre, mais son fossé restait peu profond. ou Anglais s'emparè- rent de la contrescarpe et du fossé. Les défenseurs français les en délogèrent à coups de mousquets, de pierres, et les poursuivirent jusque dans leurs propres tranchées. Le com- bat dura deux interminables heures sanglantes. Les Anglais laissèrent plus de 300 cadavres dans le no man's land, cin- quante prisonniers et toutes leurs échelles qu'ils ne prirent pas le temps de remporter dans leur retraite précipitée. Ils eurent en outre 200 blessés graves. Les Français ne perdi- 2 Sous le commandement du comte de Schomberg. -31 rent, durant cette dernière attaque, que 23 tués. Le lendemain, un dimanche, les Anglais jetèrent leurs 300 derniers tués dans une fosse commune et répandi- rent de la terre par-dessus. Puis ils se préparèrent à évacuer l'île. Ils ne partirent pourtant pas ce dimanche car les Ro- chelais les prièrent encore de patienter 24 heures pour leur donner le temps d'emporter à La Rochelle tout le blé de l'île de Ré. La retraite fut donc remise au lundi. Or, ce délai ac- cordé par bonté d'âme aux Huguenots rochelais allait en- traîner pour Buckingham et ses troupes de lourdes consé- quences, car, dans la nuit du dimanche au lundi, Français débarquèrent et ce retard de 24 heures allait leur faire subir une véritable hécatombe humaine à l'île de Loix 13 . Pertes *Les Français perdirent 800 hommes tués ou morts de maladie au cours du siège. Les pertes anglaises furent à peu près similaires, quoique non chiffrées avec précision. Conséquence de cette défaite anglaise En conséquence du fait que les Huguenots rochelais pactisèrent et collaborèrent avec l'ennemi, une armée française se dirigea vers La Ro- chelle pour l'assiéger. J Voir île-de-Loix, bataille du 8 novembre 1627 -32 Ile-de-LoîX Bataille de V Date de l'action 8 novembre 1627. Localisation Dans l'île de Ré. Coordonnées géogra- phiques 46° 12' de latitude Nord, et 01° 25' de longitude Ouest. ç^_ .;¥ Domiinc royal français gi-^ D F'efdeUtouroiHle de France La France en 1559, au Traité de Cateau-Cambrésis Conflit Les Guerres de Religions sont terminées mais des conflits persistent. Guerre de Trente Ans, 1618-1648. Contexte Après avoir échoué devant la forteresse de St- Martin-de-1'île-de-Ré, l'armée anglaise se préparait à rem- barquer. Mais l'armée française s'y opposa. Chefs en présence ♦Anglais le duc de Buckingham. ♦Français le maréchal français de Schomberg 1 ; Jean Toi- 1 11 y eut plusieurs maréchaux de Schomberg. Celui-ci était Henri de Schomberg, né à Paris en 1575, mort à Bordeaux en 1632. Outre sa victoire sur les Anglais dans l'île de Ré, il gagna sur Montmorency la bataille de Castelnaudary. Deux familles Schomberg s'établirent en France. La première, issue de Gaspard de Schomberg, capitaine et homme d'Etat français, né en Saxe et mort à Paris [1540-1599]. Nous venons de parler de son fils Henri. La deuxième famille fut issue d'Armand-Frédéric, duc de Schomberg, général du XVII e Siècle, né à Heidel- ~33~ ras. Effectifs engagés ♦Armée anglaise, hommes, dont environ étaient malades. Il restait donc hommes valides, dont plus de Huguenots, sans comp- ter marins embarqués et l'artillerie de la flotte. ♦Français fantassins et 200 cavaliers de Schomberg, soldats de la garnison de La Prée, et 600 hommes venus de Saint-Martin avec Toiras, donc au total hommes. Stratégie ou tactique L'île de Ré fait 7 lieues de longueur. Elle s'étrangle à l'isthme de Martray au point de devenir presque un chemin entre deux mers. Aujourd'hui la petite île de Loix est une presqu'île, mais à l'époque, c'était une île. Une erreur tactique de Buckingham durant la retraite provoqua l'hécatombe. Résumé de l'action Dans la nuit du 7 au 8, fantas- sins et 200 cavaliers français débarquèrent près du Fort-de- [LaJ-Prée. Immédiatement, les Anglais levèrent le siège de la forteresse de Saint-Martin pour aller rembarquer. Le maréchal de Schomberg prit les hommes du Fort-de- [La]-Prée et se mit à marche forcée à la poursuite des An- glais afin de perturber leur rembarquement. Buckingham avait d'abord appris l'arrivée de ces unités françaises, mais, ne croyant avoir affaire qu'aux hommes du fort de La Prée, il avait fait prendre à ses troupes leurs dispositions de combat en rangeant en bataille ses hommes valides, au lieu de hâter le rembarque- ment sous les canons de la flotte. Puis, voyant grossir les régiments français, il comprit que des renforts français avaient débarqué et les Anglais reprirent immédiatement leur retraite en direction du secteur de rembarquement, l'île- de-Loix. La poursuite reprit. Dans sa précipitation, l'armée anglaise abandonna presque tout son ravitaillement et de nombreux blessés et malades. En toute hâte, elle traversa La Couarde et s'engagea sur une chaussée étroite en remblai [causeway], large d'à peine 6 mètres et bordée d'un côté par de grands fossés pleins d'eau et de l'autre par des marais berg en Allemagne en 1615 et mort à La Boyne Irlande en 1690. Il combattit pour la France de 1650 jusqu'à la Révocation de l'Édit de Nantes, puis passa dans l'armée de l'Internationale Protestante de Guillaume III [d'Orange] d'Angleterre. 34 salants. Elle aboutissait à un pont de bois de 40 pas 2 où 6 chevaux pouvaient défiler de front. Ce pont permettait d'accéder à l'île-de-Loix. Buckingham fit fortifier le pont du côté de l'île-de-Loix mais non du côté de l'île de Ré elle-même. Schomberg attendit que l'armée anglaise fût large- ment engagée sur le pont, puis lança l'armée française à l'assaut, l'épée au poing. Les cavaliers français s'élancèrent à toute bride. L'Infanterie suivit. Ce fut alors une effroyable panique dans les rangs anglais. Tout le monde cherchait à franchir le pont en même temps. La cohue se pressait par- tout, sur le pont, sur la chaussée, entre les marais salants. Les soldats anglais n'obéissaient plus aux officiers qui hur- laient des orders La Cavalerie anglaise se perdit toute en- tière dans le marais. Son commandant, Lord Mountjoy fut capturé. Les Français firent un effroyable carnage. Bientôt, Schomberg, pris de pitié, 3 ordonna de ces- ser le massacre inutile. Le soir, des officiers anglais firent brûler le pont entre les deux îles. Dans la nuit et jusqu'à l'aube, les Anglais rembar- quèrent en catastrophe, en grand désordre, sans tenir compte de l'ordre des régiments et en abandonnant les ap- provisionnements de sel qui auraient payé les dépenses de l'expédition. Buckingham resta fort courageusement le dernier à terre. Avant de partir, il ordonna de libérer tous les prison- niers français que les Anglais avaient pris tout au long du siège de Saint-Martin. Il fit ce geste non seulement parce qu'il craignait de ne pouvoir les embarquer, mais aussi pour montrer aux Français sa reconnaissance d'avoir cessé le massacre de ses troupes lors du rembarquement. Pertes ♦Anglais tués dont 5 colonels, 4 lieutenants- colonels et 29 capitaines. Ils perdirent 44 drapeaux, 4 ca- nons et toute la Cavalerie. *Les pertes françaises furent de quelques dizaines seulement. Conséquence de cette défaite anglaise Cette défaite trans- forma un échec en désastre, car dans cette bataille périt "la fleur de la noblesse anglaise". Le 22 novembre, l'armée "Environ 15 mètres. 3 Sentiment fort rare chez un commandant en chef, en ces temps de guerre religieuse. 35 anglaise, totalement découragée, était de retour à Portsmouth. "Since England was England it never received so dishonourable a blow 4 " En France, La Rochelle finit par capituler, et, en Angleterre, cette défaite aiguisa les armes des opposants du duc de Buckingham. Même si ces mêmes opposants avaient tout fait pour faire échouer le prince an- glais. Charles I er d'Angleterre exacerba aussi l'opposition parlementaire qui précéda la grande Guerre Civile de 1629 à 1640, le Parlement de Londres ne fut pas convoqué, cas exceptionnel dans l'Histoire d'Angleterre. 4 ' L Depuis que l'Angleterre existe, elle n'a jamais été éclaboussée par un tel déshonneur.'' [Lettres de Stafford]. ~36~ La Rochelle siège de Date mai 1628. Localisation Port français de l'Atlantique ; 46°10'Nord, OflO'Ouest. Conflit Guerre de Trente Ans [1618-1648]. Guerre civile en France. Les Guerres de Religions étaient terminées mais des conflits politico-religieux persistaient en France, avec l'appui de l'Angleterre. Charles I er d'Angleterre avait déclaré la guerre à la France en 1627 pour soutenir la révolte des Huguenots de La Rochelle. Contexte Par l'Édit de Nantes [13 avril 1598] les protes- tants français avaient conservé des places fortes, ainsi que la liberté de culte partout sauf à Paris. La Rochelle était ain- si devenue une ville autonome, jouissant d'avantages fis- caux considérables. Mais, comme la ville refusait l'autorité des sénéchaux royaux, l'administration royale commença à fortifier des places comme Saint-Martin-de-Ré et à y instal- ler des garnisons françaises afin d'imposer les taxes royales et de surveiller la ville. Le roi d'Angleterre, Charles I er , 1 se considérait comme le protecteur des Huguenots français. Il décida de créer un point d'appui anglais à proximité de La Rochelle en occupant l'île de Ré. Une tentative de siège de la forteresse de Saint- Martin-de-1'île-de-Ré, en 1627, provoqua l'intervention en leur faveur des Rochelais. En conséquence de cette prise de position en faveur d'une puissance étrangère, le long et ter- rible siège de La Rochelle fut entrepris par l'armée fran- çaise. Une grosse flotte anglo-huguenote de secours arriva le 11 mai 1628, mais une puissante digue avait été cons- truite par le cardinal de Richelieu afin d'empêcher tout se- cours étranger. Chefs en présence *La flotte anglo-huguenote était commandée par le comte William Fielding de Denbigh, et aussi par le vice-amiral Palmer. *La flotte française de blocus était sous les ordres de Valençay. Louis XIII com- mandait d'abord l'armée française assiégeante; puis, après février 1628, le cardinal de Richelieu. 2 Effectifs engagés *La flotte anglo-huguenote comptait 1625-1649, qui fut renversé et décapité par Cromwell. "Louis XIII revint le 17 avril. 37 environ 60 navires. La garnison huguenote de La Rochelle n'obtint qu'un renfort anglais de... 80 soldats! *La flotte française de blocus se composait de 28 grands vaisseaux, 18 hirondelles^ , 3 brigantins et 16 chaloupes, sans compter les bâtiments de garde près de la digue de La Rochelle. Stratégie ou tactique ♦ Avant de partir, Denbigh laissa ses ingénieurs essayer une invention nouvelle des pétards flot- tants destinés à faire sauter une partie de la digue de blocus. Mais l'un des engins explosa trop tôt, tuant 8 Anglais dont un capitaine. La Rochelle fut bloquée par une œuvre de ti- tans. Sur 20 km de distance, des forts, des redoutes, des redans, des batteries, des lignes de circonvallation et de contrevallation, formaient un réseau impénétrable. Du côté maritime, après plusieurs tentatives infructueuses, la digue fut construite. Les 58 vaisseaux de l'estacade, défendus par le Régiment de La Rochefoucauld d'Estissac étaient pour- vus d'espars pour écarter les brûlots et de grappins pour ac- crocher les vaisseaux. Pour briser le choc des escadres de secours, Richelieu avait formé un triangle de vaisseaux en- chaînés dont les extrémités de la base partaient des bouts de la digue, et le sommet pointait vers le large. D'autres na- vires portaient des batteries flottantes du côté intérieur de la digue. Cet ensemble de navires enchaînés occupait environ 250 vaisseaux. Plus de marins les défendaient. Or, fait à peine croyable, le 22 mars au soir, la patache du capi- taine huguenot Jean David tenta une percée désespérée et réussit. Ce haut-fait fut considéré comme un miracle par les Huguenots. Le refus de combattre de Denbigh était sans aucun doute motivé par le désir de l'aristocrate anglais de saboter le prestige du roi Charles I er qui se trouva, effecti- vement, sanctionné par le Parlement. Résumé de l'action Le 11 mai surgit une flotte anglo- huguenote avec le désir apparent d'attaquer, mais une batte- rie côtière française de 9 pièces au Chef-de-Baye foudroya le navire de tête. À la Pointe-de-Coureilles, une autre batte- rie côtière de 14 pièces ouvrit le feu. La flotte anglo- huguenote d'une soixantaine de voiles battit en retraite, après un violent échange d'artillerie. Les navires huguenots Une hirondelle était une petite embarcation de rivière, autrefois à une seule voile et aujour- d'hui à moteur. Le nom lui venait de la forme de la voile en aile d'hirondelle. 38 du port de La Rochelle se préparaient à attaquer les Royaux à revers, mais Denbigh refusa de se mettre en mouvement. Les protestants français implorèrent Denbigh de lancer au moins une attaque de diversion, mais il refusa encore, pré- textant n'avoir pour mission que d'escorter le convoi de ra- vitaillement, qui, d'ailleurs, ne fut pas livré. Le jeudi 18 mai, dans l'après-midi, la flotte anglaise appareilla, s'approcha de la côte, à portée de canon, et se contenta de lâcher quelques bordées inutiles avant de dispa- raître au-delà de l'horizon. Furieux de cette retraite, les capitaines huguenots qui étaient à bord de la flotte anglaise envoyèrent l'un d'eux, Gobert, implorer le roi d'Angleterre d'ordonner à sa flotte de faire faire demi-tour. Charles I er , honteux, signa l'ordre pour la Royal Navy de faire demi-tour et de reprendre l'offensive. Il dépêcha des frégates pour avertir ses divi- sions. Mais, sûr de l'appui du Parlement, en cette période de guerre civile, Denbigh refusa d'obéir, prétextant que ses navires étaient trop dispersés. Il alla mouiller le 7 juin dans le Soient, entre Portsmouth et l'île de Wight. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Le convoi de vivres n'ayant pas été livré aux assiégés, la famine com- mença à faire des ravages au sein de la population de La Rochelle; surtout parmi les plus pauvres. En Angleterre, cet échec, provoqué en sous-main par les Têtes-Rondes, les Cromwelliens, entraîna une perte de pouvoir du roi d'Angleterre qui dut se résigner à sanc- tionner la Pétition des Droits . 4 Qui permettait en principe à l'un de ses sujets d'intenter des poursuites judiciaires à la Cou- ronne. Ce droit ne fut aboli en Angleterre qu'après la Deuxième Guerre Mondiale [1947]. Au Canada, la Charte des Droits et Libertés permet à tout citoyen de poursuivre l'État,... avec l'aide financière de ce même État. Aussi les Canadiens ne s'en privent pas et la contestation de toute loi est devenue l'un des grands sports canadiens à côté du hockey sur glace. En France, toute contestation de l'État, considéré comme l'émanation du Peuple, doit passer par le Conseil d'État, et l'engorgement des multiples dossiers permet de décourager le citoyen qui doit at- tendre des années avant que sa cause ne soit prise en considération. ~39~ 40 CherbOUrg Combat naval de Date de l'action 21 juin 1628. Localisation Port français de la Manche, à 1 10 km au O. de Caen ; 49° 39' Nord, 01° 39' Ouest. Conflit Guerre de Trente Ans [1618-1648]. Guerre civile en France. Les Guerres de Religions sont terminées mais des conflits politico-religieux persistent en France, avec l'appui de l'Angleterre qui a déclaré la guerre à la France en 1627 pour soutenir la révolte huguenote de La Rochelle. Contexte Après son échec devant La Rochelle, la flotte anglaise, comprenant une soixantaine de navires, rentra en Angleterre. Le comte William Fielding de Denbigh et le vice-amiral Palmer la commandaient. Chefs en présence ♦Marine Royale François Le Tellier de La Luthumière Effectifs engagés ♦Royal navy 7 navires de guerre. Stratégie ou tactique Canonnade d'abord, puis abordage et combat au corps à corps. Résumé de l'action La flotte anglaise avait quitté La Ro- chelle le 18 mai 1628. Quelques semaines plus tard, l'une de ses divisions tomba sur une division française comman- dée par le gouverneur de Cherbourg Le Tellier de La Lu- thumière. Des 7 navires de guerre de la Royal Navy, 3 fu- rent coulés après un violent combat et les autres capturés par les Français. Aucun autre détail n'est connu sur ce com- bat, sinon que ce fut une canonnade suivie d'un abordage. Pertes ♦Les Anglais perdirent une division navale entière 3 navires coulés et 4 capturés. ♦Les pertes françaises ne sont pas connues. Conséquence de cette défaite anglaise Le reste du convoi de Denbigh se disloqua afin d'échapper aux Français. 41 Sources et lectures ♦Les Ports militaires de la France notices histo- riques et descriptives Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort, Toulon..., M. de Bon, M. Eymin, M. Doneaud, M. J. Hébert, Editions Challamel aine ; A. Bertrand, Paris, date manquante. ♦Edmond Thin, Cherbourg, bastion maritime du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Corlet, 1990. ♦Lecoeur, Mau- rice, Cherbourg au fil du temps, Isoète, Cherbourg, 2001. ♦Demangeon, Alain., Les Vaisseaux et les villes l'arsenal de Cherbourg, P. Mardaga, Bruxelles, Liège. Cherbourg et ses environs à la fin du XVDc Siècle 42 Ckef-de-Baye Bataille navale de Autre nom Siège de La Rochelle. Date de l'action 28 septembre - 25 octobre 1628. Conflit Guerre de Trente Ans [1618-1648]. Guerre civile en France. Les Guerres de Religions sont terminées depuis l'Édit de Nantes, mais des conflits politico-religieux persistent en France, avec l'appui de l'Angleterre qui a déclaré la guerre à la France en 1627. Contexte Une tentative de siège de la forteresse de Saint- Martin-de-1'île-de-Ré, en 1627, provoqua l'intervention en leur faveur des Rochelais; en conséquence, le long et terrible siège de La Rochelle fut entrepris par l'armée royale de France. Une flotte anglo-huguenote de secours arriva le 11 mai 1628, mais une digue avait été construite par le cardinal de Richelieu afin d'empêcher tout secours étranger. Chefs tRoyal Navy Lord Morton, Montjoy et l'amiral Robert Lindsey. Effectifs ♦Royal Navy au total 150 navires, des brûlots, des pétards flottants, trois vaisseaux-mines, portant chacun 1 000 livres de poudre pour faire sauter les estacades et renverser la digue de Richelieu; le tout avec un Corps de débarquement de 1 1 bataillons d'Infanterie anglaise 6 000 soldats Stratégie ou tactique Les Anglais avaient des bateaux- mines chargés de poudre et de pierre, destinés à faire sauter la digue; des brûlots pour incendier la flotte française de blocus. Ils essayèrent aussi des pétards de fer blanc montés sur de petits radeaux de bois. Un ressort devait provoquer l'explosion dès l'abordage d'un navire, mais ils furent tous ramassés, inoffensifs, par les Français. Un seul explosa... sans mal. À noter aussi l'écran de fumée anglais créé par mise à feu de bateaux de fumier! Il faut Poupe d'un vaisseau de 2" classe 1670 43 signaler que la méfiance régnait entre officiers anglais; les uns accusant les autres de lâcheté et de vouloir éviter les dangers de la bataille. Ces conflits internes semblent l'une des conséquences de leur désastreuse retraite de l'île de Ré et l'une des causes de ce nouvel échec. Par peur du favoritisme, personne ne voulut s'approcher, et, en conséquence, ... les salves de la Royal Navy ne purent atteindre les Français. Construite à l'extrémité d'un chenal orienté du sud- ouest au nord-est, d'une largeur moyenne de 1 500 mètres et de plus d'une lieue de longueur, la place de La Rochelle pouvait être ravitaillée et secourue par mer. La première enceinte, garnie de tours semi-circulaires, de donjons crénelés, de 5 portes bien remparées, était entourée d'un large fossé alimenté par la mer, flanqué de bastions à oreillons et de ravelins, entourés eux-mêmes de fossés; le tout protégé de glacis et de chemins couverts. La ville du Moyen-Âge [tours semi-circulaires et courtines] et de la Renaissance ainsi que le port de guerre y étaient enserrés. La muraille s'appuyait au chenal, sur un front de 1 200 mètres; au milieu, s'ouvrait la Porte de Mer, barrée par une chaîne de fer et flanquée de deux grosses tours. Deux fortins bastionnés couvraient, à l'est, la porte Saint-Nicolas, à l'ouest la porte des Deux-Moulins. L'enceinte était un trapèze de 4 km, dont le côté Est se creusait en courtine. En avant de cette courtine, et sur une longueur de 1 300 mètres, un front bastionné formait, entre les portes Saint-Nicolas et de Congne, une seconde enceinte qui couvrait la ville neuve, en ménageant de vastes places d'armes pour le rassemblement et les exercices des 30 000 bourgeois, soldats ou matelots, prêts à mourir pour leur religion et leur indépendance. Le promontoire de Chef-de-Baie donnait accès au chenal, au sud-ouest, et à la haute mer. La Pointe de Coureuil 1 lui faisait face à l'extrémité de l'autre rive. Résumé de l'action Le 28 septembre, la flotte anglaise de Secours arriva enfin en vue de la ville dans laquelle la population mourait d'inanition. La Royal Navy débouchait du Pertuis Breton et du Pertuis d'Antioche. Toutes les cloches de La Rochelle carillonnaient la joie du peuple. 'Aujourd'hui Pointe des Minimes, à cause du couvent qui y fut construit après le siège. Au total, 150 navires de guerre anglais cernaient, le 1 er octobre, l'escadre française de blocus en un vaste cercle de Coureuil [ou Coureilles] à Chef-de-Baye. De part et d'autre, la nuit se passa en préparatifs fébriles pour la bataille. Des volontaires français arrivaient de toutes parts. Quand le roi de France voulut envoyer un courrier à Paris, il fut obligé d'envoyer un de ses aumôniers, car personne ne voulait manquer l'action. Des carrosses de dames arrivaient pour assister au spectacle grandiose de la bataille. 2 Les soldats français affectés à la garde des vaisseaux reprenaient leur place à bord. Pour parer à une tentative de débarquement anglais, toutes les troupes avaient pris position sur la côte à Chef-de-Baye, avec le roi, à Coureuil avec le duc d'Angoulème et le maréchal de Schomberg. La Cavalerie de La Trémoïlle et du comte d'Alais, était prête partout à soutenir l'Infanterie. Tous les acteurs étaient en place; les spectateurs et les metteurs en scène aussi; la tragédie pouvait commencer. Le 1 er octobre à l'aube, toute la flotte anglo- huguenote fit entendre une bordée générale. Les batteries terrestres leur répondirent par une salve. Vers midi, avec la marée montante, Lindsey avait fait le projet de charger. Mais le calme plat le cloua de nouveau sur place, ce jour-là et le lendemain aussi. Plan de Lindsey Ce plan offensif partait du principe qu'on ne pouvait pas s'attaquer à la digue avant d'avoir vaincu la flotte française qui la couvrait. Il préconisait donc que des unités anglaises à faible tirant d'eau commencent le combat en immobilisant l'escadre française stationnée à Chef-de-Baye. Puis des brûlots seraient dirigés vers cette escadre [française]. Un vaisseau de guerre attaquerait la Pointe de Coureuil, et un autre la pointe de Chef-de-Baye afin de tenir occupées les batteries côtières françaises. Toutes les autres unités de la Royal Navy devaient demeurer en réserve tactique. Mais cette dernière décision provoqua des murmures de la part des officiers qui devaient participer à l'action les capitaines anglais exigeaient que personne ne restât à l'arrière. Pas de On revenait à l'ambiance des Jeux de Rome. Mais ce n'était plus pour voir des chrétiens tués par des lions mais plutôt des chrétiens qui s'entretuaient au nom de Jésus-Christ! ~45~ Canon de siège allemand début du XVf siècle favoritisme; tout le monde à la même distance des Français. Les temps avaient bien changé depuis la Guerre de Cent Ans, époque durant laquelle les rois de France ne pouvaient constituer de réserve tactique, car rester en arrière constituait une lâcheté grave. Aujourd'hui, tout le monde voulait y rester. Le 3 octobre donc à l'aube, les Anglais virèrent vers l'île d'Aix puis se portèrent sur l'escadre française déployée en bataille le long du promontoire de Chef- de-Baye. À cause de la querelle qui avait éclaté durant le Conseil de Guerre, au cours duquel on l'avait taxé de favoritisme vis-à-vis de ceux qu'il voulait garder en réserve au début du combat, Lindsey décida de se laver de tout soupçon et de donner l'exemple. À bord du SAINT- GEORGE, il navigua en tête jusqu'à ce que son tirant d'eau soit insuffisant et qu'il soit obligé d'immobiliser son bâtiment. La canonnade commença. C'est alors que les vaisseaux plus petits s'arrêtèrent eux-aussi et refusèrent d'aller plus loin, si bien que, tirant de trop loin, ils gaspillèrent leurs munitions! Au-dessus, la grande batterie d'artillerie de Chef-de-Baye [40 pièces], commandée par le roi de France en personne, se mit à écraser la flotte anglaise sous un déluge de fer. Bientôt elle fut contrainte de retraiter. Plusieurs unités de l'armée française s'étaient rangées en bataille en prévision d'un débarquement anglais à Chef-de-Baye comme à Coureuil. L'Infanterie s'était formée en carrés hérissés, au centre, d'une forêt de piques. Les cavaliers en pelotons serrés. Les tambours battaient. Entre les deux flottes, des brûlots anglais mal dirigés brûlaient inutilement. Des chaloupes françaises allèrent les remorquer jusqu'à la côte. Plusieurs navires anglais subirent des avaries, l'un même fut désemparé. Le 4 octobre le combat recommença. Mais, malgré les admonestations de l'amiral anglais, qui avait menacé de ~46~ mort ses capitaines récalcitrants, ses navires tirèrent tous sans exception dans l'eau, étant trop loin des côtes. Les Anglais envoyèrent dans le vent sept bateaux de fumier en feu qui dégagèrent un formidable écran de fumée; mais — plus soucieux de justice distributive que de discipline — ils ne profitèrent pas de l'écran pour attaquer! Les jours suivants le mauvais temps obligea la flotte de la Royal Navy à prendre le large. Lindsey ouvrit même des négociations avec le roi de France qui aboutirent à une longue trêve. Puis, dans la nuit du 21 octobre, les vents étant favorables, 4 brûlots lancés par les Français à travers l'escadre de la Royal Navy obligèrent plusieurs navires à décrocher en coupant leurs câbles. Le 25 octobre, au désespoir des Huguenots qui mouraient de faim, l'escadre anglaise appareilla pour l'Angleterre sans avoir véritablement ébréché le blocus dess Français. Dans leur décrochage, ils abandonnèrent quelques flûtes 3 . Pertes ♦Les Français n'eurent qu'une cinquantaine de tués; ♦La Royal Navy probablement un plus grand nombre à cause du bombardement par la grande batterie royale de Chef-de-Baye. Lord Lindsey perdit 20 vaisseaux dans les combats des 3 et 4 octobre. ♦Des 5 ou 600 soldats anglais laissés par Buckingham dans la ville de La Rochelle après ce nouveau décrochage des Anglais, il ne restait lors de la capitulation que 62 soldats squelettiques mais vivants. Ces 62 hommes furent rapatriés en Angleterre par la Marine Royale. Conséquence de cet échec anglais Espoirs déçus pour les Calvinistes français qui avaient été entraînés dans la rébellion par l'initiative des Anglais 4 . La ville capitula le 28 octobre. Sur une population rochelaise de 28 000 habitants, 23 000, qui ne reçurent pas leur juste part de vivres, moururent de faim ou de la guerre. Louis XIII accorda l'amnistie aux 5 000 survivants, qui, au fond, avaient été privilégiés en ayant accès jusqu'à la fin aux vivres qui restaient. Flûte, nf, du néerlandais Fluit. Bâtiment de guerre utilisé comme transport logistique. Pour cela, la plus grande partie de l'artillerie était débarquée -au moins les batteries basses- et les sabords inférieurs condamnés afin de pouvoir augmenter la charge utile. 2 Voir Saint-Martin, 1627, supra. ~47~ En Angleterre, cet échec, provoqué par le sabotage des Têtes Rondes, entraîna une perte de pouvoir du roi qui dut se résigner à sanctionner la Pétition des Droits. Le conflit entre Charles I er et le Parlement durait depuis fort longtemps. Son premier parlement avait refusé de voter les fonds pour faire la guerre; il l'avait dissous. Le favori du roi, le duc de Buckingham, décida donc de financer lui- même les opérations militaires contre l'Espagne. Le dernier Parlement, convoqué par le roi pour financer la guerre, se contenta de demander la révocation du favori détesté, avant d'être dissous à son tour. En 1628, le troisième Parlement rédigea la Pétition des Droits qui exigeait [1] que le roi ne lève aucun impôt sans l'aval du Parlement, [2] qu'il n'emprisonne pas les citoyens sans en donner la raison, [3] qu'il ne loge plus les soldats chez les particuliers [par billets de logement permanents], et [4] qu'il n'utilise plus la Loi martiale contre les civils. Charles I er signa enfin et put ainsi recevoir ses crédits pour financer la guerre "religieuse" contre l'Espagne et la France. 5 CUIRASSES; de gauche à droite grecque, romaine, gauloise, en 1580, en 1650, au début du XX e siècle. Quant à Buckingham, il fut tout simplement assassiné par des jaloux; ce fut un officier de la Royal Navy qui se prêta à l'exécution de ce crime. ~48~ Fort-Pentagoët siège du Date de l'action 1629 Localisation Acadie ou Nouvelle-Guyenne 1 . Aujourd'hui, le site de ce fort se situe dans la ville et la péninsule de Castine Maine 2 . Coordonnées géographiques 44° 23 '19" de latitude Nord et 68° 47' 76" de longitude Ouest. Les ruines du fort se devinent sous le gazon, à deux pâtés de maisons à l'est de l'actuel Fort-Madison. Il était aussi connu sous le nom de Fort-Penobscot, du nom de la baie. Conflit Guerre de Trente Ans en Europe, 1618-1648. La France et l'Angleterre étaient officiellement en paix. Carte topographique de la ville de Castine [Maine, USA] avec, en superposition, le Fort-Pentagoët au sommet de la péninsule où se trouve aujourd'hui le château d'eau de la ville. Collection privée de l'auteur. Contexte Avec 300 soldats répartis sur L'ESPÉRANCE- EN-DIEU, La SALAMANDRE et La LIONNE, vaisseaux de la Marine Royale, et L'ASSOMPTION, Isaac de Razilly prit sur lui de déloger les Anglais du fort qu'ils occupaient 3 de l'autre côté de la Baie-Française 4 par rapport à Port- 'Car la région se trouve à la latitude de la Bordeaux et Razilly voulait en faire la Nouvelle Guyenne. Le nom de Castine vient du baron Jean-Vincent d'Abbadie de Saint-Castin qui était tout jeune lieutenant à Fort-Pentagoët lorsque le fort fut mis à mal en 1674. À son retour de France, le baron épousa Mathilde, fille du sagamore [sous-sachem] local Madockaouando. 11 reconstruisit le fort Pentagoet. À Pentagoet. 4 Rebaptisée par les Anglais Baie de Fnndy. Selon l'Encyclopédie canadienne, le nom Fundy vient d'une 49 Royal. Chefs en présence ♦Français le capitaine de navire Charles de Menou d'Aulnay. ♦Anglais gouverneur Thomas Willet, un Huguenot passé au service de l'Angleterre. Effectifs engagés ♦Français 300 soldats. Stratégie ou tactique Le blocus du fort et quelques coups de feu induisirent les Anglais à capituler. Résumé de l'action Razilly envoya donc L'ESPÉRANCE-EN-DIEU et les marins de Menou dAulnay. Bientôt, le gouverneur anglais Willet capitula. Pertes ♦Le fort Pentagoët fut pris par les Français. Conséquence de cette défaite anglaise Razilly signifia au gouverneur du Massachusets qu'il était désormais interdit aux Anglais de franchir la Pemaquid. SOURCES & LECTURES ♦Andrew Hill Clark, Acadia The Geography of Early Nova Scotia to 1760, University of Wisconsin Press, Madison, 1968. ♦William D. Le Sueur, Count Frontenac, Mirancy & Co., Ltd., Toronto, 1911. ♦Montague Chamberlain, A French Account ofthe Raid Upon the New England Frontier in 1694, Acadiensis II, octobre, 1902. P. 25 1 . ♦John Clarence Webster, Acadia at the end of the Seventeenth Century Letters, Journals and Memoirs of Joseph Robineau de Villebon, Commandant in Acadia, 1690-1700 and other contemporary documents, Monographie Séries n° 1, The New Brunswick Muséum, Saint-Jean, 1934. p. 193. ♦Jacques Thuillier, 1648, Paix de Westphalie, l'art entre la guerre et la paix, actes du colloque organisé par le Westfalisches Landesmuseum le 19 novembre 1998 à Munster et à Osnabruck, et le Service culturel du musée du Louvre les 20 et 21 novembre 1998 à Paris, Musée du Louvre, Paris, & Westfalisches Landesmuseum, Klincksieck, Munster, 2000, Imprimerie F. Paillart, Abbeville. corruption de "fendu", la côte étant fendue par cette baie. -50 Fort-Charles siège de Date de l'action 1629. Localisation Situé dans l'île de Saint-Christophe [Antilles]. Coordonnées géographiques de l'île 17° 20' de latitude Nord, et 62° 45' de longitude Ouest. Conflit Guerre de Trente Ans dans les Antilles; Mer des Caraïbes. Contexte À Saint-Christophe, les Français avaient installé un petit poste qui devint colonie. Deux forts avec quelques soldats défendaient les établissements français. En fait, l'île était peuplée de colons français et de colons anglais. Face aux Indiens Caraïbes, les colons des deux origines restaient unis. Mais ce ne fut plus le cas dès que le nationalisme entra en ligne de compte. La guerre éclata entre la France et l'Angleterre. Les Anglais plus nombreux empiétèrent aussitôt sur le territoire français. Isaac de Razilly envoya immédiatement une escadre au Maroc pour y racheter des esclaves français aux Barbaresques afin d'en faire des colons, 1 tandis qu'une autre escadre, celle de Cahuzac, quittait le Havre, le 5 juin 1629, en direction de Saint-Christophe. Le 27, au large de l'île de Palma, Cahuzac fit la rencontre de deux vaisseaux 2 qui, courageusement, attendirent les Français malgré leur infériorité numérique. L'un d'eux ouvrit le feu mais fut aussitôt bordé par le vice-amiral Jacques Leroy-Dumé; l'équipage anglais demanda quartier et mis bas les armes tandis que l'autre navire, le Hambourgeois plus avisé, se sauva, abandonnant lAnglais à son sort. Le 21 juillet, l'escadre française relâcha à La Barbade. Cahuzac arriva à Saint-Christophe le 28. Chefs en présence ♦Anglais gouverneur Warner. ♦Français gouverneur Cahuzac. Effectifs engagés ♦Français avec 6 vaisseaux de ligne et 4 navires légers, Le TROIS-ROIS de Cahuzac, général de la flotte, L'INTENDANT de Dumé, vice-amiral, Le NOTRE- DAME, 3 capitaine de La Petitière, Le DAUPHIN, capitaine 'Cela montre à quel point il était difficile de peupler les colonies françaises à partir de populations françaises; et ceci pour maintes raisons; entre autres — incurie de l'aristocratie française qui dirigeait le pays, — interdiction d'accueillir des Huguenots qui devaient s'installer à l'étranger; à titre d'exemple disons que Huguenots quittèrent la France alors que "catholiques " français seulement peuplèrent la Nouvelle-France, en tout et pour tout! L 'Amérique du Nord tout entière parlerait français aujourd'hui avec un tel apport. — peur imaginaire des rois de France de dépeupler leur pays au profit des colonies... "Anglais et hambourgeois. La Ligue hanséatique et les Cinque Ports, sur le déclin, coopéraient encore. 3 La SAINT-MARIE selon d'autres. 51 de La Morinière, L'AIGLE, capitaine Des Lombards, La CARDINALE, capitaine d'Assise, La SAINTE-ANNE, capitaine Hervé; la barque de Pontpierre, La galiote CERF- VOLANT de Giron. Stratégie ou tactique Les Français, peu désireux de quitter les douceurs de leur gras pays, avaient des colonies mais peu de colons; aussi était-il parfois nécessaire d'user d'expédients pour peupler les territoires conquis rachats d'esclaves français aux pirates barbaresques, envoi de clochards, de condamnés, de prostituées... Résumé de l'action À Saint-Christophe, donc, les Anglais avaient officiellement pris possession des îles-Sous-le-Vent au détriment des colons français, le 2 août 1629. Ils avaient imposé à Urbain de Roissey et aux colons français, moins nombreux, une véritable capitulation. Cahuzac pria l'Anglais Warner de rétablir toutes choses au statu quo ante. Il ne reçut aucune réponse. Alors il se porta le 2 août contre le Fort-Charles situé à trois lieues de là. Le fort anglais avait 31 pièces d'artillerie ainsi que les batteries de 5 vaisseaux en rade. Tous ces canons ouvrirent le feu sur 5 des vaisseaux de ligne français Les TROIS-ROIS [amiral], L'INTENDANT, battant pavillon vice-amiral, L'AIGLE, Le DAUPHIN, La NOTRE-DAME et la barque de Pontpierre. Le combat au canon fut acharné. Pontpierre 1 y perdit la vie. Après cette bataille mémorable, 4 des 5 navires anglais tombèrent entre les mains des Français. Un seul échappa. Le lendemain, le gouverneur anglais Warner signa la paix en annulant les restrictions contre les colons français. Pertes ♦Français Le DAUPHIN perdit 29 hommes; Les TROIS-ROIS eurent 4 tués; L'INTENDANT 10 tués. *Les Anglais perdirent 4 navires avec leur équipage. Conséquence de cette défaite anglaise Les colons français retrouvèrent leur liberté d'action dans l'île. Les colons des deux nations refirent la paix et coopérèrent face aux Espagnols. Le 8 septembre, une grosse flotte espagnole de 53 navires arriva et délogea Cahuzac de l'île. Les colons anglais [800 hommes] et français [150 hommes] résistèrent; en vain. 'Auguste La Héricy de La Morinière-Pontpierre. ~52~ SOURCES & LECTURES ♦Sir. Thomas Reginald Saint- Johnston, The French invasions of St. Kitts- Nevis, Leeward Islands Government Printing Office, Antigua, 1931. ♦Paul Butel, Les Caraïbes au temps des flibustiers, XVIe-XVIIe siècles, Aubier Montaigne, Paris, 1982. ♦ Explorations, colonisations, indépendances, Société française d'histoire d'outre-mer, Paris, 1988. +Acts of Assembly, passed in the Island of Nevis, front 1664 to 1739, inclusive, Londres, 1740. ♦Deborah Lellouch, Nevis queen ofthe Caribbean, Paris, 1994. ♦James Rees S* Christophe O-t] Jones, The Anglo-Dutch wars of the seventeenth century, Longman, Londres. ♦Jacques Adélaïde-Merlande, La Grande encyclopédie de la Caraïbe, 6, Histoire des Antilles, Sanoli, 1990. ♦Louis XIV, roi de France, Acte royal du 25 juin 1689, au château de Marly, Ordonnance portant déclaration de guerre à l'usurpateur du trône d'Angleterre, Imprimerie de D. Thierry, Paris, 1689 -53 Port Royal d'Acadie, dessiné par Champlain. White Rock Public Library. 54- Fort-Pentagoët siège du Date de l'action 1629 Localisation Acadie 1 ou Nouvelle-Guyenne, lire les renseignements du chapitre précédent. Conflit Guerre de Trente Ans, 1618-1648. Les Français et les Anglais se trouvaient officiellement en paix. Contexte Tandis que l'Europe se battait, l'Amérique du Nord était la proie d'un conflit colonial. Stratégie coloniale en Amérique du Nord LAcadie française était désespérément vide d'habitants français alors que la Nouvelle-Angleterre se peuplait rapidement de réfugiés anglais en provenance de Grande-Bretagne où régnait l'intolérance religieuse [Test Act]. Et si, en France, la même intolérance rendait la vie des Protestants fort difficile, ils n'avaient pas, en principe, l'autorisation de s'établir en Nouvelle-France. Aussi Isaac de Razilly demanda à la cour de France que les 2 000 pêcheurs terreneuviers des ports français du Ponant aient ordre de transporter aux frais des villes les mendiants valides, et la Nouvelle-France en quelques années se peuplerait. Mais son appel se perdit dans l'inconscience royale. Des empires gigantesques se jouaient sur des combats disputés par quelques poignées d'hommes. Résumé de l'action Comme le Fort-Pentagoët venait d'être pris aux Anglais par les Français en 1629, l'ex- gouverneur du Fort-Pentagoët, le Huguenot Thomas Willet, et 200 soldats anglais appuyés par deux vaisseaux de guerre, attaquèrent le fort quelque temps après, mais leurs efforts [canonnade et assauts] se brisèrent contre l'héroïque résistance de la petite garnison de 22 hommes. Conséquence de cette défaite anglaise Le fort resta aux Français. 'Aujourd'hui intégrée au Canada, mais à l'époque, colonie indépendante, directement rattachée à la France, bien que l'Acadie faisait officiellement partie de la Nouvelle-France. Le drapeau national des Acadiens est aujourd'hui le tricolore français agrémenté d'une étoile d'or. 55 SOURCES & LECTURES ♦Andrew Hill Clark, Acadia The Geography of Early Nova Scotia to 1 760, University of Wisconsin Press, Madison, 1968. ♦William D. Le Sueur, Count Frontenac, Mirancy & Co., Ltd., Toronto, 1911. ♦Montague Chamberlain, A French Account ofthe Raid Upon the New England Frontier in 1694, Acadiensis II, octobre, 1902. ♦John Clarence Webster, Acadia at the end of the Seventeenth Century Letters, Journals and Memoirs of Joseph Robineau de Villebon, Commandant in Acadia, 1690-1700 and other contemporary documents, Monographie Séries n° 1, The New Brunswick Muséum, Saint-Jean, 1934. p. 193. ♦Jacques Thuillier, 1648, Paix de Westphalie, l'art entre la guerre et la paix, actes du colloque organisé par le Westfalisches Landesmuseum le 19 novembre 1998 à Munster et à Osnabrùck, et le Service culturel du musée du Louvre les 20 et 21 novembre 1998 à Paris, Musée du Louvre, Paris, & Westfalisches Landesmuseum, Klincksieck, Munster, 2000, Imprimerie F. Paillart, Abbeville. 56 QuébeC Siège de Date de l'action 19 juillet 1629. Localisation Ancienne capitale de la Nouvelle-France, puis capitale du Canada; aujourd'hui capitale d'une province canadienne. 46°49'Nord, 7114'Ouest. Conflit Guerre de Trente Ans, 1618-1648. Charles I er d'Angleterre a déclaré la guerre à la France en 1627 pour soutenir l'insurrection protestante de La Rochelle. La France et l'Angleterre étaient alors en paix. Contexte Au moment de la reddition de Québec, la France et l'Angleterre avaient signé la paix, mais la nouvelle n'en était pas encore parvenue en Amérique. Québec, capitale de la Nouvelle-France, au XVII e siècle. Archives de l'Université Laval. Depuis 1618, faisait rage la Guerre de Trente Ans qui était une guerre de religions. En 1555, par la Paix d'Augsbourg, l'empereur Charles Quint 1 du Saint-Empire romain germanique accordait aux princes de son empire le droit de déterminer la religion 2 de leurs sujets. Mais la liberté, sans équivalent 'Ou Charles V. "Catholique ou luthérienne mais non pas calviniste qui ne fut pas reconnue tout de suite. 57 de contrainte et d'obligation de respecter les autres, prouva qu'elle n'était qu'un horrible mal. La Guerre civile de religion appelée ici Guerre de Trente Ans commença ainsi, en 1618, par une lutte de pouvoir entre les protestants et les catholiques allemands. Ce fut aussi une guerre des princes contre leur empereur; ainsi qu'une guerre internationale dans laquelle les Français s'attaquèrent aux Habsbourg; les Espagnols, quant à eux, tentèrent obstinément de reprendre &©.' 3l &. ifH 4f ititni E Ri-Jinr ^J ri h,.n_iil ni..-, '.- Ir X XbiiïEt* d»*!", IHT+Tr 1 fi"'» r...n fctln et t Çnrl* de ™ f , h. ,1 fc l-nuuc Québec durant la première moitié du XVII" siècle. Université de Montréal. les Pays-Bas et les Scandinaves de se tailler une part d'Europe continentale. Certains pays changèrent de camp; d'autres nations encouragèrent en sous-main et distribuèrent de l'or, nerf de la guerre. Les participants les plus actifs furent l'Allemagne, l'Espagne, la France, la Bohème, le Danemark et la Suède. Quant à l'Angleterre, la Pologne, l'Ecosse, et la Transylvanie, elles fournirent des troupes mercenaires — mercenaires qui comptaient aussi des Grecs, des Turcs, des Italiens et des Hollandais, pour ne citer que ceux-là. L'Europe grisée par l'opium des peuples, la religion mal comprise, perdait la tête. De plus, pour C'était bien sûr l'inexpiable et cruelle époque de la Réforme en Europe. 58 corser ce pitoyable panorama religieux, les Français se battaient du côté des protestants, contre les Habsbourgs. En fait, les généraux et officiers se souciaient fort peu de religion, ils tentaient d'effectuer une glorieuse carrière, les soldats de piller, de violer et de tuer; et les civils de survivre à cette folie meurtrière qui se déchaînait au nom de leur Dieu, Jésus-Christ, dont le leitmotiv personnel se résumait à... s'aimer les uns, les autres!» Les Habsbourgs eux-mêmes s'étaient divisés, depuis 1556, quand l'empereur Charles Quint, soucieux de Justice distributive, avait accordé l'Espagne et son empire mondial à son fils, et l'Empire germanique européen 1 à son frère. Cette bonne intention allait provoquer l'hécatombe. En 1619, l'empereur Ferdinand II de Habsbourg cumulait aussi la charge de roi de Bohème. La Noblesse bohémienne le déposa 2 car il était catholique, et élit à sa place un protestant. L'empereur envoya aussitôt une armée en Bohème pour rétablir son pouvoir menacé. De plus, pour consolider le catholicisme en roi 3 Québec par Franquelin, 1683 Allemagne, l'Empereur Ferdinand II crut devoir promulguer l'Édit de Restitution 4 . Par cet édit, les propriétés confisquées à l'Église catholique dans les années qui avaient suivi 1552 devaient lui être rendues. L'application de l'édit rencontra quelque résistance mais l'armée impériale en força l'exécution à coups de triques et de mousquets. Aussitôt, le roi de Suède, se faisant le champion des protestants, envahit l'Allemagne, avec 'Le Saint-Empire romain germanique. "Comme roi de Bohème. 3 Et le chassa. 1 Similaire à la loi de compensation des Émigrés en France au retour de la monarchie émigrée, au XIXe siècle. 59 l'appui secret de la Noblesse de France qui, quoique catholique, voulait affaiblir les Habsbourgs. Voyant que, par sa faute, la conflagration devenait générale, l'empereur d'Allemagne rétrograda et offrit d'abroger l'Édit de Restitution si l'ensemble des confessions religieuses acceptaient de faire front commun contre les Suédois. Il reçut l'appui de toutes les confessions religieuses d'Allemagne. Cette guerre ubuesque pourrait donc se définir comme celle des catholiques et protestants allemands alliés avec un empereur catholique contre un Suédois protestant allié d'un Français catholique 1 .» Les Habsbourgs catholiques d'Espagne, d'abord en faveur des Habsbourgs allemands, s'étaient eux-même tournés contre ces Habsbourgs multiconfessionnels d'Allemagne qui s'opposaient à l'utilisation par l'Espagne du territoire allemand pour attaquer les rebelles hollandais. Toute cette soldatesque, brandissant l'épée d'une main et la croix de l'autre, fit que la terre allemande fut durant trente interminables années le théâtre de massacres, de viols, d'incendies, de saccages, de famines, de maladies et de destruction systématique. La moitié de la population allemande mourut de mort violente. Quand l'empereur d'Allemagne Ferdinand II expira enfin, en 1637, au terme de son déplorable règne, ses villes étaient en ruine, ses villages abandonnés, champs en friche et routes couvertes d'herbe. Ce fut un retour net à la barbarie, à l'anthropophagie même. Le nouvel empereur Ferdinand III ouvrit immédiatement les négociations de paix. La conférence s'établit en Westphalie en décembre 1644 en présence de diplomates d'Espagne, de France, de l'Empire allemand, de Suède, de Hollande et de plusieurs états italiens dont le Vatican. Ils discutèrent durant près de 4 ans, confortablement installés, puis signèrent enfin la Paix de Westphalie 2 qui régla la source du mal le problème "Selon la formule, qui serait amusante si elle n'était pas horrible avant tout, d'Edith SIMON, The Reformation, Time Incorporated, New York, 1966. 'En fait, les belligérants étaient si nombreux, leurs intérêts si divers, qu'il fut impossible de conclure un seul traité. En 1644, on décida que la France et l'Empereur négocieraient à Munster, l'Empereur et la Suède à Osnabruck; les Traités de Westphalie ne furent définitivement établis qu'en 1648. En voici les clauses la tolérance était étendue aux Calvinistes. Les princes protestants gardaient les terres catholiques qu'ils s'étaient appropriées avant 1624, sans égard à l'Edit de Restitution. Les princes obtenaient le droit de traiter entre eux et de conclure des alliances individuelles pourvu qu'elles ne soient pas dirigées contre ~60~ religieux, retraça la carte d'Europe et les rapports diplomatiques internationaux. L'Empereur du Saint-Empire romain germanique perdit encore plus de pouvoir au profit des princes locaux. Il se vit interdire de légiférer, de lever des impôts, de déclarer la guerre ou de négocier des traités sans le consentement effectif des états constitutifs de son empire. Devant cet affaiblissement, les frontières de l'Empire allemand se fractionnèrent, se balkanisèrent la République des Provinces Unies et la Confédération helvétique furent formellement reconnues. Une partie de la vallée du Rhin fut annexée par la France, les bouches du Rhin par les Pays-Bas; certaines régions baltes allèrent à la Suède. Privée de ses voies d'eau, l'Allemagne perdit sa prééminence commerciale, et, de ce fait, politique. Ce pays qui avait perdu une partie de sa force par une certaine décentralisation après sa défaite de Bouvine en 1214, allait encore être retardé par la Guerre de Trente Ans. Il ne réussit à recouvrer toute sa redoutable et belliqueuse puissance que par sa réunification en 1870, et l'Europe se mit alors à trembler durant un siècle, jusqu'à ce que l'Allemagne soit solidement harnachée et neutralisée dans le carcan parlementaire et administratif de l'Union Européenne, laquelle muselait aussi les autres enfants terribles de l'Europe la France et l'Angleterre. Au moment de ce siège de Québec, donc, la France et lAngleterre avaient signé la paix, mais la nouvelle n'en était pas encore parvenue en Amérique. Chefs en présence ♦Anglo-huguenots Le vice-amiral Thomas Kirke, Huguenot français émigré en Angleterre 1 , conduit par le contre- amiral Jacques Michel ancien pilote l'Empereur. Du moins leur indépendance se trouvait-elle formellement sauvegardée. La Suède recevait certains territoires en Allemagne du Nord et avait ainsi trois voix à la Diète germanique. La France se voyait confirmer la possession de Metz, Toul et Verdun, obtenait certains droits en Alsace, mais Strasbourg restait encore à l'Empire. On reconnaissait l'indépendance de la Hollande et de la Suisse. 'Les Kirke étaient des Huguenots français, fils d'un immigrant écossais [protestant] marié à Dieppe; il avait épousé une Dieppoise elle-même protestante. Plusieurs enfants étaient nés de cette union David [né à Dieppe vers 1597 et mort à Londres enl654], Louis [né à Dieppe vers 1599 et mort en 1683], Thomas [né à Dieppe et mort après 1641], Jean et Jacques, nés aussi à Dieppe. La famille avait émigré en Angleterre au moment du siège de La Rochelle et s'était mise au service de leur pays d'adoption. David et Louis furent anoblis pour leur services à la Couronne britannique. D'ailleurs, selon Champlain lui-même, les Kirke Etaient restés très français Louis Kirke était très courtois, tenant toujours du naturel français et d'aimer la nation..» Les Kirke s'étaient mis au service de l'Angleterre comme des centaines de milliers d'autres Huguenots français. 61 ^p^x/t-. s >-.„- . Plan du Port de la Haive Guerre de Trente Ans s'était terminée en 1648 par la Paix de Westphalie. Seule l'Espagne, qui avait refusé d'être incluse dans ce traité, continuait la guerre contre la France. Contexte Partout en Europe et en Amérique du Nord, les esprits étaient antagonisés par des rivalités politico- religieuses. L'Ecosse ne faisait pas exception. Dans ce pays, convoité par l'Angleterre, la situation était complexe entre le Roi 2 et le Covenant 3 . Charles I er d'Ecosse était —dans ses premières années— aimé par la grande majorité du peuple écossais. Mais ce dernier accordait trop de place au clergé d'Angleterre dans le gouvernement du royaume. Ainsi, l'archevêque Laud essaya de forcer l'Église d'Ecosse Le fort avait été nommé d'après un cours d'eau local, lequel avait pris son nom du Cap La Hève, à l'embouchure de la Seine. 2 Charles I" 3 L'Alliance des seigneurs presbytériens d'Ecosse. 83 à adopter la liturgie de l'Église anglicane . Tout cela amena les Presbytériens d'Ecosse à s'unir par serment afin d'éradiquer l'influence du prélat anglican. Ce fut le National Covenant 2 qui comprenait des Écossais nantis aussi bien que certains de modeste condition. Parmi les signataires se trouvait James Graham, le Grand Marquis de Montrose; ...un catholique. En 1639, à la tête des forces du Covenant, il s'empara de la ville d'Aberdeen, qu'il força à accepter l'Alliance. Lord Aboyne fut envoyé contre lui l'année suivante, Montrose le défit totalement à la 3 Bataille du Pont de Dee. En 1640, il commandait deux régiments dans l'armée qui envahit l'Angleterre. À la tête de l'avant-garde de cavalerie qui franchissait la Tweed, 4 il mit pied à terre, traversa la rivière à gué et contribua à la victoire de Newburn, le 28 août 1640. En 1644, il dirigeait 'Car si l'Angleterre avait aidé l'Église [presbytérienne] d'Ecosse à détruire l'Église catholique écossaise et plus particulièrement celle des Highlands, cette dernière ne fut pas plus tôt neutralisée que l'Église d'Angleterre tenta de faire interdire l'Église presbytérienne d'Ecosse afin d'imposer l'église anglicane d'Angleterre. 2 L'Alliance Nationale. 1 Bridge ofDee. 4 Fleuve frontalier entre l'Ecosse et l'Angleterre se déversant dans la Mer du Nord. ~84~ les forces du Roi, et fut par conséquent excommunié par l'Assemblée générale du Kirk . En mai 1644, il fut élevé à la dignité de marquis, mit en déroute la garnison parlementaire à Morpeth, et fit entrer des vivres dans Newcastle. Lors de la défaite du prince Rupert à la bataille de Marston Moor, il laissa 2 ses hommes avec ce général et retourna en Ecosse pour y recruter de nouvelles troupes pour le Roi. Déguisé en valet, avec deux accompagnateurs seulement, Montrose arriva dans le district de Strathearn où il poursuivit sa route jusqu'à ce qu'il apprenne l'approche de Irlandais, qui, après avoir ravagé l'extrême nord du comté d'Argyll, avaient franchi la longue chaîne de Lochaber et de Badenoch. En descendant vers Atholl, en août 1644, ses partisans furent surpris de voir soudainement apparaître leur général, Montrose, affublé en montagnard, avec un seul suivant, mais son nom seul suffit à accroître son armée à hommes. Il attaqua une armée de l'Alliance de plus de fantassins et cavaliers à la bataille de Tippermuir, dans le comté de Perth, la mit en déroute complète, s'empara de son artillerie et de ses bagages, sans perdre un seul homme 3 . Perth capitula immédiatement, mais à l'approche d'Argyle, Montrose abandonna la place forte et marcha vers le nord. Il battit les Covenanters commandés par Lord Lewis Gordon à la bataille du Pont de Dee, et continua la poursuite jusqu'aux portes d'Aberdeen où les vainqueurs s'introduisirent aux talons des vaincus. Comme Argyle approchait avec des forces supérieures, Montrose retraita vers le nord, dans l'espoir d'y être renforcé par le clan Gordon. Mais en cela il fut déçu. Alors, trouvant les rives de la Spey gardées, il battit en retraite par la montagne vers Badenoch, après avoir enseveli son artillerie dans un marécage. Il descendit ensuite vers Atholl et Angus, poursuivi par Argyle, puis soudain, par une contremarche subite, repassa la chaîne des Grampians et retourna tenter d'entraîner le clan des Gordon dans l'insurrection armée. À Fyvie, il fut presque surpris par Argyle, mais réussit jusqu'à la tombée de la nuit à se maintenir dans sa position avantageusement choisie, en 'De l'Église presbytérienne d'Ecosse; il avait changé de camp. 2 0n pourrait insinuer abandonna. 3 Par embuscade. 85 dépit des attaques réitérées d'une armée numériquement supérieure. Cela fait, il mit l'obscurité à profit pour avancer à marche forcée vers le district de Badenoch, pénétra dans le comté d'Argyll qu'il ravagea par le fer et par le feu, tandis qu'une sentence de confiscation était votée contre lui au Parlement. Exaspéré par les dévastations infligées à ses serfs 1 , Argyle se mit en marche pour intercepter Montrose, lequel, sans attendre d'être attaqué, tomba comme la foudre sur l'armée des Covenanters à Inverlochy, dans le district de Lochaber, le 2 février 1645, et la mit en totale déroute. Plus de Campbell périrent dans la bataille d'Inverlochy, tandis que Montrose ne perdait que quatre ou cinq hommes. Il entra alors dans le Moray où il fut enfin joint par les prudents Gordon et les Grant. Les trois clans marchèrent ensemble vers le sud, prenant Dundee d'assaut; mais attaqué par les forces supérieures des généraux Baillie et Hurry, Montrose recommença à amorcer une retraite. Baillie et Hurry divisèrent leurs forces pour prévenir son retour vers le nord, alors par un mouvement magistral, Montrose se glissa entre leurs divisions et regagna les collines. Il battit en détail, séparément, le général Hurry à la bataille d'Aldern, près de Nairn, le 4 mai 1645; Covenanters mordirent la poussière. Après cette victoire initiale, Montrose se jeta sur le général Baillie et lui infligea une cuisante défaite au cours de la bataille d'Alford. 2 Ses victoires attiraient toujours plus de renforts de partout; de ce fait, il marcha vers le sud à la tête de hommes. À la bataille de Kilsyth, il confronta de nouveau les Covenanters, et les écrasa dans un véritable bain de sang. Edimbourg et Glasgow se soumirent alors à son autorité.» Malheureusement, Montrose, désormais incapable de modérer ses ambitions, se prépara à envahir l'Angleterre. Le pouvoir et le succès grisent autant que le vin de Bordeaux quand ils sont trop rapides. Montrose perdait pied 'Car les revenus qu'il pourrait en tirer en seraient d'autant plus affectés et restreints. C'était la cause des dévastations que les seigneurs s'infligeaient entre eux quand ils voulaient appauvrir un ennemi; l'argent reste le nerf de la guerre. Et puis, comme disait Louis Blanc dans son Organisation du Travail, C'est avec les pauvres que les riches font la guerre.» 2 Battre séparément des ennemis, numériquement supérieurs lorsqu 'ils sont groupés, fut la tactique même du dernier des frères Horace contre les trois Curiace, mais aussi celle de Nelson à Trafalgar. ~86~ avec la réalité. Le 13 septembre 1646, enfin, le sort capricieux lui fut contraire. Il fut surpris et totalement défait à la bataille de Philiphaugh par le général Leslie. Son armée 1 fut dispersée. En 1650, après une assez longue éclipse, le marquis de Montrose se trouva de nouveau au commandement d'une armée dans les Highlands catholiques, mais le moral —si important au combat— n'y était plus; il fut défait à la bataille d'Invercharron. Il tenta en toute hâte de se déguiser en simple soldat, et, à la nage à travers la Kyle, s'enfuit jusqu'à Assynt où il fut arrêté et livré au général Leslie.» ... Condamné à mort, il déclara qu'il ressentait une fierté plus profonde de savoir que sa tête serait fixée au mur de la prison, plutôt que de voir son portrait placé dans la chambre à coucher du roi, et que loin d'être troublé de ce que mes membres soient envoyés dans vos villes principales, 2 je souhaite avoir assez de chair pour que mon corps pût être dispersé à travers la Chrétienté tout entière afin de témoigner que je meurs pour mon attachement à mon Roi.» 3 ...Le Grand Marquis apparut le lendemain 21 mai sur l'échafaud dans un riche vêtement, arborant un air serein et indompté. 4 Il s'adressa au peuple pour critiquer sa mort non amnistiée par le Kirk. 5 "Il marcha le long de la rue, écrivit un témoin, avec une apparence si extraordinaire, et dans sa contenance tant de beauté, de majesté et de gravité, qu'il étonna tous ceux qui le virent. Et nombre de ses ennemis le reconnurent comme étant le personnage le plus brave du monde, portant en lui un courage qui honorait toute la foule; il ressemblait plus à un monarque qu'à un pair." Ainsi périt, à l'âge de 38 ans le marquis de Catholique. 2 Coutume biblique destinée à avertir les autres populations et à soulever l'ire ou la peur. Voir dans la Bible, Le Crimes des gens de Gibéa et la guerre contre Benjamin, dans le Livre des Juges, de 19 1 à 19 30 Arrivé à la maison, il prit son couteau et, saisissant sa concubine, il la découpa, membre par membre, en douze morceaux, puis il les envoya dans tout le territoire d'Israël.» 3 Le Roi du Ciel, bien entendu; il grava sur les vitres de sa prison, avec le diamant de sa bague "Scatter my ashes, strew them thro ' the air, "Lord, since, Thou knowest where ail thèse atoms are, "L'm hopeful Thou 'li recover once my dust "And confident Thou jt raise me with thejust. 4 D , aucuns disaient arrogant. 5 L'Église presbytérienne d'Ecosse, adepte de Calvin. ~87~ Montrose...» En Acadie française, colonie nord-américaine faisant partie de la Nouvelle-France, et future Nouvelle- Ecosse où allaient se déverser les populations chassées d'Ecosse par les persécutions anglo-protestantes, une guerre plus ou moins privée faisait rage entre le huguenot français Charles de La Tour qui avait fait appel aux Anglais, et le catholique Charles de Menou d'Aulnay, tous deux lieutenants généraux en Acadie. En 1642, Richelieu avait destitué La Tour qui s'était allié aux Anglais. Chefs en présence ♦Français capitaine Guilbault. ♦Anglais Le major Sedwick et l'ex-gouverneur Charles de La-Tour. Effectifs engagés ♦quelques dizaines d'hommes de part et d'autre. Tactique et stratégie Bombardement puis escalade. Par négligence, la France perdait un territoire stratégique des plus importants. Entre l'île aux Framboises et le Cap Doré, un chenal étroit débouchait sur un magnifique bassin. Au fond fut construit le Fort de La-Hève, sur une pointe triangulaire qu'un mince ligament rattachait au continent. 2 Le Fort de La-Hève ou Fort Sainte-Marie-de-Grâce avait été construit par le Français Isaac de Razilly, à partir du 8 septembre 1632, date à laquelle il avait débarqué en Acadie sur ce site. Razilly mourut en novembre 1635. Il fut enterré dans le fort qu'il avait construit. Charles de Menou d'Aulnay le remplaça. Résumé de l'action Après la prise de Port-Royal, le Fort La-Hève fut enlevé par escalade après canonnade, par les Anglo-huguenots, malgré la vigoureuse défense de Guilbault. L'Acadie était devenue la Nouvelle-Ecosse et le Huguenot traître, La Tour, qui avait appelé les Anglais à son aide, reçut de Cromwell, le 9 août 1656, ses lettres d'investiture au poste de gouverneur de l'Acadie. Pertes ♦inconnues. 'BLUNDELL, Odo, The Catholic Highlands of Scotland, Sand & CO, Edinburgh, 1909. Volume 1 The Central Highlands, chapitre sur le district de Lochaber, pages 151 et suiv. Bibliothèque du Vatican. 2 La carte ne montre pas ces détails décrits par un chroniqueur. Le secteur du fort a été grossi dans la figure précédente. ~88~ Conséquence de cette défaite française Petit à petit, l'immense empire français d'Amérique du Nord s'effritait par l'incompétence de la cour de France qui n'envoyait ni troupes ni colons. SOURCES & LECTURES ♦joan Dawson, Le fondateur de LaHève, Isaac de Razilly, 1587-1635, Lunenburg County Historical Society, La Hâve, 1982. ♦Ruth E. Kaulback, Historié saga ofLehève, LaHave, 1970. ♦Gérard Boutet, journal dAcadie, de la vieille France au Nouveau Monde, Publication M. Fontaine, Poitiers, 2000. ♦Robert Sauvageau, Acadie, la guerre de cent ans des Français d'Amérique aux Maritimes et en "Louisiane, 1670-1769, Berger-Levrault, Paris, 1987. ♦ CWot days on the LaHave River, Petite Rivière Pub. Lunenburg County, 2001. ^w^ f"""" *". %'M Fox?** ' J^* V m^Lr^'^ N^ y&- / V \3 V*' — Pi, an x>u Pour deu ÈÏAtVE SilUi' à J4 Côte -i A çca .1 l'ç 89 Port-Royal siège de Date de l'action 16 août 1654. Localisation Port-Royal était la capitale de l'Acadie, colonie de Nouvelle-France fort exposée aux coups de la Nouvelle-Angleterre. 44°45'Nord, 653 l'Ouest. À ne pas confondre, bien sûr, avec le Port-Royal-des-Champs des Jansénistes. C*T V w tîasv inft* ^^ ^ct "Royal 1636-1710 ANNAPOUS ROYAIJ y / Conflit La Guerre de Trente Ans s'était terminée en 1 648 par la Paix de Westphalie, laissant une Allemagne dévastée aux villages abandonnés. Le roi de Prusse repeupla la région de Berlin de Huguenots français expatriés. Seule l'Espagne, qui avait refusé d'être incluse dans ce traité, continuait la guerre contre la France. En Amérique se poursuivaient des rivalités coloniales entre la Nouvelle- France et la Nouvelle-Angleterre. Contexte Charles de La Tour et Charles de Menou d'Aulnay avaient d'abord été tous deux lieutenants-généraux en Acadie [Nouvelle Guyenne], contrairement au dicton qui affirme qu'il vaut mieux un chef médiocre pour la même entreprise que deux chefs géniaux. Finalement, en 1642 Richelieu avait destitué le Huguenot La Tour. De ce fait, un conflit armé avait éclaté entre les deux protagonistes; le Huguenot La Tour avait demandé l'aide des Anglais de Nouvelle-Angleterre, sans se douter que les Anglais se substitueraient à lui 1 . 'C'est l'époque précise où des Français faisaient entrer en Amérique du Nord les tout premiers juifs. Le 7 septembre 1654, le vaisseau français SAINT-CHARLES débarquait à La Nouvelle-Amsterdam [ancien nom de New- York] un groupe de 23 juifs sépharades en ~90~ Onze ans plus tard, une autre expédition anglaise vint mettre le siège devant Port-Royal. Chefs en présence ♦Emmanuel Le Borgne, gouverneur militaire du fort. ♦Major Sedwick à la tête des Anglo- huguenots. Effectifs engagés ♦insignifiants de part et d'autre; mais les territoires impliqués étaient immenses et de valeur stratégique tout à fait capitale. Stratégie ou tactique Le manque de détermination de Le Borgne fit qu'il capitula après un bref siège et quelques coups de canons. À cause de la négligence du roi de France qui n'avait su mettre des garnisons suffisantes, l'Acadie devint la Nouvelle-Ecosse, et la Nouvelle-France perdit tout son garde-flanc gauche face à la Nouvelle-Angleterre. Résumé de l'action Le Huguenot La Tour avait appelé les Anglais du Massachusets à son aide contre son compatriote Emmanuel Le Borgne. Port-Royal, défendu par Le Borgne et 150 hommes, se rendit le 16 août 1654 au major Sedgwick. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite française La capitale historique de l'Acadie française passait définitivement entre les mains des Anglo-huguenots qui allaient s'efforcer d'effacer toute trace onomastique des Acadiens. provenance de Récifé au Brésil où leur communauté comptait personnes. Les Portugais venaient de s'emparer en janvier de la même année de cette région [Récifé] colonisée jusque- là par les Hollandais, et avaient décidé d'en expulser les juifs dans les trois mois. Jacob Barsimon, juif de Récifé, avait donc procédé à un voyage précurseur à La Nouvelle- Amsterdam pour étudier les possibilités d'établissement de ses coreligionnaires dans cette colonie néerlandaise. Quant au capitaine français du SAINT-CHARLES qui effectua le transfert, il dut intenter des poursuites judiciaires aux 23 juifs pour se faire rembourser les frais de voayage florins. Le paradoxe était que, au même moment, seuls les catholiques de bonnes mœurs étaient admis à immigrer au Canada. Les mœurs étant ce qu'elles étaient — et pour plusieurs autres raisons — , Français seulement étaient venus s'établir dans cette colonie, un siècle plus tard. Grâce à leur forte natalité, les Canadiens atteindront le nombre de tant bien que mal, en 1763. Ce fut la cause essentielle de la chute de la Nouvelle-France, face aux Anglais de Nouvelle-Angleterre qui admettaient toutes les religions [sauf, plus ou moins, le catholicisme qui ne fut admis qu'en mars 1634 sous l'impulsion de Jacques 1er Smart], et qui, grâce à la virulente intolérance religieuse dans leur Métropole [Test Act], compteront habitants en 1763 pour faire face aux Français. 91 Carte dressée par Samuel de Champlain. Elle montre le port de Port-Royal et ses environs. Les lettres représentent les principaux lieux de la colonie. A. Port- Royal. jardin de Champlain. 1. Le moulin à eau. champs inondés aux marées hautes. SOURCES & LECTURES ♦Lucien Campeau, La première mission des Jésuites en Nouvelle-France, 1611-1613 et les commencements du Collège du Québec 1626-1670, Editions Bellarmin, Montréal, 1972. ♦Virginia Clark, Settlers of Nova Scotia, National Historié Sites Service, Dept. of Indian Affairs and Northern Development, Ottawa, 1971. ♦ Donjons et forteresses, la revue d'histoire internationale de l'architecturedéfensive, Éditions scientifiques internationales, Paris, 1982. ♦Robert Le Blant, L'avitaillement du Port-Royal d'Acadie par Charles de Biencourt et les marchands Rochelais 1615-1618, sans nom d'éditeur, Paris, sans date. 92 Fort La Hève siège du Date de l'action mai 1658. Localisation Acadie ou Nouvelle-Ecosse, aujourd'hui La Hève ou La Haive en Nouvelle-Ecosse; 44° 14'Nord, 64° 20'Ouest. Homonyme du cap situé à l'embouchure de la Seine, France 1 . Conflit En France, c'était la guerre civile la Fronde. La Guerre de Trente Ans s'était terminée en 1648 par la Paix de Wesphalie. Seule l'Espagne, qui avait refusé d'être incluse dans ce traité, restait en guerre avec la France. En Angleterre avait fait rage la Guerre Civile entre Charles I er et Cromwell. Contexte LAcadie orientale était entre les mains des Anglais, une tentative fut faite par les Français pour la récupérer, mais avec des effectifs trop restreints. Chefs en présence ♦Anglais gouverneur Ralph Wolseley. ♦Français Alexandre Le Borgne. Effectifs engagés ♦Anglais une centaine de soldats. ♦Français une trentaine d'hommes. Stratégie ou tactique Un simple fort de bois construit dans une presqu'île reliée au continent par un isthme étroit. Mettant à profit la surprise, le commando français s'empara du fort pendant que la plus grande partie de la garnison était absente. Mais ces effectifs étaient trop faibles pour résister à un siège. Une solide garnison aurait dû prendre la relève du commando afin de tenir le fort. Résumé de l'action En mai 1658, Alexandre Le Borgne à la tête d'une trentaine d'hommes enleva le fort de La Hève dont le gouverneur, Ralph Wolseley s'était absenté. Ce dernier revint en hâte, donna l'assaut au fort, fut tué avec 9 de ses officiers et soldats avant que le commando de Le Borgne n'accepte de capituler. Pertes ♦Les Anglais subirent une dizaine de tués. ♦Les pertes des Français sont inconnues. Conséquence de cette défaite française Le secteur oriental de l'Acadie resta entre les mains des Anglais. 'C'était en souvenir de ce cap que le nom avait été attribué au cours d'eau d' Acadie, lequel avait été assimilé au Fort Salnte-Mahe-de-Grâce, érigé à son embouchure. ~93~ 1>UNK£ AiEcôt par MijuTlTRENNa cn Juin ll56. k tNiiiHâ lin ]j [jn ft n u t*=iïV ù^Um rfL n**t /hitliijLv i; >*W l££^H 6 li f& /ui» dtuiîL au* ^^^h/i * d*. \tn, ni,- mw >**ti* iuij ^ ,uu .i* *L& h taiil. 2it ibpi&Biij is T'W& wjj-'ii/-. 10 mit* Jl. tia/ititL r*,m " Sebnr&ca SOURCES & LECTURES ♦Joan Dawson, Le fondateur de LaHève, Isaac de Razilly, 1587-1635, Lunenburg County Historical Society, La Hâve, 1982. ♦Ruth E. Kaulback, Historic saga of Lehève, LaHave, 1970. ♦Gérard Boutet, Journal d'Acadie, de la vieille France au Nouveau Monde, Publication M. Fontaine, Poitiers, 2000. ♦Robert Sauvageau, Acadie, la guerre de cent ans des Français dAmérique aux Maritimes et en Louisiane, 1670-1769, Berger-Levrault, Paris, 1987. ^Olden days on the LaHave River, Petite Rivière Pub. Lunenburg County, 2001. 94 DuneS. Bataille des Date de l'action 3 juin 1658. Localisation à environ 5 km à l'Est de Dunkerque, entre le canal Furnes-Bruges et la mer. Coordonnées géogra- phiques 51° 05' de latitude Nord, et 02° 24' de longitude Est. Conflit Campagne des Flandres entre Français et Espa- gnols. En Angleterre, Guerre Civile entre Cromwell et w fcji ci fi ci ra t Ji irt t"i **. An iM tt jtà i iw MSftrtwSa m "fcï fcâ An éé_j *" r;i '&"f£ '& i '£"& si' iS ' isii " tâi bî m *s[i w à." '' ' > - •- S+*. — 7i - t > - -* -* ; i!t S1J2 fcî A & !l rt^/'l M ^ •+* lit! lft/^1 $ _[_£& * £ A m Hmi m ^'i *"™ *"* '"* *~* -^ ^-^ **** -^ ^ * J - t ^ ''Ha-'jdw ta et t îra £_!i dzi rri rTi] ^"'i tù in éds ni on . * ~ J " .", *£££ ' ' -v C4 ÉÉ tSi 6J — jJi Éb M A Èk 3 t&_'- .J™ auu * ' ****,' ï JE "^ £? * ^,è. ,, -ï' ; c aa sus 5" fWlKH ,frt ^rrniirï irV tfwflY *f ,f'£*JU£Hf ri rW fir-Mf/ff r£ /Jrrjrtt. f> TJ /itHf FrîS. Charles I 1 . Contexte Paradoxalement, au cours de cette bataille, les Français et les Anglais étaient alliés contre l'Espagne, car Cromwell avait fourni un contingent de hommes à la France à condition qu'il reçoive Dunkerque dès que ce port serait pris à l'Espagne 2 . Par contre, au cours de la bataille des Dunes qui livra Dunkerque aux Franco-anglais, un autre contingent anglais se trouvait dans les rangs de l'ar- mée espagnole. En effet, les duc d'York et de Gloucester, fils de Charles I er d'Angleterre, étaient réfugiés en France, à Saint-Germain, avec leur mère Henriette. Quand Mazarin 'Autrement dit entre les Cavaliers royaux et les Têtes Rondes cromwelliennes. 2 Au sein de ce contingent combattait l'illustre John Churchill, futur duc de Marlborough et ancêtre du duc de Wellington et de Sir Winston Churchill. 95 il voulut s'allier avec Cromwell contre l'Espagne, il leur fit sentir que leur présence en France gênait les relations di- plomatiques franco-anglaises. Ils partirent donc faire cam- pagne dans les rangs de l'armée espagnole Orientation des lignes de bataille Bataille des Dunes 3 juin 1658 Chefs en présence ♦Armée française maréchal de Tu- renne. ♦Armée espagnole don Juan d'Autriche, le duc de Gloucester et le duc d'York; le prince français de Condé, qui se trouvait alors au service de l'Espagne. Les choix poli- tico-religieux jetaient la confusion dans la carte des natio- nalités. 2 'Mazarin. "Pour l'Angleterre, le choix avait été affairiste puisqu'elle recevait un pot de vin royal la forteresse de Dunkerque pour abandonner son allié espagnol. Un autre pot-de-vin fut accepté par l'Angleterre à la fin de la Guerre de Succession d'Espagne afin qu'elle abandonnât en pleine guerre ses alliés qui durent poursuivre le combat seuls. Rappelons qu'après la prise de ~96~ Effectifs engagés ♦Armée franco-anglaise fan- tassins et cavaliers, incluant 6 régiments anglais de fantassins "cromwelliens". Total hommes. ♦Armée anglo-espagnole fantassins et cavaliers, dont Anglais "royalistes". Total hommes. Stratégie ou tactique Le champ de bataille se situait en grande partie dans les dunes de sable, entre le ca- nal de Fûmes et la mer, en travers du chemin de Nieu- port. Turenne avait établi le siège devant Dunkerque le 27 mai, afin de payer les services de l'Angleterre qui avait exigé ce "cadeau" pour changer de camp en abandonnant en pleine guerre son allié espagnol. Le 2 juin, Don Juan d'Au- triche, Condé, le marquis de Caraçena et James, duc d'York, arrivèrent pour se- courir la ville. Les lignes anglo-espagnoles étaient fortement retranchées dans les dunes. Pourtant, lorsque la Cavalerie française atta- qua, les lignes anglo- espagnoles commencèrent à flancher, les anglo- espagnols furent bientôt en pleine retraite. Napoléon considérait cette bataille comme l'action la plus brillante de Bataille dUICS i" '"' I65> Oidre de bataille de l'armée FraDçaiac. Ma H'"" 1 m! ** i Ma M I m y p i sù»^ ™"™" * =— -"» *»I I i>] A B>J El if g *-fi il i* il > J i *s If 1 H 1 ♦ > ! s $ B» l V î 4 G*tW*3 Wgerx *- \ a/a a 1—^— V A A A V 7 " fcrtST* çIaIM T "Véras tiuist-fïabvffn m T • L'Écluse par sa flotte, Henri VII d'Angleterre avait débarqué une puissante armée pour atta- quer Boulogne défendue par le Bâtard de Cardonne. Mais la campagne anglaise n'avait duré que 3 semaines, car Henri VII s'était laissé tenter par un bakchich de Charles VIII de France écus. Il avait donc repassé la Manche, abandonnant son allié Maximilien d'Autriche, lequel, en désespoir de cause et furieux, avait dû signer avec la France le Traité de Senlis, le 29 mai 1493. 'Quoique à l'extrême gauche Condé tint bon. 97 Turenne. Résumé de l'action Le 14 juin 1658, à 5 heures, par une belle matinée ensoleillée, Turenne donna l'ordre de se mettre en mouvement. L'armée, rangée sur deux lignes, occupait toute la largeur du secteur compris entre la mer et le canal de Furnes. Elle avança puis marqua le pas à 08h00 au pied de deux hautes dunes qui lui masquaient l'armée alliée. Condé, averti du mouvement en avant des troupes françaises, poussa une pointe dans cette direction. Il con- naissait parfaitement bien ce terrain qu'il avait occupé lui- même en 1646 et savait quel adversaire redoutable il avait devant lui. Il identifia aussitôt le péril et retourna dans son camp pour prendre ses dispositions de combat. Rencontrant le duc de Gloucester, 1 il lui demanda s'il s'était jamais trou- vé impliqué dans une bataille. York répondit par la néga- tive; alors le prince lui lança "Dans une demi-heure vous verrez comment nous en perdons une!" Don Juan et Condé répartirent leurs troupes sur plusieurs lignes, face aux Français. Les armées n'étaient plus distantes que de quelques centaines de pas lorsque Tu- renne détacha des Gardes Françaises afin de lancer l'at- taque. Il ordonna d'amorcer le combat par l'aile gauche. L'Infanterie cromwellienne de Lockhart attaqua immédiatement les Hispano-anglais. Elle s'arrêta au pied des dunes pour reprendre son souffle tout en tirant. Puis, avec un grand cri, elle s'élança à l'assaut de la haute dune, et, en combattant au corps à corps, atteignit le sommet. Les Hispano-anglais se battirent d'abord avec courage, puis commencèrent à fléchir. Le duc d'York jeta alors sa Cavale- rie sur les Anglais qui reculèrent. La Cavalerie française s'élança pour appuyer les Anglais qui se raffermirent. Les Anglo-espagnols du duc d'York contre-attaquèrent mais sans pouvoir refouler les franco-cromwelliens. Castelnau chargea ensuite durement le flanc droit des Anglo- espagnols. L'engagement gagna le Centre tandis que, sous l'attaque virulente des Français, l'aile droite des Espagnols commençait à reculer. 'Écrivit le duc d'York dans ses Mémoires. Condé partait battu. Dangereuse attitude d'esprit qui entraîne la réalisation de la prophésie. ~98~ Condé qui s'était posté dans les dunes près du Chemin de Furnes à la tête de deux escadrons frais, fonça sur les Français avec impétuosité. L'Infanterie française reçut, piques horizontales, ce choc terrible. Dans la mêlée qui s'ensuivit, Condé courut par deux fois le danger d' 'êtrel Siège de Dunkerque et de Fort Léon fait prisonnier. Ral- liant ses cavaliers, il se dirigea vers Zuydcoote par les prai- ries. Il y retrouva don Juan et le duc d'York, qui, comme lui, avaient dû battre précipitamment en retraite. Au Centre, le colonel anglais Grâce constata le désordre sur les flancs et commença à rétrograder vers le Canal de Furnes; il évita tout combat et ne perdit pas un seul homme. Ce mouvement individuel de fuite des Anglais, aggrava la situation déjà précaire des Alliés. 2 La retraite générale de l'armée anglo- Veurnesrtraete. "Le même mouvement de décrochage, sans ordre du commandant en chef, allait se reproduire durant l'offensive allemande sur la France, en 1940, lorsque le BEF [British Expeditionary 99 espagnole commença et se poursuivit jusqu'à Zuydcoote. Les fuyards gagnèrent Fûmes, Nieuport et Dixmude. 1 Pendant ce temps, Turenne n'ayant laissé qu'un faible contingent de Cavalerie pour garder son camp et ses bagages, le marquis de Lède en avait profité pour envoyer cinq escadrons de Cavalerie qui s'en étaient emparé. Le duc de Richelieu les chargea et les rejeta sur la contres- carpe. À midi la bataille était terminée. La prophétie de Condé s'était réalisée. 2 Pertes ♦Franco-anglais 400 tués et blessés. ♦Anglo- espagnols tués et prisonniers. D'après les mémoires mêmes de Turenne, l'armée anglo-espagnole avait éprouvé de grosses pertes mille morts, quatre mille pri- sonniers dont cinq cents offi- ciers. L'armée franco-anglaise n'avait perdu que cinq cents hommes. De nombreux prisonniers irlandais des contin- gents britanniques de l'armée espagnole s'engagèrent dans l'armée française. Conséquence de cette défaite anglo-espagnole Le gou- verneur espagnol de Dunkerque, le marquis de Lède, fut alors sommé par Turenne de capituler. Mais, sachant que la ville allait être remise aux Anglais, Lède répondit qu'il pré- férait mourir plutôt que de voir sa ville tomber entre leurs Force] décrocha sans ordre et retraita vers Dunkerque pour y rembarquer en abandonnant tout son armement sur les plages. Les pertes anglaises en tués, au cours de cette campagne de 1940 s'élevaient à 1% des effectifs engagés [soit tués sur hommes], et celles des Français à 3%, soit tués sur 'Selon Clausewitz, pour limiter les effets destructeurs de la poursuite après la défaite, le commandant en chef doit prévoir une forte arrière-garde, composée des meilleures troupes, commandée par le meilleur de nos généraux et soutenue aux moments critiques par l'armée toute entière, l'utilisation soigneuse du terrain, de fortes embuscades chaque fois que la hardiesse de l'avant-garde adverse et le terrain en offrent l'occasion...» [De la Guerre, chap XIII, p. 296]. Mais rien de cela ne fut fait par l'armée en déroute. 2 I1 avait joué perdant sa partie d'échecs; un jeu qui avait ôté la vie à plus de hommes. Tant il est vrai que l'ambitieux n'est jamais avare du sang des hommes.» 100 mains [entre les mains d'un protestant]. Le siège continua donc. Ce ne fut que le 25 juin que Louis XIV entra dans la ville, et la ville fut bientôt remise aux Anglais comme prime de leur abandon du camp allié. Après avoir entraîné la chute de Dunkerque, la ba- taille des Dunes amena la prise par les Français de Bergues le 1 er juillet, de Furnes le 3, de Dixmude le 6 juillet et à'Ou- denarde. Dunkerque resta anglaise pendant quatre ans. SOURCES & LECTURES ♦Éric Lefèvre, Dunkerque, la bataille des dunes, Charles Lavauzelle, Paris, 1981. ♦Lieutenant-colonel Jules Bourelly, Cromwell et Mazarin. Deux campagnes de Tu- renne en Flandre, la bataille des Dunes, Perrin, Paris, 1886. ♦Geoffroy Parker, The army of Flanders and the Spanish road, 1567-1659, the logistics of Spanish victory and defeat in the Low Countries' wars, Cambridge University Press, Cambridge, New York, Port Chester, 1990. ♦Robert A. Stradling, Europe and the décline of Spain, a study of the Spanish System, 1580-1720, Allen & Unwin, Londres & Boston, 1981. ♦Roger Hainsworth & Chris- tine Churches, The Anglo-Dutch naval wars, 1652-1674, Stroud Sutton GB, 1998. ♦Robert A. Stradling, The Armada of Flanders, Spanish maritime policy and European war, Cam- bridge university press, Cambridge, 1992. 101 S ''Christophe SLKim Mer des Caraïbes SOURCES & LECTURES POUR CABESTERRE *Historic hér- itage ofSt. Kitts, Nevis, Anguilla, Kathleen D. Manchester, Port of Spain, 1971. ♦Hilary Frederick, The Caribs and their colonizers. the problem of land, 35 Ludgate Hill, Londres, 1982. ♦James Grant, British Battles on land and sea, 4 volumes, Londres, 1884. ♦ Frank Kitson, Prince Rupert, admirai and general-at-sea, Con- statée, Londres, 1998. ♦Roger Hainsworth & Christine Churches, The Anglo-Dutch naval wars, 1652-1674, Sutton, Stroud, GB, 1998. ♦ Paul Butel, Histoire des Antilles françaises, XVIIe-XXe siècle, Perrin, Paris, 2002. ♦Albert Chambon, Les Noirs, leur longue marche, PubliSud, Paris, 1999. 102 Cabesterre Bataille de Date de l'action avril 1666. Localisation île de Saint-Christophe. La Cabesterre ou Capesterre est la partie Est de la côte des Petites Antilles 1 . La côte Ouest, sous le vent, s'appelle la Basse-Terre. Coordonnées géographiques moyennes de l'île 17 20' de latitude Nord, et 62° 45' de longitude Ouest. Conflit Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665-1667]. La France et le Danemark aidèrent la Hollande à remporter la victoire. Hostilités coloniales, c'est à dire commerciales. Contexte Les hostilités avec l'Angleterre ayant repris, la Compagnie française des Indes Occidentales espéra qu'une entente tacite maintiendrait la neutralité et la paix aux Antilles. Mais il n'en fut rien. Chefs en présence ♦Anglais colonel Reymes. ♦Français commandeur de Sales. Effectifs engagés ♦Anglais hommes. ♦Français inconnus. Stratégie ou tactique Assaut direct sur les positions retranchées. Résumé de l'action À Cabesterre, le colonel anglais Reymes fut défait par les Français. Avec des contingents venus de Névis et de Saint-Eustache, hommes, Watts 2 chercha à déloger les Français de leur partie de l'île de Saint-Christophe. Le gouverneur français, le commandeur de Sales se déroba par une feinte aux troupes anglaises de Cabesterre, fondit sur celles de Cayonne, les dispersa, livra un second combat aux Cinq-Combles le 22 avril 1666 et y mourut victorieux 3 . Pertes ♦Inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Du Vigneau put piller l'îlot anglais d'Anguilla... 'Généralement la plus élevée et exposée "aux vents" alizés. 2 Le gouverneur anglais de l'île de Saint-Christophe. 3 À La Cabesterre, le colonel anglais Reymes fut défait. 103 SOURCES & LECTURES ^Historié héritage of St. Kitts, Nevis, Anguilla, Kathleen D. Manchester, Port of Spain, 1971. ♦Hilary Frederick, The Caribs and their colonizers. the problem ofland, 35 Ludgate Hill, Londres, 1982. ♦James Grant, British Battles on land and sea, 4 volumes, Londres, 1884. ♦Frank Kitson, Prince Rupert, admirai and general-at-sea, Constable, Londres, 1998. ♦Roger Hainsworth & Christine Churches, The Anglo-Dutch naval wars, 1652-1674, Sutton, Stroud, GB, 1998. ♦ Paul Butel, Histoire des Antilles françaises, XVIIe-XXe siècle, Perrin, Paris, 2002. ♦Albert Chambon, Les Noirs, leur longue marche, PubliSud, Paris, 1999. S 1 Olristophfi {SLKills 104 Cayonne Bataille de Date de l'action avril 1666. Localisation Poste situé sur la côte de l'île de Saint- Christophe, Mer des Caraïbes. Aujourd'hui Cayon, 1722'Nordet62°43'Ouest. Conflit Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665-1667]. La France et le Danemark aidèrent la Hollande à remporter la victoire. Rivalités coloniales franco-anglaises exacerbées par l'agitation religieuse. Contexte Les hostilités ayant repris entre les Français et les Anglais, le conflit s'étendit rapidement aux Antilles. Pendant ce temps, une immense catastrophe —le Grand Incendie de Londres— détruisait les deux tiers de la capitale anglaise ainsi que la célèbre cathédrale Saint-Paul. C'était l'année 1666 et certains virent, dans les trois derniers chiffres, un signe du Malin. Chefs en présence ♦Anglais gouverneur Watts. ♦Français commandant de Sales. Effectifs engagés ♦Anglais réguliers et coloniaux. ♦Français la garnison française de Saint-Christophe comptait 900 hommes. Stratégie ou tactique Peu est connu sur ce combat. Les Anglais menèrent une tactique défensive et retranchée. Résumé de l'action Watts, gouverneur anglais de l'île de Saint-Christophe, avec des troupes anglaises venues de Névis et de Saint-Eustache 1 voulut déloger les Français de la partie sud de Saint-Christophe qu'ils occupaient. Le commandant de Sales, avec 900 hommes, fondit sur les troupes anglaises de Cayonne. Le combat fut sanglant. Il commença par un assaut que les Français lancèrent contre les Anglais retranchés. Finalement, les Anglais furent battus et retraitèrent. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Cette victoire contribua au renforcement de la présence française dans l'île. Un peu plus de hommes. 105 SOURCES & LECTURES ♦Hilary Frederick, The Caribs and their colonizers; the problem of land, 35 Ludgate Hill, Londres, 1982. ♦James Grant, British Battles on land and sea, 4 volumes, Londres, 1884. ♦D. Kathleen, Historié héritage ofSt. Kitts, Nevis, Anguilla, Manchester, Port of Spain, 1971 106 Cinq-Combles Bataille des Date de l'action 22 avril 1666. Localisation île de Saint-Christophe ou St-Kitts, îles-du- Vent, Antilles. Coordonnées géographiques moyennes de l'île 1720' de latitude Nord, et 62° 45' de longitude Ouest. Conflit Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665-1667]. La France et le Danemark aidèrent la Hollande à remporter la victoire. Rivalités coloniales exacerbées par l'agitation religieuse. Contexte Les hostilités avaient repris entre les Français et les Anglais. Le conflit s'étendit rapidement aux Antilles. Chefs en présence ♦Anglais gouverneur Watts. ♦Français commandant de Sales. Effectifs engagés ♦Anglais hommes. ♦Français 900 hommes. Stratégie ou tactique Assaut direct de positions retranchées. Résumé de l'action Watts, gouverneur anglais de l'île de Saint-Christophe, avec soldats anglais venus de Névis et de Saint-Eustache, tenta d'expulser les Français de la partie Sud de l'île. Le commandant de Sales attaqua aussitôt les troupes anglaises de Cayonne et les battit. Il les battit de nouveau le 22 avril 1666 aux Cinq-Combles où il fut tué. Le combat fut similaire à celui de Cayonne les Anglais, solidement retranchés, furent assaillis par les Français qui jouèrent de rôle offensif de la bataille. Les attaques françaises furent effectuées à la baïonnette, après une légère préparation d'artillerie et de mousqueterie. Pertes ♦le commandant de Sales fut tué. Conséquence de cette défaite anglaise Les troupes anglaises refluèrent. SOURCES & LECTURES ♦Hilary Frederick, The Caribs and their colonizers; the problem of land, 35 Ludgate Hill, Londres, 1982. ♦ James Grant, British Battles on land and sea, 4 volumes, Londres, 1884. *D. Kathleen, Historié héritage of St. Kitts, Nevis, Anguilla, Manchester, Port of Spain, 1971 107 Pointe-de-Sable Bataille de i a Date de l'action fin d'avril 1666. Localisation île de Saint-Christophe ou St-Kitts. Aujourd'hui Sandy Point, Conflit Hostilités coloniales. Deuxième Guerre anglo- hollandaise [1665-1667]. La France et le Danemark aidèrent la Hollande à remporter la victoire. Contexte Les hostilités avec l'Angleterre ayant repris, la Compagnie française des Indes Occidentales espéra qu'une entente tacite maintiendrait la neutralité aux Antilles. Mais il n'en fut rien, les Anglais attaquèrent bientôt les Français. Chefs en présence ♦Anglais colonels Watts, colonel Morgan; colonel Reymes. ♦Français Longvilliers de Poincy. Effectifs engagés ♦Anglais hommes. ♦Français 350 hommes, sans compter les Indiens Caraïbes. Stratégie ou tactique Assaut et combat au corps à corps. Les Anglais allaient être évincés de Saint-Christophe. Résumé de l'action Une dernière bataille à la Pointe-de- Sable mit aux prises les Anglais des colonels Watts et Morgan, avec les 350 Français de Longvilliers de Poincy. 1 Les boucaniers de Morgan se firent massacrer à l'attaque du blockhaus français. Les Irlandais catholiques changèrent de camp 2 . Les Indiens Caraïbes arrivèrent au secours des Français. Finalement, le colonel Reymes capitula. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Tous les quartiers anglais de Saint-Christophe tombaient aux mains des Français. La précipitation de Watts à renverser la décision dans les Antilles fit que, d'assaillants, les Anglais passèrent sur la défensive. Cette éviction des Anglais de Saint- Christophe allait les pousser, en guise de représailles, à attaquer la Martinique et les Saintes. 'Qui se fit tuer, de même que les deux chefs anglais. 2 Et passèrent aux Français. Ils étaient traités avec mépris par les soldats anglo- protestants, et, de ce fait, avaient tendance à passer aux Français à la moindre occasion, dès que leurs officiers anglais se laissaient aller à quelque distraction. ~108~ SOURCES & LECTURES ♦Vincent K. Hubbard, Swords, Ships & Sugar History of Nevis to 1900, Londres. ♦ T'Ae soldier's guide being an essay offer'd to ail of that profession. Authoris'd by many late examples, especially in the late wars between France and Rolland; containing divers observations upon several remarkable accidents, which happened in those wars, imprimé pour Bery, Tooke et Ja. Tonson, Londres, 1686. ♦Eduard Wagner, European weapons and warfare, 1618-1648, Traduit de l'allemand Wehr, und Waffen im Dreissigjàhrigen Krieg, Octopus Books, Londres, 1979. +The Dominica story. A history of the island, Lennox Honychurch, The Dominica Institute, 1984. ♦Jean-Baptiste Du Tertre, Histoire générale des isles de St. Christophe, de la Gvadelovpe de la Martiniqve, et avtres dans l 'Amériqve, où l'on verra l'establissement des colonies françoises dans ces isles; leurs guerres ciuiles & estrangeres, & tout ce qui se passe dans les voyages & retours des Indes. ... De plus, la description de tous les animaux de la mer, de l'air, & de la terre & vn traité fort ample des mœurs des saunages dupas, J. Langlois & E. Langlois, Paris, 1654. 109 110 Saint-Pierre siège de Date de l'action 31 juillet 1666. Localisation Ville située [14°45'Nord, 611 l'Ouest] sur la côte ouest de la Martinique, et détruite en 1902 par l'éruption de la Montagne Pelée. Conflit Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665-1667]. La France et le Danemark aidèrent la Hollande à remporter la victoire. Hostilités coloniales. Contexte Les hostilités avec l'Angleterre ayant repris, la Compagnie française des Indes Occidentales espéra qu'une entente tacite maintiendrait la neutralité dans les Antilles. Mais il n'en fut rien. Chefs en présence ♦Anglais amiral Francis Willoughby. ♦Français commandant d'Elbée. Effectifs engagés ♦Anglais 18 vaisseaux de guerre. ♦Français 3 navires de guerre. Stratégie ou tactique Combat d'artillerie de marine, soutenu par l'artillerie côtière, et début d'abordage. Résumé de l'action Francis Willoughby venait attaquer Saint-Pierre-de-La-Martinique, le 31 juillet 1666, mais dans la rade Le LYS COURONNÉ [40 canons, d'Elbée] avec La JUSTICE [32 canons] 1 et Le SAINT-ANTOINE, tinrent tête aux... 18 navires de l'escadre anglaise, lesquels, après un combat au canon et un début d'abordage, battirent en retraite de façon incompréhensible. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Le coup de main anglais contre Saint-Pierre de La Martinique ne put se faire. Saint-Pierre fut ainsi épargnée, les Anglais n'ayant pas escompté une résistance aussi vive et ne voulant pas risquer d'endommager leurs unités dans une opération secondaire. 'Une grande frégate. Le LYS était un petit vaisseau. -111- SOURCES & LECTURES ♦André Cabuzel Banbuck, Histoire politique économique et sociale de la Martinique sous l'ancien régime 1635-1789, Société de distribution et de culture, Fort-de-France, 1972. ♦Histoire de la Martinique, par Armand Nicolas, Paris, L'Harmattan, 1996. ♦L'esclave en Guadeloupe et en Martinique du XVIIème au XIXème siècle. René Belenus, Pointe-à-Pitre, Jasor. 1998. May, Louis Philippe, 1905. May, Louis Philippe, 1905- Histoire économique de la Martinique 1635-1763 PUBLISHER Paris, Rivière, 1930. ♦ Richard Chenevix, Gustavus Adolphus in Germany and other lectures on the Thirty Years'War, K. Paul, Trench, Trubner, Londres, 1892. 112 Moiltltsbay. Bataille navale de Date de l'action 13 août 1666. Localisation Baie de Mountsbay, à l'extrémité de l'Angleterre. Coordonnées géographiques 50° 03' de latitude Nord, et 05° 25' de longitude Ouest. Conflit Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665-1667]. La France et le Danemark aidèrent la Hollande à remporter la victoire. Hostilités coloniales avec l'Angleterre, en Europe, en Amérique du Nord, comme dans les Antilles. Contexte Le 13 août 1666, les deux frégates de Saint- Malo Le NOTRE-DAME-DU-MONT-CARMEL et Le Baie st-ivea^- Bataille navale de Mount'sBay Océan Atlantique SAINT-LAZARE, commandées par Louis de La Barre d'Arbouville de Groslieu, attaquèrent 6 navires anglais dans la baie de Mountsbay. Chefs en présence ♦Le Commandeur de l'Ordre de Notre- Dame du Mont-Carmel 1 Louis de La Barre d'Arbouville de Groslieu. Effectifs engagés ♦Marine Royale 2 frégates françaises. ♦Royal Navy 6 "unités" anglaises, sans précision de 'Groslieu avait baptisé une frégate du nom de l'Ordre de chevalerie dont il était membre. ~ 113- types, probablement frégates et plus petit; avant l'intervention de trois grandes frégates le lendemain. Stratégie ou tactique canonnades et abordages. Résumé de l'action Le combat fut extrêmement violent canonnades, fusillades, terribles abordages, combats au corps à corps. À son issue, 4 vaisseaux anglais furent pris et 2 détruits. Mais le lendemain, Le NOTRE-DAME-DU- MONT-CARMEL fut, lui-même, surpris par 3 grandes frégates 2 renforcées le lendemain par deux autres. Le NOTRE-DAME-DU-MONT-CARMEL résista jour et nuit, repoussa deux fois l'abordage du PARADOX de Léonard Guy, de L'OXFORD et de leurs conserves; et n'ayant plus que 17 survivants autour de lui, couvert de blessures, le téméraire Groslieu mourut les armes à la main, face aux Anglais. Le combat dura 24 heures sans interruption. Conséquence de ces combats dont l'un fut une victoire et l'autre une défaite, pour chacun respectivement. Groslieu fut tué ainsi que tous ses hommes. C'était la veille de la fête de Notre-Dame, le 14 août 1666 3 . 2 Dont The PARADOX de Léonard Guy et The OXFORD. 3 Groslieu voulait fort probablement célébrer par un haut fait la fête religieuse de Notre-Dame qui correspondait à celle de son Ordre de chevalerie. Il mourut sans doute heureux d'offrir sa vie en l'honneur de sa Sainte Patronne. Le christianisme n'avait pas adouci tous les mœurs!... surtout pas à cette époque de guerres religieuses. -114- Saintes. Bataille des Date de l'action 15 août 1666. Localisation Antilles. Coordonnées géographiques moyennes de l'archipel 15° 50' de latitude Nord, et 61° 40' de longitude Ouest. î ère Phase Bataille navale des Saintes % èmc Pbase L'approche 12 avril 1782 » ' ' I il ' -I »r \ \ \ \ Veat d'Est 4 8 V \> / 4 f 4 A / f 4 f i ' i ' i f Ankmt fit N O E S I Océan Atlantique x^ I yr— \ *- _ \ I % si __*"?*- Bataille navale *%^ du Cap Dungeness C* Fin septembre 1666 Chefs en présence ♦Anglais amiral Thomas Allen. ♦Français capitaine comte Louis de La Roche-Saint- André [Le RUBIS]; capitaine Rabesnières-Treillebois [Le BOURBON]. Effectifs engagés ♦Anglais 25 vaisseaux. ♦Français 14 vaisseaux franco-hollandais. Tactique Combat au canon. Les Anglais, plus nombreux, pouvaient encercler les Français ou les attaquer en tenailles, par les deux bords. Résumé L'arrière-garde de la flotte française était composée de 14 navires, dont la petite division hollandaise ~ 119- qui suivait depuis Toulon. Par gros temps cette escadre vint donner de la tête sur une forte escadre anglaise au Cap Dungeness. L'amiral anglais, Thomas Allen, les chargea. Le BOURBON [Rabesnières-Treillebois] et Le MAZARIN [Villepars], après un violent combat contre six navires anglais 1 , réussirent, en mauvais état, à décrocher, à fausser compagnie aux Anglais, et à regagner le Havre. Ils y furent rejoints par Le MERCŒUR [Thurelle] et Le PRINS TE PAARD 2 dont les 2 compatriotes L'OOMS et Le ROETERING avaient dû se jeter à la côte. Entouré par 3 vaisseaux anglais, Le DRAGON [Préaux-Mercey] en avait démâté deux puis avait réussi à décrocher pour gagner Dieppe. Le TRIOMPHE s'en tira fort bien aussi. Les Anglais ne capturèrent que Le RUBIS 3 . Ce dernier tint tête durant 7 heures à 9 vaisseaux anglais, et abattit de nombreux marins ennemis dont une quarantaine au seul navire du capitaine Digby. Ayant, lui-même, 116 hommes hors de combat, son capitaine, le comte Louis de La Roche- Saint-André finit par se rendre, pour épargner du massacre final les survivants. Pertes ♦importantes de part et d'autre. Conséquence de cette défaite franco-hollandaise Cette belle conduite valut au comte de La Roche-Saint-André sa libération immédiate et son rapatriement par le roi d'Angleterre; de la part du duc d'York, une épée, et, de Louis XIV, le collier des Ordres avec le commandement d'une escadre le 27 août 1667. Les autres prisonniers français furent également choyés en Angleterre par le chevalier Carteret 4 , Jerséyen ou Gascon devenu Commissaire Général de la Royal Navy. 'Contre lesquels Rabesnières tira plus de coups à double charge. 2 Du Hollandais Verburg. 3 Un petit vaisseau de ligne de 50 canons. 4 Jerséyen selon l'Encyplopaedia Britannica. Sir George Carteret, né vers 1610 dans l'île de Jersey ["probablement", selon l'Encyplopaedia Britannica], archipel anglo-normand, d'autres pensent en Gascogne. Il devint propriétaire colonial du New Jersey. D'ailleurs, aujourd'hui, un bourg de habitants du comté de Middlesex, dans le nord-est de l'Etat américain du New Jersey, porte son nom. Sir George devint officier de la Royal Navy, puis lieutenant- gouverneur de Jersey. Il transforma cette île en forteresse royaliste durant la Guerre Civile anglaise. Il prit fait et cause pour les Stuart, et, de ce fait, fut nommé chevalier puis baronnet. Après la prise de l'île, en 1651, par les Parlementaires [Têtes Rondes], il se réfugia en France puis retourna en Angleterre à la Restauration 1660 pour devenir un puissant homme politique. En 1667, il abandonna son poste de Commissaire Général de la Royal Navy lorsque le Parlement l'accusa de laxisme dans la gestion du budget naval. En 1664, il reçut en toute propriété la moitié du New-Jersey. ~120~ AntlgUCl. Attaque sur Date de l'action du 4 au 10 novembre 1666. Localisation île des Antilles. Coordonnées géographiques 1703' de latitude Nord, et 61° 48' de longitude Ouest. Conflit Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665-1667]. La France et le Danemark aidèrent la Hollande. Hostilités avec l'Angleterre, en Europe comme dans les Antilles. Contexte Le 25 octobre 1666, l'amiral Lefebvre de La Barre mit à la voile, avec 7 petits vaisseaux de commerce armés transportant 166 canons. Il était accompagné par le gouverneur de la Martinique, le gouverneur de la Guadeloupe, l'Intendant de la Compagnie Française des Indes Occidentales, et par 130 hommes du Régiment de Poitiers, renforcés de deux compagnies d'Infanterie, outre les marins. Concentrée à la Guadeloupe, l'expédition tint un Conseil de Guerre qui décida de faire voile vers S'-Kitt's 1 . Le Conseil prit aussi la décision, afin de faire d'une pierre deux coups, de s'approcher d'Antigua afin de reconnaître l'île et ainsi de s'assurer s'il serait prudent de l'attaquer avant de continuer vers Saint-Christophe. L'île de Saint-Christophe au moment des attaques anglaises et de la riposte de Sales. Chefs en présence ♦Escadre française Lefebvre de La Barre était le commandant en chef, de Clodoré était gouverneur de La Martinique, Dulion gouverneur de La Guadeloupe, Chambre agent de la Compagnie, le capitaine d'Orvillier commandait les 130 soldats du Régiment du Poitou et deux compagnies d'Infanterie de Marine [coloniale]. Effectifs engagés *Le FLORISSANT [navire- amiral, 28 'L'île de Saint-Christophe, pour les Anglais. -121 canons]; Le LYS [40 canons], La JUSTICE [32 canons], Le SAINT-SÉBASTIEN [26 canons], La VIERGE [18 canons], La BERGÈRE [8 canons], L'AFRICAINE [14 canons! ANTIGUA 1. St. Mn't ilarhmr. t. Fit» WtoHta Hari* 3. FtimtnHh t. En S Ui\ Unit,»*-. OU .-*• Cmlià!. Bt Hurla t Pai t i-ohm. Stratégie ou tactique L'attaque sur Antigua n'était d'abord qu'une diversion pour l'État-Major français. Mais la mauvaise qualité du commandement anglais fit que les Français s'emparèrent de l'île sans trop savoir quoi en faire par la suite. De ce fait, ils laissèrent cette colonie sans aucune garnison française. À peine étaient-ils repartis, que l'île fut envahie par une importante troupe d'Indiens Caraïbes venant des îles de Saint-Vincent et de La Dominique. Ces Indiens voulaient régler de vieux comptes. Ils massacrèrent de nombreux planteurs anglais, pillèrent et violèrent les femmes. Cette attaque française servit de leçon aux Anglais après cette occupation qui dura de 1666 à 1667, ils construisirent 40 forts autour de cette minuscule 2 Au cours de la seconde attaque, deux coups de mousquet seulement furent tirés! ~122~ île 3 . Résumé de l'action L'expédition française quitta La Guadeloupe le 2 novembre, fit voile sur Antigua sous pavillon anglais afin de tromper l'ennemi. En atteignant Antigua, les Français essayèrent d'entrer dans le port de St- John's. Mais les vents contraires les obligèrent à se diriger vers la Baie des Cinq-Îles, à l'Ouest, défendue, à cette époque, par deux forts. Le plus petit des deux, qui semble n'avoir été qu'une butte artificielle fortifiée 4 , comprenait 6 canons. La garnison du petit fort commença à ressentir des soupçons sur la nationalité des arrivants en voyant les Français sonder la passe avec grande précaution. Le commandant du fort donna immédiatement l'ordre de tirer de toutes ses pièces sur les Français. Le SAINT- CHRISTOPHE 5 et La VIERGE [18 canons] ripostèrent alors et réduisirent le fort et la rade des Cinq-Îles 6 . Le FLORISSANT [28 canons; battant pavillon de La Barre] et La JUSTICE [32 canons] attaquèrent et neutralisèrent une demi-lune. Le grand fort en pierres de taille se situait à l'endroit où plus tard furent installées les batteries de Goat's Hill 7 . Il portait 8 canons. Les navires français arrivèrent devant ce fort, jetèrent l'ancre à portée de pistolet et ouvrirent un feu d'enfer qui força les artilleurs anglais à abandonner leurs canons pour aller se mettre hors de portée. Dans leur précipitation, ils abandonnèrent le drapeau au mât. La compagnie de débarquement d'Orvilliers coupa la retraite aux fuyards. Les Français allèrent aussi prendre possession des deux forts abandonnés dont ils vidèrent les magasins d'habillement! Le lendemain, vers 04h00 du matin, Clodoré débarqua avec 200 hommes sur la plage. Guidé par Baston, un Français qui s'était récemment exilé de cette île d'Antigua, il se mit en marche vers le fort-résidence du gouverneur anglais, le colonel Carden. Ce fort était situé à deux kilomètres de la côte. Sa garnison combattit un 'Entre 1672 et 1800. 4 Fortiiïée par une redoute ou une casemate. 'Anciennement nommé SAINT-SÉBASTIEN; 26 canons. ''C'était le 4 novembre. 'Renseignements fournis par les Services Historiques d'Antigua. 123 moment puis se rendit. Le colonel Carden, le colonel Monk et 30 autres officiers anglais furent faits prisonniers et la résidence brûlée. Le gouverneur anglais fut emmené sur le navire-amiral français. Le 4 novembre, 240 Français débarquèrent de nouveau à l'aube, en deux compagnies, et, guidés par Baston, atteignirent une grande maison située sur une colline. Là, ils envoyèrent un trompette sommer les occupants de se rendre 8 , parmi lesquels se trouvait Madame Carden, femme du gouverneur. Le trompette transportait une lettre du colonel Carden, qui signifiait qu'il avait été très bien traité par les Français et qu'il leur conseillait de ne pas attendre jusqu'à la dernière extrémité pour capituler. Mais le commandant en chef de cette maison- forte refusa en termes polis de rendre son épée sans combat. Ce qui était tout à son honneur, vu, bien entendu, sous l'angle d'un soldat. Lorsqu'il reçut la réponse, le commandant français fit préparer un assaut pour s'en emparer de vive force. La première tentative, lancée par le détachement du Régiment de Poitiers et le sieur d'Orvillier, se heurta à une résistance farouche et retraita en désordre. Ce que voyant, Clodoré se précipita pour rallier une trentaine d'hommes et quelques officiers, et se lança dans un nouvel assaut qui emporta la position. La porte fut enfoncée. Sur ces entrefaites, un bataillon anglais de 400 hommes apparut sur une colline située immédiatement derrière la maison-forte. Clodoré regroupa ses forces en deux unités; l'une tâcha de résister aux Anglais tandis que l'autre [commandée par d'Orvilliers] occupa à la pointe du fusil la totalité de la maison-forte. D'Orvilliers entra dans une pièce et trouva le colonel anglais Quest 9 "assis dans un fauteuil, avec une paire de pistolets dans les mains" et entouré de quelques soldats anglais. Le colonel Quest "voulait demander quartier", mais un soldat français se méprit en apercevant les pistolets et lui traversa le corps d'une balle. Les soldats qui entouraient l'officier anglais "Les sommations pouvaient être transmises à la voix, au tambour ou à la trompette. ' J Qui avait pris le commandement de l'île après la capture du gouverneur Carden. ~124~ réagirent trop vivement, et, de ce fait, furent tous tués. Dès que Clodoré sut qu'il y avait des morts, il fit cesser le feu, ce qui sauva la vie d'environ 50 autres soldats anglais qui s'étaient cachés ou retranchés dans une autre partie de la maison. Les Français brûlèrent le bâtiment et plusieurs autres du voisinage. Une cinquantaine d'Anglais avaient ainsi perdu la vie. Les Français emmenèrent la cinquantaine de prisonniers vers les vaisseaux pour les embarquer à destination de Saint-Christophe avec les blessés français, parmi lesquels était Baston, l'instigateur et guide de l'attaque 10 . Le colonel Quest, mortellement blessé, fut transporté vers les vaisseaux français et vers Saint- Christophe où il mourut. Les prisonniers partis, les Français tinrent un autre Conseil de Guerre qui décida d'envoyer un trompette sommer les habitant de se rendre à défaut de quoi leurs biens seraient brûlés. Il fut secrètement décidé que, si les habitants anglais refusaient de se rendre, l'escadre française partirait immédiatement vers Saint-Christophe sans brûler l'île, ce qui d'ailleurs était au-dessus de ses moyens. Mais, contre toute attente, les Anglais acceptèrent de négocier une capitulation. La frégate française Les ARMES-D'ANGLETERRE 11 fut désignée comme lieu de négociation. Le 10 novembre 1666, Clodoré et Chambre furent rejoints par des officiers supérieurs anglais [colonel Buckley, Capitaine Winthorp...] afin de signer la capitulation générale. Tout, armes, munitions, forts, batteries, devait être livré aux Français. Les Anglais étaient autorisés à garder leurs biens personnels et leurs propriétés, à pratiquer leur religion 12 , et le colonel Carden devait être libéré. La capitulation fut signée le 10 novembre. Or, le 12, le colonel Buckley vint voir les Français pour leur annoncer que 900 soldats anglais venaient d'arriver de La Barbade, ce qui, dit-il, ne les empêchait pas de se plier aux termes du traité, mais... si les Français voulaient bien se prêter aux aléas d'une bataille, les soldats "'Il mourut plus tard des suites de ses blessures. l 'Une prise anglaise. 12 Excepté dans le voisinage immédiat de la résidence du nouveau gouverneur français. ~125~ anglais de l'île, qui, eux, avaient capitulé, n'interféreraient pas.» Devant cette étrange proposition énoncée par un soldat anglais qui était censé avoir capitulé, les officiers français décidèrent de garder Buckley comme otage, mais Clodoré s'y opposa car cet Anglais était venu sous pavillon parlementaire 13 . Il fut donc autorisé à débarquer des "ARMES-D'ANGLETERRE", mais à terre, le commandant en chef des troupes de terre, Giraud, le fit mettre en état d'arrestation et interner à bord du navire-amiral français. L'escadre française mit à la voile vers Saint- Christophe et arriva le 15 novembre devant cette île. Après quelques jours à Saint-Christophe, Clodoré fit voile vers La Martinique, puis accompagné d'une escadre de 6 frégates, revint à Antigua. Il y arriva le 30 novembre et trouva tout changé. Le colonel Daniel Fitche était devenu gouverneur anglais d'Antigua à la place du colonel Carden, et l'île avait été renforcée par des troupes de La Barbade. Monsieur de Clodoré envoya aussitôt un trompette au colonel Carden pour exiger qu'il se plie aux termes du Traité de Capitulation et que les habitants capitulent aussi. Comme Carden voulait obtempérer et se soumettre aux Français selon la parole donnée, il fut arrêté et emprisonné par le colonel anglais Fitche. Le commandant français le fît libérer par la force et Carden embarqua sur les navires français où il informa les Français de la présence de Fitche et de ses troupes à Pope's Head. Clodoré fit lever l'ancre et fit voile à destination de Pope's Head la nuit même. Le matin, Fitche fit envoyer un message à Clodoré 14 l'informant qu'il ne voulait plus se plier aux clauses du Traité de Capitulation. Le commandant français fit immédiatement débarquer des Troupes de la Marine. Mais à peine eurent- elles mis pied à terre qu'elles virent s'avancer une troupe de soldats anglais brandissant un drapeau blanc. Les Anglais proposèrent de renoncer à toute propriété sur l'île à condition que le gouverneur Fitche fut inclus dans le traité de paix. Pour toute réponse, Clodoré fit avancer sa ligne de bataille. Il se passa alors un fait rare dans les annales "Ce qui était absurde puisque Buckley était prisonnier de guerre. Giraud fut plus avisé que Clodoré. 14 Désormais ancré devant Pope's Head. ~126~ militaires des deux nations. Alors que les Français, en ligne, approchaient des 900 soldats anglais, en ligne de bataille eux-aussi, ces derniers ne tirèrent que deux coups de fusil 15 . Ce fut le seul sang versé durant cette "bataille", car, à la vue de la troupe de débarquement des Français munie de quatre canons, le colonel Fitche avait lui-même pris la fuite dans une embarcation avec le colonel Warner et quelques hommes. En partant, il avait simplement lancé à ses propres troupes qu'il abandonnait sur place, ces quelques mots "Que Dieu me garde et vous vienne en aide aussi!" Ce qui n'était pour eux qu'une mince consolation. Pertes ♦L'île fut ensuite totalement pillée par les Français. Des 800 esclaves qui travaillaient dans les plantations anglaises de l'île, les Français en emmenèrent 500. Les planteurs anglais réussirent à cacher les autres. Conséquence de cette défaite anglaise Antigua resta quelques mois colonie française, quoique sans aucune utilité pour la France. L'année suivante, au Traité de Bréda, Louis XIV l'échangea avec l'Angleterre contre quelques avantages ailleurs. SOURCES & LECTURES 4Y. Attema, St. Eustatius, a short history of the island and its monuments, Walburg Pers, Zutphen, 1976. ♦Johannes Hartog, History of St. Eustatius, De Witt Stores 1976. ♦Histoire des Antilles, Jacques Adelaïde-Merlande, in La grande encyclopédie de la Caraïbe, Sanoli, 1990. ♦Michel Devèze, Antilles, Guyanes, la mer des Caraïbes, de 1492 à 1789, SEDES, Paris, 1977. ♦Antopine Gisler, L'esclavage aux Antilles françaises XVIIe-XIXe siècle, contribution au problème de l'esclavage, Karthala, Paris, 1981. 15 Dont l'un des deux blessa... un soldat anglais[!] ~127~ /•. Q D Artilleurs et pièce d'artillerie de Louis XIV 128 Saint-Eustache siège de Date de l'action novembre ou décembre 1666. Localisation île des Antilles [1730'Nord, 6259'Ouest] appelée Sint Eustatius en néerlandais; elle est située à une vingtaine de kilomètres au de l'île de Saint- Christophe. Conflit Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665-1667]. La France et le Danemark aidaient la Hollande. Hostilités coloniales avec l'Angleterre, en Europe comme dans les Antilles. Contexte Au début de mai 1666, Lord Willoughby envoya son neveu — le lieutenant-général Henry Willoughby avec 800 hommes — renforcer le colonel William Watts à Saint- Christophe. En chemin, il apprit que les Français venaient de s'emparer de St-Kitts [Saint-Christophe], aussi Willoughby débarqua-t-il ses troupes à Névis et Antigua. Là, il attendit de nouveaux ordres de son oncle. Chefs en présence ♦Lefebvre de La Barre commandait l'ensemble des forces françaises. Effectifs engagés ♦inconnus. Stratégie ou tactique Attaque contre le fort qui couvrait l'île. Après la conquête de St-Kitts, les Français voulurent, dans un but stratégique, se débarrasser des habitants. Caucasiens 1 furent obligés de quitter l'île. 2 Les Anglais furent déportés vers Névis, Montserrat, Antigua, la Jamaïque, la Virginie, les Bermudes et Saint-Domingue. Les Irlandais, à leur demande, furent envoyés vers des colonies françaises Saint-Barthélémy, La Martinique et La Guadeloupe. Ils demandèrent à prêter serment d'allégeance à la France. Résumé de l'action L'escadre française de La Barre, Le 'C'est à dire, bien entendu, des Blancs, par opposition aux Indiens et aux esclaves africains. 2 Ce nettoyage ethnique, qui faisait suite à plusieurs tentatives des populations anglaises de l'île d'expulser les populations françaises numériquement moins importantes, peut être comparé à la Déportation des Acadiens qui eut lieu moins d'un siècle plus tard en Nouvelle-France. Pourtant il fut exécuté en tenant compte des familles, contrairement aux Acadiens dont les familles furent dispersées au hasard des arrestations et des destinations dans l'une des Treize Colonies américaines, dans les Antilles ou en Angleterre. De plus, la Déportation des Acadiens ne fut pas exécutée en représailles d'une tentative française d'expulser les Anglais, mais plutôt par le refus des Acadiens de prêter serment d'allégeance au roi d'Angleterre. ~129~ SAINT-CHRISTOPHE 3 , La VIERGE [18 canons], Le FLORISSANT [28 canons] [La Barre], La JUSTICE [32 canons], s'emparèrent de Saint-Eustache en novembre ou décembre 1666. Après le débarquement, effectué sous la protection des canons de la Marine Royale, ils s'emparèrent par assaut d'un fort de protection, et l'île capitula. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise 80 Français y furent laissés en garnison, ce qui était fort insuffisant. FORTIFICATIONS EN 1667 calllnt riu CuLvr r . Carte topogrftphiqup de l'île de Monteerrat SOURCES & LECTURES ^Y. Attema, St. Eustatius, a short history of the island and its monuments, Walburg Pers, Zutphen, 1976. ♦ Johannes Hartog, History of St. Eustatius, De Witt Stores 1976. ^Histoire des Antilles, Jacques Adelaïde-Merlande, in La grande encyclopédie de la Caraïbe, Sanoli, 1990. ♦Michel Devèze, Antilles, Guyanes, la mer des Caraïbes, de 1492 à 1789, SEDES, Paris, 1977. ♦Antopine Gisler, L'esclavage aux Antilles françaises XVlle-XLXe siècle, contribution au problème de l'esclavage, Karthala, Paris, 1981. 3 Ou SAINT-SEBASTIEN, 26 canons. 130 1 OuttgO. Attaque sur Date de l'action décembre 1666. Localisation île des Antilles située au de Trinidad par 1 11 5' de Latitude Nord et 6040' de Longitude Ouest. Conflit Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665-1667]. La France et le Danemark aidèrent la Hollande à vaincre. Rivalités coloniales avec l'Angleterre, en Europe comme dans les Antilles. Contexte Les hostilités avec l'Angleterre ayant repris, la Compagnie française des Indes Occidentales espéra qu'une entente tacite maintiendrait la neutralité aux Antilles. Mais il n'en fut rien. Le 25 octobre 1666, l'amiral Lefebvre de La Barre mit à la voile, avec 7 petits vaisseaux de guerre transportant 166 canons. Il était accompagné par le gouverneur de la Martinique, le gouverneur de la Guadeloupe, l'Intendant de la Compagnie Française des Indes Occidentales, et par 130 hommes du Régiment de Poitiers, renforcés de deux compagnies d'Infanterie, outre les marins. Concentrée à La Guadeloupe, l'expédition tint un Conseil de Guerre qui décida de faire voile vers S'-Kitt's [Saint-Christophe] 1 . Chefs en présence ♦Escadre française Lefebvre de La Barre était le commandant en chef, de Clodoré était gouverneur de la Martinique, du Lion gouverneur de la Guadeloupe, de Chambre agent de la Compagnie, le capitaine d'Orvillier commandait les 130 soldats du Régiment du Poitou et deux compagnies d'Infanterie de Marine [coloniale]. Effectifs engagés ^Des vaisseaux marchands armés Le FLORISSANT [navire-amiral, 28 canons]; Le LYS [40 canons], La JUSTICE [32 canons], Le SAINT- SÉBASTIEN [26 canons], La VIERGE [18 canons], La BERGÈRE [8 canons], L'AFRICAINE [14 canons]. Stratégie ou tactique Bombardement des défenses, d'abord, puis débarquement et assaut sur de petits postes retranchés. Résumé de l'action Lefebvre de La Barre réduisit Tobago Le Conseil décida en même temps de s'approcher d'Antigua afin de reconnaître l'île et de s'assurer s'il serait prudent de l'attaquer avant de continuer vers Saint- Christophe. ~131~ avec la petite flotte de la Compagnie des Indes Occidentales. Il attaqua séparément les ouvrages de défense, d'abord par un lourd bombardement préparatoire. Ensuite, les garnisons durent faire face à des assauts acharnés, effectués par des compagnies d'Infanterie Légère. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Le gouverneur français de Tobago expulsa les Anglais de cette île. SOURCES & LECTURES ♦Jean d'Estrées, maréchal de France, A true relation ofthe late action between the French and Dutch at Tobago ... giving an account of ... the assault made by the Count d'Estrées, both by sea and land, for the gaining ofthe said place ... Londres, 1677. ♦Alexandre Olivier Exmelin, Histoire des frères de la côte, flibustiers et boucaniers des Antilles, J'ai lu l'histoire, Paris, 1984. ♦Pierre Pluchon, Histoire des Antilles et de la Guyane, Privât, Toulouse, 1982. 132 MOTltSerrat. Attaque sur Date de l'action février 1667. Localisation île des Antilles; 16°45'Nord, 6212'Ouest. Conflit Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665-1667]. La France et le Danemark aidèrent la Hollande à remporter la victoire. Hostilités coloniales avec l'Angleterre, en Europe comme dans les Antilles. Rivalités coloniales. Contexte Les hostilités avec l'Angleterre avaient repris. En représailles à leur expulsion de Saint-Christophe, les Anglais tentèrent de s'emparer de La Martinique et des Saintes. Les Français ripostèrent en attaquant Montserrat. Chefs en présence ♦Français Lefebvre de La Barre. ♦Anglais inconnus. Stratégie ou tactique Certaines îles possédaient un "nid d'aigle" 1 , refuge de montagne où la garnison pouvait en principe se retirer et résister plus efficacement en attendant des secours navals. Le Vieux-Fort de Montserrat, à l'embouchure de la rivière Briskets [ou Rivière Belham] protégeait le premier établissement blanc connu sous le nom de Vieille-Route. Ce fort en palissade fut commencé en 1632. Presque toutes les plages de la côte Ouest de l'île, à partir de la Baie Carrs jusqu'à la Pointe Palmetto, 2 étaient couvertes de retranchements qui avaient été commencés en 1630 pour résister aux attaques indiennes. Entre 1640 et 1660, des redoutes pour batteries côtières avaient été construites à la Baie Carrs, à la Baie Osborne, à la Baie Bransby 3 et à la Pointe Palmetto. Le Fort-Neuf à l'embouchure de Aymers Ghaut, à Kinsale, protégeait le secteur. Il fut sans doute construit dans les années 1650 4 . Résumé de l'action Montserrat fut pris d'assaut, après une bonne préparation d'artillerie, par La Barre et son escadre, Le SAINT-CHRISTOPHE, La VIERGE [18 canons], Le FLORISSANT [28 canons; pavillon de La Barre], et La JUSTICE [32 canons], le 10 février 1667. Là aussi, les colons irlandais demandèrent à prêter serment d'allégeance à la France. 'Celui-ci s'appelait Le Jardin. aujourd'hui Shoe Rock. 3 Baie des Renards aujourd'hui. "Données fournies par les Services Historiques de l'île de Montserrat. ~133~ Lorsque cette expédition de 1667 sur Montserrat se fit, les Indiens Caraïbes en profitèrent pour attaquer l'île et régler des comptes anciens 500 Indiens se lancèrent sur le sentier de la guerre. Les Caraïbes brûlèrent les plantations et les granges, démolirent le fort et en massacrèrent la garnison anglaise. colons Irlandais passèrent aux Français et demandèrent à faire acte d'allégeance à la France. Un Irlandais conduisit les Français au "Jardin", nid d'aigle de montagne où les planteurs anglais s'étaient réfugiés avec leur famille. Les Français les forcèrent à capituler. 5 Les planteurs anglais furent déportés à la Jamaïque. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Les Français gardèrent Montserrat durant quatre mois. Après quoi l'île fut rendue aux Anglais conformément aux clauses du Traité de Bréda, en juillet 1667. SOURCES & LECTURES ♦Colonel Malenfant Des colonies, et particulièrement de celle de Saint-Dominque mémoire historique et politique, on l'on trouvera 1. Un exposé impartial des cuses et un Précis historique des guerres civiles qui ont rendu cette dernière colonie indépendante; 2. Des Considérations sur les moyen de la rattacher à la métropole, d'y ramener une paix durable, d'en rétablir et accroître la prospérité, sans données de publication, Paris, 1814. ♦Acte Royal de Louis XIV, roi de France, du 30 mars 1647, Ordonnance... contre les officiers et soldats qui abandonnent les troupes d'infanterie angloises, escossoises et irlandaises, estant à la solde de S. M., avec défenses de les laisser sortir du Royaume sans congé, Sans nom de publication, au sujet des déserteurs anglais durant la Guerre de Trente Ans. ♦Robert Monro, Monro, his expédition with the Worthy Scots Régiment called Mac-Keys, publié par William S. Brockington, Jr., Praeger, Wesport Connecticut, 1999. ♦Histoire de la Guadeloupe sous l'ancien régime, 1635- 1789, Maurice Satineau, Paris, 1928. ♦Les Saintes, dépendances de la Guadeloupe. Recueil de notes et observations générales, Félix Breta, Paris, 1939. 5 Le Jardin était un refuge fortifié construit sur le mont de La Soufrière vers les années 1650, pour répondre à la menace des Indiens Caraïbes. Les habitants s'y réfugièrent durant les raids caraïbes des années 1 650 et aussi lorsque les Français attaquèrent l'île. La localisation précise du "Jardin" n'est plus connue aujourd'hui. Le secteur où il se trouvait était "très escarpé et dangereux, et il n'y avait aucun sentier". ~134~ lyCVIS. Bataille navale de l'île de Date de l'action 20 mai 1667. Localisation île des Antilles située à 5 km au de l'île de Saint-Christophe; 1710'Nord, 6234'Ouest. Cette île fut, tfc deSaim-Chrimîpbc »*» ï Bataille navale de NévlS 20 mai 1&67 selon certains, nommée d'après le point culminant d'Ecosse [Ben Nevis en celte, 1343 m, 56°48'Nord et 0459'Ouest] situé au bord du Loch Lochy, prolongement du Loch Ness. Le mont est contourné par la petite rivière Névis. Selon d'autres sources plus sérieuses, le nom dériverait de la description que Christophe Colomb fit de la montagne de Névis couronnée de nuages blancs similaires à de la neige [las nieves, en espagnol], en 1643, lorsqu'il découvrit l'île. Le nom Nieves fut attribué à la montagne, le Mont Névis, 985 mètres, puis à l'île elle-même. Conflit Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665-1667]. La France et le Danemark aidèrent la Hollande à remporter la victoire. Rivalités coloniales franco-anglaises. Cette guerre fut terminée par le Traité de Bréda 1667]. Guerre de Dévolution de la France contre l'Espagne [ 1 667-1 668]. En matière de succession, la dévolution est la transmission par héritage d'un bien propre de la ligne paternelle à la ligne maternelle, ou vice versa. C'était aussi un droit qui, dans certains pays, donnait la succession à une fille d'un premier ~ 135- Cette guerre fut entreprise par Louis XIV à la mort de Philippe IV d'Espagne. Louis XIV réclamait les Pays-Bas au nom de sa femme Marie Thérèse. Sans attendre la fin des négociations 2 entre la France et le nouveau roi d'Espagne, Charles II, né du second mariage de Philippe IV, Louis XIV envahit la Flandre. La campagne fut rapidement conduite. Les grandes villes de Flandre tombèrent aux mains de Turenne, et Condé fit en quinze jours la conquête de la Franche-Comté qui appartenait à l'Espagne. Effrayée par la rapidité de ces victoires, la Hollande s'empressa de conclure avec la Suède et l'Angleterre 3 de Charles II Stuart 4 la Triple Alliance. Devant ce danger de coalition Louis XIV dut arrêter la marche de ses armées. La Paix d'Aix-la- Chapelle 5 donna la Flandre à la France. Cette guerre fut appelée Guerre de Dévolution parce qu'elle fut entreprise pour faire valoir le droit en vertu duquel une partie, d'origine bourguignonne, de la succession de Philippe IV devait être dévolue à Marie-Thérèse, fille issue de son premier mariage. Contexte Le 31 juillet 1667 fut signé le Traité de Bréda entre la France, l'Angleterre, la république néerlandaise et le Danemark. Il mit fin à la Deuxième Guerre anglo- mariage, de préférence à un fils né d'un second lit. 2 Ces négociations portaient sur la dot de Marie-Thérèse. Cette dernière avait renoncé à une partie de l'héritage espagnol à condition du paiement de sa dot; or cette dot [considérable, on peut s'en douter] restait impayée. La renonciation devenait donc caduque. C'était un casu belli et l'occasion pour les Français de bloquer la charnière de Habsbourg, et d'empêcher cette dynastie de reconstituer l'Empire de Charles Quint qui, auparavant, encerclait et étouffait la France. Les pots-de-vin royaux des Français retinrent un moment le roi d'Angleterre Charles II hors de la Triple Alliance, mais son opinion publique le força à l'action contre les Français. 3 Avec qui elle était en guerre jusque-là "Charles Stuart, né à Londres en 1630, cumulait les couronnes de l'Angleterre, de l'Ecosse, de l'Irlande [à partir de 1660], et, depuis la Guerre de Cent Ans, la couronne... de France, à laquelle les Anglais ne renoncèrent qu'à la signature de la Paix d'Amiens [1802]. Charles II d'Angleterre était le fils de Charles I er et d'Henriette de France. Rappelé sur le trône par le général Monk en 1660, il blessa le patriotisme anglais en se laissant acheter par les subsides des Français [de 1664 à 1667] afin de s'allier contre la Hollande, et surtout en pratiquant la tolérance envers les catholiques. Aussi dut-il affronter l'opposition du Parlement de Londres, hostile aux catholiques et à son frère [le futur Jacques II] contre lequel le Parlement tenta d'imposer le Bill d'Exclusion [en 1681], ce qui entraîna la dissolution de l'Assemblée. 5 En 1668; à ne pas confondre avec l'autre Paix d'Aix-la-Chapelle qui mit fin en 1748 à la Guerre de Succession d'Autriche ''Ville du Nord-Brabant où fut signé le traité. ~136~ hollandaise [1665-1667] entre les Anglais d'une part, et les Hollandais de l'autre [aidés par les Français et les Danois]. Les Anglais, vaincus, se voyaient obligés à ne pas appliquer l'Acte de Navigation aux Pays-Bas; ou tout au moins ces derniers pouvaient-ils utiliser des vaisseaux hollandais pour transporter vers l'Angleterre de la marchandise venant du Rhin. Par contre, l'Angleterre vaincue se voyait refuser une part dans le lucratif commerce des épices qu'elle revendiquait. En contrepartie, ce pays gardait la Nouvelle- Hollande* et quelques postes africains pris aux Hollandais. Elle recouvrait en outre Monserrat, Antigua et Saint- Christophe [pris par les Français]. La Hollande pour sa part conservait le Surinam et, en Orient, Poulo Run. La France gardait la Guyane française et récupérait l'Acadie. Chefs en présence ♦Antoine Lefebvre de La Barre, Abraham Crynssen. Effectifs engagés ♦Royal Navy 17 vaisseaux anglais dont une dizaine de guerre. ♦L'escadre française de la Compagnie Française des Indes Occidentales comptait 19 navires de commerce renforcés de volontaires; elle fut scindée en deux divisions. Stratégie ou tactique La surprise initiale ayant fait long feu, le combat s'engagea au canon contre la première division française numériquement inférieure; mais les Anglais décrochèrent dès que la deuxième division intervint pour rétablir l'égalité numérique. Stratégiquement parlant, cette victoire ouvrit aux Français la voie des Antilles anglaises. Résumé de l'action Les deux divisions françaises, en 2 colonnes, pénétrèrent dans la baie de Névis pour y surprendre la flotte anglaise 9 . La flotte anglaise, sur ses gardes, comprenait de plus gros calibres d'artillerie, L'EAST-INDIA, Le JOHN-THOMAS, Le QUAKERS de 40 à 42 canons. Au total 17 navires 10 débordaient de la pointe de l'île de Névis, dès que parurent les deux 7 L'Acte de Navigation avait été voté sous le protectorat de Cromwell en 1651. Il édictait en faveur de la marine marchande anglaise un régime protectionniste et même prohibitif. "Régions actuelles des États de New York et du New Jersey 'Selon un ordre exprès de Louis XIV d'attaquer Névis. '"Dont une dizaine de guerre ~137~ colonnes françaises à l'aube du 20 mai. PREMIÈRE DIVISION canons Antoine Lefebvre de La Barre; Abraham Crynssen Le LYS COURONNÉ 38 capitaine d'Elbée, navire-amiral La JUSTICE 32 C" c Jacques Gauvin, pav. Clodoré La CONCORDE contre-amiral Dulion, C nc Jamain Le FLORISSANT 30 capitaine La Jaunaye Les ARMES-D'ANGLETERRE 24 capitaine Bourdet Le SAINT-CHRISTOPHE 26 capitaine Séguin L'HARMONIE 32 capitaine Pingault La NOTRE-DAME 10+12 pierriers capitaine Du Vigneau Le MARSOUIN, flûte 18 capitaine Sanson Le CHER-AMY brûlot capitaine Lescouble DEUXIÈME DIVISION Le ZÉLANDIA 32 amiral Ab. Crynssen 2 vaisseaux [noms inconnus] 26&28 vice-amiral et contre-amiral hollandais Le LÉVRIER hollandais 22 capitaine Daniel Pitre Le SAINT- JEAN 34 capitaine Chevalier L'HERCULE 26 capitaine Gantier L'HIRONDELLE 14 capitaine Mallet Le SOUCY brûlot capitaine Ferrand Le MERCIER 24 capitaine Tadourneau La Barre s'enfonça dans la ligne anglaise pour la couper en deux. La JUSTICE et Le SAINT-CHRISTOPHE se contentèrent de canonner. Le LYS COURONNE fut isolé car Le FLORISSANT et Les ARMES-D'ANGLETERRE 138 n'avaient pu prendre le vent pour le suivre; quant à l'arrière- garde, elle était immobilisée par l'accident du CONCORDE où un pot à feu avait éclaté et incendié le navire. Le navire amiral français, Le LYS COURONNÉ [38 canons] luttait contre 6 navires anglais de 48 à 52 canons. Lorsque la II e division française, qui incluait les 3 vaisseaux hollandais d'Abraham Crynssen, arriva à la rescousse à pleines voiles, les Anglais rompirent le combat pour éviter l'abordage et se mirent sous la protection des forts de l'île de Névis où ils étaient aussi protégés par deux brûlots. L'un de ces brûlots empêcha l'abordage du Hollandais Crynssen contre l'amiral anglais. Pertes *Les Anglais perdirent 144 tués et 28 blessés, en incluant l'équipage d'un navire [une centaine d'hommes] qui avait sauté. *Les Français totalisèrent environ 30 blessés et tués et les Hollandais autant. Conséquence de cette défaite anglaise Si l'abandon du champ de bataille est la reconnaissance de la défaite, ce furent les Français qui furent les vainqueurs. Cette victoire permit aux Français d'attaquer les colonies anglaises des Antilles sans trop se soucier de la Royal Navy. Service d'une batterie de siège au XVIIf siècle t u 3*. -^ -'i^-c- - » 139 Saint-Christophe Bataille de Date de l'action 17 juin 1667. Localisation île des Caraïbes située à 170 km au N-0 de La Guadeloupe. Coordonnées géographiques 17 20' de latitude Nord, et 62° 45' de longitude Ouest. Conflit Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665-1667] terminée par le Traité de Paix de Bréda [1667]. La France et le Danemark aidèrent la Hollande à remporter la victoire. Rivalités coloniales franco-anglaises. Contexte Le 10 août 1665, moyennant livres, l'Ordre de Malte céda les îles de Saint-Christophe, Sainte- Croix, Saint-Martin, et Saint-Barthélémy à la France. Les gouverneurs de cet Ordre militaire dans chaque île furent confirmés à leur poste. Chefs en présence *Le chevalier de Saint-Laurent; le maréchal de Saint-Léon. Effectifs engagés soldats anglais, sans compter la flotte. *un millier de Français. Stratégie ou tactique La surprise fut l'élément qui devait faire réussir ce coup de main. Mais les mouvements trop lents des Anglais permirent aux Français de se ressaisir et de vaincre. Résumé de l'action Profitant de ce que la flotte française de La Barre était à la Martinique, les Anglais crurent l'île de Saint-Christophe sans défense et décidèrent de l'attaquer. Le 1 7 juin, survint la flotte anglaise de 1 7 navires avec une artillerie de gros calibre, L'EAST-INDIA, Le JOHN- THOMAS, Le QUAKERS [de 40 à 42 canons]. Au total 17 navires 11 , renforcés par 4 navires de ligne, 12 Le JERSEY [64 canons], capitaine Carteret, Le NEWCASTLE [64 canons], Le CASTLE [40 canons], et Le NORWICH [40 canons], transportant un régiment d'Infanterie métropolitaine. Au total, hommes débarquèrent à l'embouchure de la rivière Pélan, appuyés par les batteries de la Royal Navy. Mais il restait des troupes françaises dans l'île le chevalier de Saint-Laurent, le maréchal de Saint- Léon, et des compagnies de l'armée, sans compter les colons de l'île. "Dont une dizaine armés en guerre. 12 De la Royal Navy. 140 Ils contre-attaquèrent l'armée anglaise dans de longs et violents assauts au corps à corps. À l'issue de ces combats à la baïonnette, au sabre et au poignard, les Anglais refluèrent en désordre vers les vaisseaux en laissant hommes sur le champ de bataille. Le lieutenant général Henry Willoughby fit redoubler ses batteries pour couvrir le rembarquement, mais la panique fut si irrésistible que cela n'aboutit qu'au massacre ou à la noyade de plus de la moitié des troupes anglaises. 1 Pertes ♦Énormes, proportionnellement. Les Anglais perdirent environ hommes. *Les pertes françaises sont inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Ce massacre provoqua des réajustements dans le Commandement anglais. SOURCES & LECTURES Sir. Thomas Reginald Saint-Johnston, The French invasions of St. Kitts-Nevis, Leeward Islands Government Printing Office, Antigua, 1931. ♦Paul Butel, Les Caraïbes au temps des flibustiers, XVT-XV1F siècles, Aubier Montaigne, Paris, 1982. ♦ 'Explorations, colonisations, indépendances, Société française d'histoire d'outre-mer, Paris, 1988. ♦Acts of Assembly, passed in the Island of Nevis, from 1664, to 1739, inclusive, Londres, 1740. 'Selon tous les théoriciens militaires, les paniques entraînent le massacre des troupes qui s'y abandonnent. -141- Saint-Pierre Bataille navale de Date de l'action 29 juin - 7 juillet 1667. Localisation Ville de La Martinique. Coordonnées géographiques 14° 45' de latitude Nord, et 61° 11' de longitude Ouest. Points de Xa Galère M 1 à J3 Q-r-E Bataille navale de Saint- Pierre*,» 29 juin - 2 jaiUct 1667 Conflit Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665-1667]. La France et le Danemark aidèrent la Hollande à remporter la victoire 2 . Rivalités coloniales franco-anglaises. Guerre de Dévolution [1667-1668]. Contexte Cette guerre [de Dévolution] fut entreprise par Louis XIV à la mort de Philippe IV d'Espagne. Louis XIV réclamait les Pays-Bas au nom de sa femme Marie Thérèse. Sans attendre la fin des négociations entre la France et le nouveau roi d'Espagne, Charles II, né du second mariage de Philippe IV, Louis XIV envahit la Flandre. La campagne 2 Qui se termina par le Traité de paix de Bréda le 31 juillet 1667. ~142~ fut rapidement conduite. Les grandes villes de Flandre tombèrent aux mains de Turenne, et Condé fit en quinze jours la conquête de la Franche-Comté qui, jusque-là, appartenait à l'Espagne. Effrayée par la rapidité de ces victoires, la Hollande s'empressa de conclure avec la Suède et l'Angleterre 3 la Triple Alliance, et devant ce danger de coalition Louis XIV dut arrêter la marche de ses armées. La Paix d'Aix-la-Chapelle 4 donna la Flandre à la France. Cette guerre fut appelée Guerre de Dévolution parce qu'elle fut entreprise pour faire valoir le droit en vertu duquel une partie, d'origine bourguignonne, 5 de la succession de Philippe IV devait être dévolue à Marie-Thérèse, fille issue de son premier mariage. Lefebvre de La Barre attendait des renforts à La Martinique. Mais rien n'arrivait et il ne restait alors à La Barre que des vaisseaux marchands de la Compagnie des Indes. Le commodore John Harman apprit ces détails par un blibustier et arriva aussitôt avec 9 vaisseaux, un caiche et un brûlot. Chefs en présence ♦Royal Navy commodore John Harman. ♦Compagnie des Indes Occidentales [la française] Héliot Saint-Germain; Clodoré... Effectifs engagés ♦Royal Navy 9 vaisseaux de guerre, un caiche b et un brûlot. ♦ 19 marchands et 14 barques. Stratégie ou tactique ♦Les vaisseaux de commerce de la quoique armés, ne pouvaient pas rivaliser de puissance avec les navires de guerre, ni en nombre de canons, ni en puissance de calibre; à tel point que les Anglais bombardaient les Français avec des canons à longue portée qui ne permettaient pas aux vaisseaux marchands français d'atteindre leurs ennemis. Résumé de l'action Le 29 juin 1667, 19 transports français de commerce et 14 barques se trouvaient rangés le long de la côte. À l'apparition de la flotte anglaise, 300 civils embarquèrent pour renforcer les équipages français. Clodoré était posté à la Batterie Saint-Sébastien et Héliot 2 Avec qui elle était en guerre jusque-là. 3 En 1668; à ne pas confondre avec l'autre Paix d'Aix-la-Chapelle qui mit fin en 1748 à la Guerre de Succession d'Autriche 4 Ce fut d'ailleurs la raison pour laquelle Louis XIV s'empara de la France-Comté bourguignonne 5 Caiche n,m, petit bâtiment à un pont, maté comme un yacht. ~143~ Saint-Germain à la Batterie Saint-Robert à l'extrémité du mouillage. Partout des tranchées mettaient les soldats français à couvert des denses bordées anglaises. Malgré la supériorité de ses navires de guerre 7 , John Harman ne tenta pas de débarquement. Le plus fort des navires [marchands] français [Le LYS COURONNÉ] n'avait que 38 canons. Trois fois, le 29 juin, le 2 et le 4 juillet, l'escadre anglaise défila à portée des batteries françaises des vaisseaux de transport. Le bombardement commença à faire dangereusement baisser le niveau des stocks de boulets dans les soutes des transports de la Compagnie des Indes Occidentales française, et La Barre dut faire ménager les coups. Les Anglais, ayant des navires de guerre, possédaient des soutes à boulets presque inépuisables. Le 6 juillet, Harman lança une attaque décisive sur les transports français. Un brûlot anglais incendia Le LYS COURONNÉ, provoquant une panique au sein de son équipage qui se réfugia à terre au lieu de lutter contre l'incendie. 8 Les marins du SAINT-JEAN firent de même. L'incendie se propagea au MERCIER et au LION-D'OR dont les cargaisons, qui n'avaient pas été débarquées par manque de temps, valaient des fortunes. Toute la ligne de transports aurait brûlé sans l'énergie du capitaine La Jaunaye. Finalement, pour éviter à toutes ces riches cargaisons de tomber aux mains des Anglais, La Barre ordonna de les saborder dès que leur réserve de boulets serait épuisée. Les 19 navires français de haut-bord et 14 barques étaient adossées à la ville de Saint-Pierre. Les pièces à longue portée du LION, du CROWN et de L'ESPERANCE [68, 54 et 48 canons], écrasèrent de leur feu la petite escadrille française sans qu'elle pût atteindre ses adversaires dans sa riposte. Ce fut un désastre pour les Français. Conséquence de cette défaite française Les Français subirent de fortes pertes, humaines et marchandes. 'De 68 canons, 54 et 48, The LION, The ESPERANCE, The CROWN, The DOVER. 7 Quoique moins importantes que celles des vaisseaux de guerre, les poudrières des navires de commerce représentaient tout de même un grand danger, dans la mesure où une explosion pouvait volatiliser le navire et l'équipage, lequel était par ailleurs moins discipliné qu'un équipage militaire. Cayenite Attaque de Date de l'action 22 septembre 1667. Localisation Guyane, Amérique du Sud. Coordonnées géographiques 04° 56' de latitude Nord, et 52° 20' de longi- tude Ouest. Conflit La Deuxième Guerre anglo-hollandaise [1665- 1667] était officiellement terminée [Traité de Bréda, 31 juillet 1667] mais la nouvelle n'était pas encore parvenue aux quatre coins du monde. La France et le Danemark avaient aidé la Hollande à remporter la victoire finale. Là- dessus se greffaient les éternelles rivalités coloniales fran- co-anglaises. Ponton de bateaux construit par le Génie militaire XVIII e siècle. Contexte Ayant essuyé la perte de plusieurs îles des An- tilles et subi des échecs devant quelques autres colonies françaises, une escadre anglaise tenta des représailles en attaquant cette colonie française excentrique. Chefs en présence ♦Français gouverneur Lefebvre de Lézy. ♦Anglais contre-amiral Harman. Effectifs engagés ^ soldats anglais, ♦quelques cen- taines de soldats français. Stratégie ou tactique Cette victoire permit au Gouverne- ment anglais d'avoir une monnaie d'échange lors de la resti- tution des colonies respectives qui fut signée au Traité de Bréda en 1667. Cette colonie française ne comprenait pas plus de personnes, planteurs et esclaves, disséminés sur un vaste territoire. Résumé de l'action Onze navires anglais chargés de deux régiments arrivèrent devant Cayenne le 22 septembre 1667. Avec une petite troupe, le gouverneur Lefebvre de Lézy 145 essaya d'arrêter le débarquement anglais dans l'Anse de Rémire, puis il s'affola et évacua sans combat le Fort- Louis-de-Cayenne pour se réfugier dans la colonie hollan- daise du Surinam. Le contre-amiral Harman le suivit et... le Surinam succomba à son tour! Conséquence de cette défaite française Le 3 1 juillet 1667, le Traité de Bréda avait été signé 1 , dans cette ville du Brabant-Septentrional hollandais. Il prévoyait la restitution réciproque des colonies entre la France et l'Angleterre. Cela fut connu dans les Antilles le 15 octobre seulement. Ayant perdu la guerre, l'Angleterre dut rendre la Guyane et l'Aca- die à la France, mais elle retrouva Montserrat, Antigua et la partie anglaise de Saint-Christophe. SOURCES & LECTURES ^Histoire des Antilles et des colonies françaises, espagnoles, anglaises, danoises et suédoises, Paris 1849. ♦ Jan Rogozinnski, A brief history ofthe Caribbean, from the Ara- wak and the Carib to the présent, Facts on file, New York, 1999. ♦ Jack Brierley Watson, The West Indian héritage, a history ofthe West, J. Murray, Londres, 1979. ♦Pierre Pluchon, Histoire des Antilles et de la Guyane, Privât, Toulouse, 1982. 'Mettant fin à cette Deuxième Guerre de Hollande, 1665-1667. ~146~ Waterloo Bataille de Date de l'action 14 août 1678. Localisation Le champ de bataille se situe non loin de Waterloo, Belgique; à l'abbaye de Saint-Denis. Coordonnées géographiques approximatives 50° 43' de latitude Nord, et 04° 23' de longitude Est. Conflit Ce n'était pas encore la Guerre de la Ligue d'Augsbourg, qui ne commença que 10 ans plus tard [1688], mais de simples rivalités coloniales; et surtout la Guerre de Hollande qui se termina cette année-là [1678] par la Paix de Nimègue 1 . Contexte Inquiet des succès de la France dans les Pays- Bas, le parlement d'Angleterre obligea le roi Charles II à renoncer à la grosse pension que Louis XIV lui octroyait pour lui lier les mains, et à signer avec la Hollande un traité d'alliance offensive et défensive [26 juillet 1678]. Le duc de Montmouth, qui avait fait ses premières armes dans les armées de Condé et de Turenne, se montrait impatient de se mesurer avec ses anciens alliés, les Français. Il conduisit donc au Prince d'Orange, qui n'était alors que le Stathoulder des Pays-Bas mais qui fut par la suite appelé à prendre la place de Charles II sur le trône d'Angleterre, les 103 compagnies anglaises qui avaient guerroyé si longtemps et avec gloire sous les plis du drapeau français. Orange disposait donc de soldats de métier, hollandais, flamands, anglais et espagnols, bien armés et régulièrement payés 2 . Afin de faire lever le siège de Mons, ville assiégée par le maréchal de Luxembourg, le Prince d'Orange rassembla son armée [hollandaise] renforcée du Corps anglo-écossais du duc de Montmouth dont il envoya la division du comte d'Ossory 3 renforcer l'armée espagnole. Orange donna en outre l'ordre de lever le camp de Soignies, ville du Hainaut, en lisière d'une grande forêt dont 'En 1678, la Paix de Nimègue mit fin à la guerre de Hollande qui impliquait une coalition contre la France incluant la Hollande, l'Espagne, la Suède et l'Empire [germanique]. L'Angleterre profitait de ce que la France avait les mains liées en Europe pour tenter de s'emparer de ses colonies d'outre-mer. 2 Détail capital à cette époque, à cause de son impact sur la combativité des troupes étrangères. 3 Composée de 6 régiments d'Infanterie de Ligne, aux effectifs globaux de 7 ou hommes. ~147~ l'extrémité Sud touchait au champ de bataille de Waterloo, lequel, 137 ans plus tard, deviendra si cher au cœur des Hollandais, des Anglais et des Allemands qui y vaincront Napoléon. L'armée d'Orange traversa Roches, et se déploya en bataille afin de secourir Mons. Chefs en présence ♦Français le maréchal de Luxembourg; Villeroy. ♦Anglo-alliés le prince Guillaume d'Orange, Stathoulder des Pays-Bas. Effectifs engagés ♦Français 13 régiments d'Infanterie furent engagés dans cette bataille; soit hommes. ♦Anglo-alliés soldats dont 103 compagnies anglaises [environ hommes]. Stratégie ou tactique Les Français avaient adossé leur aile droite à l'abbaye de Saint-Denis, tandis que leur gauche s'appuyait à un point que le London Gazette appelait "Mamoy-St-Pierre". Les uniformes blancs des soldats français faisaient face aux uniformes alliés en colonnes, jaunes des Hollandais, et rouge et noir des Anglais. Il y avait de la beauté dans l'horreur 4 . Averti de la signature de la paix 5 , le prince d'Orange voulut tenter une dernière fois les aléas d'une bataille, par goût du jeu, sachant que la signature de la paix [de Nimègue] lui éviterait les conséquences d'une défaite et qu'une victoire renforcerait son prestige personnel. Orange, qui bénéficiait d'une trahison, croyait la victoire assurée... pour lui. Résumé de l'action Le 14 août au matin, le chevalier d'Estrades arriva de Nimègue... Il apportait au maréchal de Luxembourg une dépêche lui notifiant que la paix avait été signée le 1 1 à minuit, entre la France et la Hollande. À midi, Villeroy, lieutenant-général de jour, rendit compte au maréchal que le prince d'Orange avait levé son camp de "Les couleurs voyantes n'étaient pas essentiellement destinées au panache et à la beauté du spectacle [n'oublions pas que des dames de la Cour venaient parfois assister aux batailles, comme les Romains aux combats de gladiateurs], mais aussi ou plutôt à reconnaître les troupes amies et alliées et à les distinguer de celles de l'ennemi dans l'épaisse fumée dégagée sur le champs de bataille par l'artillerie des antagonistes. En dépit de ces couleurs fort voyantes, on peut estimer que les pertes par friendly fire étaient équivalentes à ce qu'elles sont aujourd'hui entre 1/4 et 1/3 des pertes totales, [friendly lire = bavure ou tir accidentel contre ses propres troupes] 'Elle avait été signée mais la nouvelle n'était pas encore connue du grand public. ~148~ Soignies et que l'avant-garde alliée attaquait le poste avancé de Thieusies... C'était à n'y rien comprendre... Les Français se préparèrent au combat. Contrairement à ce que croyait Luxembourg, l'attaque du ravin de Saint-Denis n'était pas une feinte; c'était bien là que le prince d'Orange portait son principal effort, et la faute tactique qu'il commettait, en lançant hommes dans un étroit couloir d'où il était impossible de déboucher, faillit lui donner la victoire qu'il attendait d'une trahison. L'abbaye était séparée de l'aile droite française par des bois, où se glissèrent des Dragons et des éclaireurs d'Infanterie, bientôt soutenus par 10 bataillons qui s'établirent sur la hauteur opposée à la position française. Les 5 bataillons français de Feuquières firent tous leurs efforts pour disputer le terrain, mais ils durent bientôt céder au nombre et abandonner non seulement l'abbaye mais toutes les maisons qui se trouvaient sur la rive gauche du cours d'eau. La difficulté pour les Alliés était de franchir le défilé et le cours d'eau lui-même. Villeroy avait rappelé à lui les mousquetaires du piquet de jour. À peine arrivés, ils furent suivis des régiments du Dauphin, de Lyonnais, de Royal-Roussillon et de quelques pièces légères; à tel point que l'escarmouche devint si rude qu'on ne vit jamais de combat plus acharné. De deux à six heures, la furie d'un feu ininterrompu et dense ne donna à aucun des deux antagonistes le moindre avantage, et, sans qu'on en vint à la mêlée générale, il y eut beaucoup de gens tués de part et d'autre... Se rendant compte qu'il s'opiniâtrait inutilement à forcer le passage du défilé de Saint-Denis, le prince d'Orange en fit rechercher d'autres en remontant le ruisseau. Il n'en trouva pas de plus praticable que celui du Moulin du Casteau, à un quart de lieue de l'abbaye. Il y fit marcher l'Infanterie de son aile droite comprenant les Anglais de Montmouth, et les meilleurs régiments hollandais. "Ces gens-là s'avançaient avec beaucoup de fierté, et leur première attaque se fit au moulin défendu par les 400 Dragons de Fimarcon." 6 Au bruit du combat, Luxembourg comprit qu'il était 'Hardy de Périni, Batailles Françaises, Paris. ~149- attaqué de front et qu'il n'y avait du côté de Montai que démonstration sans importance. Il se hâta de ramener la deuxième ligne au secours de Villeroy, et marcha en personne au Moulin de Casteau à la tête des Régiments du Roi et de la Reine 7 et d'un bataillon du Régiment de Navarre "qui arrêtèrent l'impétuosité de l'ennemi". À six heures, 7 ou 8 bataillons français accoururent. Tous firent irruption dans le ravin pour envelopper et reprendre le village de Casteau, dont l'église et les maisons s'étageaient sur le flanc du coteau 8 . Guillaume retrancha son Infanterie anglaise et hollandaise sur la position conquise; il étagea dans le vieux château 30 pièces d'artillerie qui en battaient les approches... Les Gardes-françaises s'engagèrent dans le couloir broussailleux et resserré qui conduisait à Casteau. Les soldats se déployèrent, attaquèrent, et durent prendre les haies et les buissons un par un. Un bataillon du Lyonnais et les Gardes-suisses, immobiles depuis quatre heures, les suivirent. Ils gravirent la côte de Casteau et gagnèrent du terrain. À la droite du village, une cinquantaine de Suisses et de Grenadiers français surgirent tout à coup au plus épais de la masse alliée. Ils furent bientôt suivis d'une troupe semblable. Ces éclaireurs se regroupèrent; ils avaient à leur droite l'église, à leur gauche une grosse haie farcie d'Infanterie hollandaise», et, à 80 pas, toute la réserve du prince d'Orange. Alsace accourut en appui, bientôt suivi du Régiment du Roi et d'un escadron de Tilladet. Le maréchal de camp de Maulévrier les forma en colonne d'attaque, et, au cri de Vive le Roi!», se jeta sur la grosse haie. Cet exemple électrisa les Gardes-françaises qui se ruèrent sur les Anglais et sur les Gardes du prince d'Orange. La haie et l'église furent prises à l'issue d'un très violent corps à corps, et les canons se retournèrent contre les fuyards. Deux escadrons anglais conduits par le duc de Montmouth arrivèrent pour se porter en appui. Esclainvilliers les chargea et les dispersa, puis il poussa jusqu'au prince d'Orange qui reculait lentement, entouré de 'Formant une brigade d'Infanterie. 8 De la rive droite. 150 ses aides de camp. Esclainvilliers saisit la bride du cheval du prince d'Orange, et, braquant sur lui son pistolet Rendez-vous! lui cria-t-il, ou je vous tue!» Mais le Français fut entouré et criblé de coups mortels par les aides de camp du prince. Le château lui-même, défendu par un régiment de Huguenots français réfugiés en Hollande 9 , tint bon et décima les Français par ses feux d'artillerie et de mousqueterie. Ce que voyant, Guillaume d'Orange appela Guillaume III d'Orange, regardant ses troupes dévaster l'Irlande sa réserve tactique pour reprendre le village, l'église surtout. Les deux généraux, l'épée à la main, à 100 pas l'un de l'autre, firent des prodiges; Luxembourg fut atteint plusieurs fois par des balles qui ne lui infligèrent que de légères contusions. Vers 15h00, quelques bataillons hollandais du comte Waldeck s'élancèrent à l'assaut de l'abbaye. Cette attaque fut secondée par des régiments de l'aile gauche alliée. Les bois furent bientôt grouillants d'hommes et pleins de bruit et de fumée. Une batterie d'artillerie pilonna l'abbaye de Saint-Denis. Couverts par ce tir d'artillerie, les Dragons confédérés, démontés, s'élancèrent à la baïonnette Et commandés par l'ancien lieutenant-colonel du Régiment d'Auvergne Monsieur de La Roqueservière. ~151~ à l'assaut du cloître, tandis que les Hollandais du général Delnick et les Anglais de l'adjudant-général Colyear [Collier] attaquaient le corps principal de l'abbaye. Finalement, les Confédérés restèrent maîtres du bâtiment. Partout ailleurs, l'avantage resta aux Français. Sur ordre de Guillaume, les Anglais et les Hollandais évacuèrent le village et le ravin du Casteau, en s'arrêtant à chaque obstacle pour contenir la poursuite. Des Dragons espagnols reprirent l'église; ils y tinrent jusqu'à la nuit. Les défenseurs huguenots du château savaient qu'ils n'avaient pas de quartier à attendre des Français. 10 Aussi ils n'en demandèrent pas. Leurs canons tirèrent à bout portant et firent de larges trouées dans le Régiment du Roi qui les enveloppait. Les Français trouvèrent une porte et l'enfoncèrent pour pénétrer dans la cour intérieure. Roqueservière rallia ses protestants; ils défendirent chaque recoin, chaque porte, chaque fenêtre, jusqu'à ce que la mort mette fin à leur résistance, aussi admirable que désespérée. Le marquis d'Uxelles 11 fit mettre le feu aux communs où 400 Huguenots périrent dans les flammes. Le jour baissait. La nuit mit fin au massacre du Casteau. La "boutade" du prince d'Orange — comme ces messieurs des États de Hollande appelèrent plaisamment cette bataille après la signature de la paix — coûta la vie à hommes de sa propre armée [Hollandais, Anglais, Espagnols, Huguenots...] Guillaume d'Orange démontra une braverie peu commune. Il mena l'attaque, épée à la main. Il faillit même être fait prisonnier par l'officier français dont nous avons parlé. La nuit mit fin aux combats, les Français occupèrent tout le champ de bataille à l'exception de l'abbaye. Pertes ♦Anglo-alliés hommes. ♦Français Au total, dans l'Infanterie française, 220 officiers et sergents ou soldats furent mis hors de combat; soit 1 officier pour 14 ou 15 hommes de troupe, et une perte de hommes pour combattants, c'est à dire plus d'un homme sur '"Qui les considéraient comme des traîtres, et qui, de ce fait, avaient ordre de les passer au fil de l'épée sur le champ de bataille même. "Qui commandait le Régiment du Roi. ~152~ sept en quatre heures de combat. Bien que le nombre de morts et de blessés ne soit pas le seul critère de la valeur d'un régiment et qu'il faille tenir compte du feu d'artillerie qui renverse des rangs entiers avant qu'on en soit venu aux mains, il est intéressant de classer en fonction de leurs pertes les 13 régiments d'élite [français] qui furent engagés dans cette bataille Gardes-françaises, 688 tués ou blessés dont 36 officiers soit 5,23% des effectifs Régiment du Roi, 389 dont 28 soit 7,2% Régiment de Feuquières, 334 dont 18 soit 5,38% Régiment du Dauphin, 313 dont 29 soit 9,26% Gardes-suisses, 274 dont 10 soit 3,64% Régiment de Navarre, 241 dont 33 soit 13,69% Régiment de la Reine, 209 dont 1 7 soit 8,13% Régiment du Lyonnais, 203 dont 14 soit 6,89% Régiment d'Alsace, 191 dont 1 5 soit 7,85% Régiment de Stuppa, 117 dont 4 soit 3,41% Régiment de Pfiffer, 109 dont 4 soit 3,66% Régiment Royal-Roussillon, 96 dont 12 soit 12,5% Fusiliers du Roi, 58 dont 3 soit5,17% 12 Conséquence de cette défaite anglo-alliée La Paix de Nimègue avait été signée à minuit le soir du 1 1 août, trois jours avant la bataille. "Et malheureusement pour l'honneur de Guillaume d'Orange et son désir de passer pour humanitaire 13 , il fut soupçonné d'avoir dirigé cette bataille avec le traité de paix dans la poche." 14 i2 À noter que le total est légèrement différent du total énoncé plus haut. On peut aussi remarquer avec intérêt que c'étaient les officiers des régiments mercenaires allemands et suisses qui s'exposaient le moins à la mort par rapport à leurs effectifs [3,41%; 3,64% et 3,66%] et que les officiers des régiments d'Infanterie du Sud de la France [Royal-Roussillon et Navarre] s'exposaient plus [13,69 % et 12,5 %] que ceux d'ailleurs. 13 Au sujet de son souci pour sa réputation, voir la rubrique Contexte dans Bataille de Steinkerque. 14 Écrivit le général anglais Napier. Sir William Francis Patrick Napier, 1785- 1860; général et historien. Il combattit durant la Guerre Péninsulaire [c'est à dire en Espagne et au Portugal]. Il écrivit son History ofthe War in the Peninsula, 6 volumes basés sur son expérience et sur les notes du duc de Wellington, de même que sur celles du maréchal français Soult [Nicolas, Jean-de-Dieu]. Il écrivit aussi plusieurs autres œuvres d'Histoire militaire qui, selon l'Encyclopœdia Britannica, furent accusées d'inexactitudes et de manque d'objectivité. En l'an 2000, soit près d'un siècle après sa mort, une campagne des Travaillistes anglais tenta de faire enlever et envoyer aux oubliettes la statue de Napier qui orne Trafalgar Square. ~153~ Fort-Monsoni siège de Autres noms Fort-Monsipi, Fort- Saint-Louis, Fort-Hayes, et enfin Moose Factory. Date de l'action 21 juin 1686. Localisation Sur la Baie de James, aujourd'hui Moose Factory. Coordonnées géographiques 51° 16' de latitude Nord, et 8T40' de longitude Ouest. Conflit Rivalités coloniales franco-anglaises. Contexte Le 30 mars 1686, un commando français se mit en marche à partir de Montréal, et suivit successivement la Rivière des Outtaouais, le lac Témiscamingue, les rivières Blanche, Windigo et Kanasula, puis l'Abitibi jusqu'au Lac Abitibi. Le chevalier de Troyes et ses hommes, avec un gros stock de vivres, de munitions et de traîneaux, voyageaient dans 35 canots. Sur les rives de ce Lac Abitibi, les Français construisirent un poste dans les premiers jours de juin; après quoi ils descendirent la rivière Monsoni jusqu'au pied du Fort-Monsoni. Les portages se succédaient sans cesse à cause des nombreux rapides et des chutes fréquentes. Tout le monde était exténué; la mutinerie menaçait chez les Français, puis tout se calma. Les deux guides indiens s'étaient esquivés juste avant d'arriver à la rivière Monsoni Chefs en présence *Le raid était commandé par le chevalier de Troyes, avec Le Moyne d'Iberville, un Français né au Canada, lieutenant du chevalier de Troyes. Son frère Le Moyne de Sainte-Hélène. Effectifs engagés ♦le commando français comprenait 100 hommes 15 . Stratégie ou tactique Surprise d'abord, puis attaques du fort par trois de ses façades afin de diviser la garnison. Le territoire parcouru, de type précambrien est formé de reliefs arrondis 16 , boisés, coupés par une multitude de cours d'eau, de marécages et de portages. C'est le Bouclier Canadien dont la surface totale couvrirait près de 5 millions de km 2 , soit la moitié de l'Europe. Le Fort-Monsoni était un ouvrage construit de solides rondins, entouré d'une forte palissade de 5,5 mètres l5 30 Réguliers métropolitains et 70 coureurs de bois canadiens et Indiens. '^Travaillés par des glaciers continentaux au début de l'ère quaternaire. 154 de haut, flanqué de 4 bastions et bien garni d'artillerie [14 canons]. La place comprenait aussi une redoute puissante. L'entrée principale du fort, face à la rivière Monsoni, était fermée par une porte de 15 cm d'épaisseur, renforcée de solides barres de fer. Résumé de l'action Le 18 juin, la troupe arriva à proximité du Fort-Monsoni. Le voyage avait duré 85 jours. Le lendemain, d'Iberville partit en reconnaissance avec Sainte-Hélène [son frère] et un autre homme. Ils poussèrent l'audace jusqu'à venir sonder, avec la baguette de leur fusil, les canons du fort qu'ils trouvèrent non chargés. Ils retournèrent ensuite à leur bivouac. Le 2 1 , avec les renseignements complémentaires de deux Indiens, la troupe se mit en marche et accéda à une île située à 3 ou 4 kilomètres du fort. De Troyes envoya tout de suite d'Iberville, Sainte-Hélène et 18 hommes attaquer la façade gauche, pendant qu'il chargeait un nommé Laliberté d'exécuter une diversion sur la droite. Pour sa part, il se réserva une attaque frontale avec le reste de son commando divisé en 3 petites sections. Les attaques de Laliberté et de Sainte-Hélène furent donc synchronisées et combinées avec la troisième. Sainte-Hélène franchit les fortifications par escalade, l'épée à la main, suivi d'Iberville, de Maricourt et d'une poignée d'hommes déterminés. En même temps, la porte principale, martelée par un bélier, céda sous les coups. Les soldats métropolitains s'engouffrèrent dans le fort en dirigeant un feu nourri vers les meurtrières et embrasures de la redoute-casemate, unique foyer de résistance. La résistance fut brève; les Anglais demandèrent bientôt à négocier une capitulation. Les Réguliers métropolitains cessèrent le feu mais les coureurs de bois canadiens, emportés par l'enthousiasme, s'élancèrent en hurlant, ne pensant qu'à jouer du couteau et de la hache. De Troyes eut beaucoup de mal à les arrêter. Le calme était à peine rétabli que les Anglais, soudain craintifs à l'idée d'être peut-être massacrés par les Canadiens qui semblaient moins disciplinés que les Réguliers, 17 renvoyèrent les parlementaires français. Un I7 I1 existait aussi des Troupes réglées canadiennes, les Troupes dites de la Marine, plus tard ~155~ Anglais commença même à pointer un canon sur les assiégeants. Il fut abattu d'un seul coup de feu. L'attaque reprit, redoublant de violence. Le bélier enfonça la porte du blockhaus, sans toutefois l'arracher. Aussitôt, d'Iberville s'y jeta, l'épée d'une main et le fusil de l'autre. Un soldat anglais se précipita et referma la porte qui tenait encore à ses gongs, empêchant les autres soldats du commando de suivre d'Iberville. Resté dangereusement seul, ce dernier blessa avec son fusil quelques Anglais qui l'attaquaient. Cependant, un autre coup de bélier mieux ajusté enfonça entièrement la porte. Les Français se précipitèrent à l'assaut et bientôt le fort fut pris. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Les Français trouvèrent fort peu de vivres dans le fort, mais cette capture leur permettait de faire la traite avec les Indiens qui se présentèrent en grand nombre, dès que la nouvelle eut atteint les villages amérindiens et inuits. SOURCES & LECTURES ♦Albert Krebs, Quand Le Moyne d'Iberville explorait le Mississipi, article extrait du "Monde français", mars 1949. ♦Pierre Daviault, La Grande aventure de le Moyne d'Iberville, Editions de l'A. CF., Montréal, pas de date. ♦ Valois, Histoire du Chevalier d'Iberville, 1663-1706, Montréal, 1890. ♦Pascal Porvin, Le Chevalier des Mers Pierre Lemoyne D'Iverville, Québec, lAction Catholique, 1934. ♦Guy Frégault, Iberville le conquérant, Montréal, Société des éditions Pascal, 1944. appelées Coloniales. Ces troupes réglées étaient, bien entendu, aussi disciplinées que les effectifs métropolitains. En fait les miliciens canadiens et les coureurs de bois étaient excellents pour les combats en forêt ou de nuit; et les troupes réglées n'avaient pas d'égales pour tenir la ligne de bataille en rase campagne. 156 Fort-Rupert siège du Autre nom Fort-Saint-Charles. Date de l'action 3 juillet 1686. Localisation Baie d'Hudson, Canada. Conflit Rivalités économiques et coloniales entre les deux puissances. Contexte Un commando français commandé par le cheva- lier de Troyes avait envahi la Baie d'Hudson et de James, jusque-là chasse-gardée des Anglais. Chefs en présence ♦Français Le raid était commandé par le chevalier de Troyes, avec Le Moyne d'Iber- ville, un "pied-noir" français 1 , lieutenant de Troyes. Le Moyne de Sainte-Hélène, frère de d'Iberville. ♦Anglais le commandant général de la Baie de James pour l'Angleterre était nom- mé Bridgar Effectifs engagés ♦Français 60 Régu- liers métropolitains et Canadiens ou Indiens. ♦Garnison anglaise 15 hommes. Stratégie ou tactique Surprise d'abord, puis attaques com- binées sur toutes les faces du fort afin de diviser la garni- son. 2 Fort-Rupert était construit sur le même plan que le Fort-Monsoni; bien qu'il ait moins d'artillerie. Résumé de l'action Après s'être emparé du Fort-Monsoni, il restait encore deux forts anglais dans la Baie de James, Barbette plateforme d'artillerie destinée à su- rélever la pièce qui peut ainsi entrer en action en tir tendu par dessus la muraille ou le parapet. 'Donc né au Canada. 2 Jomini énumère aux pages 216 et 217 quelques-unes des différentes tactiques qui furent utilisées pour réaliser un coup de main Des postes ont été pris en remplissant des fossés de fascines, parfois de sacs de laine; du fumier a été utilisé dans le même but. Des échelles sont généralement nécessaires; elles devraient être toujours tenues prêtes. Des grappins à main ont aussi été utilisés et fixés aux souliers des soldats, afin de les aider à escalader les hauteurs rocheuses qui commandaient les retranchements. Une entrée fut pratiquée par les égouts de Crémone par le prince Eugène. En lisant de tels faits, nous devons en tirer non pas des règles mais des indices, car ce qui a été fait peut être refait.» [Baron de Jomini, L'Art de la Guerre, chapitre IV, 157 dont le Fort-Rupert. Troyes laissa 40 hommes en garnison au Fort-Monsoni, et, avec 60 hommes, se mit en marche le 25 juin vers Fort-Rupert. Le 1 er juillet, Sainte-Hélène alla reconnaître les abords de cette place-forte. Le lendemain, il apprit à Troyes que les Anglais ne montaient aucune garde. Un navire était ancré devant le fort à moins d'une portée de mousquet du rivage. Troyes décida de s'emparer aussi du navire pour transporter l'artillerie qui serait néces- saire plus tard afin d'assiéger le puissant Fort-Albany. De son côté, le Fort-Rupert avait une garnison de 15 hommes. De Troyes décida d'attaquer lui-même le fort tandis que, simultanément, d'Iberville attaquerait le navire qui risquait de lever l'ancre et de disparaître à la moindre alerte derrière un iceberg ou au-delà de la ligne bleue pâle de l'horizon. Le 3 juillet à l'aube, les 2 attaques synchronisées furent lancées. Sainte-Hélène força l'entrée du fort suivi de Troyes et du reste du commando. Les Français nettoyèrent' la place à la grenade. Pendant ce temps, d'Iberville mena sa mission. À la tête de 13 hommes, il dirigea ses 2 canots directement sur le vaisseau anglais à l'ancre. Un petit détachement embusqué sur le rivage en appui-feu avait pour mission de le couvrir si nécessaire de son tir. Sur le pont, le matelot anglais de quart dormait au lieu de monter la garde, enveloppé dans sa couverture qui devint son linceul. Il se réveilla en sursaut; un Français l'abattit d'une balle entre les deux yeux. À la détonation, un membre de l'équipage surgit et se jeta sur d'Iberville qui lui fendit le crâne d'un coup de sabre 4 . Les autres soldats français défoncèrent le pont dans le but d'effectuer un tir de neutralisation dans l'entrepont, dortoir où dormaient les matelots anglais. Réveillés en sur- saut et pris de panique, ces derniers demandèrent immédia- tement quartier. Parmi les prisonniers, se trouvaient le commandant général de la Baie de James Bridgar, et le capitaine Outlaw dont le navire avait sombré dans les eaux glaciales de la Baie de James, l'automne précédent. Pertes 45 Anglais tués ou blessés; un énorme butin. C'est à dire réduisirent la résistance. 4 0u de hache, plus probablement. 158 Conséquence de cette défaite anglaise Dans le fort, les Français trouvèrent de grosses quantités d'objets de valeur et 5 canons. Le tout fut chargé sur le navire anglais capturé. Ensuite, ils détruisirent le poste, sauf... la cuisine. Tout le monde reprit alors le chemin du Fort-Monsoni, certains en bateau, d'autres par la terre et en canot. Le retour dura du 9 au 17 juillet. Puis Troyes prépara l'attaque de Fort-Albany. SOURCES & LECTURES ♦Eugène Achard, Le corsaire de la baie d'Hudson, Librairie générale canadienne, Montréal, Librairie d'action catholique, Québec, 1941. ♦Guy Frégault, Iberville le Conquérant, Société des Editions Pascal, Montréal, 1944. ♦Charles Bert Reed, The first great Canadian, the story of Pierre Le Moyne, sieur dlberville, Books for Libraries Press, Freeport, 1972. ♦Louis Le Jeune, Le Chevalier Pierre Le Moyne, Sieur d'Iberville, Les Editions de l'Université d'Ottawa, Ottawa,1937. Caroiiuir. 159 Fort-Albany siège de 5 Date de l'action 25 - 26 juillet 1686. Localisation Baie de James, Canada. Coordonnées géo- graphiques 52 15' Nord; 81° 37' Ouest. Fort-Albany était le Fort-Sainte-Anne des Français. Fort seigneurial français de Nouvelle-France 1671 Coll. Privée. Conflit Ce n'était pas encore la Guerre de la Ligue d'Augsbourg qui ne commença qu'en 1688, mais plutôt des rivalités économiques et coloniales. Contexte Commando français dans la Baie d'Hudson. Revenu au Fort-Monsoni après avoir détruit le Fort-Rupert, Troyes prépara l'attaque du Fort-Albany, le plus puissant fort anglais de la Baie d'Hudson. Chefs en présence ♦Français Le raid était commandé par le chevalier de Troyes, avec son lieutenant Le Moyne d'Iberville. Le frère de ce dernier Le Moyne de Sainte- Hélène. Effectifs engagés ♦Français une cinquantaine de Régu- liers métropolitains, de Canadiens ou d'Indiens. ♦Garnison anglaise 15 hommes. Stratégie ou tactique Surprise d'abord, puis attaque par 'Appelé aussi Fort-Quichichouane, Fort-Albany; ou Fort-Sainte-Anne à partir du 26 juillet 1686. 160 tous les côtés du fort afin de diviser la garnison. Le fort était flanqué de quatre solides bastions, armés globalement de 43 canons. L'ensemble du commerce anglais des pellete- ries de la Baie d'Hudson dépendait de ce fort. Résumé de l'action Pour attaquer Fort-Albany, de Troyes installa deux gros canons sur le navire pris aux Anglais, fit provision de boulets, et, pour plus de sûreté, emporta les moules pour en fondre. Outre ces 2 canons, le navire en transportait au moins 6 autres — puisque les Français formèrent une batte- rie de 8 canons devant Albany. La troupe se mit en marche à pied, et d'Iberville en bateau, sous pavillon anglais pour donner le change. Arrivé le premier, par la terre, de Troyes établit son camp dans une île très rapprochée du fort, bien qu'à couvert des batteries anglaises. Le commandant français envoya Le Moyne de Sainte-Hélène en reconnais- sance, à la suite de quoi il fit délivrer une sommation au gouverneur qui répondit évasivement. De Troyes ordonna donc de préparer le terrassement de la batterie en attendant le navire retardé sans doute par des vents contraires. Les Anglais n'inquiétèrent pas le moins du monde les sapeurs français "comme si ces derniers étaient à la solde des premiers". Mais le navire n'arrivait pas. La fa- mine commençait à se faire sentir chez les Français. Enfin, il se montra, et, le 25 juillet, une batterie de 8 pièces fut prête à ouvrir le feu. De Troyes attendit la tombée de la nuit pour dé- clencher le pilonnage d'artillerie afin d'augmenter l'effet psychologique du bombardement. La nuit, les esprits sont plus vulnérables. Il fit particulièrement viser les apparte- ments du gouverneur anglais occupé à dîner tranquillement avec son épouse. Les Anglais ne tentèrent aucune sortie pour détruire la batterie. Le lendemain, le pilonnage re- commença. En moins d'une heure, 140 projectiles écrasè- rent le fort. Au cours d'une accalmie, les Français lancèrent des "Vive le roi! Vive le roi!", afin de faire croire à un as- saut. L'effet fut immédiat. Les Anglais demandèrent à par- lementer. Les pourparlers de capitulation furent brefs. De Troyes exigea la reddition immédiate. Les Anglais capitulè- rent. Le fort fut remis aux Français et le gouverneur fut -161- autorisé à conserver ses effets personnels. Les occupants devaient être transportés à l'île Charlton, et, de là, en Angle- terre, soit par le navire pris aux Anglais, soit par un autre navire anglais que l'on attendait incessamment. En dépit de son insistance, la garnison n'obtint pas les Honneurs de la Guerre. D'Iberville et Sainte-Hélène, accompagnés de 50 hommes, entrèrent tambour battant dans le fort; puis ils commencèrent la démolition de certaines installations des fortifications. Les prisonniers anglais furent utilisés comme main d'œuvre dans ce but. Ensuite d'Iberville embarqua 20 hommes sur le navire et débarqua dans l'île Charlton où les Anglais avaient construit un autre fort et des entrepôts à fourrures. Il prit officiellement possession de l'île au nom du roi de France. Pertes *La Baie d'Hudson était perdue pour les Anglais. Conséquence de cette défaite anglaise Le 19 août 1686, le chevalier de Troyes quitta la Baie de James où il laissa une garnison de 40 hommes avec d'Iberville au Fort Mon- soni. Cette expédition fit perdre aux Anglais 3 forts et un établissement d'entreposage, 3 vaisseaux ou voiliers avec leurs effets, provisions et munitions, peaux de castor, 50 prisonniers anglais sans compter les autres déjà emmenés prisonniers ou tués. SOURCES & LECTURES ♦Maximilien Bibaud, Les Machabées canadiens, Cérat & Bourguignon, Montréal, 1859. ^D'Iberville, ou Le Jean-Bart canadien et la baie d'Hudson, Bibliothèque paroissiale, Montréal, 1868. ♦Adam Charles Gustave Desmazures, Histoire du chevalier d'Iberville, 1663-1706, Valois, Montréal, 1890. ♦Frédéric de Kastner, Pierre Dollard des Ormeaux; Pierre Lemoyne d'Iberville; Les frères d'Iberbille; Marie Madeleine de Verchères, sans nom d'éditeur, Québec, 1902. 162 Le Petit-Goâve. Attaque contre Date de l'action 23 juin 1687. Localisation Ville située à une quarantaine de kilomètres à l'Ouest de Port-au-Prince, Hispaniola ou Saint-Domingue, au- jourd'hui Haïti. Coordonnées géographiques 18° 26' de latitude Nord, et 77 52' de longitude Ouest. Contexte Au début de l'année, une escadre française commandée par l'amiral de Pointis 1 fit route vers les Indes Occidentales [les Antilles] afin d'y attaquer les établissements espagnols. Le 3 avril, cette escadre, à laquelle se joignit un important contingent de boucaniers 2 venant de l'île de La Tortue et de Saint- Domingue, attaqua la ville espagnole de Cartagène située sur le Golfe du Mexique. Le 24, la ville fut prise d'assaut. Après avoir pillé l'agglomération et ruiné les fortifications, Pointis apprit qu'une escadre anglaise, commandée par l'amiral John Neville, le recherchait afin de s'approprier le butin pris aux Espagnols; aussi de Pointis se dirigea-t-il vers le détroit des Bahamas afin d'y ren- 'jean-Bernard Desjeans, baron de Pointis [1645-1707], marin français. Il se distingua sous les ordres de Duquesne à Tripoli, Alger, Gênes, à l'île de Wight, au Cap Fréhel. Il prit Cartagène en 1697. 2 Le mot boucanier vient de boucan, viande séchée à la fumée que mangeaient les In- diens Caraïbes. Le processus métonymique est complexe. Le mot provient du vocable caraïbe boucacoui, frapper d'une flèche, et, par extension gibier, puis viande séchée à la fumée que mangeaient les Caraïbes, et enfin le gril de bois et la cabane qui servaient à cette opération. En patois québécois, la boucane signifie encore la fumée et boucaner fumer. Les boucaniers étaient des chasseurs qui fumaient la viande afin d'en prolonger la conservation. Ces viandes étaient destinées aw^ pirates de Saint-Domingue qui furent aussi appelés boucaniers. 163 contrer l'Anglais. Le 3 mai, l'amiral John Neville jetait l'ancre à Antigua où il apprit du gouverneur et capitaine-général des îles-Sous-le- Vent que les Français allaient attaquer Santo-Domingo et, dans ce but, venaient de construire une route stratégique à travers les bois à partir du Petit-Goàve, en vue de faciliter cette opération. 3 Un Conseil de Guerre des Anglais et des Hollandais décida que les navires opéreraient leur ralliement à Puente-de-La-Guarda. Le 27, l'amiral Neville aperçut 10 voiles et leur donna la chasse. Le WARWICK, plus rapide, réussit à en rejoindre un, mais, après un violent combat, le vaisseau anglais fut obligé de décrocher et de laisser s'éloigner le Français. C'était précisément l'escadre de Pointis chargée jusqu'aux écoutilles d'un butin énorme ramassé à Cartagène. Lorsque l'escadre anglaise s'appro- cha, 4 elle allégea ses voiles et se mit en ligne de bataille. Les Français ouvrirent immédiatement le feu sur la ligne anglaise; particulièrement sur Le BRISTOL. Voyant la détermi- nation de Pointis, les Anglais, quoique bien supérieurs en nombre, n'abordèrent pas. Alors l'escadre française, encombrée de butin, continua sa route suivie de loin durant deux jours et deux nuits entiers par l'escadre anglaise qui ne pouvait se résoudre de gaieté de cœur à abandonner de telles richesses. À certains moments, les Français se laissaient gagner de vitesse, mais les Anglais se contentaient de les canonner de loin. Alors, les Anglais abandonnèrent la "poursuite". L'évêque anglais Burnet se demanda par la suite pour- quoi l'amiral anglais, qui avait une escadre numériquement supé- rieure, avait laissé prendre le large à de si grandes richesses. Ne- ville se dirigea ensuite vers Cartagène où il fut renforcé par les six vaisseaux du contre-amiral Meese. De là, il retourna à Hispaniola [où il arriva le 19], laissant à Meese le soin de détruire le village du Petit-Goâve, selon les ordres du gouverneur de la Jamaïque Sir William Beeston, qui avait déclaré que "ce serait fort utile pour la Couronne britannique". Sic! Chefs en présence ♦Anglais colonel Kirkby; contre-amiral Meeze. ♦Français inconnus. Effectifs engagés ♦Français une dizaine d'hommes. ♦Anglais 900 soldats et marins. Stratégie ou tactique La surprise fut l'élément essentiel de ce succès anglais. Les raisons de cette destruction furent, bien sûr, d'ordre économique, puisque cette région fort riche concurrençait directement la production agricole de La Jamaïque. De fertiles et 'Comme précisé plus haut, cette île, aujourd'hui presque désertifiée, était alors coiffée de forêt tropicale. "Avec entre autres Le BRISTOL, Le TRIDENT, Le GOSPORT et Le NEWCASTLE. 164 luxuriantes plantations de sucre, de café, d'indigo et de coton couvraient la région. Résumé de l'action Le 22 juin, le contre-amiral Meeze arriva en vue du Petit-Goâve 5 avec neuf vaisseaux anglais. Le matin sui- vant, avant le lever du jour, 900 soldats anglais débarquèrent, sous le commandement du colonel Kirkby, et marchèrent direc- tement sur la ville. Les marins étaient armés de couteaux, de pis- ; kdiriu àe itinToit-» Gros plan sur le port de Petit Goave tolets et de piques d'abordage. La troupe anglaise pénétra silen- cieusement dans la ville, tua les sentinelles françaises qu'elle trouva sur son passage; le poste de garde fut entouré, surpris et désarmé. Une centaine d'hommes s'élança ensuite en poussant des cris afin de s'emparer de deux batteries de quatre canons chacune, et les retourna contre la ville que la population, enfin réveillée, commença à quitter en toute hâte. Dès le lever du soleil, les ma- rins se répandirent dans la ville, pillant chaque maison en détail, chaque pièce et chaque coffre. "La petite ville devint la scène d'un 3 Le port du Petit-Goâve était très sûr contre le mauvais temps. 165 pillage universel, et comme beaucoup de soldats anglais com- mençaient à s'enivrer avec le vin et le rhum trouvés dans les ma- gasins, leur commandant se mit à craindre que les Français ne revinssent en force et ne l'attaquassent, pendant que ses hommes étaient dans cet état. Il ordonna alors de mettre le feu aux diffé- rents quartiers plus tôt que prévu. Tout fut brûlé et ruiné, privant ainsi de nombreux officiers et hommes de troupe de leur part de butin, car tout ce qui put être récupéré ne fut que quelques Noirs; quoique quatre mules chargées d'or et d'argent de l'île de Cendre fussent arrivées au Petit-Goâve à peine quelques jours aupara- vant." Ainsi se termina la destruction de cette petite ville, sans combat. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite française. La ville fut reconstruite par les Français. À la mi-juillet 1687, l'amiral anglais Sir John Neville prit le chemin de l'Angleterre, mais une épidémie se dé- clara dans ses équipages. Ces hommes moururent par dizaines. L'amiral Meese, lui-même, mourut et Neville le suivit le 27 juillet sur le Toboggan de l'Éternité. 7 Le seul capitaine qui survécut à cette épidémie, le capitaine Thomas Dilkes, ramena l'escadre en Angleterre où elle jeta l'ancre le 24 octobre dans un état lamen- table. L'amiral français Pointis, qui, pour sa part, avait fait voile vers le Grand-Banc de Terre-Neuve, entra dans la Baie Conception, large et magnifique baie de 80 km de profondeur, dominée par de grandioses montagnes. Or, non loin de là, mouil- lait l'escadre anglaise du commodore Norris. 8 Norris, qui voulait livrer bataille aux Français, convoqua un Conseil de Guerre, mais la majorité de ses officiers s'y opposa. L'escadre française put donc continuer son long périple vers la France sans être autrement inquiété par l'Anglais. Pourtant, un peu plus loin, le 14 août, l'amiral Pointis rencontra l'escadre du capitaine Harlow. Un long combat fut livré, qui fut interrompu par la nuit. Le lendemain, l'escadre française, lourdement chargée de butin et en fort mauvais état après tant de mois en mer, continua sa route vers Brest, suivie de loin par l'escadre anglaise qui ne renouvela pas le combat. "Que ces vaisseaux français, qui était en mauvais état 9 , n'aient pu être rattrapés» par l'escadre anglaise composée de navires tout neufs, constitua un mystère que le ''Écrivit l'historien anglais Grant, voir in fine. 7 Les corps étaient précipités dans l'Océan à l'aide d'une planche qui servait à éloigner les corps de la coque du navire s Qui devint plus tard l'amiral Sir John Norris. ''Grant, ibid ~166~ peuple anglais ne put s'expliquer." SOURCES & LECTURES ♦Pierre-François-Xavier de Charlevoix, Histoire de l'isle espagnole ou de S. Domingue, écrite particulière- ment sur des mémoires manuscrits du P. Jean-Baptiste Le Pers, jé- suite, missionnaire à Saint-Domingue, & sur les pièces originales qui se conservent au Dépôt de la Marine, Chez François L'Honoré, Ams- terdam, 1733. ♦ Jean Pierre Desliannes, Précis pour Jean Pierre Desliannes, habitant au Massacre, quartier du Petit-Goave, deman- deur en opposition à l'exécution de l'arrêt de la cour, en date du 21 janvier 1 789, au principal intimé en appel d'ordonnance du juge du Petit-Goave du 10 octobre 1788 contre le sieur Grenier, etc., Port au Prince, [1789. ♦ Charles Malo, Histoire de l'île de Saint-Domingue, depuis l 'époque de sa découverte par Christophe Colombe jusqu 'à l'année 1818, Delaunay, Paris, 1819. Sabre -f'. »2t nS! -7? - • ... rOF^L La nuit suivante, après minuit, Maricourt, frère de Le Moyne d'Iberville, et deux Français, essayèrent de faire des prisonniers mais ne réussirent qu'à tuer inutilement un Anglais. Cette situation d'assiégés dura 15 jours pour les Anglais; ils parvinrent enfin à décharger leur navire à l'endroit où leur homme avait été tué. Leur plus grand navire, enfin allégé, remonta le fleuve. Le déchargement s'était effectué sous le feu des 14 Français encore valides. Maricourt fut blessé. Les Anglais étaient ainsi établis à 2 km du Fort Sainte-Anne, mais, restaient assiégés. Alors que les Français se permettaient d'aller à la chasse, les Anglais étaient pratiquement bloqués dans leurs retranchements. 176 Le 10 octobre, Martigny 3 fut envoyé à Montréal 4 où il arriva au milieu de juin de l'année suivante après avoir atteint le lac Supérieur. Après le départ de Martigny, d'Iberville changea de tactique. Il se rendait compte que, s'il continuait de harceler les Anglais, ces derniers iraient passer l'hiver dans l'île Charlton où les Français n'avaient que 6 hommes pour garder un important stock de vivres. Il fit donc cesser les tirs de harcèlement jusqu'à ce que les vaisseaux anglais fussent immobilisés par les glaces. Alors le harcèlement reprit. Bientôt, les Anglais furent contraints de négocier avec les Français. Ils voulaient obtenir l'autorisation d'aller à la chasse afin de lutter contre le scorbut. D'Iberville refusa afin de les forcer à capituler. Le lendemain, une troupe d'Anglais passa outre et partit pour la chasse. Tandis que la plupart des Français restaient en position de blocus, cinq d'entre eux suivirent les chasseurs et les firent prisonniers. Prévoyant que d'autres iraient à leur recherche, d'Iberville envoya une autre patrouille de huit hommes qui tendit une embuscade et attaqua par surprise, le lendemain, le détachement anglais de secours de 10 hommes. Ces derniers furent rapidement mis en fuite et se réfugièrent dans leurs retranchements. Devant ces échecs successifs, les Anglais demandèrent à parlementer pour gagner du temps. Ils acceptèrent de vendre aux Français toutes leurs marchandises et s'engagèrent à ne pas s'approcher du Fort Sainte-Anne. Ils paraissaient totalement prêts à coopérer avec les Français, mais des Irlandais, qui se trouvaient parmi les Anglais, avertirent secrètement les Français que tout cela n'était qu'une ruse destinée à gagner du temps jusqu'au dégel qui rendrait toute liberté d'action à leurs vaisseaux. À ce moment, ayant retrouvé la puissance de feu de leur artillerie embarquée, ils attaqueraient avec grand avantage. Ils ajoutèrent en outre que les Anglais avaient dissimulé de la marchandise. Furieux, d'Iberville prit alors 13 hommes avec lui 3 Un cousin d'Iberville. 4 Avec des stocks de fourrures pris aux Anglais. 177 et se précipita dans le camp anglais. Montrant un grand repentir, ces derniers offrirent d'autres marchandises en jurant que cette fois il ne leur restait rien. Comme garantie, ils livrèrent en otage de valeur, "le capitaine Abraham". Mais, minutieusement interrogé par les Français, ce dernier avoua, quelque temps après, n'être qu'un forban capturé par les équipages anglais. Hors de lui, de s'être encore fait jouer par ses ennemis, d'Iberville décida de reprendre les actions de harcèlement. Il attira 4 Anglais dans un guet-apens, et, le lendemain, avec 13 hommes, en captura 17 autres. Puis, apprenant qu'une épidémie sévissait chez eux, d'Iberville fit enlever leur chirurgien. Le même jour, il somma les Anglais de se rendre. Ils étaient encore plus de 40 et refusèrent. Le lendemain, Maricourt prit 13 hommes et alla harceler les retranchements anglais. Enfin, d'Iberville envoya une seconde sommation, menaçant, par ruse, de massacrer tous les Anglais s'ils refusaient. Le jour suivant, les Anglais signèrent la capitulation sans avoir pu obtenir les Honneurs de la Guerre. D'Iberville garda 10 hommes comme domestiques et renvoya les autres sur parole en Angleterre. Pertes ♦Les Anglais eurent 3 tués par embuscade et 25 morts du scorbut. Ils perdirent en outre 2 navires et tout leur équipement, vivres et matériel. D'Iberville rendit le petit navire aux Anglais qu'il renvoya en Angleterre sur parole. Conséquence de cette défaite anglaise Outre le butin considérable que récupérèrent les Français, toute la Baie de James était française. Seul le Fort-Nelson restait encore entre les mains des Anglais. SOURCES & LECTURES ♦François Daniel, D'Iberville ou Le Jean-Bart canadien et la baie d'Hudson, Bibliothèque paroissiale, Montréal, 1868.^Nellis Maynard Crouse, Lemoyne d'Iberville, soldier ofNew France, Kennikat Press, Port Washington, 1972. ♦Rousseau, Edmond, Les exploits d'Iberville, sans données de publication, Québec, 1888. ♦Pascal Potvin, Le Chevalier des Mers, Pierre Lemoyne D'Iverville, l'Action Catholique, Québec, 1934. ♦Jean Beaudoin, Journal d'une expédition de d'Iberville, Imprimerie de l'Eure, Evreux, 1900. 178 Baie de BaUtry Bataille navale de la Date de l'action 11 mai 1689. Localisation Fjord d'origine glaciaire situé à l'extrémité de l'Irlande. Coordonnées géographiques 51° 38' de latitude Nord, et 09° 48' de longitude Ouest. À quelques kilomètres à l'Ouest de la Baie de Bantry, non loin de la mer, se trouve un tout petit village au nom trop long Ballinascarthy. En cette fin du XVII e siècle, des métayers extrêmement pauvres tâchaient de survivre de leur travail exténuant dans ce petit village comme dans tous les autres de cette île, et qui suffisait à peine à payer un affermage exorbitant au riche propriétaire anglo-protestant qui venait d'être imposé dans la région par Guillaume III d'Angleterre. L'un de ces pauvres s'appelait Ford, et un descendant de cette famille allait émigrer en Amérique et engendrer Henry Ford et son Modèle T. L'Amérique se révélerait un terreau beaucoup plus fécond pour ce peuple opprimé. ~ 179- Conflit Guerre religieuse de la Ligue d'Augsbourg [1688- 1697]. Guerre civile de religions en Angleterre. Guerre entre l'Angleterre et l'Irlande. Contexte La révocation de l'Edit de Nantes [1685] entraîna la formation contre la France de Louis XIV d'une coalition, "la Ligue d'Augsbourg", qui incluait plusieurs pays protestants [la Hollande, l'Empire d'Allemagne, la Suède] et l'Espagne désireuse de venger les désastreuses Paix des Pyrénées et de Nimègue. En Angleterre, faisait rage une guerre de religions. Le 17 avril, Herbert était à Cork en Irlande avec son escadre. Le 29 avril, il découvrit l'escadre française au large de Kinsale. Il n'osa pas les attaquer, et, le lendemain, les Français avaient disparu. Il les retrouva dans la Baie de Bantry, dans le comté de Cork, dominée par les monts Berehaven. Il resta assez loin à les surveiller jusqu'au matin, puis s'approcha après avoir reçu des renforts. L'escadre française de Châteaurenault venait, en ce 9 mai 1689, de débarquer hommes pour aider le souverain anglais déchu. Quoique la guerre ne soit pas encore déclarée entre la France et l'Angleterre, le capitaine anglais Ashby fit ouvrir le feu. Les Français ripostèrent immédiatement. Chefs en présence ♦Français François Louis Rousselet, comte puis marquis de Châteaurenault [1637-1716]. ♦Anglais vice-amiral d'Angleterre Arthur Herbert, plus tard comte de Torrington. Effectifs engagés ♦Escadre anglaise 27 navires dont 19 vaisseaux de ligne. ♦Français Châteaurenault avait 24 vaisseaux et débarqua hommes à Bantry. Stratégie ou tactique La Baie de Bantry est une sorte de profond "fjord", orienté Est-Ouest, et ouvert à l'Ouest. Voir la carte. L'escadre française comptait pour la première fois des vaisseaux-bombes inventés en 1681 par un Français nommé Renaud. Le premier, il construisit des ketchs, voiliers à deux mâts, armés de lance-bombes. Cinq ans plus tard, le premier lance-bombes anglais fut construit à Chatham. Voici comment l'amiral Castex résuma la manœuvre de Bantry Bay Herbert avec 19 vaisseaux s'approchait et louvoyait pour serrer la terre. Châteaurenault appareilla le 11 au matin pour se porter à sa rencontre et engagea la lutte tout en restant près de la côte pour couvrir ~180~ ses transports... Herbert, ne pouvant entamer les Français, prit le parti de se retirer à Spithead. Châteaurenault ne le poursuivit pas sur le moment, préférant rester près de son convoi. Il le tenta ensuite, mais il ne parvint pas à rejoindre l'ennemi et il revint à Brest le 18 mai. Tout s'était heureusement accompli. L'escadre française et son convoi avaient pu arriver sur les côtes d'Irlande sans rencontrer à la mer l'escadre anglaise, et le combat de Bantry avait tourné en notre faveur 1 ». Résumé de l'action À l'approche de la flotte anglaise, à l'aube du 1 er mai, l'escadre française qui était mouillée, leva l'ancre, cargua ses voiles, afin de faire face aux Anglais, et se mit immédiatement en ligne de bataille, Gabaret à l'avant-garde, Châteaurenault au centre et Forant à l'arrière- garde. Les Anglais ne bougeant plus, les Français se laissèrent porter sur leur ligne, et le vaisseau qui commandait l'avant-garde française hissa la flamme de combat. Le capitaine Ashby ouvrit le feu; Châteaurenault riposta aussitôt. Son propre navire s'attaqua au DEFIANCE anglais. Canonnade et mousqueterie. Le navire amiral anglais était The ELIZABETH. Il portait la marque de l'amiral Herbert. MARINE ROYALE NOM Position Commandant 1. L'ENTREPRENANT Corps de bataille capitaine de Beaujeu 2. LARDENT Corps de bataille Châteaurenault 3. Le DUC Avant-garde Colbert de Saint-Mars 4. L'OISEAU Arrière-garde Duquesne-Guiton 5. Le LÉGER Avant-garde Forbin 6. Le FAUCON Corps de bataille Hervault 7. L'ARROGANT Corps de bataille La Harteloire Théories stratégiques», amiral Castex Raoul, Société d'Édition géographique, maritime et coloniale, Paris, 1929. p. 155 ~181~ 8. L'EXCELLENT Arrière-garde La Vigerie-Treillebois 9. Le VERMANDOIS Avant-garde Machault 10. L'APOLLON Arrière-garde Montortié 11. Le NEPTUNE Arrière-garde de Pallières 12. Le CAPABLE Corps de bataille Bellefontaine 13. Le DIAMANT Corps de bataille Coëtlogon 14. Le FURIEUX Corps de bataille Desnos 15. Le COURAGEUX Arrière-garde Job Forant 16. Le SAINT-MICHEL Avant-garde Gabaret 17. Le FRANÇAIS Avant-garde Panetier 18. L'ARC-EN-CIEL Arrière-garde Perrinet 19. Le FENDANT Avant-garde de Réals 20. Le FORT Avant-garde Rosmadec 21. L'EMPORTÉ Arrière-garde Roussel 22. Le MODÉRÉ Corps de bataille Sainte-Hermine 23. Le PRÉCIEUX Avant-garde de Salempart 24. Le SAGE Arrière-garde Vaudricourt Après un long et violent combat qui dura une bonne partie de la journée [5 heures], l'amiral anglais donna l'ordre de retraite. The ELIZABETH et plusieurs autres navires anglais avaient souffert de gros dommages. Moins de la moitié des unités anglaises se trouvaient en état de reprendre le combat. Les pertes humaines étaient moyennes des deux côtés. L'escadre anglaise battit alors en retraite et disparut derrière l'horizon, laissant les Français en pleine possession de la Baie de Bantry. Pertes ♦Français 40 tués et 93 blessés. ♦Anglais 94 tués, 300 blessés et deux vaisseaux complètement désemparés. Conséquence de cette défaite anglaise L'escadre anglaise se rendit à Spithead 2 pour y réparer ses avaries. 2 Détroit situé entre Portsmouth et l'île de Wight. ~182~ En fait, si les Français revendiquèrent la victoire pour être restés maîtres du champ de bataille, Guillaume d'Orange leur en ôta partiellement le plaisir en refusant de jouer lui-même le vaincu, car, pour ne pas perdre la face, l'amiral anglais annonça à son arrivée à Portsmouth 3 qu'il avait repoussé l'escadre française. Pour donner plus de crédibilité à la victoire, la Chambre des Communes de Londres vota immédiatement des remerciements à Herbert. Le roi Guillaume poussa la ruse jusqu'à effectuer un voyage spécial à Portsmouth pour aller dîner avec l'amiral à bord de L'ELIZABETH. De plus, il accorda des lettres de noblesse aux trois chefs anglais Herbert fut nommé comte de Torrington et pair d'Angleterre, Ashby et Schovell furent armés chevaliers. À Dublin par contre, un Te Deum fut chanté dans les églises catholiques pour célébrer cette défaite anglaise. Tout le monde était, au fond, fort satisfait de cette bataille. Sauf, bien entendu, ceux qui en avaient souffert directement, les blessés et les familles des tués des deux nations 4 . 3 Et sans aucun doute avec l'accord du roi d'Angleterre. 4 Pourtant, l'amiral Castex critiqua plutôt sévèrement la conduite prudente de Châteaurenault La mission première étant accomplie, l'objectif principal, la flotte ennemie, reprenait ses droits. L'amiral français pouvait avec 24 vaisseaux contre 19, remporter une victoire décisive. À 17h00 cependant, il rompait le combat, bien que l'ennemi fut déjà mal en point, pour se rapprocher de Bantry et protéger son convoi, qui était à ce moment vide de troupes et qui ne risquait absolument rien. Et autant on peut admettre une dérogation momentanée aux principes avant la bataille, autant on doit condamner la conduite de Châteaurenault dans les circonstances ultérieures, conduite qui étonna passablement les témoins oculaires.» ibid. ~183~ Grande galère. Coll. priv. 184 Derry. siège de Date de l'action 20 avril - 1 er août 1689. Localisation Londonderry, Irlande du Nord. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Guerre civile de religions en Angleterre. Contexte La Révocation de l'Édit de Nantes [1685] avait entraîné la formation contre Louis XIV d'une coalition, "la Ligue d'Augsbourg". En Angleterre, faisait déjà rage la La ville de Londonderry [Derry pour les Irlandais] en Irlande du Nord. Vmtmêm 1 62 5 par Tbutnu Rivïn. On vuâl que H cùlsmbta wigi*i» en [f [utile radM prévu une gnmlc cxpiKuiun M \a vijle i rinlérieur des muradles Igravwe tire* de Tht Unn-d IHuMmied 1 1 bloi 3 uf I rrliuid. poster Oxfùed [Jnivenbv lt. l'.f, I " ™' guerre civile et religieuse. À l'exception de [London]Derry et d'Enniskillen, toute l'Irlande s'était déclarée en faveur du roi d'Angleterre catholique Jacques II. Derry avait donc fermé ses portes devant Lord Amtrim et de nombreux an- glo-protestants y avaient cherché refuge. Le gouverneur Lundy, partisan secret de Jacques II, était prêt à ouvrir la ville aux Français et au roi d'Angleterre catholique. Le roi Jacques II pensait donc s'emparer sans mal de ce port de- vant lequel son armée franco-irlandaise arriva, le 20 avril 1689. 185 Deux des généraux français, qui accompagnaient le roi d'Angleterre en Irlande, s'appelaient Conrad de Rosen, comte de Bolvieller, et Maumont, [tué durant la première bataille de Pennibom]. Ils avaient été placés au comman- dement de l'armée "jacobite." Le colonel Hamilton, Anglais installé en Irlande depuis longtemps, 1 devint leur subal- terne. Cela, d'ailleurs, ne manqua pas de créer des tensions. Chefs en présence ♦Franco-anglo-irlandais [Jacobites] Roi d'Angleterre Jacques II. Le lieutenant-général Conrad de Rosen qui devint maréchal de France en 1703. Le colo- nel Richard Hamilton, colon anglais [mais catholique] d'Irlande. ♦Anglais orangistes Robert Lundy, gouverneur de la ville. Mais il s'enfuit et fut remplacé par des protes- tants le major Baker, George Walker, et Adam Murray. 'Les pieds-noirs du XVII e siècle. L'oppression de l'Angleterre en Irlande ne date pas d'hier. En 1541, par un acte du Parlement, Henri d'Angleterre devenait Roi d'Irlande et abandonnait son titre de Seigneur d'Irlande. Edouard VI continua la politique de son père qui consistait à combattre la religion catholique dans ce pays... Après l'intermède catholique de Marie, Elisa- beth imposa un clergé protestant [à la population catholique d'Irlande], et son règne fut mar- qué par une série d'insurrections sanglantes qui se termina par l'aliénation et l'occupation de toute l'île. Les terres furent confisquées et distribuées à des nobles anglais qui attribuaient des concessions de leurs "estâtes" à des "colons protestants" venus d'Angleterre. "Z 'injustice de ce système et le fait que les Catholiques étaient exclus de toute charge publique, amenèrent en 1641 une autre tentative pour secouer le joug anglais. De grandes atrocités furent com- mises. En 1641, Cromwell fut nommé lieutenant de l'île, et, avec une énergie et une cruauté sans égales, il mit l'île à genoux en 9 mois seulement. Puis ce fut Jacques II le catholique et enfin la réaction protestante de la noblesse anglaise qui fit monter Guillaume d 'Orange sur le trône afin d 'en chasser leur roi [Jacques II]. Cette guerre de religion se termina par le Traité de Limerick qui promettait de laisser aux catholiques d'Irlande l'exercice de leur religion. Mais ces promesses ne furent pas tenues par les Anglais." tiré de The New Educator Ency- clopédie de James Laughlin Hugues, Palmer & Co., Toronto, 1934, pp. 1833-1834. Par un décret du parlement de Londres passé peu après, des centaines de milliers d'hectares de terre irlandaise furent confisqués et attribués aux protestants anglais. "De cruelles lois pénales furent passées contre ceux qui confessaient la religion catholique; les dignitaires de cette religion furent exilés et tout catholique fut déclaré interdit d'exercer toute charge publique, d'acquérir des terres, ou même, [comme en Afrique du Sud aux plus durs moments de l'apartheid] d'épouser un protestant." ibid. Tous ces excès inhumains amenèrent de nom- breuses insurrections. Puis en 1778, les lois devinrent plus tolérantes car l'Angleterre faisait face aux Insurgents américains et aux Français, et Londres ne voulait pas que les Irlandais se joignent à eux. Aussi les catholiques irlandais obtinrent le droit d'acheter des terres dans leur île, de construire des écoles et d'exercer leur religion sous certaines conditions. Au Canada français il en fut de même, les lois répressives furent adoucies pour les mêmes raisons, les Anglais ayant besoin de combattants pour arrêter les invasions américaines dans leur nouvelle colonie canadienne. Puis, le danger américain passé, la dure répression s'abattit encore sur l'Irlande [et sur le Canada]. Le gouvernement britannique décida de fondre les Parlements d'Irlande et d'Angleterre. Ce fut l'acte d'Union [1800]. Puis de nouvelles lois oppressives interdirent une fois encore la possession de terre irlandaise aux Irlandais, devenus des loca- taires dans leur propre pays. Enfin arriva la grande famine et la grande épidémie de choléra de 1845-1846 qui montra aux Irlandais qu'ils n'avaient décidément rien à attendre de meilleur de Londres. En effet l'Angleterre les laissa délibérément mourir de faim, refusant toute aide. Même les "seigneurs anglais" d'Irlande se désintéressèrent de leurs administrés. Ils expulsè- rent leurs locataires irlandais qui ne pouvaient pas payer leurs loyers en cette période de famine. Au fond, des trois pays celtes d'Europe, la Bretagne, l'Ecosse et l'Irlande, seule la première eut une existence paisible et accepta, de ce fait, de se fondre dans le peuple français. ~186~ Effectifs engagés ♦Anglais [Orangistes] la garnison comp- jjt /„/>., /.„,/!,„ '.'.m/ ...i... .,../,„ *. \ aJ,» S * tfwiV t~ft"»'- — '"* '. / , ESêk^àc "=- — T^ _^ "' • ±~ ^Bk. —-=-— t if~^&ji f .i ic^^. V / j*ri{inftl in 1 nniiy t'-ollrfîf, InibSin. KfcV TÔ IHART F DiiciirTioN or tiii tdwh, etc. gf t » INIiï't GâUI i IJoubk bu Non, r i r. s- -'! • , 1 Arnold No. lT h iH. 1 rfh- Thr bniHiti ii 1 •» Cjplaiii Brcrtvnl Hj'i *]ip. iftci breai" * j .1 il rif n ' di i lu, J A 1 m ! - 1 • 4f ni* ihe boom, rut 1 *h&rr; bul ïtie j .J^ward'* dillft. * OU niurcli-yird. Udf cumins *» r > Q »ili hrt dâfeCc 6- A trench-, wi1] jpuii, éIk i oll" »&-. Itrri-, a'™-. * V. .. i >. * W»ppi., if uniU d,t. E> jfiuiji Iaiwiitij^ hli- iiie bv j maU duri in ihc hrid. -'. r\ • -t. -.ip- - Luc ri An old worfc mule in ihc lui in, g A lire of approach. r t'cny dilLo, J F ou nd t. ci on ef Caihcdru. or Ions wwer, Q A fuarc! » r. i , F. n tr t - OWT "pa je rfp u iehtti -TMirn'i**"»™ 218 Port Royal siège de Date de l'action mai 1690. Localisation Acadie, autrefois colonie de Nouvelle-France administrativement distincte du Canada. Coordonnées géographiques du Bassin actuel d'Annapolis 44° 39' de latitude Nord, et 65 42' de longitude Ouest. [Nouvelle- Ecosse, Canada d'aujourd'hui.] Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Prolongements en Amérique. Acadie française o^Uj*»™ vgUfyu* J. tëte^a-^Ua, $&> Contexte Les marchands du port de Boston souffraient beaucoup des raids de représailles français qui firent suite à l'attaque iroquoise contre Lachine en Nouvelle-France, raid orchestré, selon les Français, par les Anglais de Nouvelle- Angleterre. C'était le cycle de la violence. Certains de ces 219 raiders venaient d'Acadie française. La colonie du Massachusetts décida donc de lancer une attaque contre l'Acadie française jugée plus vulnérable que le Canada. Chefs en présence ♦l'expédition anglaise était sous les ordres de Sir William Phips. ♦le gouverneur de l'Acadie française s'appelait Ménéval. Plan erasse o npws un pian ne franqueim ae itxto // O ! E q O 'b °° talio > du latin talis tel; représailles égales à l'attaque. 2 Pouvait aussi s'écrire Phipps; 1651-1695. 221 S^ttSCO. Coup de main contre Date de l'action 25 mai 1690. Localisation à 130 km au nord de Boston, USA. Casco, alors connu comme Casco Neck ou Falmouth, devint Portland, Maine. Le village fut fortifié en 1680 et détruit en 1690. Coordonnées géographiques 43° 39' de latitude Nord, et 70° 17' de longitude Ouest. Conflit Guerre politico-religieuse de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Prolongements en Amérique. 223 Contexte Ce raid de représailles fut ordonné par le Gouverneur de Nouvelle-France, Frontenac, pour punir les Anglais du raid iroquois contre le village canadien de Lachine. Chefs en présence ♦Anglais capitaine Sylvanus Davis; lieutenant Thaddeus Clark. ♦Français Venant de Québec, le "commando" français était mené par Portneuf, en coopération avec Courtemanche et Saint-Castin venant dAcadie. Effectifs engagés ♦Soldats français, miliciens canadiens et plusieurs centaines d'Indiens Abénaquis. Stratégie ou tactique Là aussi, et en dépit des autres raids français contre la Nouvelle-Angleterre, la surprise joua à plein. Une fausse sécurité endormait curieusement les craintes des Yankees 1 qui jouaient ainsi inconsciemment à une terrible loterie avec la mort. Selon de récentes découvertes archéologiques américaines, le fort était construit de bois, sur une bande de terre qui lui interdisait d'être secouru. Les colons anglais avaient été encouragés à construire leur maison près du fort, ce qui avait créé un village appelé Falmouth de 46 maisons et d'une "bonne église" [Sic!] Tout cela fut détruit par l'attaque des Franco- indiens. Tel fut le commencement de la grande agglomération de Portland. 2 Par la suite, les Anglais trouvèrent un endroit plus favorable pour reconstruire, ce fut à l'embouchure de la rivière Presumpcot dans la municipalité actuelle de Falmouth. C'est ainsi qu'en 1700 ils érigèrent Fort-New-Casco appelé aussi Casco-Bay-Fort, immédiatement à l'est de la rivière. Ce dernier fort attira de nombreux colons 3 . Résumé de l'action Le groupe de Québec partit le 28 janvier et atteignit Casco le 25 mai. La colonne devait attaquer Fort Loyall dans la Baie de Casco, 4 dans le Maine. Dans ses palissades, la garnison ne se méfiait de rien. Portneuf et Hertel 5 auraient pu prendre la ville par surprise 'Prononciation indienne du mot "Anglais". 2 Sur la côte Est; à ne pas confondre avec celle de la côte Ouest, en Orégon. 3 I1 semble bien que dans ce cas, les clauses de la Capitulation ne furent pas respectées par les Français, pour plaire à leurs alliés indiens. 'Aujourd'hui Baie de Portland. 2 Lequel s'était joint à Portneuf. Il s'agissait de Joseph-François Hertel de La Fresnière; un Canadien qui épousa l'héritière de la Seigneurie de Chambly et fut ~224~ si quelques Abénaquis, tentés par la magnifique chevelure rouquine d'un pauvre Écossais rencontré à 1 km du fort, ne / '*' v * / T=& =^ £*4é ^ Fort Casco Bay ou Fort New Casco ]&** h Falmouth, en 1705 dessiné par le capitaine John Redknap l'avaient scalpée. Les hurlements de douleur alertèrent la garnison du capitaine Sylvanus Davis. Un jeune lieutenant [Thaddeus Clark] prit 30 volontaires et se précipita sur les lieux pour y être reçu par les fusils des miliciens canadiens. Ils furent tous scalpés. Dès que Davis se rendit compte qu'il avait affaire à une colonne organisée, il accepta de capituler à condition que la garnison soit conduite saine et sauve jusqu'à une ville voisine. Les Français acceptèrent et Davis donna l'ordre aux militaires et aux civils de sortir des fortifications. anobli en 1716, après un long retard dû à son origine roturière. ~225~ À ce moment-là, les Indiens se saisirent des prisonniers, en scalpèrent une partie et emmenèrent 70 hommes, femmes et enfants en captivité. Davis et certains autres furent conduits à Québec. Les Français et les Indiens détruisirent le fort. Les maisons furent toutes incendiées à 15 km à la ronde. Pertes ♦Toute la population fut tuée ou emmenée en exil. Conséquence de cette défaite anglaise Comme les autres raids de représailles lancés pour venger l'attaque iroquoise contre le village français de Lachine, le succès de ce coup de main raffermit le prestige des Français chez les Indiens. n 4- "**?• -&.*' / Vieux-Fort de Falmouth ou Fort Loyal en 1699 226 FleUVUS Bataille de Date de l'action 1 er juillet 1690. Localisation Hainaut, près de la Sambre [Belgique actuelle]. Coordonnées géographiques 50° 29' de latitude Nord, et 04° 33' de longitude Est. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Contexte La révocation de l'Édit de Nantes [1685] entraîna la formation contre la France de Louis XIV d'une coalition, "la Ligue d'Augsbourg" ', qui incluait plusieurs pays protestants 1 et l'Espagne, désireuse de venger les désastreuses Paix des Pyrénées et de Nimègue. Chefs en présence ♦Français le duc de Luxembourg. ♦Anglo-alliés le prince de Waldeck. Nassau commandait la Cavalerie. Sectëur^de Fleuras 1er juillet 1690 Effectifs engagés ♦Français environ hommes. ♦Anglo-alliés 37 bataillons d'Infanterie et 156 escadrons de Cavalerie hollandaise, anglaise et allemande, soit hommes. Stratégie ou tactique Dans la soirée du 29 juin, le maréchal de Luxembourg campait avec son avant-garde sur la rive gauche de la Sambre, près du confluent de L'Ormeau. Il était couvert par Gournay dans le défilé du 'La Hollande, le Saint-Empire romain germanique, la Suède. ~227~ Mazy. Le gros de l'armée française, dont le duc de Choiseul commandait la Cavalerie et Rubantel l'Infanterie, campait à Ham, sur la rive droite. Le lendemain, en vue de livrer bataille, le prince de Waldeck rangea sur trois lignes, dans la plaine de Fleurus large de 5,5 km, les 37 bataillons d'Infanterie et les 56 escadrons de Cavalerie hollandais, anglais et allemands qui portaient à hommes l'effectif de son armée. Le prince de Nassau, général de Cavalerie, commandait l'aile droite appuyée au village et au bois à'Heppignies; le prince de Waldeck le Corps de bataille; et d'Ailva et Webbemuna, l'aile gauche qui s'appuyait au château de Saint-Amand. Deux ruisseaux encaissés, à bords élevés et peu accessibles, couvraient le front sur lequel 60 canons étaient répartis en 6 batteries. Ni Fleurus ni Wangenies n'étaient occupées, mais le château de Saint-Amand demeurait sous la garde de 6 bataillons d'Infanterie. La topographie du champ de bataille s'élevait un peu sur la droite alliée et formait un petit revers. À trois heures du matin, le maréchal, après avoir laissé à Auvelais, sur la rive droite de la Sambre, son parc d'artillerie et ses gros bagages, sous la garde de 4 escadrons et de six bataillons, forma son armée en cinq colonnes pour marcher vers les Anglo-alliés. L'aile droite de Cavalerie [I e colonne, Choiseul] se dirigea sur Ligny; la 2 e colonne [Infanterie, Rubantel] vers Saint-Amand, la 4 e colonne vers Fleurus, la 3 e colonne [artillerie] entre les deux colonnes d'Infanterie. L'aile gauche de Cavalerie [Gournay] devait couvrir les autres colonnes à leur passage du pont àAuvelais puis marcher sur Wangenies, et, sans être vue des Alliés, 2 tourner leur droite par Heppignies. La Cavalerie française de Gournay devait se rallier à l'Infanterie de Rubantel et n'attaquer que lorsque Rubantel aurait donné l'ordre de charger. La manœuvre était belle mais dangereuse, surtout si Waldeck s'apercevait de ce mouvement tournant audacieux et l'écrasait dans le couloir de Wangenies pour couper Luxembourg des ponts d'Auvelais. Grâce au petit revers de terrain dont nous avons parlé dans la description des lieux. ~228~ Pour encercler les Alliés en se portant derrière leur gauche, Luxembourg posta 6 bataillons dans Fleuras et déploya l'Infanterie de Rubantel entre Fleuras et le château de Saint-Amand. Dix batteries alliées, de 6 pièces chacune, ouvrirent sur cette Infanterie un feu d'enfer auquel les Français répondirent avec les 30 canons qui progressaient à la tête des troupes, à la Suédoise. Résumé de l'action La bataille commença à 08h00 par un duel d'artillerie qui fut, semble-t-il, à l'avantage des Français. Pendant que toute l'attention de Waldeck se portait sur l'attaque du front, Luxembourg franchit 3 les ponts de Ligny. Grâce à la hauteur des blés, ces unités se coulèrent hors de la vue des Alliés le long des bas-fonds compris entre Brye, Wagnelée et la Chaussée de Brunehaut. À onze heures, quand il eut atteint cette chaussée au carrefour des Trois-Burettes, Luxembourg piqua sur la Censé de Chesseau, 4 qui domine les prairies marécageuses de Mellet, et appuya à cette ferme l'extrême droite [L] de sa longue ligne de bataille. Waldeck, voyant enfin le danger, s'efforça d'y parer en opposant à Luxembourg la deuxième ligne de son aile gauche [M,N], soutenue par sa réserve tactique. Ces troupes se formèrent en bataille, face au nord, entre la Censé de Chesseau et Wagnelée, sur deux lignes dans lesquelles les escadrons de Cavalerie et les bataillons d'Infanterie étaient entremêlés. Luxembourg en fit autant. Il plaça au milieu des escadrons de Cavalerie de sa première ligne [L,Q] 3 bataillons d'Infanterie précédés de 5 canons; il mit 2 bataillons et 4 canons dans la Censé de Chesseau et les épaula par 3 escadrons de Cavalerie [R] qui devaient soutenir l'Infanterie quand elle descendrait dans la plaine de Fleuras. Pour relier l'attaque de front à l'attaque de flanc et boucher le grand vide ouvert entre elles, 4 bataillons de Gardes-françaises occupèrent Wagnelée et le château de 3 Avec les deux lignes de cavalerie de l'aile droite, 5 bataillons d'Infanterie et 9 canons. "Grosse ferme ou grand domaine; une censé était autrefois une terre octroyée à condition de verser le cens, une redevance payée par un roturier à un seigneur. ~229~ L'Escaille; 5 autres bordèrent le ruisseau de Wagnelée depuis le château de Saint-Amand jusqu'à la Censé des Moines, couverts par 30 canons qui prenaient en écharpe et à revers toute l'aile gauche de Waldeck. Le dernier carré de Fleurus iufirïi îm Cleuafler Je t&aumin, $. Je fîoapdat Ju d&iitvmtrau ï y /. % X ?* - * * * É 9 *. > st-FipçRE -TTÎTN-",*** ">.,•'}"*.'.-U»ndalte l'elance l'allaque. Mail la en reconnaissance, nole Mjiii „ ,. ÏDpilje ^ en chaloupe munie de filets de pêche. Il \ découvrit la flotte \\ ^ ^ . anglo-hollandaise au à\%*\ mouillage sous le "gQ *- - ' cap Beachy Head. Durant 3 jours, il explora soigneusement tout le secteur, répondant "fisherman " lorsqu'une sentinelle anglaise le hélait. Ah! Si les Anglais avaient su que le grand Jean-Bart était parmi eux! Puis il à Tourville. Mais les \& v\ % vents contraires ne \\\* \ revint rendre compte \ %S&\ *\ à Tourville. Mais 1 vents contraires ne permirent pas aux Français d'attaquer immédiatement. Chefs en présence ♦Français Anne Hilarion de Costentin Tourville, vice-amiral du Levant. ♦Escadre anglo- ~235~ hollandaise le vice-amiral Arthur Herbert de Torrington. Les amiraux Ashby et Van de Putte commandaient aussi. Effectifs engagés ♦Escadre française 75 vaisseaux de ligne, 6 frégates et 20 brûlots, montés par hommes, avec canons. MARINE ROYALE NOM Coflim' NOM Comm' Le FRANÇAIS 46 d'Ailly Le TÉMÉRAIRE 52 Riveau-Huet Le POMPEUX 74 d'Aligre Le LÉGER 44 Rouvray Le HENRY 62 d'Amblimont L'ÉOLE 50 Du Tast Le MAGNIFIQUE 76 d'Amfreville Le GRAND 80 d'Estrées Le CHEVAL-MARIN 40 d'Amfreville Le SOLIDE 48 Ferville L'ALCYON 44 Jean Bart Le VAILLANT 48 Feuquières L'AQUILON 50 Beaugeais Le TRIOMPHANT 70 Flacourt Le BRILLANT 66 Beaujeu Le NEPTUNE 46 Forbin Le SÉRIEUX 56 Bellefontaine Le FIDÈLE 46 Forbin-G. Le GLORIEUX 60 Belle-Isle- Erard L'INTRÉPIDE 80 J. Gabaret L'APOLLON 56 Bidault Le BOURBON 62 d'Hervault Le FLEURON 54 Chabert LARDENT 62 Infreville Le VIGILANT 52 Chalais Le CAPABLE 54 La Boissière Le BRAVE 54 de Chambigny Le MAURE 52 Galissonnière Le MARQUIS 80 Châteaumoran t Le FORT 52 Harteloire 236 Le DAUPHIN-ROYAL 1 10 Châteaurenault L'AGRÉABLE 58 Motte Genouillé Le SAINT-PHILIPPE 80 Coëtlogon COURONNE 58 Langeron Le FLORISSANT 80 Cogolin Le TONNANT 70 La Porte Le FOUGUEUX 58 Colbert de St- Mars Le SANS-PAREIL 58 La Rongère Le COMTE 40 Courbon- Blénac Le SAINT-LOUIS 56 Roque-Percin Le PRINCE 56 Des Adrets Le FENDANT 52 La Vigerie L'ARROGANT 54 Des Adrets Le PARFAIT 62 Machault Le MODÉRÉ 50 Des Augiers Le FAUCON 44 Montbault Le BELLIQUEUX 74 Des Francs L'EXCELLENT 56 Montbrun Le HARDI 58 Des Gouttes Le SOUVERAIN 80 Nesmond Le PRUDENT 52 Des Herbiers Le FORTUNÉ 58 Pallas Le FURIEUX 60 Des Nos Le DUC 48 Pallières Le BON 52 Digoine du P. Le TERRIBLE 74 Panetié Le VERMANDOIS 58 Du Chalard Le PRÉCIEUX 56 Perrinet L'AIMABLE 70 Du Magnou Le COURTISAN 62 Pointis Le FIER 68 Relingue Le DIAMANT 56 Serquigny Le TRIDENT 52 Riberette L'ÉCLATANT 54 Septèmes Le BRUSQUE 50 Ricoux L'ARC-EN-CIEL 44 Ste-Maure L'ILLUSTRE 66 Rosmadec Le CONTENT 56 Saint-Pierre 237 L'INDIEN 50 Roussel L' ENTREPRENANT 56 Sébeville Le FERME 54 canons Vaudricourt Le COURAGEUX 62 Sérigny Le SAINT-MICHEL 54 Villars Le SOLEIL-ROYAL 98 Tourville Le CONQUÉRANT 70 Villette-Mursay 2*œe pji ase ; ft„ç»Ue enveloppe la floue hallandiiic qui un pwtiel- Lcweol déiruilc. ♦Anglo-hollandais 60 vaisseaux de ligne et de nombreuses frégates, hommes et canons. Stratégie ou tactique En avant-garde des Français naviguait l'escadre Blanche et Bleue avec 24 vaisseaux [Victor- Marie d'Estrées]. Puis, suivait le Corps-de- bataille Blanc avec Le SOLEIL-ROYAL [98 canons, Tourville] et 26 gros vaisseaux. En arrière-garde, l'escadre Bleue [26 vaisseaux] autour du DAUPHIN- ROYAL [Château- Renault]. Et pour compléter la formation, 5 brûlots Le FACHEUX, L'IMPRUDENT, L'IMPERTINENT, Le BOUTE-FEU, L'INSENSÉ. Résumé de l'action Le vice-amiral Herbert de Torrington voulut combattre dès qu'il apprit l'arrivée des Français, et les amiraux hollandais qu'il avait 238 sous ses ordres eurent du mal à lui faire attendre des renforts. Mais, le 10 juillet, il donna le signal de l'appareillage à bord du ROYAL-SOVEREIGN. La flotte française était déployée en formation rectiligne orientée La ligne française avait mis en panne après avoir pris les distances de combat. Torrington avait l'avantage du vent et des courants que Tourville avait vainement tenté de lui prendre. Les Anglo-hollandais attaquèrent donc vent arrière, parallèlement aux Français. Pressée de se battre, la flotte hollandaise, qui formait l'avant-garde, s'éloigna de la ligne anglaise et alla se jeter sur l'avant-garde française. Les deux avant-gardes commencèrent à se canonner au milieu d'un nuage de fumée. Le navire-amiral français DAUPHIN-ROYAL et son matelot arrière L'ARDENT furent assaillis par d'énormes navires hollandais et le combat devint furieux. Les pont se couvrirent rapidement de morts et de blessés. L'ARDENT, victime de graves avaries, reçut l'autorisation de Châteaurenault de quitter la ligne de bataille afin d'aller panser ses plaies un peu à l'écart. Mais, pendant que l'avant-garde française soutenait le combat, le reste de cette avant-garde dépassa les combattants et vira de bord afin de revenir en arrière pour envelopper la flotte hollandaise et la prendre en tenaille. Mitraillés et pilonnés des deux côtés en même temps, les navires hollandais, truffés de boulets, combattirent désespérément. Quelques-uns parvinrent à s'enfuir, mais la majorité des autres se battit comme des lions et fut sérieusement avariée, démâtée, couverte de tués. Le VRIESLAND ne consentit à amener son pavillon qu'à la dernière extrémité, lorsque presque tous ses marins furent tués ou blessés. Pourtant, à la longue, l'escadre anglaise se porta sur les lieux du combat. Le SANDWICH [amiral Ashby] et les navires de sa suite se heurtèrent aux canons du SOLEIL- ROYAL. Après un violent et bruyant combat, Le TONNANT français fut momentanément désemparé, et quatre navires anglais, démâtés, abandonnèrent le combat. 1 'Douze Hollandais furent complètement démâtés. ~239~ Le vice-amiral anglais Herbert de Torrington pour sa part 2 sut trouver le point faible de la ligne française, la jonction entre le Corps de bataille et l'arrière-garde, et il se contenta d'attaquer ce point au lieu d'aller prêter main-forte à ses autres navires en péril devant Le a n>» pu-or* * jULL/IL-KU I AL. L-/Q li Elolli CL^liiie jcuc L'ucrtpauf M pu tue dtporiÉc no la Fmoiiti [c Liai le a Mit vcii î» CONTENT, L'ENTREPRENANT TidJw- ;' é v ? i i et L'APOLLON 3 attaquèrent avec mordant. Finalement, . *™ ' . ' J^ les canonniers du FOUGUEUX [58] étonnèrent tout le monde en obligeant le navire amiral anglais à... rompre le combat! Tout au long de la ligne, la bataille avait été meurtrière. Peu à peu, le soir tombait. La brise avait., finalement tourné en faveur des Français. Tourville entrevoyait déjà une destruction \ ]^ complète de la flotte O-f-R anglo-hollandaise qui g manifestait un grand épuisement. Mais les vents favorables ne durèrent pas. Le vice-amiral anglais envoya un dernier brûlot sur la ligne française, que les canonniers de Gabaret coulèrent avant qu'il ait pu atteindre son objectif. Ce fut le moment où le navire-amiral ROYAL-SOVEREIGN hissa à l'un de ses mâts le signal de la retraite. Alors que les Français se préparaient à la curée, la Nature elle-même allait s'opposer 2 Le ROYAL-SOVEREIGN, 100 canons. 3 Tous trois entre 50 et 60 canons. "Pour les Français. 240 à cette mise à mort. Peu auparavant s'était produit le renversement de la marée. Herbert, prévenu par ses pilotes, avait fait mouiller 5 sous voiles. Mais Tourville dériva et se trouva bientôt entraîné vers l'ouest par le courant du jusant. L'absence de vent empêchait les Français de revenir achever les Anglo-hollandais. Par une véritable fatalité, les galères françaises, qui seules auraient pu manœuvrer sans vent, n'avaient pas encore fait leur jonction avec le Corps de bataille. La nuit tomba enfin, la zone de bataille restait toute illuminée par les vaisseaux qui brûlaient. Le navire de l'amiral Van de Putte brûla jusqu'au jour, un autre, Le NOORD-QUARTIER, coula durant la nuit. Pendant deux jours et deux nuits, après le retour de vents favorables, la division française de La Villette harcela les derniers vaisseaux hollandais, 6 qui n'avaient pu fuir assez rapidement vers la Tamise comme le reste de la flotte anglo-hollandaise. Les Français réussirent à couler Le WAPEN-VAN-UTRECHT et contraignirent deux ou trois autres vaisseaux à se jeter à la côte. Le THOLEN fut gravement avarié et un autre de 70 canons sabordé et brûlé par son équipage. Pertes *La flotte anglo-hollandaise perdit 17 navires de guerre, corps et biens. La plupart des autres furent endommagés. *La flotte française, quoique ayant subi de gros dommages, ne perdit aucun navire ce jour-là. Conséquence de cette défaite anglo-hollandaise Cette grande défaite jeta l'affolement en Angleterre. Car si les Français étaient maîtres de la mer, rien ne pouvait plus les empêcher de débarquer dans l'île. En Hollande, une violente indignation anti-anglaise balaya le pays. Le vice-amiral anglais, à qui Guillaume d'Orange avait confié le commandement suprême en mettant sous ses ordres des amiraux hollandais, avait, semble-t-il, sacrifié la flotte hollandaise au profit de l'Angleterre. Le commandant suprême anglais fut donc arrêté, dès son arrivée en Angleterre, et resta détenu à la Tour de Londres pendant de longs mois avant d'être déféré en Cours martiale. Malgré Jeter l'ancre. ''Abandonnés par le vice-amiral Herbert. -241 cela, le 1 novembre 1 690, la Cour martiale — entièrement anglaise — l'acquitta de toute lâcheté et d'avoir délibérément sacrifié la flotte hollandaise. Toutefois, le roi Guillaume III d'Orange, Hollandais lui-même, ne lui pardonna jamais et ne lui confia plus de commandement. 242 La Boy Hé Bataille de Autres noms Bataille d'Old Bridge; bataille de Drogheda. Date de l'action 1 1 juillet 1690. Localisation Ville située sur la route de Drogheda à Slane, entre cette dernière ville et Oldbridge, Irlande. Coordonnées géographiques 53° 43' de latitude Nord, et 06° 22' de longitude Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Bataille de 11 juillet 16S0 Guerre civile de religions en Angleterre [Guerre Jacobite entre Jacques II d'Angleterre et Guillaume III d'Orange, de 1688 à 1691]. Guerre entre l'Angleterre et l'Irlande. Guerre entre l'Angleterre et l'Ecosse. Contexte La révocation de l'Édit de Nantes [1685] entraîna la formation contre la France de Louis XIV d'une coalition, "la Ligue d'Augsbourg", qui incluait plusieurs pays protestants [la Hollande, le Saint-Empire romain germanique, la Suède] et l'Espagne désireuse de venger les désastreuses Paix des Pyrénées et de Nimègue. En Angleterre, faisait rage la guerre civile. Contre leur roi Jacques II [catholique], les Anglais firent appel à sa fille Marie — qui avait été secrètement élevée dans le protestantisme — et à l'époux de celle-ci, Guillaume III d'Orange, stathouder de Hollande. 1 Guillaume d'Orange Quoique issu de façon lointaine d'une famille originaire d'Orange [Provence], ce nouveau roi d'Angleterre se montrait viscéralement anti-français et anti-catholique, à tel point que l'idéologie "orangiste" désigne encore l'extrémisme anglo-saxon et protestant." ~243~ débarqua en Angleterre, ce qui provoqua la fuite de Jacques II. Le comte de Tirconel, 2 vice-roi d'Irlande, rejetait le prince d'Orange, aussi le roi Jacques II résolut-il d'aller le rejoindre et de demander des troupes à la France. Le 17 mars 1690, une escadre française avait conduit en Irlande le roi détrôné Jacques II, son fils naturel Jacques de Fitz- James qui devint plus tard le maréchal de Berwick, et Français, en 10 bataillons, commandés par le comte de Lauzun. Tirconel les rejoignit avec Irlandais indisciplinés et mal armés mais pleins d'enthousiasme mystique. En ce début de juillet 1690, Guillaume III d'Orange voulait forcer à la bataille Jacques II, roi d'Angleterre contesté, qui essayait de battre en retraite vers Dublin. Chefs en présence ♦Anglais protestants Roi Guillaume III d'Orange, avec ses alliés "Williamite Army". Le maréchal français huguenot de Schômberg. ♦Armée "catholique" [Jacobite] anglaise, irlandaise et française Roi d'Angleterre détrôné Jacques II. Le duc de Lauzun commandait le Corps Expéditionnaire français. Effectifs engagés ♦Orangistes hommes dont cavaliers. Guillaume d'Orange commandait une armée essentiellement composée de troupes hollandaises, huguenotes françaises, et allemandes, dont la redoutable Brigade Hollandaise des Gardes Bleus. 50 pièces d'artillerie. Les troupes anglaises représentaient moins de la moitié des effectifs. ♦Jacobites hommes dont fantassins et cavaliers. 6 pièces d'artillerie. Les Français comptaient hommes. 3 Stratégie ou tactique Les Orangistes ne pouvaient pas traverser la Boyne à Dundalk qui était fortement tenue par les Jacobites. À Old Bridge, le vieux pont n'existait plus; la traversée pouvait s'effectuer par quelques gués situés entre Old Bridge et Drybridge. La Bataille de la Boyne fut en fait une retraite avec harcèlement. Les Jacobites n'avaient qu'un huitième de l'artillerie des Orangistes. Jacques II avait obtenu de la France un renfort de fantassins mais 2 ou Tyrconnell. Richard Talbot, comte de Tyrconnell [1630-1691]. ^De ce nombre de environ Irlandais n'avaient pas de mousquet et devaient attendre que leurs camarades soient tués pour prendre leurs armes. ~244~ avec seulement une poignée de mousquets. Une brigade irlandaise était allée combattre en France en remplacement de la brigade française. Selon l'accord, le déplacement se faisait "sans mousquets" qui devaient leur être attribués à leur arrivée en France. Or les Français envoyèrent aussi leurs troupes désarmées, sans penser qu'ils auraient des difficultés à trouver des mousquets en Irlande. Les Français étaient donc fort mal armés. De plus, l'Infanterie irlandaise venait d'être levée et n'avait aucun entraînement militaire. Stratégiquement parlant, cette bataille, quoique non décisive, fut le début de la fin pour les Jacobites. Résumé de l'action Vu la disproportion des forces en faveur des Orangistes, les Alliés franco-anglo-irlandais décidèrent de se placer derrière la rivière Boyne près de Drogheda. Orange se déploya devant les Alliés, le 29 juin. Son aile droite, à Rossnarre, était commandée par Meinhart, fils de Schômberg, son Centre à Old Bridge, par Schômberg en personne [face au vice-roi Tirconel], et Guillaume d'Orange avait pris lui-même le commandement de sa Gauche à Drybridge. Jacques II n'avait envoyé qu'un seul régiment [les Dragons de O'Neill] pour fermer le passage de Rossnarre, et à Oldbridge les régiments d'Infanterie d'Antrim et de Clanrickarde. Le gros de l'armée Jacobite, commandé par Berwick, était posté en arrière, à un kilomètre de La Boyne, sur une élévation. L'attaque destinée au franchissement des gués fut lancée peu avant midi par Schômberg [alors âgé de 72 ans!]. Ce dernier lança ses fantassins les plus politisés {fanatisés, devrions-nous dire] la Garde Bleue Hollandaise, les Huguenots français et les régiments anglo-protestants de l'Ulster. 4 Avec sa Cavalerie irlandaise, Tirconel contre - attaqua ces éléments orangistes qui traversaient La Boyne. Le vieux Schômberg s'élança alors à la tête de ses troupes pour appuyer ses troupes mais fut tué d'une balle. Pendant plus de cinquante ans, il avait réussi à passer entre les milliers de projectiles de multiples champs de bataille; mais une seule balle ne respecta pas cette "baraka"! La marée montante avait, durant ces attaques, rendu impraticables tous ces gués sur La Boyne. Les chevaux 4 Les pieds-noirs ou coloniaux colonists de cette colonie. ~245~ devaient nager et l'Infanterie traverser en une seule file. Cela n'empêcha pas Guillaume d'Orange de se porter au secours des troupes de Schômberg, secouées par la mort de leur chef. Les Orangistes reprirent l'initiative. Sur quoi Hamilton lança sept autres bataillons pour contre-attaquer les Orangistes. Mais deux bataillons de la Garde Bleue les enfoncèrent. Berwick fit alors contre-attaquer sa Cavalerie afin de permettre aux bataillons irlandais de se retirer. Le combat devint alors fort inégal entre les cavaliers, tant par le nombre d'escadrons de Cavalerie que par le terrain fort coupé où les Orangistes avaient infiltré des fantassins. Berwick lança une douzaine de charges qui finirent non sans mal par arrêter momentanément les Orangistes en brisant le régiment anglais Inniskilling constitué de pieds-noirs anglo-protestants d'Irlande. Berwick en profita pour reformer ses régiments puis se remit en marche pour aller rejoindre Jacques II, lequel, après avoir mis son armée en bataille pour charger les Orangistes, en fut empêché par un marais qui se trouvait entre les deux armées. Pour ne pas être enveloppé par les Orangistes qui venaient de forcer le passage d'Old Bridge, il fit mouvement par la gauche afin de gagner le village de Duleek, 1 5 km plus au sud. Berwick survint avec sa Cavalerie au moment où les troupes orangistes y parvenaient. Les deux armées déployées en bataille, restèrent quelque temps face à face sans oser s'attaquer. Finalement, les Jacobites se remirent en marche, suivis par l'armée orangiste qui marquait le pas dès que les Jacobites s'arrêtaient et se retournaient pour combattre. Ce manque d'initiative des Orangistes venait du fait que leur meilleur général, Schômberg, avait été tué. La nuit venue, les Jacobites reçurent l'ordre de se mettre en marche vers Dublin; ce qu'ils firent le lendemain matin. De là, le vice-roi Tirconel leur donna l'ordre de gagner Limerick à 1 00 km de Dublin. Le Corps Expéditionnaire français, commandé par le brigadier général Surlaube, servit d'arrière-garde tout au long de cette retraite, car il était constitué des seuls régiments qui étaient restés en formation, donc capables de combattre efficacement. Les autres Français furent dirigés vers Cork et Kinsale pour y rembarquer. ~246~ Pertes ♦Les Orangistes eurent tués et blessés; Guillaume y fut blessé. Le maréchal [français mais protestant] de Schômberg fut frappé à mort dans une charge conduite par Fitz- James, alors qu'il criait à ses cavaliers huguenots, chassés de France comme lui par les guerres de religions A la gloire, mes amis, à la gloire!». *Les Jacobites, tués et blessés. Conséquence de cette bataille Dans cette bataille comme  ' ri v ............... ^ I • -' l 1DROQHCOA - .. , 3L Irai» f r kl. rat™ . r 1 - "TtoQjI > e r K ' P jute» ifeï Itani wtw byLtri Vînt.... A &b Dw by ' utj .. p Otf TUÉ UATTLE OF THE "OYXE dans bien d'autres, les Français étaient dans les deux camps. L'historien anglais écrivit au sujet de cette retraite " La retraite des Irlandais fut couverte par les Français, qui, plus d'une fois, eurent à ouvrir le feu sur le torrent de fuyards qui se pressaient contre l'étroit passage de Duleek et dont les masses menaçaient de rompre la formation de leur division... Dublin se remplit de fuyards terrifiés; mais à quatre heures du matin les troupes françaises et suisses [mercenaires] entrèrent dans la ville en ordre parfait, tambours battants et drapeaux déployés, leurs uniformes blancs maculés de poussière et souvent de sang." Quoique loin d'être décisive, cette demi-défaite — qui opposa des armées constituées de Français ou d'Anglais, la religion servait alors à départager les ennemis plus que la 247 nationalité — cette demi-défaite, donc, amoindrit la menace jacobite [catholique] vis-à-vis des Orangistes protestants. Mais il fallut attendre 1691 pour que la guerre civile anglaise se terminât, si tant est qu'elle s'est jamais terminée 5 ! SOURCES & LECTURES ^Relation du combat, donné au passage de la rivière de Boine en Irlande, pas de données de publication, 1690. ♦ Pâdraig Lenihan, Battie ofthe Boyne, Tempus, Stroud, 2003. ♦John Kinross, The Boyne and Aughrim, the war of the two kings, Windrush Press, Moreton-in-Marsh, Gloucestershire, 1997. ♦Brendan Clifford Introduction, Jacobite narrative of the war in Ireland, 1688-1691, Derry and the Boyne, a contemporary Catholic account of the Siège of Derry, the Battie of the Boyne, and the gênerai condition of Ireland in the Jacobite war, Belfast Historical & Educational Society, Belfast, 1990. ♦Demetrius Charles de Kavanagh Boulger, The battie ofthe Boyne, together with an account based on French and other unpublished records ofthe war in Ireland 1688-1691 and of the formation of the Irish brigade in the service of France, M. Secker, Londres, 1911. 5 Les Anglais avaient quelques bonnes raisons de croire que l'Irlande était destinée à constituer une réserve naturelle d'hommes et de terre au seul profit de l'Angleterre et de son armée. En effet, Adrien IV, seul pape anglais de l'histoire, avait profité de son pouvoir discrétionnaire pour "donner" purement et simplement l'Irlande à l'Angleterre, comme d'autres pontifes attribuèrent l'Amérique aux Espagnols. Par la bulle Laudabllltet ; ce pape anglais fit don de l'Irlande à Henri II d'Angleterre. Le don fut officiellement fait lors de la visite à Rome de John de Salisbury, secrétaire de l'Archevêque de Cantorbéry. Adrien IV, originellement Nicholas Breakspear, naquit vers 1 100 à Abbot's Langley, près de St-Albans Hertfordshire, et mourut le 1 er septembre 1159 à Anagni, Italie. Devenu prêtre, il officia à St-Ruf, près d'Avignon France, et, vers 1150, le Pape Eugène III le nomma évêque d'Albano, Italie. Eugène l'envoya en 1152 en Scandinavie où sa mission de réorganiser la hiérarchie locale fut si réussie que, à son retour deux ans plus tard, il fut élu pape 4 décembre 1154. Frédéric Barberousse lui ayant rendu un service important [il avait capturé Arnold de Brescia, leader de l'opposition à Rome], Adrien IV le couronna de ses mains empereur du Saint-Empire romain germanique. ~248~ QuébeC Siège de Date de l'action 16-25 octobre 1690. Localisation Capitale de la Province de Québec, Canada; autrefois capitale de la Nouvelle-France. Coordonnées géo- graphiques 46° 49' de latitude Nord, et 71° 14' de longitude Infanterie anglaise Infanterie fiança/se siège de Québec 16 25 octobre 1690 Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Campagne de 1690 en Amérique du Nord. French & In- dian Wars en Amérique du Nord. Les Anglais appelèrent French and Indian Wars toutes les hostilités nord- américaines de 1689 à 1763. De façon plus détaillée Guerre de la Ligue d'Augsbourg ou King William' s War [1689-1697], Guerre de Succession d'Espagne ou Queen Anne's War [1702-1713] et Guerre de Succession d'Au- triche ou King George's War [1744-1748]. 249 Contexte Après les raids français contre les villes de Nouvelle-Angleterre 1 effectués en représailles au raid iro- quois sur le village canadien de Lachine, le Gouverneur ,-> - -^^.^.i.—.rV' Frontenac s'atten- dait à une riposte indirecte des An- glais, par l'inter- médiaire des Iro- quois qui sui- vraient leur voie habituelle, la ri- vière Richelieu ou Rivière des Iro- quois. Aussi, mal- gré l'annonce par les Indiens franco- philes de mouve- ments navals an- glais en Acadie, Frontenac, qui ne voulait pas se laisser prendre à une manœuvre de diversion, ne laissa qu'une cen- taine d'hommes à Québec et emmena ses troupes à Mon- tréal dans le but d'être à proximité de l'embouchure du Ri- chelieu. Le 10 octobre, Frontenac apprit que Phips faisait voile vers Québec. Il se mit donc en route avec 300 hommes, ordonnant à Callières de le suivre dès que pos- La villa de Québec durant l'attaque Les lettres indiquent les endroits qui suivent A. Le manoir du Gouverneur 6. La citadella C. Magasin aux poudres D. Les Rêcollets E. Le couvent des UrsuJines F. L'église de la basse ville G. La cathédrale H. Le sémi- naire î. Le monastère des /ésuites K. L'hôpitai de J'HôteJ-Dicu M. Bat- terie de Canons N. Raie protégée O. L'JJe-d'OrJéans Q. La seigneurie de Beauport fi. Le village de Beau- port 'La Nouvelle Angleterre comprenait les 6 états américains de New-Hampshire, Massachusetts, Rhode-Island, Vermont, Connecticut et Maine. L'Etat de New- York n'en faisait pas partie. Ces états faisaient aussi partie des Treize-Colonies. ~250~ sible avec les autres troupes disponibles. Chefs en présence ♦Anglais le général Sir William Phips, premier américain ennobli. ♦Français le comte de Fronte- nac, gouverneur de la Nouvelle-France. Effectifs engagés ♦La flotte anglaise comprenait 6 na- vires de guerre et 29 transports de troupes. Les troupes an- glaises débarquées totalisaient soldats. La flotte pou- vait aussi éventuellement débarquer quelques-uns de ses marins et auxiliaires. ♦La garnison de Québec s'éle- vait à miliciens qui arrivèrent avec Callières. Avant l'arrivée de ce dernier, une centaine de soldats seulement gardaient Québec. Stratégie ou tactique Les fortifications de Québec vers l'ouest étaient loin d'être solides. Elles consistaient en une palissade de bois, avec, à l'intérieur, un talus de terre. Des bastions de pierre flanquaient, à intervalles, cette palissade. Il n'y avait pas de portes pivotantes. Les ouvertures étaient simplement barricadées par des barriques de terre et de pierre. Phips voulait débarquer son armée le long des plages boueuses de Beauport situées entre la Saint-Charles 2 et la Montmorency. Cette armée devait avancer et traverser la Saint-Charles vers Québec. Des navires débarqueraient l'ar- tillerie sur la rive québécoise de la Saint-Charles pendant que plusieurs vaisseaux remonteraient le Saint-Laurent et passeraient le Cap Diamant, afin que les Français croient qu'une autre armée allait être débarquée en amont, et, ainsi, divisent leurs forces. De fait, Phips aurait certainement mieux fait d'utili- ser l'artillerie de la flotte pour couvrir son débarquement de Beauport, au lieu de laisser débarquer ses troupes sans au- cun appui-feu sous le tir mortel des Français, et de mobili- ser inutilement ses propres canons contre les rochers de La Saint-Charles avait d'abord été appelée Sainte-Croix par Jacques Cartier qui la découvrit, en l'honneur de la fête du jour l'Exaltation de la Sainte Croix. Les Jésuites lui donnèrent plus tard le nom de Saint Charles en mémoire de Charles de Boues, grand vicaire de Pontoise, protecteur et fondateur de leur couvent au Ca- nada. Les Indiens l'appelaient Cabir-Coubat, en raison de ses nombreux méandres. Le grand fleuve Saint-Laurent, quant à lui, avait été baptisé '7a Grande Rivière du Canada" par les Français. Les Indiens l'appelaient Ladauhana ou fleuve de Silenne. Jacques Cartier, arrivé le 10 août, fête de Saint-Laurent dans une petite baie de la Côte-Nord [baie qui porte aujourd'hui le nom de Baie de la Trinité] lui donna le nom de ce saint. Peu à peu, le nom de Saint-Laurent s'étendit à tout le golfe, puis à l'estuaire et enfin au fleuve qui s'y jette. ~251~ granité du Cap Diamant. Il tira coups sans aucun ré- sultat avant de se rendre compte... qu'il était malaisé de tirer de bas en haut! Résumé de l'action Le lundi 15 octobre vers 7 heures du soir, les Québécois apprirent que la flotte anglaise avait passé la pointe de l'île d'Orléans. 3 Dès qu'il fit jour, ils dé- Rivière Saint-Charles Québec en 1690 d'après une aeciwine carte de Robert de Villeneuve dressée en 1685. couvrirent toute une flotte de 36 voiles. Il n'y avait que 4 gros vaisseaux, 4 de tonnage moins important, le reste était composé de caiches, 4 barques, brigantins et flibots parmi lesquels il semblait y avoir quelques brûlots. Vers lOhOO, une chaloupe, portant à sa proue le pavillon blanc parle- mentaire, quitta le navire-amiral et vint à terre. Quatre ca- 3 Cette île, appelée d'abord par Cartier île de Bacchus, fut ensuite renommée lie d'Orléans en l'honneur du duc d'Orléans, fils puîné du roi de France, protecteur de Jacques Cartier. Les Indiens l'appelaient île Minigo ou île des Sorciers. Ce fut son paysage paisible que le poète Félix Leclerc choisit pour retraite. 4 Petit bâtiment à un seul pont, maté comme un yacht ~252~ nots français se portèrent au-devant d'elle sous le même pavillon. Ils la rejoignirent presque à moitié chemin. L'envoyé du général embarqua seul dans un canot. On lui banda les yeux et il fut conduit dans la chambre de Monsieur le comte de Frontenac. Il apportait un ultimatum auquel Frontenac ne daigna pas répondre par écrit. Il dit simplement à l'ambassadeur "Je n'ai point de réponse à faire à votre général que par la bouche de mes canons et fusils. Qu'il apprenne que ce n'est pas de la sorte qu'on en- voie sommer un homme comme moi!" Déçu de cette rebuffade, le général anglais hésita, pendant deux jours, à organiser un véritable assaut. Les mi- lices de Montréal et de nombreux coureurs de bois eurent ainsi le temps d'arriver avec Callières. Le jour même de leur arrivée, les sieurs de Longueil, de Maricourt et de Bonaven- ture, de retour de la Baie d'Hudson, réussirent à gagner Québec. L'après-midi du 18, enfin, Anglais comman- dés par le major John Walley débarquèrent sur l'estran de Beauport. 5 De là, ils entendaient gagner la rivière Saint- Charles, la franchir à gué, et assaillir la ville, pendant que Phips la bombarderait de ses batteries navales. Un détachement de 300 Français, pour la plupart des "coureurs de bois" français-canadiens de Montréal et de Trois-Rivières, se porta à leur rencontre. Divisé en plu- sieurs petits groupes-francs, sans ordre et à la manière des Indiens, il attaqua ce gros Corps anglais qui avançait en rangs serrés. Le feu dura plus d'une heure. Les Canadiens se tapissaient contre le sol ou voltigeaient incessamment d'arbres en arbres; 6 et ainsi les furieuses décharges qui se faisaient contre eux ne les incommodaient pas beaucoup. Sous une grêle de balles, ils obligèrent les Anglais à rega- gner la grève. Ces derniers perdirent à cette occasion 150 hommes, selon le rapport d'un paysan local qui visita le champ de bataille durant la nuit, tandis que les coureurs de bois ne comptaient que 2 ou 3 tués et une douzaine de bles- sés. Les Anglais ne gardèrent qu'une tête de pont sur les plages de Beauport dans laquelle ils se retranchèrent soli- Appelé localement les battures. 6 La côte de Beauport n'est plus boisée, aujourd'hui. 253 dément. Mais les Français ne cessèrent de les harceler, si bien que le 20 octobre les Anglais abandonnèrent les plages sous les coups de feu des francs-tireurs canadiens. Ce tir de harcèlement jeta quelque panique dans les rangs des Habits- Rouges qui abandonnèrent 5 ou 6 canons et des armes indi- viduelles dans leurs retranchements. Vers OlhOO le 18 octobre, Phips rangea ses 4 plus gros vaisseaux en face du Cap Diamant et commença le bombardement de la ville qui répliqua aussitôt. La vigueur de la riposte déconcerta Phips. Chaque coup semblait por- ter. Le lendemain à midi, l'escadre anglaise dut s'éloi- gner devant les graves avaries subies par les vaisseaux. Le vendredi 20 et le 2 1 eurent lieu encore deux es- carmouches à Beauport, toujours au désavantage des assail- lants. Dès le lundi matin, les Canadiens-français comprirent que le siège touchait à sa fin. Les navires anglais s'éloi- gnaient. Les Français leur proposèrent alors, sous pavillon parlementaire, de procéder à un échange de prisonniers; ce qui fut accepté et fait le mercredi 25 octobre avant le départ des Anglais. Pertes ♦assez lourdes du côté anglais; inconnues, mais re- lativement légères chez les Français. Conséquence de cette défaite anglaise La Nouvelle- France était sauvée une fois de plus. 254 Fort-Severn siège de Date de l'action Été 1691. Localisation Baie d'Hudson, Canada. Ce fort était appelé Nieu Savanne par les Français, Savanne étant une corruption de Severn. Coordonnées géographiques 56° 00' de latitude Nord, et 8738' de longitude Ouest. Conflit Guerre politico-religieuse de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Campagne de la Baie d'Hudson de 1690-1691. French & Indian Wars en Amérique du Nord. Les Anglais appelèrent French and Indian Wars toutes les hostilités nord-américaines de 1689 à 1763. De façon plus détaillée Guerre de la Ligue d'Augsbourg ou King William's War [1689- 1697], Guerre de Succession d'Espagne ou Queen Anne 's War [1702-1713], puis Guerre de Succession d'Autriche et Guerre de Sept-ans ou King George's Wars [1744- 1748]. Contexte Fin juin 1690, deux navires dont Le SAINTE- ANNE quittèrent Québec, l'un avec Pierre Le Moyne d'Iberville, l'autre avec Simon-Pierre Denis de Bonaventure. 1 Ils voulaient faire commerce dans le bassin de la Baie d'Hudson. Chefs en présence *Le Moyne d'Iberville commandait les Français. Coureur-de-bois canadien 'Ils transportaient des marchandises de traite et Fort-Nelson dans la Baie d'Hudson. hommes destinés à attaquer 255 Effectifs engagés 480 soldats français et les équipages, ♦effectifs anglais inconnus. Stratégie ou tactique Dans la Baie d'Hudson, les attaques par mer devaient se faire en été seulement, à cause de la banquise. Même, en cette saison moins froide, les icebergs sont nombreux. Résumé de l'action En arrivant en vue de Fort-Nelson, les Français se rendirent compte qu'ils manquaient de matériel. 2 Et de plus, les Anglais les attendaient. Un brûlot et 3 gros navires, dont l'un de 40 canons, bloquaient l'embouchure de la rivière Sainte-Thérèse. D'Iberville changea ses plans et cingla vers Fort-Severn situé au sud de Fort-Nelson. En apercevant les Français, les Anglais lâchèrent pied et déposèrent les armes sans combat. D'Iberville incendia le fort avec les livres d'effets qu'il contenait encore. Le 19 octobre 1691, Le SAINTE- ANNE du chevalier d'Iberville était de retour à Québec et partait aussitôt vers la France avec une grosse cargaison de fourrures. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Malgré la prise de 3 navires anglais et la destruction de Fort-Severn, d'Iberville avait remporté un succès incomplet car le drapeau anglais flottait encore sur Fort-Nelson [Fort- Bourbon]. SOURCES & LECTURES ♦Joseph Marmette, Les Machabées de la Nouvelle- France, histoire d'une famille canadienne, 1641-1763, Librairie Beauchemin, Montréal, 1925. ♦Pascal Potvin, Le Chevalier des Mers, Pierre Lemoyne d'iverville, L'Action Catholique, Québec 1934. ♦Richard Ares, D'Iberville, Messager canadien, Montréal, 1941. ^D'Iberville ou Le Jean-Bart canadien et la baie d'Hudson, Bibliothèque paroissiale, Montréal, 1868. Canon de siège, mortiers, bombes et boulets; cet "oubli" montre à quel point l'expédition avait été organisée à la hâte. En fait, d'Iberville, qui devait payer la plus grande partie de ses frais d'expédition, avait peut-être volontairement sacrifié le matériel de siège. Le butin servait à rentabiliser les opérations "corsaires" de d'Iberville et de ses "coureurs de bois"; raiders ou groupes-francs para- militaires. ~256~ MOHS. Siège de Date de l'action 15 mars - 8 avril 1691. Localisation Mons 1 était la capitale du Hainaut, aujourd'hui en Belgique. Coordonnées géographiques 50° 27' de latitude Nord, et 03° 56' de longitude Est. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, campagne de 1691 en Flandre. Contexte La révocation de l'Édit de Nantes [1685] entraîna la formation contre la France de Louis XIV d'une coalition, "la Ligue d'Augsbourg". En Angleterre, faisait rage la guerre civile. Contre leur roi Jacques II [catholique], les Anglais firent appel à sa fille Marie qui était protestante, et au mari de celle-ci, Guillaume III d'Orange, stathouder de Hollande. SCHÉMA DES MANŒUVRES SI RATÉ G !QL SIS DANS L[ SECTEUR DJE MONS MONS h ^\ CONDÉ Vgbisiaw V, / X s j f VALENCIENNES \ BAVA C MALPLAQUET MAUBEUGE Chefs en présence ♦Anglo-flamands Le prince d'Orange commandait l'armée anglo-flamande; le prince de Bergues la garnison assiégée de Mons. ♦Français Louis XIV; le maréchal de Luxembourg. Le siège fut mené par le maréchal de Boufflers, secondé par le maréchal Hector de Villars et par Vauban en personne 2 . 'Ou Bergen en Flamand. 2 Louis, François, duc de Boufflers, 1644-1711, maréchal de France. Claude, Louis, Hector, duc de Villars [1653-1734], maréchal de France. Sébastien Le Prestre, seigneur de Vauban, 257 Effectifs engagés *Le roi de France disposait pour sa campagne de 1690, de 155 régiments totalisant hommes 3 , mais ces forces étaient subdivisées en plusieurs armées destinées à lutter sur tous les fronts de guerre, Flandre, Est, Sud-Est, Sud... Il disposait en Flandre de fantassins et de cavaliers réunis sur l'Escaut pour le siège de Mons. ♦La garnison anglo- alliée comptait hommes et l'armée de couverture hommes, soit un total de hommes pour les Alliés. Résumé de l'action Boufflers se mit en marche à partir de Maubeuge et investit Mons le 15 mars. Sous la direction de Vauban, pionniers tracèrent les lignes de circonvallation, détournèrent les eaux de La Trouille des fossés de la place, jetèrent deux pont sur L'Haisne et retranchèrent leur parc d'artillerie. Louis XIV arriva au camp le 21 mars, avec le Dauphin, les princes du sang, 4 Louvois et 3 maréchaux Luxembourg, ttin-l'tff*' \ 4h Secteur Mons-Maubeuge maréchal de France; né pauvre, il arriva au sommet par son intelligence [1633-1707]. Au soir de sa vie, Vauban fut disgracié par Louis XIV pour avoir demandé l'égalité des Français devant l'impôt. Il n'avait pas oublié qu'il était du peuple. ^92 régiments français et 29 étrangers. 4 Légitimes et illégitimes. Michel Le Tellier, marquis de Louvois, ministre de la Guerre sous Louis XIV. Il rétablit l'ordre et la discipline dans l'armée, imposa l'uniforme, établit des écoles de cadets, donna une éthique aux officiers, améliora le sort des soldats. Pourtant, il se montra horriblement cruel il fit raser le Palatinat, brutaliser les protestants français par les terribles dragonnades. Elles consistaient à loger des dragons insolents et brutaux chez les protestants qui refusaient de se convertir. Ces abus provoquèrent l'exil de nombreuses familles de Huguenots. 258 Duras et La Feuillade. 5 Il fit ouvrir la tranchée le 24 entre les villages de Hyon et de Cuenne, sous la protection de 1 8 mortiers et de 38 gros canons. Vingt autres pièces, établies sur la colline de Bertamont, commencèrent dans la nuit du 27 un bombardement à boulets rouges qui dura jusqu'à la capitulation, le 8 avril. Vauban commandait le Génie. Le Roi-Soleil, satisfait des prouesses de ses mousquetaires et de ses Gardes-françaises ou suisses, retourna le 1 1 à Versailles après avoir réparti les troupes entre Luxembourg et Boufflers. Le siège de Mons lui-même dura 3 semaines de tranchées ouvertes. Il n'y eut que 2 actions un peu remarquables, toutes deux à l'ouvrage à cornes. Cet ouvrage fut attaqué une fois par les assiégeants français qui y pénétrèrent à la suite d'un assaut, quoique la brèche ne fut pas suffisante. Mais au bout de 20 minutes, les Alliés firent une sortie et reprirent la corne. Deux jours après, l'artillerie française ayant perfectionné la brèche, les Français la reprirent d'assaut et s'y maintinrent. Guillaume III d'Orange, roi d'Angleterre, assembla aussitôt son armée mais n'osa s'avancer que jusqu'à Notre - Dame-de-Hall; il se mit en marche de Bruxelles, traversa la Sambre pour reprendre Mons, et manœuvra afin d'éviter Luxembourg. Il s'arrêta 3 jours inutilement. Luxembourg, avec une Armée de Couverture du siège, 7 s'élança vers les Anglais et Guillaume rétrograda vers Bruxelles. Après cette retraite qui ne flattait pas son image, il passa le commandement de ses hommes à son commandant en second et retourna en Angleterre. Le prince de Bergues demanda à capituler le 8 avril et obtint des conditions très honorables. La ligne de frontière alliée entre l'Escaut et la Sambre était ainsi rompue. Pertes assez lourdes au sein de la garnison. Conséquence de cette défaite anglo-alliée Les lignes 5 Jacques Henri de Durfort, duc de Duras, maréchal de France, né à Duras [1625-1704], neveu de Turenne. François d'Aubusson de La Feuillade, maréchal de France [1625-1691]. François Henri de Montmorency-Bouteville, duc de Luxembourg, né à Paris, mort à Versailles [1628- 1695]. Malingre et bossu, adoré de ses troupes, il fut surnommé le Tapissier de Notre-Dame, à cause des nombreux drapeaux, pris aux Anglo-alliés, qui y furent suspendus, pour remercier Dieu et Notre Dame de ses multiples victoires! Les boulets étaient chauffés au rouge afin d'incendier leurs cibles. 7 De 39 bataillons d'Infanterie, 101 escadrons de Cavalerie et 60 canons. ~259~ alliées entre l'Escaut et la Sambre étaient rompues. SOURCES & LECTURES +An Account of the Siège of Mons, Edinburgh, 1691. ♦Louis XIV, King of France, The French King's answer ta Mons. Tyrconnel's letter, Pour R. Baldwin, Londres, 1690. ♦Nicolas de Guise, Mons, capitale du Hainaut, avec une chronologie résumée des comtes jusqu 'à Philippe le Beau, H. Manceaux, Mons, 1871. ♦Sébastien Le Prestre de Vauban, Marshal of France, Atlas, De l'attaque et de la défense des places, Traité pratique des mines, et un autre de la guerre en général, par un Officier de distinction Y La Hâve. 1 737-42. 260 Athlone siège d' Date de l'action 1 9 juin - 2 juillet 1 69 1 . Localisation Irlande. Coordonnées géographiques 53° 25' de latitude Nord, et 0756' de longitude Ouest. Conflit Campagne d'Irlande de 1689-1691. Aide française aux Irlandais. Guerre de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Guerre civile de religions en Angleterre. Contexte La révocation de l'Édit de Nantes [1685] entraîna la formation contre la France d'une coalition politico-religieuse appelée "la Ligue d'Augsbourg". En Angleterre, et surtout en Irlande, faisait rage une Château Mtidonc /$-> J. 5 * j - j"-j f» i'_. c^jpj,. ï, qjr*. ju. guerre de religions entre le roi légitime d'Angleterre [catholique] Jacques II Stuart, maintenant réfugié en France et soutenu par les Français, et d'autre part Guillaume d'Orange d'Angleterre qui devint roi usurpateur protestant. Chefs en présence ♦Orangistes protestants le général baron Godard van Ginkel dirigeait l'ensemble de l'armée protestante, dans une véritable croisade lancée par des Brigades Internationales du Protestantisme. Le major- général de Schravemore commandait la Cavalerie et le lieutenant-général duc de Wurtemberg l'Infanterie. Les 261 contingents anglais étaient sous les ordres du major-général Thomas Talmash, les Écossais obéissaient au major-général Hugh Mackay, les Huguenots français au marquis Massu de Ruvigné 1 et au major-général La Melonière, les Hollandais au comte de Nassau, les Allemands au prince de Hesse- Darmstadt, et les Danois au major-général de Tettau. ♦Jacobites catholiques général français St-Just, 2 depuis le départ pour la France du roi d'Angleterre catholique Jacques II Stuart. Effectifs engagés ♦Armée jacobite [Irlandais, Français, Anglais catholiques] hommes aux uniformes hétéroclites, mal nourris, mal armés et mal encadrés si l'on fait exception des troupes françaises qui étaient de métier. ♦Armée orangiste [Anglais, Huguenots français, Hollandais et Allemands] 25 000 hommes parfaitement disciplinés et extrêmement politisés. Stratégie ou tactique Comme dans toute guerre civile, surtout à caractère religieux, les vaincus étaient impitoyablement massacrés. Les murailles d'Athlone étaient faites de terre. La ville avait alors un quartier peuplé de "colons" anglais et un autre d'autochtones celtes irlandais. Le quartier anglais, jadis fait de belles et grandes maisons bien construites avait été brûlé par les insurgés. Le quartier des "colonisés" celtes ressemblait à un ensemble de huttes, "des ouigouams indiens" précisait ironiquement l'historien anglais J. Grant. Encaissée et rapide, la Shannon traversait la ville, coupée seulement par un pont de pierre; 55 mètres plus en aval, se trouvait un gué dominé par un château construit par les Franco-normands, avec une tour de 20 mètres de haut, et une courtine dont la façade sur la rivière s'étendait sur 54 mètres. Cette ville était le passage presque obligé entre les provinces du Connaught et du Leinster 3 . 'Henri Massu, marquis de Ruvigné [ou Ruvigny] et baron de Galway [1648- 1720]. Ruvigné reçut, pour avoir combattu pour le protestantisme international, une grande terre en Irlande, le comté de Galway. Toute l'Irlande et l'Ecosse furent ainsi colonisées par une aristocratie anglo-protestante. Ruvigné s'appela désormais Galway. Le comté irlandais de Galway, en celte Contae Na Gaillimhe, se situe dans la province de Connaught, en Irlande occidentale. Le comté avait antérieurement été attribué par Guillaume le Bâtard au Français Richard de Bourg. Cromwell établit, après 1652, une nouvelle classe de propriétaires terriens. C'est aujourd'hui le comté le plus celtique d'Irlande, quant à la langue. 2 St-Ruth selon l'historien anglais Grant. 3 Le Connaught était le Connacht, et, le Leinster, le Munster. ~262~ Résumé de l'action L'armée orangiste se mit en marche vers l'ouest, et, le 19 juin, apparut devant les murailles de terre d'Athlone. Elle campa à une courte distance du château. Les Orangistes mirent leurs artillerie en position et ouvrirent le feu le 20. De [van] Ginkel avait décidé de forcer le passage sur La Shannon et un assaut fut ordonné à 17h00 ce jour même car une brèche était praticable. L'escalade de la brèche fut conduite par un officier français [Huguenot], épée à une main et grenade dans l'autre. Les troupes huguenotes s'élancèrent sur la brèche où fut tué l'officier, et les défenseurs jacobites refluèrent vers l'intérieur de la ville et vers le pont étroit sur La Shannon où s'entassèrent de nombreux soldats irlandais; d'autres tombèrent dans La Shannon et se noyèrent. En quelques heures de combat, les Huguenots étaient maîtres de la partie anglaise de la ville avec des pertes relativement peu élevées d'une centaine de tués et de blessés. Mais les troupes orangistes devaient traverser La Shannon pour atteindre le quartier celte irlandais. Le pont s'était écroulé sous l'afflux de fuyards, et le passage était balayé par les armes du vieux château franco-normand. Plusieurs jours furent passés à ériger des batteries destinées à couvrir le passage des troupes, et à tenter de réparer le pont de pierre. Ceci fait, à 06h00 le matin du 2 juillet, fantassins huguenots français et lowlanders écossais se préparèrent à l'audacieuse traversée du cours d'eau sous le feu des Jacobites. C'était une rivière rapide et encaissée, franchissable seulement en été, en période de basses eaux, en un point où 20 hommes de front pouvaient attaquer. Un coup de cloche de la cathédrale donna le signal de l'attaque. Le choc fut assuré par 60 grenadiers de pointe. La partie attaquée du mur était commandée par un officier écossais jacobite. Tandis que 60 pièces d'artillerie les abreuvaient de projectiles antipersonnel, 4 les premiers éléments de l'assaut entrèrent dans l'eau jusqu'à la poitrine et franchirent le cours d'eau. Sur l'autre rive, les officiers divisèrent la troupe d'assaut en deux colonnes qui s'élancèrent contre différents "Grenailles ou grappes de boulets. -263 secteurs des remparts et les prirent facilement. Des planches furent alors placées sur les restes du pont, et, avec des pertes d'une cinquantaine d'hommes, les troupes orangistes franchirent La Shannon et entrèrent dans le Connaught. Plusieurs centaines de Jacobites furent tués ou blessés. St- Just, voyant surgir les Orangistes, décida de lever le camp au plus vite en direction de Ballinasloe et installa ses nouvelles positions devant le village d'Aughrim. Pertes ♦Jacobites quelques centaines. ♦Orangistes quelques dizaines. Conséquence de ce siège Des Français et des Anglais se trouvaient dans les deux camps. Mais le sort du parti catholique semblait de moins en moins enviable et même, carrément, viable. Athlone, le pont et les vieilles fortifications de la ville. SOURCES & LECTURES Joseph A. Murphy, The French are in the bay The expédition to Bantry Bay, 1796, Mercier Press, Cork, Dublin, 1997. 4Jakez Cornou, Bruno Jonin, L'Odyssée du vaisseau "Droits de l'homme" et l'expédition d'Irlande de 1796, Dufa, Quimper, 1988. ♦Michael J. Carroll, Wolfe Tone & the French invasion of 1796, a brief history of events, Londres. 4P. Brendan Bradley, Bantry Bay Ireland in the days of Napoléon and Wolfe Tone, Williams & Norgate, Bantry, 1931. 264 Alighrim Bataille d' Date de l'action 12 juillet 1691. Localisation village 1 du comté de Roscommon, près de Ballinasloe [Eire]. Coor- données géographiques 52 5 1' de latitude Nord, et 06° 17' de longitude Ouest. Conflit Campagne d'Irlande de 1689-1691. Aide française aux Irlan- dais. Guerre de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Guerre civile de religions en Angleterre. Contexte En Europe con- tinentale, Guerre de "la Ligue d'Augsbourg". En Angleterre, et surtout en Irlande, faisait rage une guerre de religions entre le roi d'Angleterre, catho- lique, Jacques II Stuart, maintenant réfugié en France et soutenu par les Français, et d'autre part Guillaume d'Orange qui devint roi protestant d'An- gleterre. Chefs en présence ♦Orangistes protestants le général baron Godard [ou Goderat] de [van] Ginkel dirigeait l'en- semble de l'armée protestante; une véritable croisade. Le major-général de Schravemore commandait la Cavalerie et le lieutenant-général duc de Wurtemberg l'Infanterie. Les contingents anglais étaient sous les ordres du major-général Thomas Talmash; les Écossais obéissaient au major- général Hugh Mackay, les Huguenots français au marquis de Ruvi- gné et au major-général La Melonière, les Hollandais au comte de Nassau, les Allemands au prince de Hesse- Darmstadt, et les Danois au major-général de Tettau. 1 Wy» . . . fl^K L . Ojsfen , . . — se— ""' fi - n V ... -;. . . J C3 ^ . 1 Kïiij.' . . ra ! I - 7 L L_ —. ^Drtt'y - * . gj 1 =2 v — h Sfrfc . . . . a /Sri il . . □ 1 Cm; Hnirùltm , 3iarte t - . □ S=f W P f*tflfc» . . . D D 1 m. D LïLe TLnmulLOFi S,. *** . . j liiLujif , , D LuWTnt i ï ' . . m D * i^MeHh . . D 3 1-4 itclunlt^* . D i Si f . . a DuCui^m '. D UdjJ . . i il Belmlel . . H Û EfcefBMH D JJf Gnfaol» . . . ES liplCttfu . □ 13 -a 1k SE i G . • . i Di-'.nh , , D V 'i i t e fi f 1m tttm - HD a U t a a 3g CD u ... . c I D °"° ; a f2 7 RvÎDkH , □ il î'it-fi' -'ii m ta \ Bfhfm . . . sa u r s s * %N»/i, lrJn0we,t0&à, Tccf-nzajy /titntfrtdr are y>eryfé&£ à? deaé/î, & frteUjr r &rnfe cûcut in ^e/ich&r fc> Sa-uo^&r uf?& ih-emy^-naff nôe. Gravure de propagande anticatholique colons anglo-protestants établis en Irlande maltraités durant une révolte des Irlandais. Ce fait n'a jamais eu lieu. réussirent à se réfugier dans la ville." Combien de crimes 3 Écrivit l'historien militaire anglais Grant. 297 ont été perpétrés au nom de Dieu? L'esprit de résistance avait désormais complètement disparu et les demandes de capitulation se faisaient fortes et insistantes. La cause de Jacques II Stuart était bien morte, et même si la flotte fran- çaise revenait, elle ne trouverait que des catholiques déses- pérés et défaitistes. Dans la soirée donc, le tambour battit la chamade. De l'une des tours, Wauchope héla en français, langue in- ternationale de l'époque, les soldats orangistes d'un avant- poste, et demanda que le Huguenot Ruvigné reçoive Sarsfield. Ruvigné s'était exilé de France pour sa foi, et, paradoxalement, l'autre se préparait à s'exiler dans ce même pays pour la sienne. L'intolérance avait fait perdre la tête à l'Europe. De Ginkel consentit à un armistice pour terminer la guerre au plus vite. Pertes ♦lourdes de part et d'autre. Conséquence de ce siège Les Irlandais offrirent de capitu- ler "à condition que les fautes soient amnistiées et qu'une totale liberté de culte soit accordée aux populations locales; que chaque paroisse puisse garder un prêtre catholique; que les catholiques irlandais soient autorisés à occuper des postes civils et militaires 4 et qu'ils ne soient privés d'aucun privilège municipal". Mais ces conditions, aujourd'hui con- sidérées comme fondamentales et même banales, furent jugées extravagantes et refusées par le gouvernement an- glais. De Ginkel ordonna aussitôt une reprise du pilonnage d'artillerie. Bientôt les pourparlers furent renoués. De Ginkel 5 ordonna un nouveau cessez-le-feu et autorisa une escadre française de transports à remonter la Shannon et à repartir sans opposition. 4 Sans être obligés de renier leur religion, contrairement à la législation anglaise du Test Act [ou Abjuration Act], qui fut appliquée en Angleterre, en Ecosse, en Irlande, puis au Canada et dans les reste de l'Empire. Le Test Act ne fut aboli que très tardivement, au XIX e siècle. Jusqu'au milieu du XX e siècle, la plupart des universités anglaises continuaient — par simple tradition — à refuser les étudiants catholiques. Toutes ces traditions anti-catholiques durent être abandonnées au moment de l'entrée de la Grande-Bretagne dans l'Union Européenne. En France, il n'était plus question d'empêcher les protestants de s'instruire. Durant la Guerre Froide qui perturba la deuxième partie du XX e siècle, il n'était pas rare que des élèves venant d'écoles privées catholiques et voulant être transférés dans des écoles publiques laïques — dont l'administration était noyautée par les communistes — soient victimes de tracasseries pour de basses raisons politico-religieuses. L'étroitesse d'esprit et le fanatisme ne sont le monopole d'aucune nation.. 3 Van Ginkel avait francisé son nom en de Ginkel ~298~ Le 1 er octobre 1691, les plénipotentiaires de Guil- laume III d'Orange, nouveau roi d'Angleterre, protestant et désormais incontesté, arrivèrent. Il fut décidé que les troupes irlandaises qui voudraient s'exiler en France, plutôt que de voir leur pays [l'Irlande] dominé par une nation étrangère, pourraient embarquer à Munster à bord de l'es- cadre française à destination de la Bretagne. Une partie de Limerick serait immédiatement re- mise aux Anglais, mais l'île 6 resterait en gage aux Irlandais durant un certain laps de temps. Ceux qui restaient de- vraient prêter serment d'allégeance à celui qui les avait tant opprimés, Guillaume III d'Angleterre, et seraient amnistiés. Mais, alors que De Ginkel ne tenait pas à ce que l'armée irlandaise passe en bloc en France, Sarsfield voulait au contraire emmener les bataillons entiers. De Ginkel don- na donc le choix individuel à chaque soldat. De ce fait, hommes 7 furent ainsi regroupés dans une grande prairie du comté de Clare, prêts à choisir entre l'exil et la soumission. Des officiers anglais parcouraient les rangs "implorant les hommes de ne pas ruiner leur vie en leur dé- crivant les avantages d'être soldat du roi Guillaume [d'Orange]." Enfin arriva l'ordre de marcher dans une direction ou l'autre, selon le choix de chacun. Les officiers orangistes observaient la scène avec anxiété. Un peu plus loin, des officiers français, qui avaient encadré l'armée irlandaise et d'autres qui devaient prendre les Irlandais volontaires en charge, observaient cette scène tragique et émouvante avec grand intérêt. L'Anglais Macaulay écrivit au sujet des offi- ciers français "Les clameurs, la confusion, la grotesque apparence d'une armée dans laquelle pouvait à peine être vue une chemise, une paire de pantalons, un soulier ou une chaussette, présentaient un contraste si ridicule en face de l'apparence brillante et ordonnée des troupes de leurs maîtres, 8 qu'ils [les officiers français] s'amusaient à se de- mander ce que les Parisiens penseraient en voyant une telle armée assemblée dans la plaine de Griselle." Mais le choix des Irlandais fut spontané. D'abord 6 Avec la cathédrale et le château. 7 L'armée et sans doute des civils. 8 Les troupes anglaises [mis en évidence par l'auteur] . 299 s'avança vers la France le Régiment Royal d'Irlande [ hommes]. Sept hommes seulement optèrent pour l'Irlande anglaise. Des hommes, une centaine seulement, es- sentiellement originaires d'Ulster, s'engagea dans l'armée anglaise. Pour certains, même, ce n'était qu'un subterfuge pour rester dans leur pays, car ils désertèrent ultérieure- ment. Lorsque les soldats furent embarqués sur les trans- ports français, une multitude de civils irlandais, désespérés, se mirent à implorer les Français de les prendre à bord; et, lorsque le dernier transport s'éloigna, la foule se précipita dans l'eau de la rivière. Des femmes s'agrippèrent à des cordes et partirent ainsi en direction de la France, jusqu'à ce que, l'épuisement gagnant leurs mains, elle disparaissent dans les vagues cruelles de l'Atlantique. Sur le Pont Thomond à travers la Shannon, peut encore être vue la pierre sur laquelle fut signé le traité qui fit de Guillaume III d'Orange le roi d'Irlande, et qui, par le même trait de plume, 9 confisqua un million d'arpents aux Irlandais qui en furent expulsés, ne leur laissant, pour seule consolation, que l'unique choix de s'engager dans la Bri- gade Irlandaise de l'armée française afin de continuer le combat contre l'Angleterre. La Brigade Irlandaise au service de la France ne disparut qu'en 1815, à la chute de Napoléon et à la demande du gouvernement anglais. Mais des Irlandais continuèrent de combattre sous les plis du tricolore français par la suite, et, quinze ans plus tard, à partir de 1830, au sein des régi- ments de la Légion Étrangère 10 . 9 Le traité de Paix de Limerick. '"Pour en savoir plus sur le sort des Irlandais pris dans le système colonial anglais, voir le Répertoire à la rubrique Nettoyage ethnique en Irlande. Pour les persécutions que dut subir l'ensemble de la population [catholique] aux mains des "pieds-noirs" protestants, voir Wil- liam Edgard Hartpole Lecky, A History of England in the Eighteenth Century, Second Edi- tion, Revised, Volume 1, Longmans, Green & CO, London, 1879, et suivantes, Priest- Hunting [traque des prêtres], 1711-1712. Pour les lois discriminatoires ou Test Act [Abjura- tion Oath], voir le Répertoire à la rubrique Test Act. 300 SOURCES & LECTURES ♦Joseph A. Murphy, The French are in the bay The expédition to Bantry Bay, 1796, Mercier Press, Cork, Dublin, 1997. ♦Jakez Cornou, Bruno Jonin, L'Odyssée du vaisseau "Droits de l'homme" et l'expédition d'Irlande de 1796, Dufa, Quim- per, 1988. ♦Michael J. Carroll, Wolfe Tone & the French invasion of 1796, a brief history ofevents, Londres. *¥. Brendan Bradley, Bantry Bay Ireland in the days of Napoléon and Wolfe Tone, Williams & Norgate, Bantry, 1931. ^~C "^l^y EtheUe kilométrique Uwgford Château de Drottior* ChittWw de Carrïgo e nnJ Situation de limerick sur la Shannon 301 -£' ~Fert- nieûur lAmflerJ&m. âf JeMan&aJatit Neue Amsterdam New York au début de la colonisation par les Hollandais. Le fort est construit à l'extrémité de l'île de l'île de Manhatan. Au mois d'août 1664, alors que l'Angleterre et les Pays-Bas sont en pleine paix, le colonel anglais Richard Nicolls s'empare de Neue Amsterdam qu'il rebaptise immédia- tement New York. La guerre entre les deux pays n'éclate qu'en mars 1665. 302 LeiiZC Bataille de Autres noms " Bataille de La Catoire". Localement, elle est appelée "Bataille des Mille-Morts", "Bataille du Mont- d'Or" ou Bataille d'Amblequesne" . Date de l'action 19 septembre 1691 1 . Localisation Le champ de bataille est situé sur le territoire de la commune de Blicquy, entre Le Bas d'Oye, Grosmont et Andricourt, Belgique. Le gros de l'action se passa dans les dénivellations des Jamars et de la Justice Mille- Hommes. Coordonnées géographiques 50° 34' de latitude Nord, et 04° 54' de longitude Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Guerre de religions en Angleterre. Contexte Croyant la campagne terminée, le roi d'Angle- terre repartit pour son pays en laissant le commandement au prince de Waldeck. Le 18 septembre, le maréchal de Luxembourg ap- prit que l'armée anglo-hollandaise 2 décampait de Leuze. Afin de perturber le décrochage, il s'y porta en toute hâte avec 21 escadrons français de Cavalerie et 3 régiments de Dragons [d'Alègre], et ordonna à Rosen de le suivre avec 30 autres escadrons de Cavalerie française. 'Les dates varient entre le 18, le 19 et le 20. 2 Commandée par le prince Waldeck depuis septembre, date à laquelle Guillaume d'Orange avait quitté l'armée. 303 Chefs en présence ♦le maréchal français de Luxembourg. ♦le prince allié de Waldeck commandait au nom du nou- veau roi protestant d'Angleterre Guillaume III d'Orange. Effectifs engagés ♦L'armée alliée comprenait des Anglais, 3 des Autrichiens, des Espagnols, des Suédois, des Hollan- dais et, bien sûr, des Allemands. Stratégie ou tactique Le maréchal de Luxembourg feignit de construire des ponts sur l'Escaut afin de faire croire que son armée allait rétrograder vers Paris. La veille de la ba- taille, Luxembourg alla ostensiblement assister à Tournai à une pièce de théâtre, et, secrètement, revint de nuit vers Leuze. À l'aube, il constata que les Alliés sans méfiance n'avaient pas organisé leur arrière-garde. Les Français étaient formés en une seule ligne avec leur droite à Tourpe, leur gauche près de Leuze à droite furent déployés les ré- giments des Dragons du Roi et de Tessé qui mirent pied à terre pour prendre poste dans les haies qu'ils avaient devant eux. À la gauche de la Maison du Roi, trois escadrons de Mérinville devaient occuper tout le terrain dans lequel allait se dérouler le combat. Le détachement de M. de Marsilly 3 Et en particulier les Life Guards. 304 stationnait un peu en avant du centre de la ligne dans le but d'ouvrir le combat et d'absorber le premier choc. La Cava- lerie alliée s'était postée avec sa droite au-dessous de Ca- pelle à Watine, et sa gauche à la Chapelle d'Auvé. Dans un livre écrit à la gloire du duc de Marlbo- rough, Sir Winston Churchill, descendant de ce grand capi- taine, qualifia la bataille de Leuze d'incident ridicule pour les vaincus», car les 70 escadrons de Cavalerie anglo-alliée se firent battre par 28 escadrons de Cavalerie française. Les furieuses charges des Français enfoncèrent successivement les cinq premières lignes anglo-alliées. La sixième et der- nière tourna bride et s'enfuit. Résumé de l'action À mesure qu'ils arrivaient, les Alliés se mettaient en bataille et formaient cinq lignes continues. M. de Luxembourg, voyant que, plus il différait rçL'jr'WljL'H iVu ro »* *£!**' •.SSrSi ^??ry -ji.^^" ; &$0£££B^y p-> -_ t .» J- V ^ d'attaquer, plus il allait avoir de troupes à combattre, fit ébranler les Gardes du Roi pour charger les Anglais, sans attendre que sa propre seconde ligne fut formée. Vers 1 1 heures du matin, il lança donc cette attaque et ordonna aux 305 cavaliers français de n'utiliser que l'arme blanche. Il cons- tata que l'armée alliée avait déjà passé le ruisseau de La Catoire et qu'il ne restait que 10 escadrons de Cavalerie en- deçà de ce cours d'eau et quelques bataillons d'Infanterie. Les Anglo-alliés, qui croyaient que les troupes n'étaient que le détachement du maréchal de camp Villars, firent repasser toute leur aile droite de Cavalerie, laquelle formait leur ar- rière-garde, pour attaquer "Villars". Puis, se rendant compte de leur erreur, les Anglo-alliés se mirent en bataille, la Droite à la rivière Leuze, et la Gauche à celle de La Catoire. Ils firent aussi avancer dans les haies qui étaient sur leur gauche cinq bataillons d'Infanterie, lesquels se trouvèrent opposés aux deux Régiments de Dragons du Roi et de Tes- sé qui formaient la droite de la Maison du Roi. Ils avaient environ 70 escadrons de Cavalerie, et, le terrain se trouvant fort serré, ils furent obligés de se ranger sur 3 lignes. Luxembourg lança ses Dragons dans les haies pour harceler l'Infanterie anglo-alliée, puis, ayant formé une première ligne et mis la Gendarmerie en seconde ligne, il lança une charge. La première ligne alliée fit merveille et le combat fit rage. Après une vive résistance, les Alliés, [dont les fameux Life Guards anglais] plièrent et se débandèrent. La première ligne française se reforma, en partie avec la Gendarmerie et des éléments prélevés sur la seconde ligne, et marcha contre la deuxième ligne alliée qui laissa appro- cher les Français tout près pour leur envoyer une terrible décharge à bout portant avant de se débander à son tour. La 3 e ligne, voyant cela, fut prise de panique et s'enfuit aussi. Les Français poursuivirent mais jusqu'au ruisseau seule- ment, car les autres Corps alliés revenaient et se formaient au fur et à mesure de l'autre côté, à l'abri du ruisseau. Presque toute l'Infanterie anglo-alliée avait été témoin de l'action. Le maréchal français resta plus d'une heure sur le champ de bataille pour y faire enlever les morts et les bles- sés. Puis, voyant les Alliés entièrement battus et repoussés au-delà des défilés, il prit le parti de ramener ses troupes à Tournai. Pertes ♦Selon Berwick, les Alliés anglais et hollandais eu- rent tués, plusieurs milliers de blessés et 400 prison- 306 niers dont 100 officiers 4 . Ils perdirent plus de 40 étendards aux mains des Français. De nombreux cavaliers anglo-alliés cherchèrent refuge derrière les remparts d'Ath, mais le vi- comte de Maulde, gouverneur de la forteresse, constatant que les fuyards étaient blessés dans le dos, leur fit fermer les portes au nez. ♦Les Français eurent 400 tués, mais parmi eux de nombreux officiers supérieurs. Conséquence de cette défaite anglo-hollandaise Selon l'historien britannique Fortescue, cette bataille donna à Guillaume III d'Angleterre une immense peur de la Cavale- rie française. Le soir, l'armée française arriva à Tournai. 4 Berwick était fils naturel du roi d'Angleterre, Jacques II, et d'Arabelle Churchill, sœur du duc de Marlborough. James Fitzjames [fils de Jacques] était donc le neveu de Marlborough. Eduqué en France, il reçut son duché en 1687. Sa carrière militaire lui donna l'occasion de se distinguer contre les Turcs, en Irlande contre Guillaume III d'Orange [1689-90], et plus tard en Flandre comme officier supérieur français, puisqu'il se fit naturaliser français. Il fut fait prisonnier à Landen [1695]. En 1704, il commandait les troupes françaises stationnées en Espagne. Après avoir participé à l'écrasement des Camisards dans les Cévennes [1704-1705], il reçut la distinction de maréchal de France. De retour en Espagne, il battit l'armée anglaise à Almanza [1707], et, en 1708, passa sur le front du Rhin, puis sur la frontière Sud-Est [1709- 1710]. Placé à la tête de l'armée française sur le Rhin en 1733, il fut tué l'année suivante au siège de Philippsburg. 307 Vf CllS. Raid acadien contre Date de l'action hiver 1692. Localisation Village fortifié situé à l'ouest de Fort-Saco. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Pro- longements en Amérique. Contexte Le village fortifié comprenait 10 ou 20 maisons bien approvisionnées. Chefs en présence ♦Portneuf et le missionnaire français Thury. Effectifs engagés *Le village fut attaqué par 400 Franco- Indiens [Indiens Abénaquis] mais ne fut pas pris. Stratégie ou tactique *La surprise fit long feu car la popu- lation anglaise était sur ses gardes. Résumé de l'action Après l'abandon de l'Acadie par Phips, les Acadiens se considérèrent comme libérés de leur ser- ment d'allégeance aux souverains anglais. Au début de l'été 1 692, le père Thury qui avait une immense influence sur les Abénaquis, et Portneuf 5 attaquèrent Wells avec une bande de 400 Abénaquis. Mais, mise en éveil par le raid de février contre York, la garnison était sur ses gardes; 30 hommes armés s'étaient retranchés derrière des barricades de bois et les deux chefs acadiens n'arrivèrent pas à convaincre les Abénaquis de monter à l'assaut. Pertes ♦aucune. Conséquence de cet échec français Ce fut un échec qui montra aux villes anglaises frontalières qu'elles pourraient s'éviter bien des désagréments en entretenant une garnison suffisante et efficace. SOURCES & LECTURES ♦Charlotte Alice Baker, True stories of New England captives carried to Canada during the old French and Indian wars, Greenfield Massachusets Press of Hall & Co., Cambridge, 1897. ♦Nicholas Bayard, A narrative ofan attempt made by the French of Canada upon the Mohaquescountry, reproduced in fasimile from the first édition printed by William Bradford. 1693, Dodd, Mead & Company, New York, 1903. ♦Nicholas Bayard & Charles Lodowick, Journal of the late actions ofthe French at Canada, Reprinted for J. Sabin, New York, 1868. 3 Frère du chevalier Robineau de Villebon, gouverneur de l'Acadie. ~308~ YOYK. Raid acadien contre Autre nom Le massacre de la Chandeleur. Date de l'action 2 février 1692. Localisation État du Maine. États-Unis d'Amérique. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Guerre civile de religions en Angleterre. French & Indian War en Amérique du Nord. Les Anglais appelèrent French and Indian Wars toutes les hostilités nord-américaines de 1689 à 1763. De façon plus détaillée Guerre de la Ligue dAugsbourg ou King William's War [1689-1697], Guerre de Succession d'Espagne ou Queen Anne's War [1702- 1713] et Guerre de Succession d'Autriche ou King George's War [1744-1748]. Contexte Après l'abandon de l'Acadie par Phips, les Fran- çais-acadiens se considérèrent comme libérés de leur ser- ment d'allégeance aux souverains anglais. L'Acadie occu- pait l'actuelle Nouvelle-Ecosse, Nouveau-Brunswick et Nord de l'état du Maine; territoires en contact avec la Nou- velle-Angleterre. Dans ces régions vivaient les Indiens Abénaquis. Frontenac se rendit compte qu'avec leur aide, il pourrait conserver l'Acadie à la France. Il expédia donc le chevalier Robineau de Villebon comme gouverneur, dans le but d'exécuter cette mission. En février 1692, le père Thury 1 incita 150 Abénaquis à aller attaquer York, en raquettes à neige. La garnison, trop insouciante, ne veillait pas. Chefs en présence *Le commando indien était commandé par le chef indien Madockawando. Il fut suggéré, à tort, par certains, que le Français François Thury commandait l'en- semble, Effectifs engagés ^150 Indiens Abénaquis. Stratégie ou tactique Contrairement à une certaine tradi- tion, il n'y avait pas de troupes françaises et le commandant en chef n'était pas français; et ceci, en dépit du fait que Thu- ry avait incité les Indiens à partir en expédition. La surprise fut l'élément essentiel de l'attaque. Ces coups de main perpétuels entre la Nouvelle-France et la Nouvelle-Angleterre créaient une immense haine entre les 'Prêtre guerrier au nom prédestiné, fanatiquement convaincu que les Anglais étaient les en- nemis de Dieu [n'oublions pas que c'était l'époque de l'impitoyable Guerre religieuse de la Ligue d'Augsbourg], et qui avait une immense influence sur les Indiens. ~309~ populations des deux colonies. Or, la population de Nou- velle-Angleterre approchait déjà du million, tandis que, si l'on fait abstraction des populations autochtones, la Nou- velle-France ne comptait encore que les effectifs d'un gros bourg. 2 Résumé de l'action "Vers la fin de Janvier 1692, 3 150 OLD YORK Charles Bank, History of York Abénaquis se mirent en marche pour York. Ils découvrirent près de leur campement les traces de deux Anglais; trois Indiens les suivirent. C'étaient des traces de la veille. Les Abénaquis avaient campé au pied de la montagne au som- met de laquelle ils pouvaient apercevoir les environs. Ils commençaient à souffrir de la faim et décidèrent d'attaquer dès le lendemain. Mais la neige se mit à tomber dru, aussi décidèrent-ils d'attendre le retour du beau temps. Les chefs de guerre, que l'on écoutait plus que les chefs de tribus, 4 étaient d'avis de livrer bataille en dépit de la neige, aussi avancèrent-ils vers York. À environ trois 2 Environ habitants. 'Raconta Champigny. 4 Les Anciens ou les Aînés, comme on les appelle au Canada. 310 kilomètres de cette ville, ils trouvèrent un jeune Anglais qui installait des pièges. Ils le firent prisonnier de même que deux autres un peu plus loin. Ces Anglais n'avaient que des couteaux pour toute arme. Les Indiens s'arrêtèrent pour les interroger. Ils défoncèrent le crâne des deux premiers à coups de cassetêtes [tomahawks] et attachèrent le troisième, nommé Bradgon, pour l'interroger. Puis l'attaque fut décidée et lancée. Les 150 guer- riers se divisèrent en deux colonnes. L'une prit pour objectif la garnison et l'autre les habitations. À midi, 5 ils s'étaient rendus maîtres de la garnison et des maisons. Ils semèrent alors la terreur chez les survivants. Un Indien avait été tué. Le commando indien se fractionna alors en petits groupes de deux ou trois afin de piller la région. En moins de deux ou trois heures, dans un rayon d'une dizaine de ki- lomètres, toutes les maisons trouvées furent brûlées. Ils enterrèrent l'Abénaqui tué dans la cave d'une maison an- glaise avant de la brûler. Un chef Indien révéla qu'il y eut plus de 100 Anglais tués; 80 prisonniers furent emmenés en captivité. De nombreux chevaux, vaches, moutons et co- chons furent aussi massacrés ou brûlés. Les Indiens épar- gnèrent une douzaine d'enfants et trois vieilles femmes qui furent emmenés jusqu'à la garnison suivante. Ils confièrent à l'une de ces femmes la lettre d'un notable anglais que les Abénaquis détenaient. L'exigence du chef Abénaqui était que la garnison anglaise devait capituler ou sortir afin de combattre, s'ils préféraient. Il précisa que les Indiens atten- draient deux jours dans le secteur pour se reposer, mais que s'ils sortaient pour tout autre chose que pour capituler 6 , les Indiens briseraient la tête de tous les prisonniers. Ils leur envoyèrent quelques jeunes enfants et vieilles femmes dont ils avaient pitié." Pertes *La moitié des habitants furent tués ou capturés. Le village fut pillé et brûlé. Selon des sources anglaises, les Indiens firent 489 tués et emmenèrent 73 personnes. Conséquence de ce coup de main Destruction de ce vil- lage anglais, et, de ce fait, augmentation des tensions et de la haine entre les populations des deux colonies. C'était le lendemain de la fête de la Purification. f 'Par exemple pour aller chercher des secours ou pour attaquer par surprise. 311 SOURCES & LECTURES ♦Charlotte Alice Baker, True stories ofNew England captives carried to Canada during the oîd French and Indian wars, Greenfield Massachusets Press of Hall & Co., Cambridge, 1897. ♦Nicholas Bayard, A narrative of an attempt made by the French of Canada upon the Mohaquescounîry, reproduced in fasimile from the fïrst édition printed by William Bradford. 1693, Dodd, Mead & Company, New York, 1903. ♦ Nicholas Bayard & Charles Lodowick, Journal ofthe late actions ofthe French at Cana- da, Reprinted for J. Sabin, New York, 1868. ♦His Excellency Colonel Benjamin Fletcher, captain gênerai and governour in chief of His Majesties province of New- York, &c. A proclamation... Whereas I hâve this day received information from the Right Honourable the Lords of His Majesty's Privy Council, bearing date the 20th day ofApril îast past, that the French are making préparations by shipping, and otherwise, for an attempt on some of His Majesties plantations in America ... Given at Fort William Henry the second day of Augusl ... annoq; Domini 1696, Publié par William Bradford, Printer to the Kings Excellent Majesty at the Bible in New-York., 1696. 312 Namur siège de Date de l'action 26 mai - 5 juin 1692. Localisation Forteresse de Belgique. Coordonnées géo- graphiques 50° 28' de latitude Nord, et 04° 52' de longitude Est. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Guerre civile de religions en Angleterre. tiemeurir ikinx une vitle un r^^ée put un prinee ai redoutable. " Flalrë. Louis XI V lulil widuin; dan* une îihboyc. ESicD l-uwmcile çvtl^iuslîquv is*l LnujtHiis pràtétubïii u eeilc de Cavûleï-iel^ Le siège commença Jans lit nuit du 24 au Mt in ni. I Jcn bultcrins flOMCefi sur Ici JiUï rlveït de Siège de Namur attaque de Fort-Orange et de Fort Terra-Nova Contexte En 1686, Guillaume d'Orange avait mis sur pied la Ligue d'Augsbourg contre la France. Cette ligue compre- nait le stadhouder 1 des Pays-Bas, l'empereur Léopold I er , le roi d'Espagne, le roi de Suède, le duc de Savoie et de nom- breux princes du Saint-Empire romain germanique. Lors- que, en 1688, Guillaume d'Orange devint roi d'Angleterre sous le nom de Guillaume III, à la mort de son beau-frère Jacques II, Louis XIV lui déclara la guerre. Le 1 er juillet 1690, l'armée française infligea aux coalisés une lourde dé- faite à Fleuras. Boufflers bombarda Liège pendant cinq jours. Les Français se résolurent alors à attaquer Namur qui 'Ou stathouder. 313 était devenue une des places fortes les plus redoutables d'Europe. Naraur à la fin du XVII e siècle Chefs en présence ♦La garnison alliée de la citadelle se trouvait sous le commandement d'Octave de Ligne- Arenberg, prince de Barbençon et d'Orange. ♦Louis XIV de France; Vauban 2 . Effectifs engagés ♦Pour la campagne européenne de 1692, les Communes britanniques votèrent des crédits nécessaires pour l'entretien 3 de hommes, britanniques et étran- gers; et après défalcation des garnisons dans les îles Britan- niques; cela laissait hommes sur le continent, dont Britanniques. 4 À cette armée se joignirent les autres armées alliées. ♦Les Français comptaient hommes. Stratégie ou tactique Namur présentait une grande impor- tance pour les Alliés, car, si Guillaume d'Angleterre ne pouvait sauver cette ville, la Ligne défensive de la Sambre et l'une des plus importantes forteresses de la Meuse étaient perdues pour les Anglo-hollandais. Guillaume d'Orange tenta de venir secourir Namur, mais Luxembourg le surveil- lait et mit sa tentative en échec. À cette époque, Namur était puissamment tenue, non seulement par sa situation au confluent de la Sambre et de la Meuse, mais encore par les solides bastions de son enceinte et par sa citadelle défendue par 17 régiments de soldats alliés [wallons, anglais, allemands, hollandais et 2 Maréchal Sébastien Le Prestre de Vauban. 3 Selon les chiffres de Fortescue. "Environ Anglais et Écossais, Gallois et Irlandais. 314 espagnols], soit 8 à hommes. Le Fort Orange qui surplombait le ravin de La Foliette était commandé par le major Wimberg 5 assisté de Cohorn, fameux ingénieur qui se voulait le rival de Vauban. L'armée française se composait de trois Corps ♦ le secteur du roi, du côté de Flawinne, de Rhisnes et de Des Lignes de CuvtmvtiUtlhwi eîc la fin t r DU ROT' chstnt I* Ville ,., CWmule Bouges, ♦ le secteur de Boufflers, du côté de Jambes, ♦ le secteur de Ximénès, dans la Marlagne et l'Entre - Sambre-et-Meuse. Résumé de l'action Le 24 mai 1692, Louis XIV, accom- pagné de Vauban 6 , arriva devant Namur avec une armée de hommes, 200 canons et 60 mortiers. Le QG du roi fut établi dans la ferme de la Rouge-Cense près du château Âgé de 80 ans; la retraite n'était pas à 55 ans dans l'armée de cette époque! 6 Et de Jean Racine son thuriféraire et historiographe officiel. ~315~ de Flawinne. Le maréchal de Luxembourg, à la tête de l'Armée française de Couverture de hommes, devait arrêter, sur la rive droite de La Méhaigne, la marche des Alliés qui viendraient éventuellement secourir Namur. Du 26 au 29 mai, les troupes françaises se consa- crèrent aux travaux préliminaires du siège. 7 La ville vivait dans l'angoisse. Trente à quarante dames de qualité en sorti- rent pour implorer le roi de France, déclarant avec grande diplomatie "qu'elles aimaient mieux être prisonnières de guerre que de demeurer dans une ville assiégée par un prince si redoutable." Flatté, Louis XIV les fit conduire dans une abbaye. Sic! La cornette ecclésiastique est tou- jours préférable à celle de Cavalerie! 9, Le siège commença dans la nuit du 29 au 30 mai. Des batteries postées sur les deux rives de la Meuse et sur les hauteurs de Jambes, tirèrent sur les bastions de la porte Saint-Nicolas et sur ceux de Saint-François et de Gravière. Les Français prirent Jambes le 2 juin. Le 5 juin, au matin, la garnison de la ville battit la chamade et les négociations commencèrent en vue d'une reddition honorable. Une trêve de deux jours fut signée. La garnison fut autorisée à se reti- rer dans la citadelle qui continuait à résister. Il fut convenu que la forteresse ne devrait pas tirer sur la ville et que, en contrepartie, les Français ne tireraient pas à partir de la ville. Le siège du château de Namur fut poursuivi le 7 juin sous la direction de Vauban. Après avoir pris plusieurs 7 Au sujet de ce siège de Namur [1692], Jean Racine raconte dans sa Correspon- dance, l'anecdote suivante Un soldat du régiment des fusiliers qui travaillaient à la tranchée, y avait posé un gabion; un coup de canon vint qui emporta son ga- bion aussitôt il s 'en alla poser à la même place un autre, qui fut sur-le-champ emporté par un autre coup de canon. Le soldat, sans rien dire, en prit un troi- sième et l'alla poser; un troisième coup de canon emporta ce troisième gabion. Alors, le soldats, rebuté, se tint en repos; mais son officier lui commanda de ne point laisser cet endroit sans gabion. Le soldat dit — J'irai, mais j'y serai tué. Il y alla et, en posant son quatrième gabion, eut le bras fracassé d'un coup de ca- non. Il revint, soutenant son bras pendant avec l'autre bras, et se contenta de dire à son officier — Je l'avais bien dit. Il fallut lui couper le bras qui ne tenait presque à rien. Il souffrit cela sans desserrer les dents et, après l'opération, dit froidement — Je suis donc hors d'état de travailler; c'est maintenant au roi à me nourrir. » Racine, historiographe officiel et thuriféraire de Louis XIV, ne pré- cise évidemment pas si le courageux soldat n'eut pas de bonnes raisons d'être déçu de la générosité de son roi. 8 La cornette de Cavalerie est le petit étendard triangulaire qui sert à guider les assauts. ~316~ ouvrages avancés, les Français attaquèrent, le 14 juin, le puissant Fort-Guillaume, 9 construit par Cohorn deux ans plus tôt, ainsi que Terre-Neuve, troisième terrasse de la Ci- tadelle. Le Fort-Guillaume fut pris par les Français le 22 juin et Terre-Neuve tomba le 30 après un sanglant assaut. Le prince de Barbençon, qui tenait encore les forti- fications de La Médiane et Le Donjon, attendait impatiem- ment l'arrivée de l'Armée de Secours. Or, cette Armée al- liée, qui comptait des Corps allemands, anglais et hollan- dais 10 avait quitté Anderlecht et pris la route de Namur, mais avait été clouée au sol par l'Armée française de Cou- verture du maréchal de Luxembourg sur la Méhaigne. Le prince d'Orange n'osa en tenter le franchissement. Ayant perdu tout espoir de recevoir des secours, les défen- seurs de Namur décidèrent le 30 juin de capituler sans at- tendre les derniers assauts des Français contre leur ultime réduit. Le 1 er juillet 1692, ce qui restait de la garnison al- liée 11 sortit du château avec les Honneurs de la Guerre "armes et bagages, drapeaux déployés, balle en bouche et 'Nommé ainsi en l'honneur de Guillaume d'Orange, bien entendu. '"Sous les ordres des princes d'Orange et de Waldecq, et de l'Électeur de Bavière. "Aux effectifs réduits à environ hommes. ~317~ mèche allumée" . Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise La perte de Namur fut pour les Alliés un coup terrible. La Ligne fortifiée de la Sambre, et une des plus importantes forteresses alliées, étaient perdues pour eux. La puissance de Louis XIV s'étendait de plus en plus sur les Pays-Bas. Vainqueurs le 4 août 1 692 à Steenkerque, près d'Enghien, les Français défi- rent de nouveau les Anglo-alliés à Neerwinden, le 26 juillet 1693. SOURCES & LECTURES ♦Les Amis de la Citadelle de Namur, Louis XIV à Namur, histoire d 'une siège, Erasme, Namur, 1992. ♦Jean-Martin de La Colonie, Mémoires de Monsieur de la Colonie, maréchal de Camp des armées de l'électeur de. Bavière, contenant les événemens de la guerre depuis le siège de Namur en 1692 jusqu'à la bataille de en 1717, ... Avec les avantures et les combats particuliers de l'auteur, publié chez E. Neaulme, Utrecht,1738. +A Letter to the Paris Gazetteer upon the siège and taking of Namur, by the author of the Safety of Europe, Richard Bald- win, Londres, 1695. ♦Jean Racine, Relation de ce qui s 'est passé au Siège de Namur. Avec les plans des attaques, de la disposition des lignes, et des mouvemens des armées, Chez Denys Thierry, Paris, 1692. Siège de Namur par Louis le Grand l2 Namur pris, Louis XIV retourna à Versailles le 3 juillet 1692. ~318~ BaVjlCUV. Bataille navale de Autre nom Cette bataille est parfois appelée Battle ofThe Hogue par les Anglais qui y adjoignent, dans un but bien compréhensible, les coups de main sur Cherbourg, 1 et sur- tout sur Saint-Vaast-la-Hougue [2 juin 1692]. Date de l'action 29 mai 1692. Localisation Dans un secteur situé à 40 km au Nord-Est de Barfleur, péninsule du Cotentin. Coordonnées géogra- phiques du champ de bataille 50° 02' de latitude Nord, et 01° 58' de longitude Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Contexte Les partisans de Jacques II d'Angleterre 2 et les forces mises à sa disposition par Louis XIV sous les ordres du maréchal de Bellefonds, s'étaient assemblés au camp de Quinéville, près de Saint-Vaast-la-Hougue. Tourville devait leur faire traverser la Manche. Mais la Marine Royale man- quait de matelots. Lorsque Tourville quitta Brest, le 12 mai 1692, avec 39 vaisseaux seulement; au moins une vingtaine de navires demeuraient immobilisés dans le port, faute d'équipages. Cinq vaisseaux seulement lui arriveront en renfort la veille de la bataille. L'escadre française compta donc 44 navires. Cette bataille est considée par les histo- riens anglais de la mer, comme un modèle de courage, d'audace et d'intrépidité. Quant aux Français, c'est proba- blement la bataille navale dont ils sont le plus fiers. Cette témérité s'explique par un message reçu la veille de la ba- taille par Tourville "... Sa majesté veut absolument qu'il parte de Brest, ledit jour 25 avril, quand même il aurait avis que les ennemys seraient dehors avec un nombre de vaisseaux supérieur à ceux qui seront en état de le suivre..., ...elle veut qu'il s'approche d'assez près pour les re- conoistre lui-même, quand bien même cela devrait l'obliger à combattre.." Ces remarques venimeuses, issues de Pont- chartrain, Ministre de la Marine, étaient destinées à piquer l'honneur de Tourville qu'il n'aimait pas. Le résultat fut la terrible bataille de Barfleur qui donna une gloire éternelle à Tourville 3 ..., au grand dam du ministre jaloux. '31 mai et 1 er juin. 2 Roi catholique détrôné par Guillaume III d'Orange 3 Et morts 319 Chefs en présence ♦Anglo-hollandais amiral anglais Russell, et hollandais van Almonde. ♦Français Amiral Tourville. MARINE ROYALE NOM Can s Commandant 1. Le GAILLARD 52 chevalier d'Amfreville 2. Le MERVEILLEUX 98 marquis d'Amfreville 3. Le PRINCE 56 de Bagneux 4. Le SOLEIL-ROYAL 104 Des Nos [et Tourville] 5. L ADMIRABLE 96 Beaujeu 6. Le SERIEUX 64 Blénac 7. Le BRAVE 58 Chalais 8. Le GLORIEUX 64 Châteaumorant 9. Le MAGNIFIQUE 86 Coëtlogon 10. Le COURTISAN 64 Colbert de Saint-Mars 11. L'ILLUSTRE 68 de Combes 12. L'ORGUEILLEUX 94 Courbon-Blénac [et Gabaret] 13. Le MAURE 50 Des Augiers 14. Le CONQUERANT 86 du Magnou 15. Le BRILLANT 62 Combes 16. LaSYRENE 64 Duquesne, commandant 17. L'EXCELLENT 60 Du Rivau-Huet 18. Le MODERE 52 d'Evry 19. Le SANS-PAREIL 62 Ferville 20. Le DIAMANT 50 Feuqières 21. La PERLE 52 Forbin 22. Le LAURIER 64 Hervault 23. Le SAINT-PHILIPPE 84 Infreville 24. Le SAINT-ESPRIT 64 La Galissonnière 25. Le FIER 90 La Harteloire 26. Le COURAGEUX 58 La Luzerne 27. Le SOUVERAIN 80 de Langeron 28. Le HENRI 64 La Roche-Allart 29. Le FORT 68 La Rongère 30. Le SAINT-LOUIS 64 La Roche-Persin 31. Le TRIOMPHANT 80 Machault-Belmont 32. La COURONNE 76 Montbron 33. Le FLEURON 56 Montgon 34. Le MONARQUE 90 Nesmond 35. Le GRAND 84 Pannetier 36. Le BOURBON 68 Perrinet 37. L'AIMABLE 70 Réals 38. Le FOUDROYANT 104 Relingue 39. L'ENTENDU 40 Ricoux 40. Le CONTENT 68 Sainte-Maure 41. L'AMBITIEUX 92 Saujon et Villette-Mursay 42. Le TERRIBLE 80 Sébeville 43. Le TONNANT 80 Septèmes 44. Le SAINT-MICHEL 60 Villars TOTAL 44 vaisseaux, 1 1 brûlots. Avec 3114 canons. 320 Effectifs engagés ♦Marine Royale 44 navires transpor- tant hommes avec bouches à feu selon l'An- glais Clowes 4 . ♦Royal Navy et Marine Hollandaise 99 vaisseaux 5 transportant Anglais munis d'une artille- rie de bouches à feu 6 . Les Hollandais ajoutaient à ces effectifs hommes et canons. Soit au total canons alliés en prenant les chiffres [anglais] les plus bas, et plus de hommes. Stratégie ou tactique ♦Royal Navy L'avant garde alliée [escadre blanche] était formée des 36 navires hollandais de van Almonde. Puis suivait l'escadre rouge, au centre 7 , 31 vaisseaux anglais en 3 divisions. Et enfin, l'arrière-garde 8 comptait 32 navires anglais. ♦La longue ligne de la Marine Royale se trouvait aussi formée en trois escadres. L'avant- garde [escadre bleue et blanche commandée par d'Amfre- ville] composait l'aile droite, au Sud 14 navires à opposer aux 36 vaisseaux hollandais. Au centre, l'escadre blanche de Tourville avait 16 navires à opposer aux 31 de l'escadre rouge britannique. À la gauche [ou arrière-garde] de la ligne française, les 14 navires de l'escadre bleue de Gabaret faisaient face aux 32 vaisseaux anglais d'Ashby. Au dernier moment, un contre-ordre fut pourtant envoyé à Tourville, on lui demandait de ne pas se mesurer à une concentration aussi forte que ces deux marines [anglaise et hollandaise] réunies. Pontchartrain craignait d'être responsable d'une catastrophe. Mais les dés étaient jetés, les ennemis se fai- saient déjà face. Tourville aurait pu refuser le combat puis- qu'il tenait le vent, et personne n'aurait songé à le lui repro- cher. Mais il l'accepta, sûr sans doute d'une défaite. Avec trois vaisseaux seulement, Pannetier réussit à occuper les 32 vaisseaux anglais de l'escadre Bleue d'Ashby, ce qui fut un tour de force. Stratégiquement parlant, il n'était pas question pour les Français de ne pas rester sur un demi-succès, avec une telle disproportion de forces navales. Dans les jours qui suivirent, les Anglo-hollandais surent au contraire en tirer 4 14 selon Toudouze. 5 Dont 63 navires anglais et 36 navires hollandais. 6 Selon Toudouze et selon nos calculs, les Anglo-alliés disposaient de bouches à feu. 7 Amiral Russel, vice-amiral Ralph Delawall et contre-amiral Cloudesley Shovell. s Amiral Ashby, vice-amiral Rooke et contre-amiral Carter. ~321~ parti. L'amiral Castex l'exprima clairement dans ses "Théo- ries stratégiques" Pour obtenir dans le combat la décision que nous désirons, il faudra l'engager dans les conditions les plus favorables, avec le maximum de moyens. Nous con- centrerons le plus possible de forces dans la direction de cet objectif principal, pour figurer dans la bataille avec tous nos atouts. Et si par bon- heur la fortune nous sourit dans cette ba- taille, nous veillerons à ne pas rester sur un demi-succès 9 .» Résumé de l'action À l'aube du 29 mai, les deux flottes étaient en vue, à 40 km au Nord-Est de Barfleur. Les Anglo-hollandais se ran- gèrent en bataille en travers du vent sur une ligne nord-sud. Les Français s'approchèrent lentement car le vent était faible; ils tenaient le vent [du sud-ouest]. Sans attendre, Tourville donna le signal et toute la ligne française, vent dans le dos, se jeta sur la ligne anglo-hollandaise et engagea le combat, avec une telle fougue 10, que les alliés pensèrent d'abord à un piège. Le SOLEIL-ROYAL de Tourville, au centre, faisait face au BRITANNIA de Russell. Mais, juste avant que les deux lignes ne se rencontrent, le vent capri- cieux tomba et les navires s'immobilisèrent. Alors, la plu- part des vaisseaux mirent une chaloupe à la mer pour se faire remorquer à la rame. À lOhOO du matin, enfin, les deux lignes parvenaient à portée de canon. Un Hollandais ouvrit le feu sur Le SAINT-LOUIS et toute la ligne s'em- Batailic navale de Barfleur Théories stratégiques», amiral Castex Raoul, Société d'Édition géographique, maritime et coloniale, Paris, 1929. p. 205 ,0 "...the resolute manner in which his ships bore down was remarked by ail." [Clowes, The Royal Navy]. ~322~ 2 Phaser Mouvements L'esc3 Noter la similitude avec le Procès de Nuremberg où les simples exécutants furent aussi chargés de responsabilité. ~338~ qui voulaient le réduire à une simple vendetta entre deux clans écossais. Le district écossais de Lochaber eut la curieuse dis- tinction d'être celui dans lequel eut lieu la dernière ba- taille 26 entre clans highlanders. Il est bon d'en faire mention dans cette œuvre, car une ruse particulière y fut utilisée par le clan MacDonald de Keppoch. Durant plus de 200 ans, à Moy, le chef des MacKintosh 27 avait réclamé d'étendre sa suzeraineté sur les terres de Keppoch 28 . Une charte à cet effet lui avait été accordée en 1447 par le Lord des Isles, 29 et confirmée en 1688. En dépit de cela, Coll de Keppoch, à qui on demandait par quelle autorité il s'obstinait à conser- ver ces terres, rétorqua avec arrogance que sa charte à lui n'était pas une dérisoire peau de vache mais sa fidèle épée. Au comble de l'irritation en entendant cette réplique auda- cieuse, MacKintosh assembla ses hommes au nombre de plus de mille, et reçut l'appui supplémentaire d'une unité gouvernementale sous les ordres du capitaine MacKenzie, de Suddy. Exultants à l'idée du succès escompté, les MacK- intosh traversèrent le territoire de Badenoch et envahirent le district de Lochaber, le long des magnifiques rives de la Spean. Ils s'attendaient à trouver Keppoch en position dé- fensive auprès de sa propre maison au bord de l'eau, mais le méfiant chef s'était retranché trois kilomètres plus loin sur la colline. Outre ses 500 hommes, un gros détachement de MacDonald 30 était venu lui prêter main-forte de Glengar- ry et de Glencoe, de telle sorte que, ensemble, ils devaient totaliser un millier d'hommes de part et d'autre. Depuis les hauteurs, les MacDonald firent aussitôt pleuvoir sur leurs ennemis une avalanche destructrice, tout en hurlant leur "cri de guerre" Dia 's Naomh Aindrea!» suivi de clameurs assourdissantes, auxquelles les MacKintosh répondaient par des Loch-na-Maoidh!», leur slogan clanique... Au milieu de ce terrible vacarme, la bataille se déchaînait. L'écho s'en répercutait sur les rochers et sur le flanc des montagnes et multipliait les chocs effrayants, fer contre fer, tandis que les grandes cornemuses de guerre Pior Mor des clans enne- 16 Entre catholiques et protestants. ^'Protestant !8 Catholique. " 9 The Lord of the Isles. 10 Clan catholique aussi. 339 mis joignaient leurs lamentations pour pleurer en chœur leurs anciens pibrocs 31 qui avaient gémi sur tant de champs de massacre comme celui-ci. La bataille était à son apogée de férocité quand un berger des Keppoch, d'une taille pro- digieuse, se jeta dans la mêlée en criant à tous ceux qui O + E S Bataille de Steinkerque pouvaient l'entendre "Ils fuient, ils fuient! Sus à l'ennemi! Attaquons!" Cette ruse insuffla une fraîche vigueur aux MacDonald, lesquels, "pourfendant et abattant tout sur leur passage avec leurs haches et leurs claymores, 32 précipitè- rent, par dessus les rives abruptes de la rivière Roy, leurs ennemis qui rencontrèrent un fatal sort sur les rochers, qua- rante pieds plus bas 33 . Mais fermons cette triste page et re- venons à la bataille de Steinkerque. Chefs en présence ♦Alliés le roi d'Angleterre Guillaume III d'Orange, sta- 3l Airs martiaux destinés à exciter les combattants. Un esprit moderne y aurait plutôt entendu de tristes lamentations sur l'ineptie des hommes qui se faisaient inutilement souffrir pour le bénéfice d'une oligarchie locale. ""Grosse et rustique hache de guerre écossaise. "Cependant, le clan Keppoch eut la sagesse de présenter rapidement sa soumission au roi Guillaume d'Orange et à Marie sa fanatique femme. Ce fut fort heureux, car cela lui évita le terrible sort réservé au clan MacDonald de Glencoe [catholique lui-aussi] qui, lui, ne fit pas assez tôt sa soumission. Car, ajoute Odo Blundell, Keppoch had undoubtedly been marked ont for destruction along with Glencoe! Dans ces temps impitoyables, on ne plaisantait pas avec les convictions religieuses. ~340~ thouder des Pays-Bas . ^Français le maréchal de Luxem- bourg . Effectifs engagés ♦Alliés hommes dont Britanniques. ♦Français presque hommes. Stratégie ou tactique Bien que l'art militaire de l'époque ait préconisé d'éviter les batailles dans la mesure du pos- sible, 36 le roi d'Angleterre, fort irrité par la prise de Namur, décida de redorer son blason en livrant bataille aux Français avec des forces supérieures, donc, avec une victoire "assu- rée". Mais la colère est toujours mauvaise conseillère dans le domaine de la tactique et de la stratégie. Cela semble un lieu commun et la plupart des théoriciens militaires, même ceux de l'Antiquité, en ont avisé ceux qui veulent comman- der. Ainsi Ts'ao Ts'ao écrivit "Si..., pris de fureur, ils [les officiers supérieurs] attaquent l'ennemi sans mesurer les forces en présence, alors l'armée assurément s'effondre." 37 Luxembourg installa donc le camp français dans une solide position à Steinkerque d'où il pouvait surveiller les Anglo- hollandais. Les Français avaient leur droite à Steinkerque et Dans ce pays, le stathoudérat consistait en la fonction de gouverneur» de chaque province. Puis les commandants militaires de l'Union furent qualifiés de stathouder». 15 François-Henri de Montmorency-Bouteville, duc de Luxembourg, 1628-1695. Cet homme malingre et bossu devint le "Tapissier de Notre-Dame" pour avoir décoré cette basilique de drapeaux anglais, hollandais et autres, pris au cours des batailles de Fleurus, Steinkerque et Neerwinden. Car jusqu'à la fin de ce XVII e siècle, l'Infanterie de ligne était armée de la pique et du mous- quet; et, quoique la portée de cette arme à feu n'ait encore été que de 100 mètres, les pertes humaines devenaient énormes; et d'une seule bataille pouvait résulter la perte de toute la campagne, sinon de la guerre elle-même. La bataille perdait donc de son importance et les chefs militaires de l'époque ne cherchaient à engager le combat qu'après avoir mis toutes les chances de leur côté. [Fernand Schneider, p. 11, voir in fine] . Les campagnes se réduisaient à de longues marches et contre-marches; cela explique aussi la longueur des guerres. Par contre, pour Ferdinand Foch et pour bien d'autres théoriciens militaires La guerre... n'admet que des solutions positives pas d'effet sans cause; si vous voulez l'effet, développez la cause, appliquez la force. Si vous voulez faire reculer l'adversaire, battez-le; sans cela, rien n'est fait; et pour cela un seul moyen la bataille. Pas de victoire sans bataille.» Maréchal Ferdi- nand Foch, Des Principes de la Guerre, [conférences faites en 1900 à l'École Supérieure de Guerre], publiées par les Éditions Berger-Levrault, Nancy-Paris-Strasbourg en 1903. p. 33. Curieusement, Foch ne parlait pas du XVII e siècle, mais de la Guerre... franco -prussienne de 1870! Selon Clausewitz, "La victoire est le prix du sang. Il faut adopter le procédé ou ne pas faire la guerre. Toutes les raisons d'humanité qu'on mettrait en avant ne vous exposeraient qu'à être battus par un adversaire moins sentimental, "voir in fine "Orange avait, de toute évidence, mesuré les forces en présence, mais il avait négligé les autres points importants la configuration des lieux, la force des positions retranchées des Français... Ts'ao Ts'ao [155-220 après devint roi de Wei grâce à Hsien, empereur des Han, en 216. Il fonda la dynastie des Wei et écrivit un ouvrage sur la tactique que ses géné- raux étaient tenus de suivre à la lettre. Lui-même remporta toujours la victoire par sa tactique unique il demeurait impassible face à l'ennemi, comme s'il n'avait aucune intention de se mesurer à lui. Mais, dès qu'il remarquait une faille dans le dispositif ennemi, il frappait avec la rapidité d'un cobra et détruisait l'ennemi. Ce fut la tactique précise du duc de Wellington à la Bataille de Los Arapiles [appelée aussi Bataille de Salamanque], durant la Guerre Pénin- sulaire du Premier Empire. ~341~ leur centre entre Hoves et Enghiens. Ils avaient laissé presque toute leur artillerie à Mons car les chemins étaient détrempés par la pluie et ils ne voulaient qu'éloigner les alliés de Namur. Le camp français appuyait donc sa droite à La Sennette et sa gauche à un ravin. Guillaume d'Orange essaya de surprendre le camp français. Résumé de l'action Guillaume III d'Orange décida d'atta- quer les Français par surprise, et toute l'armée alliée se mit en marche à l'aube. Mais des patrouilles françaises repérè- rent et signalèrent les colonnes alliées qui s'approchaient de La Sennette par des défilés et parfois à travers bois. Les alliés se déployèrent bientôt en bataille. Luxembourg qui, conformément aux théories stra- tégiques de l'époque, n'avait pas imaginé que le roi d'Angle- terre eûtvoulu l'attaquer, n'avait encore rien fait. À 1 lhOO, il vit que les alliés étaient déployés en bataille. Les Français n'avaient qu'une seule brigade d'Infanterie [Bourbonnais] en position de combat; brigade qui bivouaquait devant la Ca- valerie française à l'aile droite. Luxembourg donna im- médiatement l'alerte et envoya un message à Bouffi ers mandant son intervention et son assistance, car ses propres troupes n'étaient pas prêtes. Deux bataillons du Régiment de Bourbonnais se postèrent en première ligne avec 6 ca- nons devant eux, à la Suédoise. À leur droite, des Dragons démontés colmatèrent la brèche qui séparait la brigade [du Bourbonnais] de La Sennette. Les batteries d'artillerie de Wurtemberg ouvrirent le feu. L'artillerie française riposta et le pilonnage dura une heure et demie. Pendant ce temps, les bataillons français prenaient leurs dispositions de combat. La première ligne fortifia sa position à la hâte de parapets et de branchages aiguisés. 38 L'avant-garde alliée attendait toujours le gros des troupes qui tardait, car, par ses directives mal pensées, Guillaume avait provoqué quelque désordre dans son ar- mée. Sa Cavalerie gêna son Infanterie dans sa progression. Pendant ce temps, l'artillerie des deux côtés se déchaînait à grand fracas. Enfin tout rentra dans l'ordre et Wurtemberg donna '^Appelés "abattis" . -342 le signal de l'attaque à 10 bataillons d'Infanterie 39 sur l'aile droite alliée. La première ligne française fut repoussée par le nombre après un terrible combat au corps à corps qui dura une demi-heure. Les six canons français furent pris. La 2 e et la 3 e ligne française, en train de s'équiper, n'étaient pas encore en état de contre-attaquer. En 4 e ligne, Luxembourg avait déployé 7 bataillons d'Infanterie d'Élite les Gardes- françaises. Luxembourg leur donna l'ordre de contre- atta- quer. Sans tirer un seul coup de fusil, la cravate dénouée et le pourpoint ouvert à cause de la chaleur, ces bataillons s'élancèrent, l'épée à la main — dans un terrain coupé où la Cavalerie ne pouvait pas intervenir — sur les 10 bataillons de l'avant-garde alliée qui furent refoulés et rebroussèrent chemin. À l'aile droite française, les canons furent repris, les canons anglais enlevés et retournés contre eux. Des élé- ments frais d'Infanterie d'Élite anglaise, jusque-là gardés en réserve, Les Guards, arrivèrent enfin en appui afin de cou- vrir la retraite de l'avant-garde alliée. Mais ils furent eux- mêmes étrillés et durent se réfugier dans les bois de Stein- kerque. À l'aile gauche française, une deuxième attaque se déroula, mais les alliés furent là aussi repoussés avec pertes. Guillaume envoya alors de l'Infanterie hollandaise et da- noise pour couvrir la retraite des Anglais. Finalement, la retraite alliée se déroula sans trop de désordre et sans panique quoique à grande vitesse. Les soldats de Guillaume d'Orange, roi d'Angleterre, furent poursuivis jusqu'à la nuit tombante par la Cavalerie fran- çaise. Pertes ♦les Alliés subirent tués et blessés 40 , et prisonniers [dont beaucoup de blessés]. *Les Français eu- rent tués et blessés 41 . Les Français s'emparèrent de 13 canons alliés, 5 drapeaux anglais et 4 autres alliés. Conséquence de cette défaite anglo-alliée Cette défaite jeta quelque discorde parmi les Anglo-alliés. Les Hollan- dais en rejetèrent la responsabilité sur les Anglais qui firent de même. Cela marqua la fin de la campagne de 1692 en 4 écossais et anglais; et 6 hollandais et danois. 40 Dont 450 officiers tués, selon Fortescue, soit 4,5% des tués. 4l Dont 620 officiers, soit près de 9% des pertes; ce qui représente un taux d'exposition au danger bien supérieur à celui des Alliés 4,5%. ~343~ Europe. Guillaume d'Orange, qui espérait redorer son bla- son de stratégiste par une victoire, en fut d'autant plus mor- tifié. Guillaume IIL SOURCES & LECTURES ♦Henri Griffet, Recueil de lettres pour servir d'éclaircissement à l'histoire militaire dit règne de Louis XIV, publié à La Haye, 1760. ♦ Lettre de M. le maréchal duc de Luxembourg au roi Louis XIV, sur ce qui s'est passé au combat de Sieenkerque. Du camp de Houes, le 4 août 1692, F. Muguet, Paris, 1692. ♦François-Henri de Montmorency, maréchal duc de Luxem- bourg, Lettre de M. le maréchal de Luxembourg au roi, sur ce qui s'est passé au combat de Sieen- kerque. Du camp de Hours le 4 août 1692, F. Muguet, Paris, 1692. ♦Acte royal de Louis XIX à Versailles le 8-10-1692, Lettre... à Mgr. l'archevêque de Paris.... pour faire chanter le Te Deum en action de grâces de la victoire remportée sur les ennemis par l'armée de S. M, commandée par M. le mareschal duc de. Luxembourg, F. Muguet, Paris, 1 692. 344 Plaisance Attaque de Date de l'action automne 1692. Localisation Ancienne capitale française de la Péninsule d'Avalon, Terre-Neuve; aujourd'hui Placentia. Coordonnées géographiques 47 14' de latitude Nord, et 53° 58' de longi- tude Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte Plaisance était la capitale de la partie française de Terre-Neuve, comme St-John's en était la capitale de la partie anglaise. À Terre-Neuve, les puissances européennes se livraient à un conflit dès le XVI e Siècle, car le com- merce des pêches de Terre-Neuve dépassait de beaucoup celui des fourrures du Canada [en valeur]. À la fin du XVI e siècle, les Anglais contrôlaient la péninsule d'Avalon. Vou- Attaque contre Plaisance 1692 lant concurrencer l'Angleterre dans les pêcheries, la France fonda Plaisance en 1660 dans cette même péninsule. Mais en 1689 éclata en Europe la Guerre de la Ligue d'Augs- bourg. L'Angleterre décida de profiter de ce que les Fran- 345 çais étaient occupés à guerroyer en Europe pour s'emparer de Plaisance par surprise. Chefs en présence ♦Français inconnus. ♦Anglais Com- modore Francis Williams. Effectifs engagés ♦Français 50 soldats ♦Anglais 800 hommes. Stratégie ou tactique La surprise fut l'élément essentiel de cette tentative, qui échoua. L'établissement colonial était situé dans un fjord profond à l'Est de Terre-Neuve. Résumé de l'action À l'automne de 1692, les Anglais montèrent une nouvelle attaque contre Plaisance. Le Com- modore Francis Williams attaqua avec 800 hommes. La garnison française, composée de 50 soldats, défendit Plai- sance avec des pêcheurs basques. Malgré leurs forces écra- santes, les Anglais ne purent prendre la ville et durent battre en retraite vers St-John's, capitale de la partie anglaise de Terre Neuve. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Cette nouvelle ten- tative montra aux Français à quel prix l'Angleterre voulait monopoliser les Grands-Bancs de Terre-Neuve. SOURCES & LECTURES ♦John Humphreys, Plaisance, problems of seulement at this Newfoundland outpost ofNew France 1660-1690, National Muséums of Canada, Ottawa, 1970. ♦R. Sayer & J. Bennett, The harbour of Trepassey with Mutton and Biscay Bays, St. Mary 's harbour, James Cook, The road and harbour of Placentia, R. Sayer & I. Bennet, Londres, 1770. ♦ Price, Holland and the Dutch Republic in the seventeenth century. the politics of particularism, Clarendon, Oxford, 1994. ♦Jean-Pierre Proulx, The military history of Placentia, a study of the French fortifications, Pla- centia, 1713-1811, National Historié Parks and Sites Branch, Parks Canada, Environment Canada, Ottawa, 1979. 346 Landeil Bataille de Date de l'action 29 juillet 1693. Autre nom Neerwinden. Localisation Ville 1 située à 10 km au Sud-Ouest de St- Truiden [Belgique], à l'est de Bruxelles. Coordonnées géo- graphiques 50° 45' de latitude Nord, et 05 05' de longitude Est. La ville de Landen est le berceau des Carolingiens à cause de Pépin de Landen, dont elle était le fief. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte Le 28 juillet, le duc de Luxembourg arriva avec l'armée française dans la vaste plaine qui faisait face aux formidables lignes anglo-hollandaises renforcées de pro- LA N D EN \ > *£*' '"H. $$*&**. fondes tranchées, de haies, de parapets et de fossés. Comme l'Infanterie française n'y prit position que tard dans la nuit, la bataille fut retardée jusqu'au lendemain. Guillaume 'Épelée aussi Nerwinden ou Neerwinden. 347 d'Orange aurait pu éviter cette confrontation en se retirant de l'autre côté de la Geete grâce aux ponts qui existaient. L'Électeur de Bavière et les chefs de sa propre armée le lui demandèrent, mais Guillaume d'Orange refusa à cause des critiques dont il avait été l'objet au cours de la campagne précédente où il avait été accusé de trop refuser le combat aux Français. Chefs en présence ♦Anglo-alliés Guillaume III d'Orange, roi d'Angleterre. ♦Français maréchal François Henri de Montmorency-Bouteville, duc de Luxembourg [1628- 1695]. Effectifs engagés ♦Français hommes, avec 70 canons. ♦Anglo-Alliés hommes avec 100 canons. Stratégie ou tactique Guillaume III d'Angleterre avait su trouver une solide position qui palliait à la légère infériorité numérique des Alliés face aux Français. Infériorité large- ment compensée par un surplus allié de 30 canons. Son ar- mée formait un triangle entre La Petite Geete et un petit ruisseau appelé Le Landen Beck. Une crête parallèle à La Petite Geete protégeait ses arrières. Son flanc gauche était couvert par des marécages et par Le Landen Beck. Les vil- lages de Neerlanden et de Rumsdorp servaient d'avant- postes alliés. La droite alliée s'appuyait sur la Geete et sur les villages avant-postes de Elixheim, Laer et Neerwinden. Guillaume tenait ces formidables positions avec plus de hommes et 100 canons. Neerwinden et Laer étant les clés de la position, Guillaume III y plaça de bonnes troupes; à Neerwinden, un bataillon d'Infanterie de Highlanders écossais, les Hano- vriens et la Garde Bleue hollandaise à Neerwinden; à Laer, la Brigade de Highlanders écossais; des Brandebourgeois entre les deux villages, et 2 régiments danois sur la gauche. Le reste de l'Infanterie [avec 1 00 canons] était rangé le long des tranchées fortifiées derrière lesquelles attendait la Cava- lerie; réserve tactique presque inutile. Le Centre français formait 8 lignes parallèles de Cavalerie face aux retranchements fortifiés des alliés. L'aile droite française, face à Neerlanden et à Rumsdorf comptait fantassins et Dragons démontés. L'aile gauche française, face à Neerwinden, comportait fantassins appuyés par une réserve de fantassins et de ca- ~348~ valiers. Selon Fortescue, le front était trop long pour per- mettre des manœuvres rapides. De plus, la profondeur des lignes anglo-hollandaises n'était que la moitié de leur lon- gueur, aussi le roi d'Angleterre ne pouvait-il pas très bien utiliser sa propre Cavalerie. Mais, en fait, // avait une telle crainte de la Cavalerie française, ajoute Fortescue, qu'il ne voulait que des combats d'Infanterie. Guillaume étendit trop son front et la Cavalerie française l'enfonça. L'Armée de Guillaume III était solidement retran- chée, en position statique; les Français jouèrent le rôle dy- namique et attaquèrent. 2 Là encore, ce fut le sens de l'hon- neur qui entraîna la défaite de Guillaume. Il avait été accusé de trop refuser le combat aux Français et voulut se racheter. La susceptibilité est mauvaise conseillère en art militaire, comme l'a souligné Sun Tzu. Comme on peut le voir, ce n'est pas l'Infanterie mais la Cavalerie qui tient, ici, le Centre de la ligne de ba- taille. 3 Résumé de l'action Le 29 juillet, après le lever du soleil, l'artillerie alliée commença à pilonner le Centre français. À 08h00, Luxembourg lança une puissante attaque en trois points les deux brigades de Cavalerie de Rubentel se jetè- 2 Selon Clausewitz, ...la défense est plus aisée que l'attaque» mais il faut l'abandonner dès qu'on se sent assez fort pour viser un objectif positif » Il faut donc commencer par la défen- sive et finir par l'offensive.» Ainsi, une guerre où les victoires ne servent qu'à parer les coups et où l'on n'essaye pas de les rendre, serait tout aussi absurde qu'une bataille où la défense la plus absolue —passivité— l'emporterait dans toutes les mesures prises.» [Chap I er , 3 Tactiquement parlant, les marches à l'ennemi s'exécutent en colonnes [de trois à six] mar- chant sur un même front avec les bagages, les stocks logistiques et l'artillerie au centre. Pour passer rapidement de la double ligne de bataille aux colonnes de route, Turenne imagina une manœuvre fort efficace "l'artillerie s'engage sur une route, pendant que, dans chaque ligne, l'infanterie déboîte par moitié de chaque côté, la cavalerie formant les deux colonnes exté- rieures, si bien que l'ensemble se présente, vu de face, de la manière suivante une colonne de cavalerie, une colonne d'infanterie, la colonne des impedimenta, une colonne d'infanterie, une colonne de cavalerie. " [Fernand Schneider, Histoire des Doctrines militaires, puf, Paris, 1957]. Une armée de hommes mettait tout de même 2 jours pour effectuer cette ma- nœuvre sur un front de 8 km. En fin de XVII siècle, la tactique de la bataille en rase cam- pagne se déroulait ainsi C'est d'abord, à l'abri derrière une avant-garde brigade de Dragons et compagnies de Grenadiers, que s'exécute la marche en bataille, pendant laquelle l'artillerie tire, quitte à se porter en avant dès qu'elle est rejointe par la ligne. Celle-ci, arrivée à bonne portée du front adverse, tire en marchant. Arrêtée, ou épuisée, elle est remplacée par la deu- xième ligne. Puis la bataille dégénère, sur le front, en une série de combats particuliers et se termine, soit par l'abandon de l'une des lignes frontales, soit par l'intervention d'une action d'aile, en principe exécutée par la cavalerie, qui, bien souvent, arrache la décision par un mouvement tournant. A vrai dire, en raison de la lourdeur des armées, les véritables ma- nœuvres sont rares et demeurent l'apanage de quelques grands capitaines, comme Turenne ou Condé.» [ibid. pp. 20-21] ~349~ rent sur la droite de Neerwinden, les 2 brigades de Mont- chevreuil attaquèrent la gauche de la même agglomération, et les deux brigades de Berwick s'élancèrent contre Neer- winden même. Sans tirer un seul coup de feu, les 3 colonnes françaises avancèrent de front. Neerwinden formait une poche avancée et ce fut donc Berwick qui accrocha le pre- mier. Les Français emportèrent les premières lignes d'assaut, puis le corps à corps commença contre les Hano- vriens et la Garde Bleue hollandaise. Un combat enragé se déroula d'une maison à l'autre. Chaque maison était sans cesse perdue et reprise. Finalement, la First Guard se désin- tégra et reflua en désordre sur la Garde écossaise, toute fraîche, qui tint juste assez de temps pour donner à la Garde anglaise, à la Garde hollandaise et aux Hanovriens le temps de se ressaisir et de se reformer. À l'extrême gauche française, au village de Laer, le combat fut aussi féroce. La Cavalerie française prit les dé- fenses écossaises d'assaut et la Brigade Écossaise reflua en désordre. Les cavaliers français avaient profondément péné- tré les défenses anglaises lorsqu'elles furent contre- attaquées de flanc et stoppées avec pertes par l'Électeur de Bavière. Voyant tout le terrain perdu jusque-là, le roi Guil- laume d'Orange se plaça à la tête de troupes d'élite 4 et lança une contre-attaque générale contre les deux villages qu'il reprit après de sanglants combats. À Neerlanden, 5 les bataillons français s'étaient heurtés à une résistance inébranlable et farouche, puis avaient été repoussés par une contre-attaque alliée. À Rumsdorp, les Anglais avaient été enfoncés par l'assaut français et avaient abandonné le village. Puis après avoir été ralliés et renforcés, ils avaient contre-attaque mais n'avaient pu reconquérir que quelques positions. À Neer- winden, une deuxième attaque française enfonça de nou- veau tout le dispositif allié avant qu'une contre-attaque ne reprenne à nouveau le secteur perdu. Luxembourg déplaça des régiments des Gardes du centre vers la gauche française pour relancer une attaque sur Neerwinden. Il put bientôt lancer une attaque de 5 bri- 4 La Garde Bleue hollandaise, les Guards anglais — non encore engagés dans la bataille et les Hanovriens. 5 Aile droite française. 350 gades [environ à hommes] sur les régiments anglais qui tenaient les retranchements centraux situés dans ce secteur. Il fit aussi entamer ces forces alliées par une at- taque de flanc à partir de Neerwinden. Voyant que les An- glais commençaient à céder, Guillaume d'Orange déplaça 9 bataillons d'Infanterie de ligne de l'aile gauche alliée afin de les renforcer. Luxembourg vit le mouvement et ordonna un assaut central de la Cavalerie française afin de tenir ces ren- forts alliés occupés jusqu'à ce que la résistance anglaise craque près de Neerwinden. La manœuvre réussit. Les ré- giments anglais cédèrent bientôt. Neerwinden et Laar étaient entre les main des Français. La Cavalerie française avait donc réussi, au Centre, à s'emparer des retranchements anglais et pourchassait les unités alliées en déroute. Guillaume III revint en hâte avec 6 régiments de Cavalerie anglaise encore fraîche afin de couvrir la retraite de l'aile droite alliée, qui, seule, reculait en gardant un certain ordre. L'aile droite et le centre, pulvé- risés, n'existaient plus et leurs éléments pris de panique couraient à perdre haleine vers les ponts. Mais ces pont provoquèrent de monstrueux bouchons, et, la panique ai- dant, des milliers de fuyards se noyèrent dans le cours d'eau. Pertes ♦Selon l'Anglais exilé Berwick 6 , les Anglo-alliés perdirent hommes dont beaucoup se noyèrent dans la panique de la déroute. Ce nombre inclut les tués, les bles- sés, les disparus et les prisonniers. 80 canons et d'innom- brables drapeaux tombèrent aux mains des Français. *Les Français perdirent hommes dont un lieutenant- général, 2 maréchaux de camp, 7 brigadiers de Cavalerie et de nombreux officiers supérieurs. Conséquence de cette défaite anglo-alliée Cette défaite entraîna pour les alliés anglo-hollandais la perte de Charle- roi, et le gain, pour les Français, de la Ligne de la Sambre. Guillaume d'Orange et l'Électeur de Bavière se retirèrent avec les débris de leur armée vers Tirlemont et Louvain. Le prince de Nassau, stathouder de Frise, les généraux Ginkel et Tallemache passèrent par Lewe et gagnèrent Hagueland. 6 Qui, étant catholique, combattait dans l'armée française. ~351~ BataiUc de Neerwinden SI SOURCES & LECTURES *A particular relation of the battel, fought on the 29th of July, 1693 [Landen], between the confederate army, commanded by His Majesty of Great Britain and the Elector of Bavaria, &c. and that of France, commanded by the M. d'Luxemburgh, with an exact list of the prin- cipal officers killed, wounded, and taken prisoners on both sides, Printed for Able Roper, Londres, 1693. ♦Sir Thomas Morgan, A true and just relation of Major General Sir Thomas Morgan's progress in France and Flanders with the six thousand English in the years 1657 and 1658, at the taking of Dunkirk and other important places, as it was deliver'd by the General himself, J. Nutt, Londres, 1699. ♦ 77îe Paris relation ofthe Battel of Landen, July 29th, 1693, between the French, commanded by the D. of Luxemburg, and the confédérales, by the King of Great Britain, publish 'd by the French King 's authority, with his letter, ordering the Archbishop of Paris to sing Te Deum, and a private letter front a very good hand in Paris, with another account of the battel; as also reflexions upon the King 's letter, by a very learned French pen and observations by another hand hère, proving the French king and his gazeteers account to be inconsistent with themselves, and one another, as well as contrary to truth, and that though the French kept the field, y et they were really loosers by the action, H. Rhodes & J. Harris, Londres, 1693. 352 CherbOUrg Attaque de Date de l'action 31 mai - 1 er juin 1692. Localisation Péninsule du Cotentin, France. Coordonnées géographiques 49° 39' de latitude Nord, et 01° 39' de longi- tude Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte La guerre politico-religieuse faisait rage entre le bloc protestant d'une part et la France de l'autre. Chefs en présence ♦Anglais Ralph Delawall. ♦Français le capitaine Desnos commandait Le SOLEIL-ROYAL. Effectifs engagés ^18 vaisseaux anglais. 43 vaisseaux français endommagés. Stratégie ou tactique Attaque de trois navires échoués. Le moindre fort aurait facilement tenu l'escadre anglaise à l'écart. Les fortifications de Cherbourg étaient, à cette Fortifications de Cherbourg. époque, inexistantes. Quatre ans plus tôt, en 1688, Vauban avait commencé à fortifier Cherbourg, mais Louvois avait fait démolir les fortifications "pour donner du chagrin à M. de Seignelay" 1 . De ce fait, lorsque cette attaque anglaise se 'Cité par La Roncière, Histoire de la Marine française, voir in fine 353 produisit, les résultats furent catastrophiques. Le mauvais tour joué par Louvois à M. de Seignelay eurent des consé- quences dramatiques pour les trois équipages. Résumé de l'action Après Barfleur, Le SOLEIL-ROYAL, Le TRIOMPHANT et LADMIRABLE, quelque peu en- dommagés, firent voile vers Cherbourg. Lorsqu'ils apprirent qu'une forte escadre les recherchait, ils vinrent s'échouer à la côte, afin de ne pas tomber entre les mains de l'ennemi. Mais l'absence de fortifications laissait ces navires seuls face aux Anglais. Quelques heures après leur échouage, Ralph Delawall attaqua les trois navires avec Le SAINT - ALBANS, Le RUBY et deux brûlots, soutenus à quelque distance par une quinzaine de navires. Mais la riposte de l'artillerie embarquée des trois navires français échoués repoussa rapidement les Anglais. Le lendemain, I e juin, l'escadre anglaise revint, mais au lieu d'attaquer directement les épaves avec de gros navires de guerre, les Anglais lancèrent des brûlots escortés de chaloupes. L'un d'eux, Le HOUND explosa sous les boulets de l'artillerie française. Un autre alla brûler sur les rochers, mais deux autres brûlots, dont le bien-nommé BLAZE, parvint à incendier le grand navire de guerre SO- LEIL-ROYAL échoué, mais qui tirait encore. Le SOLEIL- ROYAL prit feu et explosa, tuant une partie de son équi- page. Le brûlot WOLF incendia Le TRIOMPHANT; quant à L'ADMIRABLE, des chaloupes y mirent le feu. Conséquence de cette défaite française Les trois navires français furent brûlés. Les pertes humaines sont inconnues. SOURCES & LECTURES *Britannia Vitrix ; or, the Triumph of the Royal Navy, in the late victorious engagement with the French Fleet, May 1692, [poème pindarique] R. Taylor, London, 1692. *A further Account of the Victory obtained by the English and Dutch over the French ; reveived by express this morning by Admirai Russel, Sir Ralph Delavalls Letter to the Earl of Nottingham, on board the Royal Sovereign near Cherburg, May 22, Inprimé à Londres, ^Cherbourg, bastion maritime du Cotentin, Edmonf Thin, Condé-sur-Noireau, Corlet, 1990. îLa guerre de Trente Ans, Henri Sacchi, L'Harmattan, Paris, 1991. 354 luttgOS. Bataille navale de Date de l'action 27 juin 1693. Localisation Au large du Cap Lagos, Portugal méridio- nal. 1 Coordonnées géographiques 37 06' de latitude Nord, et 08"40' de longitude Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. w^^ w *^, ^~^a/ * m. Convoi anglais rf - - c \ *- - - '-V- \ > * Convoi de » ~*v\ V "A- \y x v •• •7, \ Bataille navale de LAGOS *% 27 juin 1OT3 Contexte Cette attaque fut exécutée par Tourville en re- présailles contre Rooke qui venait d'attaquer Saint-Vaast-la- Hougue. Les divisions de Tourville et d'Estrées totalisant 7 1 navires tombèrent sur un convoi de 400 navires marchands 2 escortés par Rooke, celui-là même qui avait attaqué La Hougue. Chefs en présence ♦Français amiraux Tourville et d'Es- trées. ♦Anglais amiral Sir George Rooke. Effectifs engagés ♦l'escorte anglaise se composait de 20 vaisseaux de guerre de la Royal Navy. Les 400 vaisseaux marchands transportaient tous des canons. ♦Les Français Les Anglais appelèrent aussi cette bataille "Désastre du convoi de Smyrne". Smyrne est l'ancien nom grec du port actuellement turc d'Izmir, sur la Mer Egée, où se déroulaient de grandes foires internationales.. 2 Dont 140 gros vaisseaux. ~355~ concentrèrent 16 vaisseaux contre l'escorte anglaise, et les 55 autres navires de guerre de toutes tailles attaquèrent les 400 marchands armés. Stratégie ou tactique ♦Selon le plan français, l'escadre de Brest [Tourville] et celle de Toulon [d'Estrées] devaient faire leur jonction près de Gibraltar pour surveiller le com- merce de l'Angleterre et des Provinces Unies. *Le plan anglais était que 70 vaisseaux de ligne avec 30 frégates et d'autres vaisseaux plus petits devaient se concentrer dans la Manche sous l'amiral Killigrew et l'amiral Delawall, pour escorter le Convoi de Smyrne. Ils devaient l'escorter un temps puis le confier à l'amiral Rooke avec 20 vaisseaux de ligne pour passer en Méditerranée. Résumé de l'action Au printemps, donc, le grand convoi et l'escorte s'assemblèrent dans la Tamise et à Texel; au moins 400 navires dont les cargaisons totalisaient des mil- lions de livres sterling. Le convoi d'Amsterdam fit sa jonc- tion fin avril et celui de la Zélande en mai. En juin, donc, cet immense convoi quitta les falaises crayeuses d'Angle- terre. Tel le loup aux aguets, Tourville veillait déjà devant le goulet d'étranglement de Gibraltar. Les Anglais pensaient qu'il était à Brest. Quelque 300 km plus au sud, après Ouessant, les amiraux anglais passèrent la main à l'amiral Sir George Rooke qui continua vers le détroit de Gibraltar avec les 400 vaisseaux anglais, hollandais, danois, suédois, hambour- geois et flamands. Le 1 7 juin, les patrouilleurs de Rooke aperçurent un navire de guerre français, Le CHATHAM, 3 au large du cap Saint-Vincent. Le 18 au matin, le convoi serrait la côte de près, au large de la ville portugaise de Villanova. Le vent baissa et 10 voiles françaises réussirent à s'attaquer à des marchands et à y mettre le feu. Tous les marchands étaient alors armés d'artillerie, aussi les interceptions de ce genre ne se passaient jamais sans combat. Les Français ne négligèrent donc pas l'arme- ment des transports et décidèrent de ne concentrer que 16 vaisseaux contre l'escorte de 20 vaisseaux de guerre de la 3 Une prise anglaise de 50 canons. -356 Royal Navy 4 . Vers midi, la brise reprit de l'Ouest-Nord-Ouest et l'escadre anglaise commença à se dessiner le long de la côte portugaise d'Algarve. Ce fut alors qu'apparurent les 71 na- vires de Tourville et d'Estrées. Malgré ces forces imposantes, 16 navires français seulement [comme prévu] se laissèrent porter vers les 20 voiles anglaises de la Royal Navy et de la Marine Royale des Provinces Unies, en trois divisions la Bleue avec l'ami- ral et le vice-amiral, et la Blanche avec le contre-amiral. Le vice-amiral de la Blanche resta au large pour attaquer le convoi. Vers 15h00 les Français n'étaient qu'à 4 milles ma- rins des Anglais. L'amiral anglais envoya aussitôt Le SHEERNESS avertir les vaisseaux marchands qui navi- guaient près de la côte de se réfugier dans les ports du Por- tugal et d'Espagne 5 ou de s'enfuir. Le comte de Tourville, avec 16 vaisseaux, suivit l'escadre anglaise de protection qui, paradoxalement, avait mis toutes voiles dehors pour décrocher au plus vite. Vers 18h00, il se trouva sous le vent. Enfin trois vaisseaux de guerre hollandais résolurent de se sacrifier pour sauver le convoi. Deux de ces vaisseaux était commandés par les ca- pitaines Schryver et Vander Poel. Pendant cinq heures les courageux Hollandais combattirent six ou sept navires fran- çais, puis réussirent à virer et à décrocher. Les navires mar- chands hollandais filaient à pleines voiles vers la côte ou vers le nord en compagnie de vaisseaux de guerre anglais. L'amiral anglais tint la mer toute la nuit sous un vent du nord-ouest, et, le dimanche matin, on pouvait aper- cevoir plusieurs navires de guerre autour de lui, mais seu- lement 54 des 400 vaisseaux marchands. Avec ces survi- vants, l'amiral anglais arriva enfin à Madeire, et, de là, fit voile vers l'Irlande. Mais plus de 350 des vaisseaux qu'il avait convoyés étaient éparpillés à travers l'océan. Certains atteignirent l'Irlande, d'autres La Coruna, certains Cadix et d'autres Lisbonne; beaucoup furent capturés par les Fran- çais et d'autres détruits. Sept des plus gros vaisseaux tombè- 4 Ce qui était presque une insulte à la valeur militaire des vaisseaux anglais, d'au- tant plus qu'ils furent mis en déroute. 5 Faro, Cadix ou San Lucar... ~357~ rent entre les mains de Monsieur de Coëtlogon et quatre autres furent coulés par lui dans la Baie de Gibraltar. Dans le port de Gibraltar, certains navires de guerre anglais, de type frégate, furent sabordés 6 par leurs propres équipages pour leur éviter de tomber entre les mains des Français. Pertes *Les Français capturèrent et incendièrent 92 navires sans parler de deux vaisseaux de guerre de l'escorte. D'autres périrent corps et biens sous les coups des batteries de Malaga. Les pertes pour l'Angleterre, la Hollande et l'Europe du Nord furent immenses. Conséquence de cette défaite anglaise Lorsque la nou- velle de cette catastrophe parvint à Londres, ce fut la déso- lation et l'accablement total. C'était en effet une sentence de mort pour de nombreux armateurs. Tourville tenait sa re- vanche de Cherbourg et de Saint-Vaast-La-Hougue. Amiral Tourville ''Le sabordage est l'action d'ouvrir les sabords afin de couler volontairement le navire. 358 Saint-MalO Raid contre Date de l'action 16 novembre 1693. Localisation Ville de France. Coordonnées géogra- St-Malo et ses fortifications ^Vva le çtVâteau phiques 48° 40' de latitude Nord, et 02° 00' de longitude Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Con- texte La destruction par les Français du Convoi de Smyrne, en représailles de l'attaque anglaise sur Saint-Vaast-la- Hougue, entraîna de nouvelles représailles de la part des Anglais le bombardement de Saint-Malo. L'action des cor- ~359~ saires malouins, qui ruinaient le commerce maritime an- glais, avait aussi incité les Anglais à choisir cette ville, pour faire d'une pierre deux coups. Chefs en présence ♦Français inconnus. ♦Royal Navy le commandement de l'escadre de représailles fut confié au commodore Benbow. Effectifs engagés ♦Français inconnus. ♦Royal Navy l'escadre était composée de 30 voiles dont 12 vaisseaux de ligne armés chacun de 60 canons, 4 galiotes lance-bombes, 10 ou 12 brigantines et quelques sloops. Stratégie ou tactique Bombardement du port; 12 vaisseaux Saint-Malo, carte de Beaurain escortèrent une machine infernale mais le résultat fut dé- cevant. Ce vaisseau est décrit 1 comme une galiote [petite galère] de 300 tonnes. Dans la cale avaient été accumulés 100 barils de poudre à canon recouverts de goudron, de paille et de fagots. Par-dessus étaient placées 340 carcasses 2 remplies de grenades, de boulets de canons, de chaînes de fer et d'armes à feu chargées; le tout enveloppé dans du pré- lart. 3 Le navire était ouvert à six endroits, comme des Dans L'Histoire de France sous Louis XIV. 2 Ou coffres à mortiers. 3 Des bâches goudronnées de la marine. Le mot est resté, en patois québécois, ~360~ bouches béantes destinées à laisser jaillir les flammes qu'aucune eau n'arriverait à noyer. L'intention du Commo- dore était de faire mouiller cette invention diabolique le plus près possible des murailles afin que la ville toute en- tière sautât lors de l'explosion. Saint-Malo était entièrement située sur un rocher qui devenait une île deux fois par jour avec la marée. Le château était solide, flanqué de grosses tours, entouré de fossés et défendu par une bonne garnison. Saint-Malo était alors une ville petite mais fort riche. Résumé de l'action Au milieu de novembre, l'escadre anglaise arriva au large de Saint-Malo. Les Anglais bat- taient pavillon danois pour s'approcher au plus près sans éveiller les soupçons. Ils reçurent la permission de s'ancrer où ils voulaient à 700 mètres des murs. Soudain, sur chaque navire surgit l'Union Jack, 4 tandis que la croix blanche du Danemark était escamotée. Les sabords furent levés et un furieux bombardement commença à pleuvoir sur la ville. Pendant quatre jours le pilonnage d'artillerie continua, avec "plus de furie que de succès." 5 En effet, quelques maisons seulement furent détruites et une partie de la muraille abat- tue. De plus, une unité anglaise d'Infanterie débarqua mais se contenta d'incendier un couvent isolé non défendu. La nuit de tempête du 1 9 novembre étant particuliè- rement sombre, les Anglais profitèrent d'un fort vent et d'une marée qui sortait de l'ordinaire pour envoyer un brûlot de construction tout à fait spéciale dans l'intention de brûler la ville tout entière. Les Français appelèrent cela une ma- chine infernale 6 ». Cette machine incendiaire, poussée par le vent et par la marée, vint s'échouer sur un récif à quelques enca- blures de la cible qui lui avait été assignée. L'ingénieur dé- clencha l'incendie et s'éloigna au plus vite du brûlot». pour désigner du linoléum. 4 Rappelons que / 'Union Jack est le drapeau, dit britannique, composé par super- position des trois drapeaux qui composaient l'union britannique celui d'Irlande, celui d'Ecosse, et, au-dessus, celui d'Angleterre. Il fut adopté par le roi Jacques I er de Grande-Bretagne qui portait aussi la couronne d'Ecosse sous le nom de Jacques VI; d'où le nom du drapeau qui ne porta la croix d'Irlande que bien plus tard. 5 Précise l'historien anglais Grant 'Elle était faite d'après le modèle de celle élaborée par l'ingénieur Lambelli pour la destruction du pont qu'Alexandre de Parme avait jeté sur l'Escaut au siège d'An- vers en 1585. 361 Dans le vent assez violent, le navire, vite transformé en bra- sier, brûla longuement. Enfin, retentit une formidable ex- plosion, qui enfonça quelques fenêtres et souleva la toiture de plusieurs maisons de la ville. Un pan de muraille s'écrou- la dans la mer. Selon Smollett, un débarquement aurait facilement pris la ville, mais Penbow... n'avait pas prévu de Corps de débarquement! Une unité de marins débarqua pourtant et démolit le Fort-Quince. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Les effets de la machine infernale furent décevants et ne réussirent pas à calmer la terrible colère des marchands anglais qui avaient été ruinés dans la Baie de Lagos, lors de l'attaque du convoi destiné à la Foire de Smyrne. SOURCES & LECTURES ♦Etienne Dupont, Le château de Saint-Malo et ses prisonniers, 1689-1789, Librairie ancienne Honoré Champion, Paris, 1925. +Le Bombardement et la machine infernale des Anglais contre Saint- Malo en 1693, etc., Société de Bibliophiles Bretons, Nantes, 1885. ♦Une Héroïne, Episode du bombardement de Saint-Malo en 1693, par Hte Harvat, Imprimerie de J. Haize, Saint-Malo, 1884. ♦Henri Griffet, Recueil de lettres pour servir d 'éclaircissement à l 'histoire militaire du règne de Louis XIV, publié à La Haye, 1760. 362 CcWlClVet. Attaque de Date de l'action 18 juin 1694. Localisation Bretagne, France. 12 km au sud de Brest. Coordonnées géographiques 48° 14' de latitude Nord, et 04° 29' de longitude Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte Pendant qu'une force combinée hollandaise et anglaise 1 ferait voile vers la Méditerranée, une autre, com- mandée par Charles, comte de Berkeley, devait rester dans les eaux anglaises pour débarquer un Corps d'assaut com- mandé par Talmash et destiné à attaquer Brest. Cette ville serait, semblait-il, une cible facile en l'absence du comte de Tourville et de son escadre. Talmash commandait hommes et de nombreux cavaliers. L'escadre de Berkeley comportait 61 vaisseaux 2 avec navire-hôpital et brûlots commandés par les capitaines Schey, Vanderput et Alle- mande. Les forces britanniques, déjà prêtes à partir, se trouvaient retenues en Angleterre par le mauvais temps. De leur côté, des troupes françaises et jacobites s'étaient con- centrées sur les points névralgiques menacés. En venant de Sainte-Hélène, Lord Berkeley avait donné la Baie de Cama- ret comme point de ralliement, en cas de dispersion par une tempête ou de rencontre avec des vaisseaux de guerre fran- çais. Chefs en présence ♦Charles, comte de Berkeley. Effectifs engagés 438 vaisseaux anglo-hollandais, 12 ga- liotes et 80 transports. Le Corps de débarquement comptait hommes. Stratégie ou tactique La ville de Brest occupait une pente de la colline donnant sur le port. L'entrée du port était dé- fendue par un château construit sous Richelieu et partielle- ment creusé dans le roc. En outre, existait la citadelle. Vau- ban avait fait placer des batteries sur tous les points sen- sibles, et 8 grands radeaux chargés de plusieurs mortiers 3 'Sous les ordres de l'amiral Russell. 2 38 gros vaisseaux de combat anglais et 23 hollandais. Au total, 61 navires en comptant les frégates et les transports logistiques. 3 Certaines villes de Normandie avaient déjà utilisé des batteries flottantes similaires long- temps auparavant. Elles permettaient de porter la riposte en avant de la ville, et donc d'éloi- gner les Anglais qui se trouvaient, dès lors, hors de portée des murs. 363 mouillaient dans le port dont le passage étroit 4 mesurait mètres de large. La trahison fut une des causes de cet échec anglais. John Churchill, duc de Marlborough, qui était secrètement pour le roi d'Angleterre catholique Jacques II Stuart en exil en France, envoya le 4 mai un message annonçant que "12 régiments d'Infanterie de Ligne et deux d'Infanterie de Ma- rine, étaient sur le point d'embarquer sous le commande- ment de Talmash afin d'aller détruire le port de Brest et les navires qui y seraient trouvés." Le roi d'Angleterre en exil communiqua immédiatement la nouvelle au gouvernement français qui soutenait son Parti Jacobite. Le camouflage des batteries, qui ne se démas- quaient qu'au dernier moment afin de surprendre l'ennemi et de le désarçonner, est une ruse de guerre qui date du fond des âges. Sun Tzu préconisait même le secret le plus com- plet possible, 4 siècles avant "Le fin du fin, lorsqu'on dispose ses troupes, c'est de ne pas présenter une forme susceptible d'être définie clairement. Dans ce cas, vous échapperez aux indiscrétions des espions les plus perspi- caces, et les esprits les plus sagaces ne pourront établir de plan contre vous 5 ." Résumé de l'action Le 6 juin, la flotte anglaise arriva au large de la Bretagne. Elle vint mouiller devant Camaret, petit port peuplé d'une minuscule communauté de pêcheurs de pilchards, à 12 km au sud de Brest. Le général Talmash proposa de débarquer à Camaret et de marcher sur Brest. Mais le 7 juin, l'artillerie côtière française qui tenait enfin la flotte anglaise à portée, ouvrit un feu d'enfer avec sa batte- rie située à la pointe ouest de Camaret et à partir du château dominant les hauteurs de la Baie Bertheaume. Peregrine, marquis de Carmarthen qui devint plus tard duc de Leeds, servait sous le commandement de Berke- ley comme amiral de la Division Bleue. Ce noble excen- trique vint reconnaître la baie à bord de son yacht PERE- GRINE et réussit à passer à travers les boulets non sans en avoir reçu bon nombre dans les flancs. Peregrine fit donc rapport que la baie était fortement défendue. En dépit de 4 Appelé le Goulet 3 Sun Tzu, L'Art de la Guerre, Chapitre VI Points faibles et points forts, verset 24. ~364~ cela, Berkeley et Talmash ordonnèrent au MONK [60 ca- nons] et au DIAMOND [60 canons] de pénétrer dans la baie pour couvrir le débarquement. Le 8 juin, les Anglais et les Hollandais tinrent un Conseil de guerre lequel décida de poursuivre le débarque- ment. Six autres vaisseaux de guerre furent envoyés en appui-feu dans la baie. Tous ces navires devaient concen- trer leur tir sur le château. Mais dès que Le MONK fut à portée, les mortiers français firent pleuvoir sur lui une nuée de projectiles. À partir de la Pointe Ouest et de la Pointe des Fil- lettes Sic!, le feu était très dense et les navires anglais recevaient les coups en enfilade dès leur entrée dans la baie. Soudain, trois autres batteries, qui étaient restées masquées jusque-là, firent pleuvoir sur l'escadre anglaise de Débar- quement une pluie de fer. Les navires anglais se pressaient ''The GREENWICH [54 canons], la galère The CHARLES [32 canons], The SHOREHAM [32], The DARKENSTEIN [44] The WESEP [30] et The WOLF [30] ~365~ — autant que faire se pouvait — pour se mettre en position de débarquement ou d'appui-feu. Les barges de débarque- ment furent rapidement remplies de troupes. Au grand mât de Berkeley flottait le drapeau rouge [signal], car les coups de canons prévus pour déclencher le débarquement avaient été noyés dans le fracas de l'artillerie française. L'artillerie navale des 8 vaisseaux anglo- hollandais, concentrée sur le Fort de Camaret, rendait la vie de sa garnison très difficile. Partout où un débarquement était praticable, les Français avaient creusé des retranche- ments, hérissés de canons et d'armes individuelles, qui s'étaient embrasés sur toute leur longueur. De son côté Talmash était persuadé que les troupes françaises n'étaient pas composée de Réguliers mais de simples miliciens lo- caux. Il ordonna donc l'exécution du débarquement, en dépit de l'intensité de l'accueil. Les Anglais débarquèrent dans un fracas de fin du monde, Talmash en tête, l'épée à la main 7 . Un bataillon de Grenadiers toucha terre, appuyé par 900 mousquetaires armés, bien entendu, de mousquets et de piques. Le débarquement se fit sous le couvert d'un gros rocher au sud de la baie. Un feu vif s'échangea alors et les Français constatèrent une certaine confusion dans le débar- quement anglais. Voyant ces hésitations, deux compagnies d'Infanterie de Marine 8 contre-attaquèrent. Sous leurs coups, les Anglais firent demi-tour en direction de leurs barges de débarquement. Talmash fut mortellement blessé, tandis que d'autres unités françaises attaquèrent à leur tour afin d'empêcher les troupes anglaises de rembarquer. Devant ce spectacle éprouvant, les barges encore au large firent demi-tour, mais celles qui étaient trop proches furent prises d'assaut avec leurs troupes qui jetèrent leurs armes afin de lever les mains en signe de reddition. Un navire d'appui fut même coulé. Tout son équipage se noya à l'exception de 8 hommes qui purent être sauvés. Un navire lance-bombes chargé d'hommes explosa, tuant toutes les troupes embarquées. The MONK, The CHARLES et The SHOREHAM étaient, eux-mêmes, devenus de vraies 7 Lequel ne manquait certes pas de courage à défaut de jugement. Il fut tué. 8 Conduites par le capitaine Beausire. 366 épaves chargées de cadavres. Des centaines de soldats an- glais, tués ou agonisants, encombraient les plages et la mer, aujourd'hui peuplées de vacanciers sereins. Plus de soldats anglais étaient morts pour rien, par la trahison d'un seul d'entre eux. Les cadavres con- tinuèrent durant des semaines d'être doucement déposés sur les plages de Bretagne. Talmash, qui agonisait, ordonna d'aller attaquer Brest, mais ses ordres ne furent pas suivis; le reste de l'État-Major anglais, voyant que la surprise avait été éventée, décida d'arrêter immédiatement l'expédition et de retraiter. Talmash mourut de la gangrène à Plymouth. Lord Cutts devint colonel des Coldstreams à sa place. Pertes *Les Anglo-hollandais perdirent en outre plusieurs vaisseaux, certains furent abandonnés, et ensuite saisis par les Français. Les Alliés subirent globalement des pertes humaines de plus de hommes, dont près de tués, 500 prisonniers et plusieurs milliers de blessés. Conséquence de cette défaite anglaise L'armée et la popu- lation anglaises furent si traumatisées par ce carnage que le commandement anglais s'empressa de lancer le raid contre Dieppe afin de faire oublier celui de Camaret. À Dieppe, ils ne tentèrent aucun débarquement afin d'éviter une autre tragédie. SOURCES & LECTURES ♦Georges Gustave Toudouze, La Ba- taille de Camaret 18 juin 1694, Protat frères, Mâcon, 1899, in Revue d'histoire moderne et contemporaine, t. I, 1899. ^Mélanges historiques, littéraires, bibliographiques, publiés par la Société des bibliophiles bretons, Société des bibliophiles bretons et de l'histoire de Bretagne, Nantes, 1878-1883. ♦Charles Sévin de Quincy, His- toire militaire du règne de Louis le Grand, roy de France, D. Ma- riette, Paris, 1726. + Hebbert & Rothrock, Soldier of France, Sebastien Le Prestre de Vauban, 1633-1707, P. Lang, New York, 1990. 367 Gauche L'un des flammes de la marine russe. Elle est rouge & fendue au franc quartier blanc, chargé d'un sautoir bleu. Droite Pavillon de Pologne; il est rouge, chargé d'un aigle d'argent. 368 Dieppe Raid contre Date de l'action 22 - 23 juillet 1694 Localisation France. Coordonnées géographiques 49° 54' de latitude Nord, et 01° 04' de longitude Est. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte Désireux de masquer l'échec catastrophique de l'action contre Camaret, et de le faire oublier par la popula- tion anglaise, et sachant en outre que dans l'actualité une nouvelle chasse toujours la précédente, le Haut- Commandement anglais décida d'aller bombarder Dieppe. Chefs en présence ♦inconnus. Effectifs engagés ♦inconnus. Stratégie ou tactique la surprise. Résumé de l'action Bombardement du port, les 2/3 des maisons furent détruits. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite française Le bombardement réussit, mais aucun débarquement ne fut tenté par crainte d'un autre échec. SOURCES & LECTURES ♦Roger Barré, La Reconstruction de Dieppe, 1694-1720, Les Amys du Vieux Dieppe, Dieppe, sans don- nées de publication. ^Mélanges, documents sur Dieppe publiés et annotés par MM. Ch. de Beaurepaire, Paul Le Cacheux, A. Héron et Hippolyte Sauvage, A. Picard et Fils, Paris, 1898. ♦Antoine Le Cordier de Bigars sieur de La Londe, Mémoires d'Antoine de Bigars, sieur de La Londe. Relations du bombardement de Dieppe, Imprime- rie de L. Gy, Rouen, 1901. ♦Henri Griffet, Recueil de lettres pour servir d'éclaircissement à l'histoire militaire du règne de Louis XIV, publié à La Haye, 1760. ♦Jules Thieury, Récits dieppois, édité par J. Thieury, Dieppe, 1861. ♦Sébastien Le Prestre de Vauban, Projets de M. le maréchal de Vauban pour fortifier la ville de Dieppe, 1694- 1699, publiés sous la direction de Jules Thieury, A. Marais, Dieppe, 1864. 369 370 Dunkerque Raid contre Date de l'action 22 - 26 septembre 1694. Localisation Flandre. Coordonnées géographiques 51° 02' de latitude Nord, et 02° 20' de longitude Est. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte Les Français et les Alliés s'affrontaient mondialement, souvent sous forme de coups de main. Chefs en présence ♦Français Jean Bart. ♦Royal Navy amiral Schovell. Effectifs engagés ♦inconnus. Stratégie ou tactique Bombardement naval. La ville avait déjà reçu de solides fortifications et le chenal du port était fortement flanqué de plusieurs forts dont, à l'Ouest, le Château de Bonne-Espérance [30 canons], le Fort Risban [46 canons], le Fort Rouers [16 canons]; et à l'Est du chenal, le Fort-Vert [30 canons], le Fort-Blanc [?] et le Château-Gaillard [12 canons]. Résumé de l'action Bombardement du port par l'amiral Schovell, mais Jean Bart repoussa les Anglais. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Le raid échoua, contribuant à la démoralisation de l'armée anglaise seulement, la nouvelle ayant été cachée à la population. Abatis 371 SOURCES & LECTURES +An Exact list of the French army in Flanders, commanded by the Duke of Luxemburg, who acts the défensive part against the confederate army, commanded by the King of Great Britain, Robert Hayhurst, Londres, 1691. ♦Bernard Pujo, Vauban, Albin Michel, Paris, 1991. ♦Maurice Millon, Les Archers dunkerquois, la Confrérie Saint-Sébastien de 1322 à 1965, historique de la Société des Archers Réunis de Saint-Sébastien et du Centaure, de lAlliance dunkerquoise et des Archers de Guillaume Tell, Sans données de publication, Dunkerque, 1965. ♦Léon Morel & Michel Goetghebeur, Dix siècles de vie quotidienne à Dunkerque, Westhoek- Editions, Dunkerque, 1983. ♦Alexandre Bonvarlet, Documents pour servir à l'histoire militaire de la ville de Bergues et du pays environnant, 1566-1668, traduits et publiés par A. Bonvarlet, Dunkerque, 1860. ♦Louis Lemaire, Dunkerque, le passé, le présent, l'avenir, sans données de publication, Lille, 1935. 372 Pont d'Espierre Bataille du Date de l'action septembre 1694. Localisation Belgique actuelle. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte Les Alliés marchaient vers Oudenarde. Chefs en présence ♦lieutenant-général de La Valette; le dauphin de France. ♦Guillaume III d'Orange, roi d'Angle- terre. Effectifs engagés ♦une vingtaine de bataillons d'Infanterie français, ♦les effectifs des forces alliées sont inconnus. Stratégie ou tactique L'action ne fut qu'un simple échange de tirs d'artillerie. Résumé de l'action Le dauphin avait pris la Cavalerie française avec 8 ou 10 bataillons d'Infanterie et avait été rejoint au Pont d'Espierre par Monsieur de La Valette, lieu- tenant-général qui commandait dans les lignes avec une douzaine de bataillons d'Infanterie. Il se mit en bataille à la vue des Anglo-alliés, et mit en action quelques pièces de campagne. La surprise de Guillaume d'Orange, qui croyait ne trouver que La Valette 1 , fut si grande qu'il ne hasarda pas d'assaut ce jour-là. Le lendemain, Berwick alla joindre le dauphin qui n'était qu'à 20 km. Mais les Anglo-alliés se remirent en marche pour Oudenarde et les Français allèrent camper à Courtrai 2 . Pertes ♦faibles. Conséquence de cette défaite anglaise sans conséquences stratégiques. 'Et qui se trouvait devoir ainsi affronter la Cavalerie française, arme qu'il craignait par-dessus tout. 2 Le maréchal de Luxembourg mourut cet hiver 1694-1695. Villeroi fut nommé à sa place. Courtrai est Kortrijk en néerlandais, sur la Lys en Belgique, Flandre- Occidentale. ~373~ SOURCES & LECTURES ♦Gentleman attending His Majesty during the whole campagne, An Exact account ofthe siège ofNamur, with aperfect diary of the campagne in Flanders, front the King 's departure front Kensington, May the 12th, to his return to London, October. llth, 1695, Timothee Good- win, Londres, 1695. ♦Edward D'Auvergne, The history ofthe campagne in Flanders, for the year, 1695, with an account of the siège of Namur, Mat. Wotton & John Newton, Londres, 1692, 1693, 1694. ♦Jean Tronchin Du Breuil, Relation de la campagne de Flandre, et du siège de Namur, en l 'année 1695, H. van Bulderen, La Haye, 1696. ♦ Tfte Campaign, 1692, sans données de publication, 1692. +An Exact journal of the siège of Namur microform giving a particular account of the several sallies and attacks, and other most remarkable passages from the first investing of the place, together with the articles of capitulation, both for surrendring the city and castle, J. Whitlock, Londres, 1695. Train d'artillerie 1700 374 .Armes irnf ennes pfécotomiiiennas "»II>"1M * Fort-Nelson, siège de Date de l'action 24 septembre - 15 octobre 1694. Localisation Baie d'Hudson. Nelson House au Manitoba 1 . Coordonnées géographiques 55 50' de latitude Nord, et 99° 00' de longitude Ouest. Conflit Prolongement en Amérique du Nord de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg [1688-1697]. Guerre civile de religions en Angleterre. French & Indian Wars en Amé- rique du Nord. Les Anglais appelèrent French and Indian Wars toutes les hostili- tés nord-américaines de 1689 à 1763. De façon plus détaillée Guerre de la Ligue d'Augsbourg ou King William's War [1689-1697], Guerre de Succession d'Espagne ou Queen Anne's War [1702- 1713] et Guerre de Succession d'Autriche ou King George' s War [1744-1748]. Contexte La révocation de l'Édit de Nantes [1685] avait entraîné la formation contre la France de Louis XIV d'une coalition, "la Ligue d'Augsbourg". En Angleterre, faisait rage la guerre civile. Contre leur roi Jacques II [catholique], les Anglais firent appel à sa fille Marie qui était protestante, et au mari de celle-ci, Guil- laume III d'Orange, stathouder de Hollande. Dans la Baie d'Hudson se poursuivait la guerre économique. Chefs en présence ♦Anglais gouverneur anglais Bayley. ♦Français le Canadien-français Pierre Le Moyne d'Iber- ville. Effectifs engagés ♦Français 2 frégates et 12 bateaux de pêche avec 110 Français et Indiens autochtones, sans comp- ter les équipages. ♦Anglais 60 hommes. 1 Fort-Bourbon pour les Français. 375 Stratégie ou tactique Bombardement prolongé des défenses, puis la sommation fut acceptée avant l'assaut final. Le Fort- Nelson 2 était une bâtisse de 9 m de côté et de 4 m de hauteur; en haut était l'artillerie et en bas les logements. Tout autour, une double ceinture avec un intervalle de 1,80 m entre les deux palis- sades, terrassées avec un fossé de 4 m de large et de 1,80 m de profondeur; et une plate-forme au ras de l'eau armée d'une batte- Fortifications schéma général. rie de 4 canons. Le tout était fait de bois et de terre. Résumé de l'action En 1693, d'Iberville se rendit en France pour obtenir des bateaux de guerre, Le JOLI et La SALA- MANDRE, et aussi 12 bateaux de pêche. Ces navires arrivèrent à Québec le 11 juillet 1694. En chemin, ils s'étaient emparés d'un navire anglais. D'Iberville embarqua 110 coureurs de bois dont 10 Iroquois francophiles, 3 et, le 10 août, il mit à la voile pour la Baie d'Hudson avec cette escadre qui incluait les deux petits vaisseaux. Le 24 septembre, il jeta l'ancre à l'embouchure de la ri- vière Hayes. La nuit de son arrivée, 40 Français descendirent à terre pour bloquer le fort. Les Anglais s'enfermèrent dans leurs murs et aucun prisonnier ne put être capturé par les Français pour interrogatoire. Les troupes furent immédiatement débarquées, 2 Fort-Nelson n'a rien à voir avec l'amiral, bien sûr, qui naquit à la fin du XVIII e Siècle. Le fort fut nommé selon le fleuve qui prend naissance dans le Lac Winnipeg, au Manitoba. Le fleuve fut baptisé en 1612 car un second-maître anglais, Robert Nelson, mourut durant un hivernage à son embouchure. Les Français appelaient La Hayes, la Sainte-Thérèse FI. 'En effet, certaines tribus iroquoises qui vivaient sur les marges immédiates de la Nouvelle- France, ou même à l'intérieur du territoire français, se montraient francophiles et participaient activement à la guerre contre les Anglais. ~376~ ainsi que quelques canons et mortiers. Ces pièces furent mises en place à 450 mètres des palissades de Fort-Nelson, et, pendant 3 semaines, le fort fut bombardé. La SALAMANDRE, sur laquelle tout le matériel de siège avait été transbordé, remonta le 1 er octobre la rivière Sainte- Thérèse, et passa devant le fort en essuyant sans mal trois ou quatre volées. Elle était sur le point d'atteindre son mouillage lorsqu'un coup de vent la fit s'échouer. Le lendemain, la situation fut rétablie. Les Français fi- rent de fréquents assauts pour prendre le fort mais furent repous- sés à chaque fois par les Anglais, commandés par le gouverneur Bayley et ses lieutenants Kelsey et Walsh. Le 4 octobre, Louis de Châteauguay, âgé de 18 ans et frère d'Iberville, tomba frappé à mort au pied des palissades. Le 9 octobre, les Français préparèrent de nouvelles batteries de canons et de mortiers. Le 13 elles étaient prêtes à entrer en action. Les Anglais suivaient ces préparatifs avec anxiété. Ils visaient les franc s -tireurs français sans tenter aucune opération d'envergure. Le 13 octobre, d'Iberville envoya une sommation Fort York de la Baie cl'lludson. "Si le fort ne capitule pas, il sera bombardé lourdement. " Walsh chercha à négocier pour gagner du temps, mais d'Iberville ne lui donna que jusqu'au lendemain, 14 octobre, à 8 heures du matin. Le lendemain, à l'heure dite, les Anglais envoyèrent Kel- sey et Matthew pour capituler. Ils essayèrent de négocier encore, réclamant les Honneurs de la Guerre, mais d'Iberville ne leur 377 accorda que leurs effets personnels. À 15h00 le même jour les Français occupèrent Fort-Nelson. Pertes *Les Anglais perdirent 53 prisonniers de guerre, 4 36 ca- nons et 6 pierriers. ♦Français pertes inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise D'Iberville passa l'hiver à Fort-Nelson, et, en juillet 1695, mit à la voile, laissant le sieur de La Forest en garnison. Le fort fut une fois de plus rebaptisé Fort-Bourbon et le nom de la rivière Hayes encore changé en Sainte-Thérèse. SOURCES & LECTURES ♦Eugène Achard, Le corsaire de la baie d'Hud- son, Librairie générale canadienne, Montréal, Librairie d'action catholique, Québec, 1941. ♦Guy Frégault, Iberville le Conquérant, Société des Editions Pascal, Montréal, 1944. ♦Walter Andrew Kenyon, The battle for James Bay 1686, Macmillan, Toronto, 1971. ♦Edward V. Dalton, Fort Albany to 1763, aucune donnée de publication, 1995. ♦Pascal Potvin, Le Chevalier des Mers, Pierre Lemoyne D'Iverville, TAction Catholique, Québec, 1934. ♦ Richard Ares, D'Iberville, Messager canadien, Montréal, 1941. 4 Toute la garnison si l'on exclut ceux qui avaient été tués. ~378~ Hliy Siège de Date de l'action fin 1694. Localisation Flandres espagnoles; Belgique actuelle. Coordonnées géographiques 5CT 3 1' de latitude Nord, et 05 15' de longitude Est. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte Au mois de juillet, le dauphin de France s'avança jusqu'à Rongres puis revint vers la Meuse avec son armée. Grammont s'installa à Statte et Harcourt à Saint-Léonard. i,ûu£^ Guillaume III d'Orange, roi d'Angleterre, campait à Taviers-sur-Méhaigne, n'osant pas plus qu'auparavant risquer une bataille malgré la supériorité numérique et stratégique de ses troupes. Pour créer une diversion, il se dirigea à grandes étapes vers l'Ouest où le maréchal François Henri de Montmorency-Bouteville, duc de Luxembourg, le suivit à marches forcées, couvrant ainsi la Flandre maritime. En levant son camp de Vinalmont [18 août], le maréchal français y laissa un détachement destiné à renforcer la garnison de Huy. Quelques jours plus tard, le 4 septembre, Guillaume III donna au duc de Holstein-Ploën l'ordre d'investir Huy et de reprendre la place-forte aux 379 Français. Tandis qu'il faisait préparer à Maestricht un parc d'artillerie de siège et les bateaux nécessaires au transport des armes et des munitions de guerre et de bouche..." Huy fut finalement investie le 15 septembre vers midi. Chefs en présence ♦Français Le major de Reignac, major au Régiment de Navarre. ♦Anglo-alliés Le duc de Holstein-Ploen, aidé de Claude François t'Serclaes de Tilly. Effectifs engagés ♦Garnison française fantassins des régiments Ponthier et d'Angoumois, incluant une compagnie de Dragons. ♦Anglo-alliés hommes; 75 canons et 38 mortiers. Résumé de l'action Redoutant que la ville ne soit mise à mal par les bombardements et les incendies des alliés, le bourgmestre hutois [de Huy] envoya, avec l'accord du gouverneur militaire français, une délégation au duc de Holstein pour lui offrir les clés de la ville et lui présenter ses propositions de capitulation. Reignac exigea que les Alliés n'attaquent pas la citadelle à partir de la ville ou des faubourgs. Les Français s'engagèrent eux-mêmes à ne pas 380 tirer sur ces secteurs habités à partir de la citadelle qu'ils occupaient. La guerre semblait devenir moins inhumaine. Le 18, donc, conformément à ces négociations destinées à préserver les civils, les Français se retirèrent dans la citadelle, dans le Fort-Rouge et le Fort-Picard qu'ils venaient de construire. Sans attendre la première attaque, les Français prirent l'initiative et commencèrent immédiatement à diriger vers les positions alliées un feu meurtrier. L'après- midi, ils tentèrent une sortie contre les troupes du major Cohorn, mais furent repoussés avec de lourdes pertes. Le 19, les Alliés mirent en batterie leur artillerie de siège qui venait d'arriver par la Meuse 53 canons et 28 mortiers. 22 canons et 10 mortiers étaient déjà en position devant la place. Le soir du 21, toute l'artillerie anglo-alliée était en batterie une batterie sur le mont Corroy, une autre près de la contrescarpe, une 3 e sur la Sarte, la 4 e près du faubourg Saint-Léonard et la 5 e à la Porte des Croisiers. Ce jour-là, les Français tirèrent peu car ils étaient fort occupés à couvrir leurs fortifications d'une couche protectrice de terre et de gazon. Mais le lendemain, ce fut un échange très dense de projectiles. Vers midi le 22, les alliés, couverts par un intense bombardement d'artillerie, ouvrirent la tranchée au pied du Fort-Picard. Les jours suivants, le bombardement se maintint de part et d'autre. Le 24, le feu cessa et un assaut fut lancé sur les brèches pratiquées dans les forts Rouge et Picard. Submergées sous le nombre, les petites garnisons de ces deux forts furent tuées ou faites prisonnières. Les tours Tardavisée et Saint-Léonard furent également prises. Des 300 hommes de ces garnisons, 60 seulement parvinrent à Piquiws r 1. En 1M0; ii. En ltttS. 381 gagner le château avec leur lieutenant grièvement blessé. 1 Dans la forteresse, la plupart des défenses casemates, bastions et courtines, étaient en ruines, démolies par l'intense feu d'artillerie des Alliés, mais Reignac refusait de capituler. Le 27, l'artillerie alliée battit le château en brèche, toute la matinée. À midi, les brèches étaient praticables. Reignac, à qui il ne restait que 700 hommes valides, fit alors hisser le drapeau parlementaire pour leur épargner un assaut inutile. La capitulation fut signée le 28. Pertes ♦assez lourdes de part et d'autre, quoique inconnues. Conséquence de cette défaite française Les Français obtinrent les Honneurs de la Guerre. Ils sortirent par la brèche pour gagner Namur avec armes et bagages, tambours battants et étendards déployés. Les blessés et les malades intransportables furent laissés aux soins des barbiers 2 militaires de l'armée alliée. SOURCES & LECTURES ♦Jean-Pierre Rorive, La guerre de siège sous Louis XIV, en Europe et à Huy, Editions Racine, Bruxelles, 1998. ♦Emile Dantinne, Etudes & recherches sur l 'histoire de la ville de Huy, Etablissement Degrâce, Huy, 1924, 1927. ♦FJ. Hebbert & Rothrock, Soldier of France, Sébastien Le Prestre de Vauban, 1633-1707, P. Lang, New York, 1990. ♦Edward D'Auvergne, The history of the campagne in the Spanish Netherlands, Anno Dom. 1694, with the journal of the siège of Huy, Matt. Wotton & John Newton, Londres, 1694. ♦^ séries of twenty-seven colored military maps ofthe Netherlands, executed during the later part ofthe XVIIth century; chiefly on a scale of 2 5/8 inches to a Flemish league. Cartographie data 2 5/8 inches to a Flemish league, 1694-1703. [La douzième page contient les plans de Huy] Lieutenant de Condron. 2 Qui exerçaient depuis le Moyen-Âge la médecine et la chirurgie. 382 Saint-Domingue Attaque de Date de l'action 1695. Localisation Savannah-de-la-Mer s'appelle aujourd'hui Sabana de la Mar sur la Bahia de Samana au de Santo-Domingo. Coordonnées géographiques 19° 04' de latitude Nord, et 69° 23' de longitude Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Môle Saint-Nicolas de Saint-Domingue aujourd'hui Haïti Contexte Le 14 janvier 1695, l'escadre du commodore Wilmot quitta Plymouth, Angleterre, à destination de l'Amérique. Pour éviter que le secret de sa mission ne soit éventé et connu des Français, comme l'avait été l'attaque contre Brest , Wilmot ne devait ouvrir l'enveloppe qui contenait l'objectif de sa mission qu'en atteignant le 40° de Latitude Nord. Ce qu'il fit, pour apprendre qu'il devait faire voile vers la Jamaïque, puis coopérer avec les Espagnols d'Hispaniola 2 afin de détruire les établissements français de cette île des Grandes Antilles. Pour faire d'une pierre deux coups, dans cette guerre économico-religieuse, il avait ordre de ravager les pêcheries françaises de Terre-Neuve en rentrant en Europe. L'escadre anglaise atteignit donc l'île de 'Voir Camaret, 1694, et la trahison de John Churchill, duc de Marlborough. Les trahisons pour raison religieuse étaient courantes. 2 Ancien nom de l'île d'Haïti ou Saint-Domingue. 383 Saint-Christophe puis Savannah-de-la-Mer, à l'extrémité orientale d'Hispaniola, dans le but de contourner par mer la côte ouest de l'île, et de bombarder la place sur sa façade maritime, si toutefois le gouverneur espagnol de Saint- Domingue était prêt à marcher contre les Français de Port- de-Paix. À cette époque, les Français avaient 19 vaisseaux- pirates en Guadeloupe et en Martinique, avec trois vaisseaux de guerre de 40 canons chacun. 3 Malgré toutes les précautions des Anglais, les Français établis à Hispaniola, qui semblent avoir eu un service de renseignements assez efficace, apprirent que les Anglais arrivaient. Lorsque ces derniers surgirent et vinrent mouiller devant Savannah, les Espagnols préparèrent une troupe de soldats auxquels se joignirent 650 Anglais. Cette troupe se mit en marche vers la Baie de Manchioneal 4 , à l'embouchure de la Diver où devait la rejoindre l'escadre. Les Espagnols envoyèrent en outre un renfort de trois vaisseaux de guerre à l'expédition. Pour éviter les problèmes de préséance maritime avec les Anglais —extrêmement susceptibles dans le domaine patriotique— le commandant espagnol décida carrément de naviguer sans pavillon! Cela aurait aussi eu l'avantage de tromper les Français s'ils n'avaient pas été au courant de ce qui se tramait. Chefs en présence ♦Français entre autres Monsieur Ducasse 5 . ♦Anglais le commodore Wilmot, duc de Rochester, commandait la flotte; le major Jarvis Lillingston l'armée de Port-de-Paix. Effectifs engagés ♦Français 500 hommes à Port-de-Paix. Une vingtaine seulement à Cap-Français. ♦Anglais environ hommes sans compter les marins. Stratégie ou tactique Attaque amphibie. Attaque du fort en tenaille. Résumé de l'action Après avoir perdu six jours à errer dans la baie, le commodore Wilmot se dirigea vers Cap- Français où il débarqua des troupes. Puis il s'approcha du fort qui ouvrit le feu sur lui, endommageant fortement Le L'un ayant été pris aux Anglo-hollandais à Camaret [1694]. 4 An français Mancenille. 5 Jean-Baptiste Ducasse [1646-1715], gouverneur de Saint-Domingue depuis 1691. 'Aujourd'hui Cap-Haïtien. ~384~ SWAN. Le fort comptait quelques canons mais une garnison insuffisante. Tandis que les marins l'attaqueraient à revers par l'arrière, secteur où le terrain dominait le fort lui-même, les troupes de terre l'assailliraient de face. Mais, durant la nuit, les Français enclouèrent les canons 7 et firent sauter les fortifications. Ils brûlèrent aussi plusieurs maisons de la ville de Cap-Haïtien. Après quoi la petite garnison se retira à Port-de-Paix. Le major Jarvis Lillingston fut alors envoyé avec 300 soldats anglais et les Espagnols contre Port-de-Paix qui se trouvait à 100 km de là. Mais cette troupe s'égara dans la nature alors généreuse et finit par écumer la région, car beaucoup désertèrent pour piller à leur compte. Au lieu de marcher sur Le Petit-Goâve comme il en avait reçu l'ordre, Wilmot occupa la ruine du Cap-Français et se mit, lui aussi, à piller le pays "for his own private advantage". 8 Voyant le comportement erratique des Anglais, les Espagnols les abandonnèrent et rentrèrent dans leurs quartiers. Pendant ce temps, et en attendant le retour des troupes anglaises qui ravageaient la région, l'escadre anglaise avait débarqué 400 marins à 7 km à l'est de Port- de-Paix. Ce Corps se mit à brûler les maisons et les plantations françaises de la région en dépit des tirs de harcèlement fréquents de la part de francs-tireurs français et noirs. Finalement les Anglais firent débarquer des canons et des mortiers, mais... sans faire descendre les accessoires destinés à les mettre en batterie. ! Pour excuser son retard dans le siège du fort français, le colonel Lillingston affirma "Nous n'étions que hommes en tout, fatigués et sans vivres, sans train d'artillerie ni matériel de siège." Il ajouta que les marins refusaient de l'aider. 9 Monsieur Ducasse, gouverneur français de Port-de- Paix fut enfin sommé de capituler par roulement de tambour; il répondit de la même façon par un refus. Alors les Anglais mirent en batterie 10 pièces d'artillerie sur une colline adjacente, et, quelques jours après, une partie des 7 L'enclouage d'un canon consistait à enfoncer de force un énorme clou dans sa lumière pour l'empêcher de servir. Inutile de préciser qu'on n'encloue plus les canons de la même façon depuis qu'ils se chargent par la culasse. La lumière était le trou par lequel on enflammait la poudre d'un canon ou d'un mousquet. ^Écrivirent les historiens anglais, "à des fins personnelles." 9 Car lui-même était en désaccord avec le Commodore Wilmot. ~385~ bâtiments intérieurs du fort furent mis en ruines par un dense bombardement qui tua de nombreux réfugiés. Fort Saint-Louis de Saint-Domingue 1740 Le 2 juillet, la brèche dans le mur du fort était praticable et le bastion presque totalement démoli. Les Anglais se préparèrent à donner l'assaut final qui allait être désespéré pour les Français trop peu nombreux. Le colonel Lillingston fit armer 300 grenades en présence de quelques prisonniers français qu'il laissa délibérément s'enfuir vers le fort. L'officier anglais espérait que les prisonniers décriraient ses préparatifs impressionnants et que la garnison capitulerait devant les forces démesurément trop grandes des assiégeants. En fait, la réaction des Français fut ~386~ différente et inattendue, selon le récit même du colonel anglais. Le 3 juillet, la garnison française du fort décida de percer à l'improviste les lignes de contrevallation et d'abandonner le fort devenu indéfendable. Les 500 hommes 10 s'élancèrent donc à la baïonnette. "Vers 02h00 du matin, 11 nous entendîmes une grande déflagration de mousqueterie sur la façade maritime du fort. Une autre suivit ainsi qu'une pétarade de coups de feu durant 15 minutes. Je dépêchai mon frère Jarvis avec 250 hommes pour en savoir plus. Dès qu'il arriva dans le secteur du commodore, il trouva tout à l'envers et nombre de ses hommes hors de combat. Le gouverneur du fort, semble-t- il, voyant arriver l'assaut général et peu désireux de signer un traité de capitulation, avait pris tout ce qu'il pouvait pour percer nos lignes et décrocher. Les Français réussirent à s'approcher tout près du camp de nos marins indisciplinés sans donner l'éveil, les mitraillèrent sans merci, jetèrent la confusion chez eux puis leur firent face 12 pour laisser le temps à tous, hommes, femmes et enfants, de décrocher." Le combat fut long et coûteux et les Français, quoique beaucoup moins nombreux, réussirent, grâce à l'effet de surprise et de panique, à percer les lignes anglaises. Les pertes furent très lourdes de part et d'autre mais les Français parvinrent à décrocher. Lillingston fit aussitôt occuper le fort abandonné et le fit garder par des sentinelles pour éviter le pillage. Bientôt le commodore arriva avec 500 marins et, tapant sur l'épaule du colonel, il claironna ironiquement "Maintenant, major, je suis plus fort que vous!" Il ordonna alors aux sentinelles de l'armée de terre de décamper et livra les magasins du fort au pillage de ses marins. 13 Pour se consoler, le colonel rassembla tous les esclaves qu'il put trouver et alla les vendre à la Jamaïque pour livres. Au total, il amassa l'astronomique fortune de livres en pillages divers. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite française Le 17 juillet, '"300 blancs et 200 noirs. l 'Raconta le colonel anglais. I2 À l'arme blanche, baïonnette et poignard. '^Toujours selon l'historien anglais Grant. 387 toutes les troupes anglaises, l'artillerie, le butin et les prisonniers embarquèrent afin de regagner la Jamaïque. "En soixante jours, 14 nous avions ruiné les plantations sur 150 kilomètres, démoli deux forts et capturé près de Noirs, lesquels, comme chacun sait, valent 20 livres par tête. Les marins emportèrent un butin de livres au moins. Si le butin ne fut jamais livré à qui de droit et si le Roi a été volé aussi bien que les troupes, je n'ai aucune réponse à cela. Le dommage que nous avons infligé à l'ennemi ne sera jamais réparé pour livres sterling. Nous avons déraciné la colonie entière, laissant l'ennemi éparpillé dans des trous et dans les bois, et faisant des Espagnols les maîtres de tout." Mais ce butin énorme ne devait pas participer à sa richesse. Sur le chemin du retour vers l'Angleterre, une tempête détruisit et engloutit presque toute son escadre chargée de butin jusqu'aux écoutilles. Quant au commodore Wilmot, il mourut lui-même des fièvres avant d'avoir revu son pays natal. SOURCES & LECTURES ♦Pierre-François-Xavier de Charlevoix, Histoire de l'isle espagnole ou de S. Domingue, écrite particulièrement sur des mémoires manuscrits du P. Jean-Baptiste Le Pers, jésuite, missionnaire à Saint-Domingue, & sur les pièces originales qui se conservent au Dépôt de la Marine, Chez François L'Honoré, Amsterdam, 1733. ♦Jean Pierre Desliannes, Précis pour Jean Pierre Desliannes, habitant au Massacre, quartier du Petit-Goave, demandeur en opposition à l 'exécution de l 'arrêt de la cour, en date du 21 janvier 1 789, au principal intimé en appel dordonnance du juge du Petit-Goave du 10 octobre 1788 contre le sieur Grenier, etc., Port au Prince, [1789. ♦Charles Malo, Histoire de l'île de Saint-Domingue, depuis l'époque de sa découverte par Christophe Colombe jusqu'à l'année 1818, Delaunay, Paris, 1819. 4 Écrivit le colonel Lillingston pour se justifier. -388 NantUr Siège de Date de l'action 3 juillet - 4 août 1695. Localisation Belgique actuelle, à la confluence de la Sambre et de la Meuse. Coordonnées géographiques 50° 27' de latitude Nord, et 04° 52' de longitude Est. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. *£ Vue générale du siège de Namur en 1695 Contexte La perte de Namur en 1692 fut pour les Anglo- alliés un coup terrible. La puissance de Louis XIV s'éten- dait de plus en plus sur les Pays-Bas. Le roi d'Angleterre, Guillaume III d'Orange, hollandais de naissance, décida de reconquérir cette forteresse. Durant la campagne de 1695, les Français, qui venaient de perdre Louvois et le maréchal de Luxembourg, se contentèrent de rester sur la défensive en Flandre, derrière leurs lignes de "fortifications" qui zig- zaguaient de Namur à la mer. 389 Chefs en présence ♦Alliés Guillaume III d'Orange, roi d'Angleterre; Maximilien Emmanuel, gouverneur des Pays- NAMUR EN 1695, PILOJVNAfJE DE LA VILLE ET DE LA CITADELLE Bas; général Cohorn. ♦Français le duc Louis François de Boufflers, maréchal de France; le duc de Villeroi. 1 Effectifs engagés ♦L'armée assiégeante comptait Anglais, Hollandais et Bavarois avec une formidable artille- rie. Régiments de l'armée anglaise, selon D'Auverquerque, chapelain des Écossais Cavalerie anglaise, 3 escadrons. l st Régiment ofEnglish Guards [2 bataillons d'Infanterie]. The Coldstreams Guards, The Scots Foot Guards, The Royal Scots Régiment, Selwyn's [2 nd Foot], Queen's Royals, Tre- lawney's [14 th Foot], The Royal Welsh Fusiliers [23 rd Foot], The Edinburgh Régiment [25 Foot], The Seymour's, The Stanley's, The Lauder's, The Sanderson's, The Colling- François de Neufville, duc de Villeroi, maréchal de France; 1644-1730 390 wood's Régiments. Les Forts Guillaume [d'Orange] et Terra Nova au de Nami Tactique Bombardement, brèches et assauts. Depuis 1692, les Français avaient renforcé et amélioré considéra- blement la défense de Namur. Des travaux de fortification avaient été entrepris près du Fort-Orange. Un retranche- ment, appelé "Ligne Vauban" ou "des Français", protégeait à présent les ouvrages de la citadelle du côté de La Mar- lagne. Les extrémités de ce retranchement, à La Gueule-du- Loup et au Tienne-Maquet, étaient munies de redoutes. En outre, quatre lunettes avaient été élevées sur les hauteurs 391 dominant Namur du côté de Heuvy et d'Herbatte, consoli- dant ainsi l'enceinte bastionnée. Enfin, la place-forte, com- mandée par le marquis de Boufflers, était riche en muni- tions, en vivres et en hommes [environ La tâche des alliés n'était donc pas aisée. Résumé de l'action Le 1 er juillet 1695, Maximilien- Emmanuel, gouverneur des Pays-Bas, électeur de Bavière, assisté de Cohorn, vint investir cette place-forte occupée par les Français. Guillaume III d'Angleterre, campé au Ma- zy, près de Gembloux, se trouvait à la tête d'une Armée d'Observation. Au nord de la ville, des ouvrages avaient été cons- truits sur les hauteurs de Bougé, et ce fut contre ces ou- vrages que Guillaume d'Orange dirigea sa première attaque. La brigade des Guards avança, sous le feu des Français, jusqu'aux palissades, puis épaula, tira une volée et chargea. En dépit d'une forte résistance, le premier ouvrage fut em- porté, puis le deuxième, et ainsi de suite. Le 18 juillet 1695, les Alliés s'emparèrent des forti- fications avancées de Namur. Ils bombardèrent ensuite les bastions de la Porte Saint-Nicolas et de la Porte de Fer, de 2 Chargée d'empêcher le duc de Villeroi de venir secourir les assiégés avec ses troupes. ~392~ Saint-Roch et des Récollets. Dans un autre secteur le Royal Scots et le 7 th Fusi- liers remporta aussi quelques succès. Les Anglo-alliés per- dirent tués et blessés. Les ouvrages extérieurs empor- tés, la tranchée fut ouverte contre la ville elle-même et l'assaut suivant fut lancé contre l'ouvrage avancé de la Porte Saint-Nicolas. 800 Anglo-alliés y perdirent la vie. Puis eut lieu l'attaque de la contrescarpe devant la porte elle-même; ce qui donna aux Alliés la possession de la ville. Le 4 août, les Français se retirèrent dans le château dont le siège commença aussitôt. Le Mur Vauban, le Fort Orange, Terre-Neuve et le Donjon furent violemment bom- bardés par des batteries installées sur la rive gauche de la Sambre, le long des remparts, entre les portes de Bruxelles, et sur les hauteurs de Ronet. Le 30 août, les troupes de Maximilien-Emmanuel entrèrent dans la Plaine de Sal- ziènes et partirent à l'assaut des ouvrages avancés de la ci- tadelle. Les alliés durent attaquer à travers 1 km de terrain découvert, battu par les Français. Cela fut trop pour eux. L'attaque échoua. Quelques jours après, une brèche ayant été ouverte, une colonne d'assaut s'élança mais fut repous- sée. La 2 e colonne d'assaut réussit à pénétrer dans la brèche où se distingua un régiment irlandais. 3 Les Français de ces ouvrages résistèrent d'abord avec obstination. Cependant, les attaques furieuses et répétées des Alliés leur avaient in- fligé de lourdes pertes. Aussi le marquis de Boufflers, ne recevant pas de secours de l'extérieur, se résigna à capituler le 1 er septembre. Pertes ♦lourdes quoique inconnues. Conséquence de cette défaite française Ainsi la France perdait Namur. Peu après, en 1701, Maximilien-Emmanuel de Bavière, gouverneur des Pays-Bas, désormais allié de la France contre l'Empire, l'Angleterre et la Hollande, réussit à chasser de Namur la garnison alliée et la remplaça par des troupes françaises. En 1713, le Traité d'Utrecht fit passer les Pays-Bas espagnols et Namur sous la souveraineté de la Maison d'Autriche. Mais, en septembre 1746, Namur fut de nouveau assiégée par les Français. La garnison hollandaise capitula le 30 septembre 1746. The Royal Irish, envoyé en fer de lance. 393 Faubourg de Jambe, Porte de Dînant, sur la rive sud de la Meuse à Namur SOURCES & LECTURES ♦Gentleman attending His Majesty during the whole campagne, An Exact account of the siège of Namur, with a perfect diary ofthe campagne in Flanders, from the King's departure from Kensing- ton, May the 12th, to his return to London, October. llth, 1695, Timothee Goodwin, Londres, 1695. ♦Edward D'Auvergne, The history ofthe cam- pagne in Flanders, for theyear, 1695, with an account ofthe siège of Namur, Mat. Wotton & John Newton, Londres, 1692, 1693, 1694. ♦Jean Tronchin Du Breuil, Relation de la campagne de Flandre, et du siège de Namur, en l'année 1695, H. van Bulderen, La Haye, 1696. +The Campaign, 1692, sans données de publication, 1692. +An Exact journal ofthe siège of Namur microform giving a particular account of the several sallies and attacks, and other most remarkable passages from the first investing of the place, together with the articles of capitulation, both for surrendring the city and castle, J. Whitlock, Londres, 1695. 394 iSttltlt~JCtttl. Bataille navale de la Date de l'action 3 août 1696. Localisation Acadie, Nouvelle-France. Nouveau- Brunswick actuel. Coordonnées géographiques 45° 53' de latitude Nord, et 6725' de longitude Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte L'expédition contre Fort-Pemaquid, dirigée par le chevalier canadien-français d'Iberville, comprenait L'ENVIEUX et Le PROFOND. Le 27 juin 1696, la flottille arrivait à la Baie des Espagnols 1 . Là, d'Iberville trouva 30 Indiens qui lui remirent un message de Villebon, gouver- neur de l'Acadie, l'avertissant que des vaisseaux anglais lui avaient tendu une embuscade dans la rivière Saint-Jean. Chaque année un seul navire faisait la liaison France- Acadie, et l'escadre anglaise, ne sachant pas que, cette an- née-là, le navire n'était pas seul, avait décidé de l'intercepter et de l'attaquer. D'Iberville décida d'aller à leur rencontre afin de leur jouer un de ces mauvais tours dont il avait le secret. Chefs en présence ♦Français Le Moyne d'Iberville. 2 ^Anglais inconnus. Effectifs engagés +2 petits navires français de type cor- vette. *3 bâtiments anglais 2 frégates et un brigantin. Stratégie ou tactique Canonnades et feu de mousqueterie. Résumé de l'action Le 24 juillet, après avoir embarqué 24 Abénaquis, de l'eau et du bois, les 2 navires français quittè- rent la Baie-des-Espagnols et s'arrêtèrent, le 3 août, à 35 km de la Rivière Saint- Jean. La brume commença à se dissiper vers midi. À 14h00 le temps était clair. Ce fut alors que les 2 vaisseaux de guerre et le brigantin anglais furent aperçus, à 25 km de là, se dirigeant droit sur les deux Français. Afin de donner le change, d'Iberville ordonna à Bonaventure qui commandait Le PROFOND de hisser le pavillon anglais et de fermer ses sabords comme s'il s'agissait d'une prise. D'Iberville s'élança alors sur les trois Anglais Le NEW- PORT [frégate de 24 canons] se dirigea vers L'ENVIEUX tandis que Le SORLINGS [36 canons] se jeta sur Le PRO- 'site actuel de Sidney en Nouvelle-Ecosse. 2 Pierre Le Moyne d'Iberville, marin et explorateur français né à Ville-Marie, aujourd'hui Montréal [1661-1706]. Fondateur de la colonie de la Louisiane en 1699. 395 FOND pour le reprendre à son "équipage de prise". Mais, à portée de fusil, Bonaventure hissa la flamme française et démasqua ses batteries pour envoyer toute une bordée de boulets dans les flancs du SORLINGS, pendant que ses ma- rins balayaient d'une décharge de mousqueterie le pont du même navire. Le SORLINGS, voyant le danger, chercha alors à se réfugier dans la rivière Saint- Jean, mais, bloqué par d'Iberville qui tourna ses batteries de flancs contre lui, il s'enfuit vers la haute mer. Le NEWPORT tenta aussi de prendre le large, mais L'ENVIEUX se jeta à sa poursuite et la frégate capitula au moment où les Français se disposaient à monter à l'abordage. Après quoi, d'Iberville se lança à la poursuite du SORLINGS, et, vers 17H00 le rattrapa. La canonnade commença mais la nuit tomba bientôt et l'An- glais réussit à mettre l'obscurité à profit pour s'enfuir. Le lendemain, d'Iberville se prépara à attaquer le Fort- Pemaquid. Pertes ♦Les Anglais perdirent deux navires sur trois. Les pertes humaines ne sont pas connues. Conséquence de cette défaite anglaise L'embuscade an- glaise fit long feu et d'Iberville arriva à bon port. Le siège de Pemaquid put se dérouler dans de bonnes conditions pour les Français. BiYilrctelMe" \ Cap Spencer at i ms 396 Fort-Pemaquid siège de Autre nom Fort Kennebec; Fort William-Henry, 1 Maine, États-Unis d'Amérique. Date de l'action 15 - 17 août 1696. Localisation États-Unis, à l'embouchure de la Kennebec. Fort Pemaqilid, aussi appelé Furt William-Henry {à ne pas confondre avec celui du I jc-Sl- Sacrement MX Ma Coordonnées géographiques 45 30' de latitude Nord, et 69 55' de longitude Ouest. 'À ne pas confondre avec son homonyme, construit au bord du Lac Saint- Sacrement, Canada, durant la Guerre de Sept Ans. ~397~ Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte Le fort anglais de Pemaquid avait été érigé sur le territoire des Indiens francophiles Abénaquis. Le Gascon-béarnais Jean d'Abbadie baron de Saint-Castin possédait une grande influence sur ces tribus. Les Abénaquis étaient le bouclier de lAcadie française. Ce baron, commandant du fort de Pentagouët, était marié à la fille d'un chef Abénaquis. Pemaquid avait été construit par les Anglais pour neutraliser toute velléité anti-anglaise de la part des Abénaquis. Ces derniers l'avaient détruit en 1689. Rebâti après la prise de Port-Royal en 1690 par les Anglais, il était réputé imprenable et subjuguait les Indiens Abénaquis. Par cette neutralisation des tribus francophiles, les portes de l'Acadie française se trouvaient grand ouvertes. Débarqué à La Rochelle le 25 octobre 1695, le chevalier canadien d'Iberville se trouva chargé en février 1696 d'attaquer Pemaquid. L'expédition comprenait L'ENVIEUX, Le PROFOND et la flûte WESP. Le 27 juin 1696, la flottille arriva dans la Baie-des-Espagnols. Là, d'Iberville trouva 30 Indiens qui lui remirent un message de Villebon, gouverneur de l'Acadie, l'avertissant que des vaisseaux anglais lui avaient tendu une embuscade dans la rivière Saint-Jean. Le même jour, Le WESP partit pour Québec afin d'aller y recruter des volontaires canadiens. Chefs en présence ♦D'Iberville dirigeait le commando. tPascho Chubb commandait la garnison. Effectifs engagés *95 soldats anglais en garnison. *250 Indiens et 60 Français. Stratégie ou tactique Le puits fournissant l'eau potable était à l'extérieur du fort; tel était le talon d'Achille de ce fort réputé imprenable, et le manque d'eau eut tôt fait d'induire la garnison à capituler. La peur que Saint-Castin ne donne carte blanche aux Indiens Abénaquis, en cas de résistance, fit le reste. Pemaquid, donc, était le Fort William Henry», reconstruit en 1692 pour la somme astronomique de livres, les 2/3 du budget annuel du Massachusetts. Il devait être le poste invincible du Nord-Est des Treize-Colonies, assez puissant pour mettre en échec, tous les Indiens d'Amérique. Phips, devenu gouverneur du 2 Selon le mot du gouverneur Sir William Phips, dont l'immodestie frisait l'arrogance. ~398~ Massachusetts, projetait de construire une chaîne de forts frontaliers destinés à protéger les colons contre les raids français en provenance du Canada et d'Acadie. Pemaquid Acadie française o>&» e iieni .1 celle "embouchure''. d'où le nom de la ville, située par 47°34'Nord et 52°43'Ouest. 3 Nommé ainsi en l'honneur de Guillaume d'Orange. 412 Portugal CoVe Attaque de Date de l'action 5 décembre 1696. Localisation Péninsule d'Avalon, Terre-Neuve. Coordon- nées géographiques 46° 42' de latitude Nord, et 53° 15' de longitude Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte Après la prise de St-John's de Terre-Neuve, d'Iberville dépêcha des commandos de destruction dans toutes les directions. Chefs en présence ♦Testard de Montigny. Effectifs engagés *12 coureurs de bois canadiens. Stratégie ou tactique La surprise. Les coureurs de bois du Canada étaient des Français, nés en France ou au Canada, qui parcouraient la nature sauvage en canot afin de faire la traite des fourrures avec les Indiens de l'intérieur du conti- nent nord-américain. Ils vivaient à l'Indienne et, comme les marins d'aujourd'hui, avaient quelquefois une femme et des enfants à chaque étape régulière. Résumé de l'action Le 2 décembre Testard de Montigny partit avec 12 hommes et s'empara le 5 de Portugal Cove, sur le bord de la baie de Conception. Il revint à St-John's le 8 avec 30 prisonniers. Une autre patrouille alla capturer des fuyards à Torbay au nord de St-John's. Une autre tomba sur Quidi Vidi à 3 km au de St-John's et en rapporta un énorme butin et des prisonniers. Le 27 décembre, d'Iberville anéantit le poste anglais de St-Francis, à l'extrême pointe de la langue de terre qui s'avance entre la baie de Conception et l'Atlantique. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Cette action permit de détruire tout le secteur au nord de St-John's. SOURCES & LECTURES^R. Sayer & J. Bennett, The harbour ofTrepassey with Uutton and Biscay Bays, St. Mary's harbour, James Cook, The road and harbour of Placentia, R. Sayer & I. Bennet, Londres, 1770. ♦ Priée, Holland and the Duîch Republic in ihe sevenfeenth eentury. the polilics of particularism, Clarendon, Oxford, 1994. ♦Jean-Pierre Proulx, The military history of Placentia, a study of the French fortifications, Placentia, 1713-1811, National Historié Parks and Sites Branch, Parks Canada, Environment Canada, Ottawa, 1979. ♦John Humphreys, Plaisance, problème of seulement ai this Newfoundland outpost ofNew France 1660-1690, National Muséums of Canada, Ottawa, 1970. 'Amérindienne. -413 Carbonear siège de nie de Date de l'action début janvier 1697. Localisation Terre Neuve. Coordonnées géographiques 4745' de latitude Nord, et 53° 13' de longitude Ouest. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte Il neigeait et les déplacements se faisaient en raquettes. DTberville et son commando de 127 coureurs de bois canadiens voulaient prendre l'île de Carbonear, refuge des pêcheurs chassés de leurs villages par les Français. L'île était escarpée de tous côtés sauf sur une petite plage à la pointe ouest. Mais les Anglais l'avaient fortifiée au point de la rendre imprenable 2 . Une tentative de débarquement abou- tit à un échec. Tout en bloquant l'île, d'Iberville décida de continuer de détruire les établissements de pêcheurs an- glais. Le 11 février, d'Iberville incendia Port Graves et Brigus dont les habitants cherchaient à se réfugier à Carbonear et à reprendre les armes. DTberville forma 3 détachements. L'un surveilla Carbonear pendant que les 2 autres se cantonnaient à Bay Bulls et à Hearts Content. Dans ce dernier village, pris le 2 février, les résistants étaient barricadés dans un blockhaus. DTberville envoya une sommation et leur chef improvisé capitula à condition de ne pas être molesté. Chefs en présence ♦William Pybbe. *le chevalier Le Moyne d'Iberville. Effectifs engagés *127 Français. 4300 Anglais. Stratégie ou tactique ♦blocus de l'île, un îlot aux rives fortement escarpées. Une seule plage donnait accès à cette forteresse naturelle. Résumé de l'action De nombreux colons et pêcheurs an- glais s'étaient réfugiés à Carbonear. Il n'y avait aucun en- droit favorable à un débarquement des Français dans cette île qui était devenue une véritable forteresse avec l'arrivée de 300 réfugiés commandés par William Pybbe. Le 31 jan- vier 1697, ayant des effectifs trop réduits, les Français ne purent envisager de prendre l'île. Alors pour se consoler, d'Iberville attaqua et reprit les établissements anglais jus- 2 Tout au moins imprenable par des effectifs aussi peu consistants 127 hommes. qu'à Bay de Verde. Pertes ♦nulles. Conséquence de cette défaite anglaise Au total, la cam- pagne terre-neuvienne d'Iberville et le pillage des établis- sements anglais rapporta aux Français ♦ 371 bateaux de pêche brûlés ou remis à des pêcheurs français. ♦ morues enlevées et revendues en France ♦ beaucoup de bétail ♦ km 2 de territoire conquis à la France. ♦ 36 villages anglais détruits ♦ 500 maisons détruites ♦ prisonniers ♦ 200 Anglais tués Les pêcheries anglaises étaient ruinées. La destruction de Plaisance par les Anglais en 1693, leur avait coûté extrêmement cher. Mais cet échec servit de leçon au commandement anglais. Il ne hasarda plus de tentative. De retour à Plaisance, d'Iberville reçut l'ordre de se porter sur la Baie d'Hudson afin d'y attaquer les établissements an- glais 3 . SOURCES & LECTURES ♦Nellis Maynard Crouse, Lemoyne d'Iberville, soldier of New France, Kennikat Press, Port Washington, 1972. ♦Rousseau, Edmond, Les exploits d'Iberville, sans données de publication, Québec, 1888. ♦Pascal Potvin, Le Chevalier des Mers, Pierre Lemoyne D'Iverville, l'Action Catholique, Québec, 1934. ♦ Jean Beaudoin, Journal d'une expédition de d'Iberville, Imprimerie de l'Eure, Evreux, 1900. Tour prouver, si besoin était, que les diplomates savaient défaire en un jour ce que les soldats avaient fait au prix de leur sang, Plaisance fut cédée à l'Angleterre en 1713. 415 Batterie de siège XVIII e siècle Pierre Le Moyne d'Iberville, le plus célèbre chef de guerre canadien. 416 HttyCS. Bataille navale de La Date de l'action 5 septembre 1697. Localisation Baie d'Hudson; aujourd'hui dans la province du Manitoba, Canada. Coordonnées géographiques 57 02' de latitude Nord, et 92° 20' de longitude Ouest. Conflit Fin de guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688- 1697. Contexte Après la destruction des pêcheries anglaises de Terre-Neuve, la guerre économique se poursuivit en Amé- Bataille navale de la Hayes 5 septembre 1697 ^"O^Y^ *s O-f-E S S Si ^ •S ta ^i * PÉLICAN " 1SLr\ >" p v5>~ f ^ 4 -c^> 1 ^ " * " /tu / s rique du Nord par un assaut contre les forts anglais de traite de fourrure situés dans la Baie d'Hudson. Chefs en présence *Le Moyne d'Iberville commandait Le PÉLICAN. *Le capitaine Fletcher commandait Le HAMPSHIRE; le capitaine Grimmington Le DERING et le 417 capitaine Edgecombe L'HUDSON-BAY. Effectifs engagés ♦Les 3 navires anglais alignaient 114 canons. *Le PÉLICAN possédait 44 canons mais son équi- page comptait 40 scorbutiques incapables de combattre. De plus, 27 étaient passés sur Le PROFOND avant de quitter Plaisance, et 26 autres, partis en reconnaissance terrestre la veille au soir, n'étaient pas encore de retour au moment de la bataille. Stratégie ou tactique Il n'y eut pas d'abordage. Le combat fut entièrement exécuté au canon. À noter que, exception- nellement ici, la tactique habituelle des deux antagonistes fut inversée les Français visèrent la ligne de flottaison et les Anglais les mâtures. Résumé de l'action Le 5 novembre 1697 à l'aube, d'Iberville aperçut trois vaisseaux sous le vent. Il se porta à leur rencontre croyant voir arriver les navires de son es- cadre qu'il avait perdus dans le brouillard, mais il se rendit vite compte qu'il s'agissait de trois navires de guerre an- glais, Le HAMSHIRE [56 canons], Le DERING [36 ca- nons] et Le HUDSON-BAY [32 canons]. Branle-bas de combat. Vers 09h30 le combat commença, violent. Ayant appris que d'Iberville commandait le navire, les capitaines anglais se réjouissaient de capturer enfin ce corsaire insai- sissable. Les 3 navires anglais arrivaient en formation d'at- taque, HAMPSHIRE en tête, suivi du DERING et de L'HUDSON-BAY. Le PÉLICAN se jeta avec impétuosité sur Le HAMPSHIRE qui dut manœuvrer en catastrophe afin d'éviter l'abordage. En passant à les frôler entre les deux suivants, les Français leur lâchèrent une terrible double bordée qui truffa leurs flancs. Mais le gros HAMPSHIRE se ressaisit vite, fit demi-tour et commença à canonner et à mitrailler la mâture et le pont du Français. Ce dernier riposta en concentrant ses bordées meurtrières au ras des lignes de flottaison. Ce combat acharné dura trois heures et demie. Fi- nalement, Le HAMPSHIRE, qui faisait eau de toutes parts, commença à prendre une forte gîte et coula rapidement. Ce que voyant, Le DERING lâcha une dernière bordée, vira lof pour lof et s'enfuit à toutes voiles, tandis que L'HUDSON BAY amenait son pavillon pour signifier qu'il se rendait. ~418~ D'Iberville tenta de se lancer à la poursuite du DERING, mais les avaries fort importantes, qu'il avait reçues du HAMPSHIRE, l'empêchèrent de mener à bien la poursuite. Dès le lendemain, une tempête se leva. Le PÉLI- CAN, fortement avarié, sombra le surlendemain à dix kilo- mètres de la côte. D'Iberville avait eu le temps de faire construire des radeaux qui débarquèrent les malades, les blessés et l'équipage. Pourtant, 18 soldats se noyèrent du- rant le sauvetage. Pertes ♦L'HUDSON-BAY transportait pour dollars de marchandises que les Français s'approprièrent. Mais le navire lui-même sombra durant la tempête qui engloutit aussi Le PÉLICAN. Le DERING et Le HAMPSHIRE Échouage du Pélican selon La Potherie. transportaient 100 soldats de renfort pour la garnison du Fort-Nelson. Ceux du HAMPSHIRE furent faits prisonniers par les Français. Les pertes humaines en tués et blessés sont mal connues. On sait seulement que les Français, qui n'avaient pas subi d'abordage, eurent 90 tués et blessés [15 tués et 75 blessés]. Conséquence de cette défaite anglaise Cette victoire sur les 3 navires de guerre anglais permit aux Français d'assié- ger et de prendre Fort-Nelson, capitale anglaise de la Baie d'Hudson. La cruelle guerre de la Ligue d'Augsbourg se 419 terminait enfin avec la signature de la Paix de Ryswick , en septembre-octobre 1697. - -'ffiM Si» . 'té?-' -^ ^""-t. rjwJïmiLT- D'IBERVILLES DliMiAT OF THii ENCLlsr r S UPS IN HUDSON BAY, Vf 7 'Aujourd'hui Rijswijk aux Pays-Bas. 420 Port GraVeS Attaque de Date de l'action 11 février 1697. Localisation Péninsule d'Avalon, Terre-Neuve. Conflit Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688-1697. Contexte Après avoir détruit Saint-François, d'Iberville et ses 127 hommes se rassemblèrent à Portugal Cove pour tomber sur l'île de Carbonear, de l'autre côté de la Baie de Conception. Ils descendirent jusqu'au fond de cette baie en détruisant tout sur leur passage; ils embarquèrent sur des chaloupes afin de transporter aisément l'énorme butin, à l'exception du bétail, bien sûr. Chefs en présence ♦Pierre Le Moyne d'Iberville. Effectifs engagés ♦le commando comptait 127 hommes. Stratégie ou tactique La surprise fut l'ingrédient essentiel de cette attaque. Résumé de l'action À mi-chemin entre Carbonear et le fond de cette baie se trouvait Port Graves occupé par une centaine d'Anglais dont la moitié en armes. Les coureurs de bois canadiens se jetèrent avec furie sur ce poste, en désar- mèrent la garnison et capturèrent tout le bétail. Un autre village plus au nord subit le même sort. Il neigeait. Pertes ♦inconnues. Conséquence de cette défaite anglaise Petit à petit, toutes les pêcheries anglaises de Terre-Neuve étaient réduites à néant. SOURCES & LECTURES Alberville' s Gulf journals, Pierre Le Moyne d'Iberville, traduit du français et édité par Richebourg Gaillard McWilliams, University of Alabama press, 1981. Lagos 1693. ♦Jean Beaudoin, Journal d'une expédition de d'Iberville, notes de A. Gosselin, sans données de publica- tion, Evreux, 1900. ♦Louis Le Jeune, Le Chevalier Pierre Le Moyne, sieur d'Iberville, Les Editions de l'Université d'Ottawa, Ottawa, 1937. ♦Cari A. Brasseaux, A Comparative view of French Louisiana, 1699 and 1762 the journals of Pierre Le Moyne d'Iberville and Jean-Jacques-Biaise d'Abbadie, Center for Louisiana studies, University of Southwestern Louisiana, La- fayette,1981. 421 Fort-Nelson siège de Date de l'action 4-13 septembre 1697. Localisation Baie d'Hudson. C'est le Fort-Bourbon des Français. Coordonnées géographiques 55° 50' de latitude Nord, et 99° 00' de longitude Ouest. Conflit Fin de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg, 1688- 1697. Campagne de la Baie d'Hudson de 1697. Contexte Le 5 février 1697, une division de la Marine Royale s'était préparée à effectuer une campagne dans la Baie d'Hudson afin de reprendre Fort-Nelson. Le PÉLI- CAN, Le PAMIER, Le VIOLENT, Le WESP et la flûte Le PROFOND. La garnison française de l'ancien Fort- Bourbon, que les Anglais avaient déportée en dépit des clauses du traité de capitulation, et qui, pour cette raison, rêvait d'en découdre 1 avec les Anglais, fut embarquée ainsi que 100 marsouins de l'Infanterie de Marine. Cette division mouilla à Plaisance, capitale de la partie française de Terre-Neuve, le 18 mai 1697. DTberville embarqua 22 soldats et 31 coureurs de bois canadiens, et s'adjoignit le brigantin L'ESQUIMAU. Le 8 juillet, la flottille quitta Plaisance en direction de la Baie d'Hudson. Le 24 juillet, Le PAMIER fut avarié dans une tempête. L'ESQUIMAU fut écrasé par un iceberg mais son équipage de 12 hommes s'en tira par miracle sans une engelure. Le 25, alors que les navires s'étaient perdus dans la brume, la petite Le PROFOND, qui transportait toutes les munitions et les vivres du futur siège du Fort Nelson, fut repérée par 3 gros vaisseaux anglais Le HAMPSHIRE [56 canons], Le DERING [36 canons] et L'HUDSON-BAY [32 canons]; ceux-là mêmes que d'Iber- ville vaincra le 5 septembre au combat de la rivière Hayes. Duguay, commandant du PROFOND, refusa d'obtempérer aux menaces des Anglais et prit le large. Le HAMPSHIRE se laissa capturer momentanément par les glaces mais les deux autres prirent le Français en chasse toute la journée, lui envoyant des bordées dès qu'ils en avaient la possibilité. Duguay ne pouvait riposter qu'avec ses deux canons de poupe 2 par le fait même qu'il commandait une flûte 3 . De se battre, de se venger... 2 L'arrière du vaisseau. 422 Finalement la flûte réussit à s'enfuir. Chefs en présence ♦Le gouverneur anglais de la Baie d'Hudson se nommait Henry Bayley. ♦Pierre Le Moyne d'Iberville, gentilhomme et homme de guerre canadien- indiens du Canada sur le sentier de la guerre. français, commandait l'expédition française. Les Indiens alliés étaient dirigés par La Potherie. Effectifs engagés ♦Français environ 500 hommes, dont 2 à 300 scorbutiques inaptes au feu. ♦Anglais 53 hommes de garnison. Stratégie ou tactique Le blocus et le bombardement furent grandement facilités par l'action psychologique dans la- quelle d'Iberville était passé maître harcèlement, hurlement nocturnes et diurnes à faire dresser les cheveux sur la tête, menaces de massacres; et, après le bâton, la carotte pro- messe d'accorder les Honneurs de la Guerre, le rapatrie- ment, la vie sauve... Résumé de l'action Le PAMIER, Le WESP et Le PRO- FOND mouillèrent enfin le 9 ou le 10 septembre à l'embou- chure de la Hayes. Le PÉLICAN, fortement endommagé par un combat naval, 4 avait sombré dans la tempête qui avait suivi. Le 1 1 septembre, un camp retranché fut organi- sé à portée de canon de Fort Nelson, qui, d'ailleurs, ne tirait que de façon intermittente. Les tirs français de harcèlement tuèrent un Anglais. Vers midi, le même jour, Martigny alla sommer les Anglais de libérer des prisonniers français qu'ils détenaient depuis des mois. On le fit entrer, les yeux bandés afin qu'il ne puisse observer les défenses, mais le gouver- 3 Vaisseau de guerre entièrement ou partiellement vidé de son artillerie pour servir de navire logistique ou de transport de troupes. Les sabords restaient fermés car la lourde charge haussait la ligne de flottaison. 4 Voir Bataille navale de lu 1 laves. 5 septembre 1 697 ~423~ neur Henry Bayley, dont la garnison venait d'être renforcée par une partie [17 en tout] des marins du HUDSON-BAY, coulé durant la tempête, refusa catégoriquement. D'autant plus que le bruit courait, chez les Anglais, que d'Iberville était mort. Le commandant français fit donc débarquer une batterie, 5 laquelle, le lendemain 12 septembre, com- mença à pilonner le fort. Une nouvelle sommation étant refusée durant une accalmie, le pilonnage reprit, plus féroce que jamais, accompagné de tirs de harcèlement d'armes légères. Chaque coup de fusil des coureurs de bois était accompagné d'un horrible hurlement, comme le faisaient les Indiens. Cela eut un effet psychologique radical sur le mo- ral de la garnison. D'Iberville, qui savait doser avec génie la carotte et le bâton, envoya alors un autre ultimatum annonçant "un assaut imminent et un massacre". Le gouverneur anglais demanda à réfléchir jusqu'au soir. Il voulait sonder la vo- lonté de résistance de ses soldats. Mais il se rendit vite compte que ces derniers, épouvantés, ne désiraient que ca- pituler. Il promit un an de solde, des récompenses... Rien n'y fit. Impatienté par toutes ces tergiversations, d'Iberville fit dresser une deuxième batterie de siège. Alors, à 18h00, un parlementaire anglais vint présenter les conditions d'une reddition. Ne perdant pas leur instinct inné de commer- çants, les Anglais voulaient conserver leurs stocks de four- rures. Comme c'était pour lui le seul moyen de rentabiliser l'expédition, 6 d'Iberville refusa et réclama des otages pour la nuit. Le 13, le gouverneur anglais signa une capitulation sans conditions. Les Français accordèrent pourtant aux Anglais les Honneurs de la Guerre et le rapatriement avec leurs effets personnels. La garnison sortit en armes, tambour battant et enseigne au vent. Il y avait 52 hommes dont 17 marins. D'Iberville laissa une garnison française de 100 hommes commandée par Martigny. Pertes ♦Outre un tué et le fort, les Anglais perdirent peaux de castors. 5 Et des munitions, bien entendu. ''Qui était, est-il besoin de le souligner, une expédition de type "corsaire", non officielle. 424 Conséquence de cette défaite anglaise La Baie d'Hudson resta française jusqu'au Traité d'Utrech, en 1713. Elle fut alors cédée aux Anglais et les Français se retirèrent en juin 1714, lorsque Fort-Bourbon fut officiellement remis aux Anglais pour redevenir Fort-Nelson 7 . SOURCES & LECTURES ♦François Daniel, D'iberville ou Le Jean-Bart canadien et la baie d'Hudson, Bibliothèque paroissiale, Montréal, 1868.^Nellis Maynard Crouse, Lemoyne d'iberville, soldier of New France, Kennikat Press, Port Washington, 1972. ♦Rousseau, Edmond, Les exploits d'iberville, sans données de publication, Québec, 1888. ♦Pascal Potvin, Le Chevalier des Mers, Pierre Lemoyne D'Iverville, l'Action Catholique, Québec, 1934. ♦Jean Beaudoin, Journal d'une expédition de d'iberville, Imprimerie de l'Eure, Evreux, 1900. Tipi d'écorce de bouleau des Ojibouais; HMBnm,ci,n Tipi et ouigouam 7 En fait, la Baie d'Hudson, comme l'Acadie et le peuple acadien, firent partie du pot-de-vin que la France versa à l'Angleterre pour qu'elle trahisse ses engagements en abandonnant ses alliés en pleine guerre. Le traité secret franco-anglais précisait que la ville de Dunkerque serait remise à l'Angleterre et des "arrangements'" en Amérique. ~425~ A Vïtrti i>, Vi~£f%.S*^$ '•¥'' rfntarutertffi/ikinjt/br, C us-vu? ICJJryiria efCtf Baie de Niganiche île Royale, Acadie française. La colonisation de l'Acadie allait bon train et se faisait parallèlement à celle du Canada, avec quelques différences comme ceux d'ailleurs de la région de Détroit [Notre-Dame du Détroit] et des Grands-Lacs. 426 BIBLIOGRAPHIE GENERALE ♦AD AIR, to Culloden, Stroud, Sutton, Londres, 1964. ♦ALISTER, R., pseudonyme de ROBERTSON, Alexander, Extermination of the Scottish Peasantry, Londres, 1853. ♦AMIOT, Joseph-Marie, [missionnaire en Chine] Art militaire des Chinois, ou Recueil d'anciens traités sur la guerre, Édité chez Didot l'aîné, Paris, [1772] Ce fut la première traduction des théories du Chinois Sun Tsu dans une langue occidentale. ♦AMIOT, Pierre, Histoire de Saint-Cast-le-Guildo, Saint-Cast, 1990. ♦ANGOT, Alphonse, Dictionnaire historique, topographique et biographiquede la Mayenne, Imprimerie de la Manutention, Mayenne, 1990. ^Annales de la Société Historique & Archéologique à Maestricht, Tome II, Imprimé chez Leiter-Nypels, Maestricht, 1856-1857-1858. iAnonymous account of the battle of Steinkirk, London Gazette, 28 July-1 August 1692. ♦ANSELME, Père., Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, Paris, Chez Henry Charpentier, 1712. ♦ASCLÉPIODOTE, Traité de tactique, traduction de L. 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Ainsi, se succédèrent la Guerre de Trente Ans qui affaiblit grandement l'unité du Saint Empire romain germanique, et la Guerre de la Ligue d'Augsbourg qui clôtura ce XVIIe siècle et à laquelle participèrent pour des raisons économico-religieuses la France et l'Angleterre. Dans le Nouveau Monde, des Canadiens, tels que Pierre Le Moyne d'Iberville, agrandirent la Nouvelle France en y adjoignant de vastes territoires tels que la Louisiane, et chassèrent les Anglais de la Baie d'Hudson et de Terre Neuve. Durant la Guerre de Succession d'Espagne qui suivit, Louis XIV offrit en guise de bakchich ces deux dernières régions à l'Angleterre pour inciter son Gouvernement contrôlé par les lobbies marchands, à abandonner ses alliés en pleine guerre et à cesser de subventionner ses alliés. En conséquence de cette défection, la France put imposer un Bourbon sur le trône de l'Empire espagnol, rompant ainsi la cohésion, au sein du vaste empire des Habsbourg sur lequel le soleil ne se couchait jamais.
M9AK . 9w51jz538s.pages.dev/258 9w51jz538s.pages.dev/28 9w51jz538s.pages.dev/177 9w51jz538s.pages.dev/354 9w51jz538s.pages.dev/368 9w51jz538s.pages.dev/375 9w51jz538s.pages.dev/123 9w51jz538s.pages.dev/227 9w51jz538s.pages.dev/100
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